Sainte Marie Majeure
« Les Romains vont se souvenir de notre Mère, la Salus Populi Romani, « Salut du Peuple Romain » (basilique Sainte Marie Majeure à Rome), à qui « nous demandons de veiller sur nous. » (Pape François)
« Le 5 août, nous allons commémorer la dédicace de la Basilique Sainte Marie Majeure et honorer la Mère de Dieu avec ce titre de Mère de Dieu acclamé au concile d’Éphèse en 431. » (Benoit XVI)
La Basilique Sainte Marie Majeure domine la ville de Rome depuis près de seize siècles : temple marial par excellence, elle représente une référence pour ceux qui arrivent de toutes les parties du globe dans la Ville Éternelle pour y apprécier ce que la Basilique offre à travers sa monumentale grandeur.
Située sur le sommet de l’Esquilin, une des sept collines de Rome, la Basilique Sainte Marie Majeure est une des quatre Basiliques patriarcales de Rome et est la seule qui ait conservée les structures d’origine. La tradition veut que ce fût la Vierge qui indiqua et inspira la construction de sa demeure sur l’Esquilin.
En apparaissant dans un rêve au patricien Jean et au pape Libère, elle demanda la construction d’une église en son honneur, dans un lieu qu’elle aurait miraculeusement indiqué. Le matin du 5 août 356, l’Esquilin apparut couvert de neige.
Le pape traça le périmètre de la nouvelle église et Jean pourvut à son financement. Mais elle ne fut vraiment érigée qu’au lendemain du Concile d’Éphèse (451) comme l’hommage du peuple romain à la sainte Mère de Dieu.
J.-Daniel Planchot, cm
voir: Marie, salut du peuple romain
L’amour de Marie est un trait essentiel du catholicisme. Nous ne prétendons pas nous arrêter sur le seuil du Temple, il nous faut pénétrer jusqu’au plus intime sanctuaire : nous voulons nous sentir chez nous dans la Maison de Dieu. Il ne nous suffit pas d’acquiescer au Credo romain; nous voulons y adhérer par toute notre âme.
Acceptons de tout cœur, reconnaissons les privilèges de la Mère de Dieu définis par l’Église ; décrétant «qu’il est bon et salutaire (…) d’invoquer les saints et en premier lieu, la très sainte Vierge, et de les honorer dans leurs images. » (Concile de Trente) L’Église ne nous demande rien de plus. D’intention, soyons donc parfaitement unis à la confession de foi catholique.
L’Église nous montre une voie simple et sérieuse : les définitions dogmatiques, les indications peu nombreuses mais si substantielles des Livres Saints, les grandes prières liturgiques (le Stabat Mater – l’Ave Maris Stella, les antiennes du temps, le Chemin de la Croix…).
Suivons cette voie, en méditant, en priant – surtout en vivant, je veux dire en prenant Marie comme réelle et proche, une femme et une mère dont toutes les puissances et toutes les tendresses et toutes les expériences de vie ont été portées à un degré d’intensité incomparable, parce que son fils était Dieu, son amour était Dieu.
La Vierge s’explique et se comprend par sa relation particulière, unique, à l’Homme-Dieu. Elle est distinguée par Dieu entre toutes les femmes parce qu’il faut une mère à l’Homme-Dieu – elle est la pureté même, parce que l’on ne conçoit pas que la vie puisse venir à l’Homme-Dieu d’une source troublée – elle est la plénitude de la grâce parce qu’il est d’une souveraine harmonie que la mère de l’Homme-Dieu soit une âme toute à Dieu.
Toute cette harmonie préétablie entre celle qui serait la Mère et celui qui serait le Fils, le Fils, en son temps, l’approfondirait, l’embellirait, l’enrichirait de mille manières. Sa mère serait éminemment tout ce qu’il veut que soit son disciple, sa mère serait son premier disciple : Elle serait parfaite comme le Père céleste est parfait, elle serait bonne comme le Père céleste est bon; elle nous aimerait comme il veut que nous nous aimions, c’est-à-dire comme il nous a aimés lui-même.
Elle est la compagne de sa vie intérieure. Elle est sa réplique parfaite et comme son miroir. Elle est sa mère. Il l’appelle de ce nom unique dans la bouche de l’homme, il lui voue ce sentiment unique dans le cœur de l’homme.
Et un disciple de Jésus, un homme qui aime Jésus et pour lui se passionne, pourrait-il ne pas aimer Marie, ne pas confondre dans un seul sentiment ce Fils et cette Mère ? Illustrant magnifiquement cette conclusion, et la prévenant, il y a ces textes du Saint Livre à travers lesquels une femme nous apparaît d’une qualité vraiment supérieure et digne de la plus douce vénération. Quels coups de lumière sur une âme que les quelques paroles de Marie relatées par l’Évangile !
Méditez seulement des mots comme ceux-ci : « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole! »… « Mon âme glorifie le Seigneur… » Et tout ce splendide Magnificat… « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela, à ton père et à moi ? Nous étions bien en peine !… » « Mon fils, ces pauvres gens n’ont plus de vin… » Et vous verrez se dégager de l’ombre où elle se tient obstinément, une figure délicieusement idéale de vierge, de mère, de femme.
De la bonté, un tact exquis, la décision tranquille, une tendre maîtrise de soi, la plus grande force d’âme qui est le calme dans la souffrance, le sentiment de Dieu et de sa dépendance de Dieu, toutes ces grandes choses transparaissent dans quelques humbles mots, comme une flamme à travers l’albâtre, puis s’enfouissent dans le silence du cœur – en son cœur – où elles prennent à nos yeux un éclat plus vif encore, un sens plus profond.
Déjà notre mère céleste, – que Dieu a reçue dans son sein, nous en avons la tendre confiance – peut nous venir en aide et sans doute nous avons éprouvé souvent les effets de sa protection surnaturelle. Marie est notre mère selon l’esprit.
Lorsque Jésus désignant de son regard mourant, l’apôtre Jean, lui dit : « Femme, voilà ton fils », nous étions en Jean, j’étais Jean. Me présentant à Marie je peux lui dire, je lui dis avec une entière confiance et une joie ineffable : « Mère, voici ton fils ». C’est dans cet esprit qu’il nous faut aller à Marie.