Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Avent – le Prophète Isaïe

 Le Prophète Isaie-Pietro Perugino
Le Prophète Isaie-Pietro Perugino

ISAÏE est beaucoup plus que le «5e évangéliste » qu’on a parfois voulu faire de lui… et le Temps de l’Avent est bien autre chose qu’une simple méditation sur le thème de la fête de Noël si proche.

L’actualité du prophète vient surtout de ce qu’à travers l’histoire agitée de son époque — celle de la disparition d’Israël sous les coups des Assyriens, laissant au minuscule royaume de Juda la responsabilité écrasante d’être le seul témoin du vrai Dieu dans un monde déchiré par les conflits, mais cent fois plus puissant que lui — il a su être pour les hommes la voix infiniment variée, mais revenant toujours au même message fondamental : Dieu est juste et saint, il hait le péché de l’homme, et il prépare, et déjà inaugure dans l’histoire, un jugement auquel personne n’échappera: ni l’ennemi dont il s’est servi pour châtier son peuple, ni ceux qui, à des degrés divers, participent au péché de ce peuple…

Seul un reste échappera : ceux qui, contre vents et marées, se seront attachés indéfectiblement à la foi et auront vécu l’Alliance divine en toutes circonstances. Et ce passage, c’est celui même de l’Avent.

Rendu plus vivant encore par tout le cours de l’histoire sainte avec ses purifications et concentrations successives du petit reste, il nous apprend qu’en définitive seule une créature trouve grâce pleinement aux yeux de Dieu : son Fils, antérieur au monde, mais qui a pris chair dans le monde pour devenir le Premier-Né d’une multitude de frères. Tel est, pour un univers qui se cherche et doute de son destin, la seule promesse de salut.

La Liturgie des Heures

Saint Jean Damascène

Jean de Damas, Docteur de l’Église (675- 749)

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Saint Jean Damascène icône grecque -Trypticon fragment Sinaï 14e siècle

Jean Mansour est né à Damas en Syrie, dans une famille  arabe et chrétienne. Son grand-père et son père ont servi successivement comme fonctionnaires des impôts, sous les Perses, les Byzantins et les Arabes.

Mansour, à son tour, supervise durant des années la perception des impôts que les chrétiens doivent à l’émir de Damas. Vers 720, le nouveau calife décide d’islamiser son administration et en chasse les chrétiens.

Mansour a 45 ans et il est désormais sans travail. Cette liberté lui permet de se rendre en Palestine où il entre au monastère de Mar Saba entre Jérusalem et Bethléem.

Devenu prêtre, il prend le nom de Jean et partage désormais sa vie entre la prédication à Jérusalem où le patriarche l’a choisi comme conseiller théologique et l’étude dans son monastère.Son principal écrit « La source de la connaissance » résume toute la théologie byzantine.

C’est aussi un grand défenseur des Saintes Images lors de la première crise iconoclaste. On lui doit de nombreux tropaires (courte pièce poétique introduite dans un texte liturgique), des hymnes et des poèmes. Il a composé le canon que la liturgie chante à Pâques et rédigé la plupart des hymnes pour les dimanches selon les huit tons musicaux (Octoèque) en l’honneur de la résurrection du Seigneur.

Dans une homélie célèbre sur l’Annonciation, il salue la Vierge comme étant la Mère de la vertu théologale d’espérance, Notre-Dame de la Sainte-Espérance qu’il appelle « Espérance des désespérés ». Il développa une théologie mariale. Il écrivit trois homélies sur la Dormition : « Comme Mère du Dieu vivant, il est juste que Marie soit emportée auprès de Lui. » Le Pape Léon XIII l’a proclamé docteur de l’Église en 1890.

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Benoît XVI a tracé le portrait de saint Jean Damascène, si important dans la théologie byzantine:

Il fut avant tout témoin de l’effondrement de la culture chrétienne gréco-syrienne, qui dominait la partie orientale de l’empire, devant la nouveauté musulmane qui se répandait avec les conquêtes militaires de l’actuel proche et moyen orient. Né dans une riche famille chrétienne, il devint jeune responsable des finances du califat.

Vite insatisfait de la vie de cour, il choisit la voie du monachisme et entra vers 700 au couvent de St. Saba proche de Jérusalem, sans jamais plus s’en éloigner. Il se consacra alors totalement à l’ascèse et à l’étude, sans dédaigner l’activité pastorale dont témoignent ses nombreuses homélies. 

Jean Damascène est surtout resté fameux pour ses trois discours contre les iconoclastes, condamnés après sa mort au concile de Hieria (754). Il y développe les premiers arguments en défense de la vénération des icônes exprimant le mystère de l’Incarnation.

Ainsi fut-il parmi les premiers à distinguer, dans le culte public et privé des chrétiens, l’adoration de la vénération : la première ne peut être adressée qu’à Dieu, suprêmement spirituel, la deuxième au contraire peut utiliser une image pour s’adresser à celui qui est représenté dans l’image même.

Cette distinction se révéla immédiatement très importante pour répondre de façon chrétienne à ceux qui prétendaient universel et éternel l’observance de l’interdit sévère de l’Ancien Testament d’utiliser des images dans le culte.

Tel était le grand débat également dans le monde islamique, qui accepte cette tradition juive de l’exclusion totale d’images dans le culte. Les chrétiens, en revanche, dans ce contexte, ont débattu du problème et trouvé la justification pour la vénération des images.

Jean reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l’un des aspects les plus caractéristiques de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit toutefois d’une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s’est fait chair et s’est rendu visible.

L’enseignement de saint Jean Damascène s’inscrit ainsi dans la tradition de l’Église universelle, dont la doctrine sacramentelle prévoit que les éléments matériels issus de la nature peuvent devenir un instrument de grâce en vertu de l’invocation de l’Esprit Saint, accompagnée par la confession de la foi véritable.

Il met également en relation avec ces idées de fond la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints chrétiens, ayant participé de la résurrection du Christ, ne peuvent pas être considérés simplement comme des ‘morts’… comme la sainte Mère de Dieu et tous les saints.

L’optimisme de la contemplation naturelle, de cette manière de voir dans la création visible ce qui est bon, beau et vrai, cet optimisme chrétien n’est pas un optimisme naïf:  il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par une liberté de choix voulue par Dieu et utilisée de manière impropre par l’homme, avec toutes les conséquences d’un manque d’harmonie diffus qui en ont dérivées.

D’où l’exigence, clairement perçue par le théologien de Damas, que la nature dans laquelle se reflète la bonté et la beauté de Dieu, blessées par notre faute, soit renforcée et renouvelée par la descente du Fils de Dieu dans la chair.

Audience du 6 mai 2009 – © Copyright Libreria Editrice Vaticana

la mort de saint François Xavier

la mort de saint François Xavier

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la mort de saint François Xavier

François Xavier est mort le 3 décembre 1552 sur l’île de Schangschwan, sise à dix kilomètres des rivages de Chine, à deux cents au sud-ouest de Hongkong. Il avait quarante-six ans. Voici le récit de l’unique témoin de ses derniers jours, le fidèle Antoine, d’origine chinoise :

Les yeux levés au ciel, et, avec une attitude très joyeuse, il tint à haute voix de longs colloques avec Notre Seigneur, dans les différentes langues qu’il connaissait.

Il perdit l’usage de la parole, et resta silencieux pendant trois jours, jusque vers le jeudi à midi. Pendant tout ce temps, il ne reconnaissait personne et ne mangeait plus rien.

Jeudi vers midi, il reprit ses sens, mais ne parla que pour invoquer la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, l’une de ses plus tendres dévotions. Il reprit ces paroles Jésus, « Fils de David, ayez pitié de moi » ; il s’exclama à plusieurs reprises « O Vierge, Mère de Dieu, souvenez-vous de moi »…

Il eut sur les lèvres ces invocations et d’autres du même genre toute la nuit du vendredi, jusqu’à l’aube du samedi, quand je compris qu’il se mourait ; je plaçai une petite chandelle dans sa main ; alors avec le nom de Jésus sur les lèvres, il rendit son âme à son Créateur et Seigneur, avec grand repos et paix.

Texte traduit et présenté par l’Association de  la Médaille Miraculeuse