ISAÏE est beaucoup plus que le «5e évangéliste » qu’on a parfois voulu faire de lui… et le Temps de l’Avent est bien autre chose qu’une simple méditation sur le thème de la fête de Noël si proche.
L’actualité du prophète vient surtout de ce qu’à travers l’histoire agitée de son époque — celle de la disparition d’Israël sous les coups des Assyriens, laissant au minuscule royaume de Juda la responsabilité écrasante d’être le seul témoin du vrai Dieu dans un monde déchiré par les conflits, mais cent fois plus puissant que lui — il a su être pour les hommes la voix infiniment variée, mais revenant toujours au même message fondamental : Dieu est juste et saint, il hait le péché de l’homme, et il prépare, et déjà inaugure dans l’histoire, un jugement auquel personne n’échappera: ni l’ennemi dont il s’est servi pour châtier son peuple, ni ceux qui, à des degrés divers, participent au péché de ce peuple…
Seul un reste échappera : ceux qui, contre vents et marées, se seront attachés indéfectiblement à la foi et auront vécu l’Alliance divine en toutes circonstances. Et ce passage, c’est celui même de l’Avent.
Rendu plus vivant encore par tout le cours de l’histoire sainte avec ses purifications et concentrations successives du petit reste, il nous apprend qu’en définitive seule une créature trouve grâce pleinement aux yeux de Dieu : son Fils, antérieur au monde, mais qui a pris chair dans le monde pour devenir le Premier-Né d’une multitude de frères. Tel est, pour un univers qui se cherche et doute de son destin, la seule promesse de salut.
La Liturgie des Heures