Et il monta au ciel

Ascension du Christ - F. François chapelle St Vincent de Paul  Paris VI

L’Ascension apporte un couronnement définitif à l’œuvre de Jésus en élevant, jusqu’au siège de la sainte Trinité elle-même, notre nature déjà glorifiée par la Résurrection. Nous y célébrons, en effet, comme le dit la formule propre à cette fête du Canon I de la messe :

« Le jour très saint où notre Seigneur, ton Fils unique, ayant pris notre nature avec sa faiblesse, la fit entrer dans ta gloire, à ta droite. »

Si la Résurrection est le commencement du triomphe, nous assistons ici à sa pleine réalisation.

En présence des disciples une dernière fois rassemblés, tandis que leurs regards sont rivés sur lui, Jésus s’élève et une nuée le dérobe à leurs yeux. Il faut que deux anges viennent calmer leur grand émoi et les rappeler à la réalité du fait accompli que nous racontent les textes de la fête.

Alors, se confiant dans la parole de Jésus, qui est désormais leur unique soutien, ils retournent à Jérusalem et s’enferment au Cénacle pour attendre, dans la prière, l’accomplissement de la promesse. C’était la première neuvaine préparatoire à la Pentecôte : «Tous, dans un même esprit, persévéraient dans la prière… avec Marie, Mère de Jésus» (Act. 1, 14).

Par un geste symbolique, on éteint à la fin de l’Évangile le cierge pascal : image du Christ quittant le monde.

Mais cette ascension visible n’est que l’expression d’une autre ascension, invisible aux hommes, que chantent de multiples prières de la messe et de l’office : « Dieu monte au milieu des acclamations ; le Seigneur s’élève au son de la trompette ». Le Psaume auquel sont empruntées ces expressions prophétiques évoquait l’image d’un roi vainqueur, revenant triomphant dans la capitale de son royaume, accueilli par les acclamations de son peuple.

Le Christ entraîne sa nature humaine au-dessus de toutes les créatures, au-dessus même de tous les chœurs des Anges, jusqu’au sein de la vie divine : suprême et décisive glorification ! La sienne, et la nôtre ; car il ne monte pas seul : il emmène avec lui la foule des captifs ; il emmène à sa suite l’humanité qu’il a rachetée.

« Quand notre Seigneur Jésus Christ est monté au ciel, il a recommandé son corps qui devait rester sur la terre : il voyait que beaucoup de gens devaient l’honorer parce qu’il était monté au ciel, et il voyait que cet honneur est inutile si on foule aux pieds ses membres qui restent sur la terre… « Voilà où je reste, moi qui monte ; je monte parce que je suis la tête. Mon corps reste encore sur la terre. Où est-il ? Sur toute la terre. Prends garde à ne pas le frapper, à ne pas lui faire violence… » » (Saint Augustin, sur saint Jean 10, 9)

C’est donc tout autre chose qu’une promesse que nous célébrons ; c’est une réalité déjà actuelle. Le Christ, la Tête, a déjà pénétré dans les parvis des cieux ; combien de membres du Corps déjà l’ont suivi ! autant de gages qui assurent l’espérance des autres qui restent et pour lesquels il a dit : « Allez, enseignez toutes les nations ! et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

En plus, voici l’allocution de Benoît XVI lors du Regina Coeli de l’Ascension 20 mai 2012