Cœurs de Jésus et de Marie
Célébrer les deux Cœurs de Jésus et de Marie, ces deux Cœurs que nous trouvons sur la médaille Miraculeuse, cela nous est cher en tant qu’associés. Dans le Cœur de Jésus s’unissent l’amour divin et l’amour humain. En lui sont symbolisées les merveilles de l’amour de Dieu pour nous. C’est Lui que nous célébrons au mois de juin.
Puisque Dieu est la source et le modèle de notre amour, aimons comme Lui nos frères d’un amour tout gratuit, à commencer par sa sainte Mère, que nous reconnaissons comme nôtre et qui nous reconnaît comme siens ! Ainsi Marie manifeste qu’elle a du cœur en allant aider sa cousine Élisabeth, et c’est la Visitation, fêtée le 31 mai. A cet amour, seuls les humbles de cœur sont capables de répondre. Par l’amour fidèle et patient qu’ils témoignent à leurs frères, ils manifestent à leur tour l’humanité du Cœur de Dieu.
Du Cœur ouvert, l’Église,
Épouse du Christ, est née :
Cette porte posée au flanc de l’Arche
pour le salut de l’humanité.
J.-Daniel Planchot, cm
Méditation de Benoît XVI prononcée à Rome avant la prière de l’Angélus, dimanche 1 juin 2008.
Chers frères et sœurs,
Ce dimanche, qui coïncide avec le début du mois de juin, j’aime à rappeler que ce mois est traditionnellement dédié au Cœur du Christ, symbole de la foi chrétienne particulièrement cher au peuple comme aux mystiques et aux théologiens, parce qu’il exprime de façon simple et authentique la « bonne nouvelle » de l’amour, en réassumant en soi le mystère de l’incarnation et de la rédemption.
Et vendredi dernier, nous avons célébré la solennité du Cœur sacré de Jésus, troisième et dernière des fêtes qui font suite au Temps pascal, après la Très sainte Trinité et le Saint Sacrement (Corps et Sang du Seigneur). Cette succession fait penser à un mouvement vers le centre : un mouvement de l’esprit que Dieu lui-même guide. Depuis l’horizon infini de son amour, en fait, Dieu a voulu entrer dans les limites de l’histoire et de la condition humaine, il a pris un corps et un cœur ; si bien que nous pouvons contempler et rencontrer l’infini dans le fini, le Mystère invisible et ineffable dans le Cœur humain de Jésus, le Nazaréen.
Dans ma première encyclique sur le thème de l’amour, le point de départ a été justement le regard tourné vers le côté transpercé du Christ, dont nous parle Jean dans son Évangile (cf. 19,37 ; Deus caritas est, 12). Et ce centre de la foi est aussi la source de l’espérance dans laquelle nous avons été sauvés, espérance dont j’ai fait l’objet de ma seconde encyclique.
Chaque personne a besoin d’un « centre » à sa vie, d’une source de vérité et de bonté, à laquelle puiser dans l’alternance de différentes situations et la fatigue quotidienne. Chacun de nous, lorsqu’il se recueille en silence, a besoin de sentir non seulement le battement de son cœur, mais plus profondément, la pulsation d’une présence fiable, perceptible par les sens de la foi et cependant beaucoup plus réelle : la présence du Christ, coeur du monde. C’est pourquoi j’invite chacun à renouveler pendant le mois de juin sa dévotion au Cœur du Christ, en mettant en valeur aussi la prière traditionnelle d’offrande de la journée et en tenant présentes les intentions que je propose à toute l’Église.
A côté du Cœur de Jésus, la liturgie nous invite à vénérer le Cœur immaculé de Marie. Remettons-nous toujours entre ses mains avec une grande confiance. Je voudrais invoquer la maternelle intercession de la Vierge une fois encore pour les populations de Chine et de Birmanie, frappées par les calamités naturelles, et pour ceux qui traversent tant de situations de douleur, de maladie, et de misère matérielle et spirituelle qui marquent le chemin de l’humanité.
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