Ce chant d’entrée du 4ème dimanche de l’Avent,
même s’il n’est plus chanté comme naguère,
fait partie de notre patrimoine.
Il nous plonge dans la préparation très proche de Noël.
Associés de la Médaille Miraculeuse,
préparons nos cœurs à la Merveille
de la venue du Fils de Dieu,
du Fils de Marie parmi nous. « L’Église compte les heures d’attente… Elle veut frapper le dernier coup pour émouvoir ses enfants. Elle les transporte dans la solitude ; elle leur montre Jean-Baptiste… La voix de cet austère Précurseur ébranle le désert, et se fait entendre jusque dans les cités. Elle prêche la pénitence, la nécessité de se purifier en attendant celui qui va paraître. »
« Retirons-nous à l’écart durant ces jours; ou si nous ne le pouvons faire à raison de nos occupations extérieures, retirons-nous dans le secret de notre cœur et confessons notre iniquité, comme ces vrais Israélites qui venaient, pleins de componction et de foi dans le Messie, achever, aux pieds de Jean-Baptiste, l’œuvre de leur préparation à le recevoir dignement, lorsqu’il allait paraître. » (Dom Guéranger)
Chant d’entrée (Introït) :
Refrain : Rorate caeli desuper, et nubes pluant justum, aperiatur terra, et germinet Salvatorem. – Cieux, répandez la rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste : que la terre s’ouvre, et qu’elle germe le Sauveur. (Isaïe 45,8)
Psaume : Cœli enarrant gloriam Dei : et opera manuum ejus annuntiat firmamentum. (Ps 18)
– Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie l’ouvrage de ses mains.
vision de la femme et du dragon – Apocalypse de St Jean, manuscrit sur parchemin, 3e quart du XVème siècle
Vision de la Femme et du Dragon dans l’apocalypse de St Jean, manuscrit sur parchemin, 3e quart du XVème siècle Coll. Bibliothèque des Fontaines Chantilly.
La miniature illustre le début du chapitre 12 de l’Apocalypse :
«Un signe grandiose apparut au ciel : une femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. Puis un second signe apparut au ciel ; un énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d’un diadème… En arrêt devant la femme en travail, le dragon s’apprête à dévorer son enfant aussitôt né.»
POURQUOI donc, homme de peu de foi, craindre ou bouder les progrès du Monde? Pourquoi multiplier imprudemment les prophéties et les défenses: «N’allez pas… n’essayez pas… tout est connu ; la Terre est vide et vieille ; il n’y a rien à trouver… »
Tout essayer pour le Christ! Tout espérer pour le Christ! «Nihil intentatum» [rien de non tenté]!
Voilà, juste le contraire, la véritable attitude chrétienne. Diviniser n’est pas détruire, mais surcréer.
Nous ne saurons jamais tout ce que l’Incarnation attend encore des puissances du monde. Nous n’espérerons jamais assez de l’unité humaine croissante.
Les prodigieuses durées qui précèdent le premier Noël ne sont pas vides du Christ, mais pénétrées de son influx puissant. C’est l’agitation de sa conception qui remue les masses cosmiques et dirige les premiers courants de la biosphère. C’est la préparation de son enfantement qui accélère les progrès de l’instinct et l’éclosion de la pensée sur terre. Ne nous scandalisons plus sottement des attentes interminables que nous a imposées le Messie.
Il ne fallait rien moins que les labeurs effrayants et anonymes de l’Homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l’attente inquiète d’Israël et le parfum lentement distillé des mystiques orientales, et la sagesse cent fois raffinée des Grecs pour que sur la tige de Jessé et de l’Humanité la Fleur pût éclore.
Toutes ces préparations étaient cosmiquement, biologiquement, nécessaires pour que le Christ prît pied sur la scène humaine. Et tout ce travail était mû par l’éveil actif et créateur de son âme en tant que cette âme humaine était élue pour animer l’univers.
Quand le Christ apparut entre les bras de Marie, il venait de soulever le monde.
(Pierre TEILHARD DE CHARDIN, Hymne de l’univers, pp.121, 80, 81, Seuil)
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Non, je ne me scandalise pas de ces attentes interminables et de ces longues préparations. Je les contemple encore au cœur des hommes d’aujourd’hui qui, de lumière en lumière, cheminent lentement vers celui qui est la lumière, marchent vers cette parole qui a été dite, mais pas encore entendue, un peu comme l’éclat des étoiles qui met tant d’années à atteindre nos yeux.
PRIÈRE
Nous t’en prions, Dieu tout-puissant,
nous qui ployons sous le joug du péché
à cause du vieil homme et de son esclavage:
Accorde-nous la délivrance
grâce au renouveau que nous attendons
de la naissance incomparable de ton Fils bien-aimé.
Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.
Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse
L’attente de l’enfantement de Notre-Dame (Espagne)
Vierge dans l’attente de l’enfantement | DR
Nous attendons l’enfantement de Notre-Dame. Associés de la Médaille Miraculeuse, unissons-nous de cœur avec nos voisins Espagnols. Ils célèbrent en effet cette attente par une fête qui a lieu une semaine avant Noël, ainsi que nous le précise Dom Guéranger :
« Cette fête doit son origine aux évêques du dixième concile de Tolède, en 656. Ces prélats ayant trouvé quelque inconvénient à l’antique usage de célébrer la fête de l’Annonciation de la Sainte Vierge au 25 mars, attendu que cette solennité joyeuse se rencontre d’ordinaire aux temps où l’Église est préoccupée des douleurs de la Passion, ils décrétèrent que désormais on célèbrerait dans l’Église d’Espagne, huit jours avant Noël, une fête solennelle, avec octave, en mémoire de l’Annonciation, et pour servir de préparation à la grande solennité de la Nativité.
Dans la suite, l’Église d’Espagne sentit le besoin de revenir à la pratique de l’Église Romaine, et de toutes celles du monde entier qui solennisent le 25 mars, comme le jour à jamais sacré de l’Annonciation de la Sainte Vierge et de l’Incarnation du Fils de Dieu : mais telle avait été la dévotion des peuples pour la fête du 18 décembre, qu’on jugea nécessaire d’en retenir un vestige.
On appliqua la piété des fidèles à considérer cette divine Mère dans les jours qui précèdent immédiatement son admirable enfantement. Une nouvelle fête fut donc créée sous le titre de l’Expectation de l’Enfantement de la Sainte Vierge.
Cette fête est aussi appelée Notre-Dame de l’O
à cause des GRANDES ANTIENNES de l’Avent(Youtube) qu’on chante en ces jours et qui commencent toutes par l’interjection O et expriment l’attente et l’espérance des anciens patriarches et prophètes pour la venue du Messie. »
Dom Guéranger (1805 – 1875)
Année Liturgique – 18 décembre
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« O Seigneur suprême ! Adonaï ! viens nous racheter, non plus dans ta puissance, mais dans ton humilité. Autrefois tu t’es manifesté à Moïse, ton serviteur, au milieu d’une flamme divine ; tu as donné la Loi à ton peuple du sein du tonnerre et des éclairs : maintenant il ne s’agit plus d’effrayer, mais de sauver.
C’est pourquoi ta très pure Mère Marie ayant connu, ainsi que son époux Joseph, l’Édit de l’Empereur qui va les obliger d’entreprendre le voyage de Bethléem, s’occupe des préparatifs de ton heureuse naissance. Elle apprête pour toi, divin Soleil, les humbles langes qui couvriront ta nudité, et te garantiront de la froidure dans ce monde que tu as fait, à l’heure où tu paraîtras, au sein de la nuit et du silence.
C’est ainsi que tu nous délivreras de la servitude de notre orgueil, et que ton bras se fera sentir plus puissant, alors qu’il semblera plus faible et plus immobile aux yeux des hommes. Tout est prêt, ô Jésus ! tes langes t’attendent : pars donc bientôt et viens en Bethléem, nous racheter des mains de notre ennemi. »
Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse