Mais nous voici déjà au calvaire, Marie est là, elle est en communion avec Jésus, dans une compassion maternelle elle ne fait plus qu’un avec lui. Et voilà que Jésus au moment même où il s’apprête à enfanter l’Église qui jaillira de l’amour de son cœur transpercé, associe pleinement Marie à cet enfantement en lui donnant de devenir la Mère de chacun de nous dans la puissance de l’Esprit Saint.
Alors, pendant ce carême, comme le disciple bien-aimé que vous êtes aussi, prenez Marie chez vous et entrez à votre tour dans cette fécondité de grâce que le Seigneur veut pour chacun de nous.
Prions pour que nous soyons à notre tour fécond. Prendre Marie comme modèle, c’est accepter de vivre ce cœur à cœur avec ceux qui souffrent dans leur corps. C’est accepter de vivre la compassion avec ceux qui sont dans la douleur de la mort.
Beaucoup de par leur courage et leur décentrement d’eux-mêmes, témoignent de la Foi qui les anime. A l’exemple de ce malade terrassé au fond de son lit mais dont le visage respire la sérénité, car il sait qu’au bout de la nuit se trouve le soleil de Pâques.
A l’exemple de la veuve ou de l’orphelin qui continuent à avancer dans la vie dignement et sans regrets, car ils savent que Dieu est leur bâton de pèlerin qui les aidera à avancer malgré la douleur.
Il naît vers 70 de parents chrétiens. Il apprend les enseignements du Christ des apôtres et devient disciple de Jean. C’est son disciple Irénée, puis évêque de Lyon, qui le raconte ainsi que l’historien Eusèbe de Césarée :
« Polycarpe non seulement fut éduqué par les Apôtres mais aussi vécut avec nombreux de ceux qui avaient vu le Seigneur ; mais il fut aussi établi par les Apôtres en Asie comme évêque de l’Eglise de Smyrne » (Adversus Haereses III, 3,4 ; Historia ecclesiastica IV, 14, 3,4,).
C’est aussi le témoignage d’un certain Marcianus, témoin oculaire de son martyre. Le Martyrium Polycarpi, considéré par beaucoup de personnes comme le plus ancien et le plus authentique des Actes des Martyrs. Il s’agit de la première œuvre où est défini martyr celui qui meurt à cause de la foi.
Durant son long épiscopat, Polycarpe se distingue par son zèle dans la sauvegarde fidèle de la doctrine des Apôtres, dansa la diffusion de l’Evangile parmi les païens et dans le combat contre les hérésies. Irénée le décrit comme un prédicateur patient et affable, de grande sollicitude envers les veuves et les esclaves.
L’amitié dans l’épiscopat avec Ignace d’Antioche
En 107 Polycarpe accueille à Smyrne Ignace d’Antioche, de passage et sous escorte, vers Rome pour y être jugé. Sont célèbres les sept lettres que Ignace adresse aux églises tout au long de son voyage ; les quatre premières partent justement de Smyrne.
De Troade, ensuite, il écrit aux fidèles de Smyrne et à leur évêque Polycarpe en le chargeant de transmettre à l’Église d’Antioche son dernier souvenir et en le décrivant comme un bon pasteur et un combattant pour la cause du Christ. Et c’est à Polycarpe que les Philippiens demandent de recueillir les lettres d’Ignace.
L’évêque de Smyrne leur envoie ce qu’ils lui demandent ensemble avec sa propre missive pour les exhorter à servir Dieu dans la crainte, à croire en Lui, à espérer dans la résurrection, à marcher dans le chemin de la grâce, en ayant toujours devant les yeux l’exemple des martyrs et surtout celui d’Ignace.
La Lettre aux Philippiens d’Ignace est très connue ; parvenue jusqu’à nos jours, elle est particulièrement importante pour les notices historiques qu’on peut y tirer, pour les dogmes, pour les principales vérités de la foi qui y sont rappelées.
Vers la fin de 154, Polycarpe part pour Rome, comme représentant des chrétiens de l’Asie mineure pour traiter avec le pape Anicet de diverses questions, principalement celle de la date de Pâques : dans les églises orientales elle est célébrée le 14 du mois juif de Nisan, dans la capitale de l’Empire le dimanche suivant. On ne parvient pas à un accord, mais les relations entre les églises restent amicales.
Martyr à 86 ans
Sous l’empereur Antonin Pio éclatent les persécutions également à Smyrne. Polycarpe est arrêté. Les Actes de son martyre racontent qu’il « est conduit devant le proconsul, ce dernier ….chercha à le convaincre de renier sa foi en disant « Pense à ton âge … et change d’idée, jure et je te libère .Maudis le Christ ».
Polycarpe répondit : » Depuis 86 ans que je le sers, et il ne m’a jamais fait aucun mal. Comment pourrais-je renier mon roi et mon sauveur ? … j’en suis très convaincu. Je suis chrétien ». On décide pour lui le bûcher, mais il reste indemne parmi les flammes du bûcher, il est poignardé.
« Ces faits, lit-on dans le Martyrium Polycarpi, concernent le bienheureux Polycarpe qui, avec ceux de Philadelphie, fut le douzième à subir le Martyre à Smyrne. Le bienheureux Polycarpe a rendu témoignage le deuxième jour de xanthique, le septième jour avant les calendes de mars, un jour du Grand Sabbat, à la huitième heure. Il fut arrêté par Hérode, sous le pontificat de Philippe de Tralles et le proconsulat de Statius Quadratus, mais sous le règne éternel de notre Seigneur Jésus-Christ ».
La date du martyre de Polycarpe est donc certaine, c’était le 23 février de l’an 155.
Rappel de la Chaire de saint Pierre, Apôtre, à qui le Seigneur a dit: « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » ‘(Fête non célébrée cette année du fait du Mercredi des Cendres)
» Au jour où les Romains avaient coutume de faire mémoire de leurs défunts, l’Église célèbre la naissance du siège de cet Apôtre, qui est glorifié par son monument au Vatican et qui est appelé à présider à la charité dans l’ensemble des Églises. (Martyrologe romain)
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La fête de la Chaire de Saint Pierre est très ancienne. Elle est marquée en ce jour du 22 février dans le calendrier qui fut dressé sous le pape Libère en 354.
Dans la primitive Église, les chrétiens, et surtout ceux d’Orient, célébraient l’anniversaire de leur baptême ; ils renouvelaient en ce jour les vœux qu’ils avaient faits à Dieu et le remerciaient de ce que, par un effet de sa miséricorde, il les avait reçus au nombre de ses enfants : c’est ce qu’ils appelaient le jour de leur naissance spirituelle.
Les évêques, conformément à cette pratique, célébraient aussi l’anniversaire de leur ordination. Le peuple continua souvent, après la mort des évêques, de fêter le jour de leur ordination. Telle fut l’origine de la fête de la Chaire de saint Pierre.
« Nous devons la célébrer, disait saint Léon, avec autant de joie que nous ferions pour celle du martyre du prince des apôtres (le 29 juin) ; par là, nous nous rappelons tout à la fois, et son entrée glorieuse dans le ciel, et son élévation à la dignité de premier pasteur de l’église militante. »
Notre devoir en ce jour est de remercier Dieu de l’établissement de son Église, et de lui en demander l’exaltation par des prières ferventes. L’Église est ce royaume spirituel que Jésus-Christ est venu fonder sur la terre, et qu’il ne cesse de gouverner du haut des cieux en la personne de ceux qu’il en a établis les chefs visibles.
Or, si nous aimons véritablement Jésus-Christ, si nous désirons qu’il soit de plus en plus glorifié, si nous nous intéressons vivement au salut de nos frères, pourrons-nous ne pas demander leur conversion avec toute l’ardeur dont nous sommes capables ?
Mais notre piété doit encore aller plus loin. Combien dans l’Église de membres morts, qui, destitués de la divine charité, ne tiennent plus au corps mystique de Jésus-Christ que par les liens d’une foi stérile, et qui ne servira de rien sans les œuvres ?
Prions le Seigneur Jésus de les ressusciter à la grâce, et d’établir invariablement dans tous les cœurs le règne de son saint amour. Supplions-le de faire par sa miséricorde, que le péché ne nous sépare jamais de lui, et que nous nous fortifiions de plus en plus dans cette charité qui donne la vie à toutes les autres vertus.
Adapté d’un texte anglais d’Alban Butler (1711-1773)
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse