08-07-2013 source : Radio Vatican
Pour son premier déplacement hors de Rome, le Pape François s’est rendu lundi matin à Lampedusa, une île de la Mer Méditerranée située au large de la Sicile et à une centaine de kilomètres de la Tunisie.
Porte d’entrée du territoire européen pour des centaines de milliers de migrants en quête d’un avenir meilleur, la petite île de 20 km2 n’offre souvent pas d’autre perspective que de poser le pied sur le sol italien pour déposer une demande d’asile auprès de l’Italie et de l’Union européenne. Les réfugiés arrivent souvent sur des embarcations de fortune, de vieux bateaux de pêche ou des bateaux pneumatiques surchargés, à l’issue d’un périple dangereux et exténuant. 40 personnes sont mortes lors de la traversée depuis le début de l’année 2013.
Une messe et une couronne de fleurs jetée à la mer
Débarqué sur l’île de Lampedusa à 9h30 lundi matin, le pape François, très souriant, a salué des migrants adolescents, venus l’accueillir. Peu avant, sur un bateau des gardes côtes italiens, il a lancé à la mer une couronne de fleurs, en mémoire des migrants morts lors de leur traversée en mer, après avoir prié pendant quelques minutes. Il est arrivé vers 9h près de cette île de la Mer Méditerranée située au large de la Sicile et à une centaine de kilomètres de la Tunisie.
Le pape a présidé une MESSE dans un stade de l’île, muni d’une croix faite de débris des radeaux des migrants. Des « immigrants morts en mer, sur ces barques qui ne sont pas un chemin d’espoir, mais un chemin de mort » : cette « pensée revient toujours comme une épine dans le cœur, porteuse de souffrance ». Dans son homélie, lors de la messe à Lampedusa, le pape François explique les raisons de sa visite : « j’ai senti que je devais venir ici aujourd’hui pour prier, pour réaliser un geste de proximité, mais aussi pour réveiller nos conscience pour ce qui est arrivé ne se répète plus. Pour que cela ne se répète pas, s’il vous plaît ! »
Le Pape a prié Marie, « étoile de la mer » qui guide les migrants
Au terme de la messe, le Pape a prié la Madone, « étoile de la mer », pour garantir aux familles de ceux qui « chaque jour affrontent les dangers » des eaux, le minimum pour vivre. Le pape a prié pour que « la rencontre entre nos peuples ne se transforme pas en sources d’esclavage et d’humiliations nouvelles. » « Je vous remercie pour l’accueil. Nous prierons les uns pour les autres, et pour ceux qui ne sont plus là » a lancé le pape François, à Lampedusa lundi matin, pour sa première visite hors de Rome.
Le pape accueilli par les migrants
Il s’est rendu également sur le quai du port de Lampedusa, avant de rencontrer des migrants, dont certains de religion musulmane, et une partie de la population locale. Une cinquantaine de migrants l’ont remercié pour sa visite et ont attiré son attention sur leur situation. Ils racontent qu’ils sont arrivés sur l’île après avoir beaucoup souffert, après avoir fui leur pays pour des raisons économiques et politiques. Ils reviennent sur les «obstacles »rencontrés, comme les « trafiquants qui les ont enlevés ». Ils ont demandé l’aide du Saint-Père, comme celle d’autres pays européens, avant de remercier Dieu.
Porte d’entrée du territoire européen pour des centaines de milliers de migrants en quête d’un avenir meilleur, la petite île de 20 km2 n’offre souvent pas d’autre perspective que de poser le pied sur le sol italien pour déposer une demande d’asile auprès de l’Italie et de l’Union européenne. Les réfugiés arrivent souvent sur des embarcations de fortune, de vieux bateaux de pêche ou des bateaux pneumatiques surchargés, à l’issue d’un périple dangereux et exténuant. 40 personnes sont mortes lors de la traversée depuis le début de l’année 2013.
Le Pape a encouragé les 6000 habitants permanents de l’île et en appelle à la responsabilité de tous pour veiller à ce que l’on vienne en aide à ces frères et sœurs dans le besoin. Le Pape François a souhaité que cette visite se déroule de la façon la plus discrète possible, refusant d’être accompagné de représentants politiques.
7 800 migrants depuis le début de l’année
Les réfugiés de Lampedusa viennent principalement des régions pauvres de l’Afrique (Somalie, Ethiopie) et des zones de conflit du Moyen-Orient (Irak, Syrie, Afghanistan). En 2011, avec les printemps arabes, près de 50.000 personnes avaient débarqué sur Lampedusa, venant de Libye et de Tunisie. Les autorités s’étaient alors retrouvées complètement débordées.
Dimanche encore, à la veille de la visite du Pape, une centaine de migrants ont été secourus par les autorités italiennes. Depuis janvier 2013, 7 800 personnes sont arrivées sur l’île de Lampedusa, deux fois plus que l’an dernier sur la même période.
D’autres migrants, et ils sont nombreux, ne survivent pas au voyage.