Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

LA TERRE EN TRAVAIL D’ENFANTEMENT

LA TERRE EN TRAVAIL D’ENFANTEMENT

vision de la femme et du dragon - Apocalypse de St Jean, manuscrit sur parchemin, 3e quart du XVème siècle
vision de la femme et du dragon – Apocalypse de St Jean, manuscrit sur parchemin, 3e quart du XVème siècle

Vision de la Femme et du Dragon dans l’apocalypse de St Jean, manuscrit sur parchemin, 3e quart du XVème siècle Coll. Bibliothèque des Fontaines Chantilly.

La miniature illustre le début du chapitre 12 de l’Apocalypse :

«Un signe grandiose apparut au ciel : une femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. Puis un second signe apparut au ciel ; un énorme dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d’un diadème… En arrêt devant la femme en travail, le dragon s’apprête à dévorer son enfant aussitôt né.»

POURQUOI donc, homme de peu de foi, craindre ou bouder les progrès du Monde? Pourquoi multiplier imprudemment les prophéties et les défenses: «N’allez pas… n’essayez pas… tout est connu ; la Terre est vide et vieille ; il n’y a rien à trouver… »

Tout essayer pour le Christ! Tout espérer pour le Christ! «Nihil intentatum» [rien de non tenté]!
Voilà, juste le contraire, la véritable attitude chrétienne. Diviniser n’est pas détruire, mais surcréer.

Nous ne saurons jamais tout ce que l’Incarnation attend encore des puissances du monde. Nous n’espérerons jamais assez de l’unité humaine croissante.

Les prodigieuses durées qui précèdent le premier Noël ne sont pas vides du Christ, mais pénétrées de son influx puissant. C’est l’agitation de sa conception qui remue les masses cosmiques et dirige les premiers courants de la biosphère. C’est la préparation de son enfantement qui accélère les progrès de l’instinct et l’éclosion de la pensée sur terre. Ne nous scandalisons plus sottement des attentes interminables que nous a imposées le Messie.

Il ne fallait rien moins que les labeurs effrayants et anonymes de l’Homme primitif, et la longue beauté égyptienne, et l’attente inquiète d’Israël et le parfum lentement distillé des mystiques orientales, et la sagesse cent fois raffinée des Grecs pour que sur la tige de Jessé et de l’Humanité la Fleur pût éclore.

Toutes ces préparations étaient cosmiquement, biologiquement, nécessaires pour que le Christ prît pied sur la scène humaine. Et tout ce travail était mû par l’éveil actif et créateur de son âme en tant que cette âme humaine était élue pour animer l’univers.

Quand le Christ apparut entre les bras de Marie, il venait de soulever le monde.

(Pierre TEILHARD DE CHARDIN, Hymne de l’univers, pp.121, 80, 81, Seuil)

***

Non, je ne me scandalise pas de ces attentes interminables et de ces longues préparations. Je les contemple encore au cœur des hommes d’aujourd’hui qui, de lumière en lumière, cheminent lentement vers celui qui est la lumière, marchent vers cette parole qui a été dite, mais pas encore entendue, un peu comme l’éclat des étoiles qui met tant d’années à atteindre nos yeux.

PRIÈRE

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant,
nous qui ployons sous le joug du péché
à cause du vieil homme et de son esclavage:
Accorde-nous la délivrance
grâce au renouveau que nous attendons
de la naissance incomparable de ton Fils bien-aimé.
Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Notre-Dame de l’O – 18 décembre

L’attente de l’enfantement de Notre-Dame (Espagne)

Vierge dans l'attente de l'enfantement | DR
Vierge dans l’attente de l’enfantement | DR

Nous attendons l’enfantement de Notre-Dame. Associés de la Médaille Miraculeuse, unissons-nous de cœur avec nos voisins Espagnols. Ils célèbrent en effet cette attente par une fête qui a lieu une semaine avant Noël, ainsi que nous le précise Dom Guéranger :

« Cette fête doit son origine aux évêques du dixième concile de Tolède, en 656. Ces prélats ayant trouvé quelque inconvénient à l’antique usage de célébrer la fête de l’Annonciation de la Sainte Vierge au 25 mars, attendu que cette solennité joyeuse se rencontre d’ordinaire aux temps où l’Église est préoccupée des douleurs de la Passion, ils décrétèrent que désormais on célèbrerait dans l’Église d’Espagne, huit jours avant Noël, une fête solennelle, avec octave, en mémoire de l’Annonciation, et pour servir de préparation à la grande solennité de la Nativité.

Dans la suite, l’Église d’Espagne sentit le besoin de revenir à la pratique de l’Église Romaine, et de toutes celles du monde entier qui solennisent le 25 mars, comme le jour à jamais sacré de l’Annonciation de la Sainte Vierge et de l’Incarnation du Fils de Dieu : mais telle avait été la dévotion des peuples pour la fête du 18 décembre, qu’on jugea nécessaire d’en retenir un vestige.

On appliqua la piété des fidèles à considérer cette divine Mère dans les jours qui précèdent immédiatement son admirable enfantement. Une nouvelle fête fut donc créée sous le titre de l’Expectation de l’Enfantement de la Sainte Vierge.

Cette fête est aussi appelée Notre-Dame de l’O

à cause des GRANDES ANTIENNES de l’Avent (Youtube) qu’on chante en ces jours et qui commencent toutes par l’interjection O et expriment l’attente et l’espérance des anciens patriarches et prophètes pour la venue du Messie. »

Dom Guéranger (1805 – 1875)
Année Liturgique – 18 décembre

*****

« O Seigneur suprême ! Adonaï ! viens nous racheter, non plus dans ta puissance, mais dans ton humilité. Autrefois tu t’es manifesté à Moïse, ton serviteur, au milieu d’une flamme divine ; tu as donné la Loi à ton peuple du sein du tonnerre et des éclairs : maintenant il ne s’agit plus d’effrayer, mais de sauver.

C’est pourquoi ta très pure Mère Marie ayant connu, ainsi que son époux Joseph, l’Édit de l’Empereur qui va les obliger d’entreprendre le voyage de Bethléem, s’occupe des préparatifs de ton heureuse naissance. Elle apprête pour toi, divin Soleil, les humbles langes qui couvriront ta nudité, et te garantiront de la froidure dans ce monde que tu as fait, à l’heure où tu paraîtras, au sein de la nuit et du silence.

C’est ainsi que tu nous délivreras de la servitude de notre orgueil, et que ton bras se fera sentir plus puissant, alors qu’il semblera plus faible et plus immobile aux yeux des hommes. Tout est prêt, ô Jésus ! tes langes t’attendent : pars donc bientôt et viens en Bethléem, nous racheter des mains de notre ennemi. »

Textes présentés par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Semaine préparatoire à Noël : LIVRE DE LA CONSOLATION D’ISRAËL

La semaine préparatoire à Noël (du 17 au 24 décembre)
LIVRE DE LA CONSOLATION D’ISRAËL

Le Prophète Isaïe - Le Pérugin +1523
Le Prophète Isaïe – Le Pérugin +1523

— Près de deux cents ans après Isaïe, la voix de Dieu continue à se faire entendre par la bouche d’un de ses disciples. Mais les circonstances ont changé.

Juda n’est plus un royaume, petit et faible certes, mais relativement indépendant, et fier des symboles de son passé: la Ville Sainte, le palais de ses rois et surtout le Temple de son Dieu.

Tout cela a été détruit, et il y a cinquante ans que le peuple de Dieu est esclave, loin de sa terre. Sans renoncer à lui parler de jugement, Dieu doit surtout l’affermir en lui annonçant la délivrance et le salut.

En nous faisant lire ce message à la veille de Noël, la tradition chrétienne n’infléchit pas la continuité du temps de l’Avent, mais elle tourne de plus en plus nos regards du jugement vers la personne du juge, du péché vers celle du libérateur.

Elle veut ainsi susciter dans nos cœurs une espérance ardente dont l’accélération si visible de la prière liturgique de ces derniers jours est le symbole : nous multiplions les appels à la venue du Sauveur, nous comptons les jours…

Dans les mêmes perspectives, le prophète nous présente le salut de Dieu dans des termes de plus en plus enthousiastes et brûlants : c’est d’abord Cyrus de Perse dont les attaques progressent contre le royaume oppresseur, puis la chute de Babylone.

La méditation s’élève vers la fidélité de Dieu à ses promesses, qui éclate à nouveau dans ces faits ; elle s’étend à la purification du peuple élu, à son retour glorieux de l’exil, à son élargissement aux dimensions de l’univers. Et, à chaque instant, le prophète se fait l’écho de la fièvre grandissante de ses compatriotes tout tendus vers ce salut.

Chaque fête de Noël n’est pour nous qu’une étape de cette œuvre divine, pleinement réalisée en nous par l’Incarnation, mais dont les fruits n’achèveront de se manifester qu’au retour glorieux du Seigneur.

Liturgie des Heures

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse