L’âme cubaine montre tout son amour à celle que l’on surnomme la « Cachita », un diminutif affectueux du mot « charité ». Découverte dans la baie de Nipe au début du 17e siècle., la Sainte patronne de Cuba fait depuis l’objet d’une vénération sans borne. Le sanctuaire, construit pour l’accueillir abrite nombre d’ex-voto déposés là par les croyants
Cette dévotion à Marie, Mère du Christ, sous le vocable de la Vierge de la Charité, sera une partie essentielle du pèlerinage de Benoît XVI sur l’île. Mardi 27 mars au matin, Benoît XVI effectuera en effet une visite privée au sanctuaire de la Vierge de la Charité (Virgen del Cobre). El Cobre est à 16 km à l’Ouest de Santiago de Cuba, sur une hauteur.
Le cardinal Ortega a expliqué la raison pour laquelle l’île de Cuba a été incluse dans ce voyage: « Le pape a voulu insérer cette étape parce qu’il a toujours eu à cœur de la visiter. Il s’est maintenant présenté une occasion unique: les célébrations du 4ème centenaire de la découverte de l’image de Notre Dame de la Charité del Cobre. A Cuba, c’est une année jubilaire : les Cubains sont, cette année, en pèlerinage au sanctuaire d’El Cobre pour rendre visite à la patronne de Cuba, et le pape tenait à s’y rendre lui aussi en pèlerin. D’où sa décision d’accompagner sa visite du leitmotiv: ‘Pèlerin de la charité’ » .
L’archevêque de la Havane a ensuite ajouté : « Des milliers et des milliers de Cubains, je dirais des millions, sont allés rencontrer la Vierge. Ce n’est pas tant leur nombre qui nous a frappés, mais les signes de la religiosité de ce peuple: c’est-à-dire voir les Cubains marcher dans la rue en faisant le signe de croix ou s’agenouillant au passage de la Vierge, lever les bras durant les prières. Le pape vient donc réaffirmer les valeurs que la foi chrétienne a plantées dans notre pays »
C’est un lieu tout particulier que Benoît XVI a choisi, mardi 27 mars, pour honorer et encourager le peuple cubain. Le sanctuaire de la Vierge du Cuivre, à peu de distance de Santiago de Cuba, est le lieu de pèlerinage le plus fréquenté de l’île, l’équivalent local de la Vierge de Lourdes ou de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique.
Notre-Dame de la Charité d’El Cobre, patronne de Cuba, a été retrouvée flottant sur la mer, il y a 400 ans, par trois esclaves des mines de cuivre (d’où le nom de la statue) et ils la portèrent sur la terre ferme. En 1508, deux Indiens et un esclave noir ont découvert, sur une plage, une image de bois représentant la Vierge, avec l’inscription : « Je suis la Vierge de la Charité ». Amenée à la mine de cuivre voisine, elle vit s’élever un sanctuaire. En 1801, c’est là, et grâce au recteur du lieu, que fut proclamé le « Manifeste pour la liberté des esclaves ». Le 10 mai 1916, Benoît XV proclama cette Vierge de la Charité patronne de Cuba.
L’image mariale, qui est ensuite devenue la Mère du peuple cubain et qui a voyagé dans tout le pays au milieu de croyants et non-croyants, recevra donc ce 27 mars le Pèlerin de la Charité. Sa statue, après après avoir parcouru toute l’île ces derniers mois, était mardi soir au centre de la grande célébration à Santiago. Et c’est donc là que Benoît XVI a prononcé les mots attendus pour dire sa forte proximité avec le peuple cubain, notamment « ceux qui sont privés de liberté », et renouveler sa confiance dans cette nation.
Homélie sur l’Annonciation de Benoît XVI le 26 mars 2012 à Santiago de Cuba