26-09-2014 source : Radio Vatican
Le Pape François a reçu vendredi matin au Vatican l’assemblée générale des Focolari, mouvement fondé par Chiara Lubich. Il les a invités à participer à la nouvelle étape d’évangélisation que l’Église est appelée à effectuer cinquante ans après Vatican II, en témoignant de l’amour de Dieu pour chaque personne, à commencer par les plus pauvres et les exclus.
Il les a exhortés à consacrer du temps à la contemplation tout en pratiquant la communion et la fraternité, conformément au charisme de Chiara Lubich, « témoin extraordinaire ». Car « La contemplation qui ignore les autres est une tromperie, une preuve de narcissisme. » Pour évangéliser il faut aussi sortir, devenir des experts dans l’art du dialogue qui ne s’acquiert pas à bon marché.
Aller à la rencontre des plaies de la société avec courage
Pas question de tergiverser ou de se contenter de demi-mesures ; pour le Pape François il faut viser haut, aller avec courage à la rencontre des épreuves et des souffrances de l’humanité, des plaies de la société et des interrogations de la culture de notre temps. Donc pas de byzantinismes théologiques, philosophiques et spirituels.
« La première chose à faire c’est de soigner les blessures et pas de mesurer le taux de cholestérol », a-t-il dit, en comparant une nouvelle fois l’Église à un hôpital de campagne *. Il a insisté sur la gratuité de la rédemption et du pardon des péchés. Enfin, dernière recommandation aux Focolari, que nous pouvons prendre aussi pour nous : faire école, former les nouvelles générations, des hommes et des femmes nouveaux, capables de reconnaître et d’interpréter les besoins, les préoccupations et les attentes de l’humanité.
* Cela fait penser à Antonio Vieira, sj, célèbre au Portugal et au Brésil : « Mieux vaudrait qu’il n’y ait pas d’église dans la Miséricorde divine plutôt qu’il n’y ait pas d’hôpital, parce que l’image du Christ qui se trouve dans l’église est une image morte, qui ne souffre pas ; les images du Christ que sont les pauvres sont des images vives, qui souffrent. S’il n’y a pas d’autre moyen, que l’église soit convertie en hôpital et le Christ sera très content. » Ces quelques mots du Sermon du quatrième dimanche de Carême, prêché en 1657 à Saint Louis du Maranhão, donnent une idée de Vieira et de son engagement, dont la pensée n’est sûrement pas étrangère au Pape François.