La connaissance de Dieu Trinité
On ne refusera pas au catholicisme ces caractères, qui n’appartiennent qu’à lui. Protecteur, à son origine, de tout ce qui est grand et élevé, il dut s’approprier tous les prodiges de l’intelligence et emprunter aux moindres manifestations de la science des moyens de jeter partout la connaissance de Dieu et de ses attributs, du Verbe et des merveilles de son Incarnation, de l’Église et de son action providentielle sur la terre.
Il partit de ce principe, posé par l’Apôtre des nations, que les vérités cachées qui se rapportent à la connaissance de Dieu émanent, comme autant de rayons lumineux, de la contemplation des choses créées (Rom.,1,20.);
et dès lors, marchant sur les traces de l’ancienne Loi, dont les révélations nous avaient montré la Trinité divine conversant avec les hommes, le Père bénissant de sa main protectrice les œuvres qu’elle avait façonnées (Ps. CXLIV,10) ;
le Fils préconisé sous les images les plus sensibles, depuis celles des Patriarches jusqu’à la pierre du désert (1 Cor., X, 4, 11.);
l’Esprit, enfin, planant sur les eaux primitives qu’il fécondait, remplissant ensuite l’univers échappé du chaos, et comparé, pour son influence sur les âmes, à des fleuves d’eau vive qui en jaillissent pour rafraîchir et purifier (Gen., 1, 2 ; Sagesse I, 7 ; Joël, II, 28 ; Jean., VII, 38) ;
sur ces traces, disons-nous, et à l’imitation de ceux qui nous les indiquèrent, le christianisme s’efforça de vivifier son enseignement par la multiplicité de ses symboles, … par leur popularité largement calculée, et dont l’expression, si mystérieuse à présent pour le grand nombre, fut d’une intelligence tellement facile aux siècles de foi, qu’ils en firent leur langue hiératique.
Abbé Auber Histoire et théorie du symbolisme religieux avant et depuis le christianisme t.II p.4-5