Il peut d’abord sembler insoutenable que le chrétien soit libéré du péché. Est-ce que notre expérience ne nous apprend malheureusement pas le contraire? Pourtant saint Paul est formel : « Le Christ une fois ressuscité ne meurt plus; la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui. Sa mort fut une mort au péché une fois pour toutes, mais sa vie est une vie à Dieu.
Et vous de même, regardez-vous comme morts au péché et vivants pour Dieu dans le Christ-Jésus… Car le péché ne dominera pas sur vous » (Rm., 6, 10-11 et 14). Ce cri de victoire paraît si bien à l’Église un programme de vie pascale que, jusqu’à l’Ascension, elle en fait un refrain pour les offices durant la journée.
De même, pour chant d’entrée du dimanche de « Quasimodo », elle a repris la phrase clé de l’Épître de saint Pierre : « Soyez comme des enfants nouveau-nés (des baptisés), ignorant les malices, fourberies, hypocrisies, médisances de toutes sortes, nourris d’un lait pur et spirituel. »
Ce n’est pas nous condamner à rester puérils — « petits-enfants pour la malice, soit, mais pour le jugement, montrez-vous des hommes mûrs » (I Co., 14, 20), — plutôt, on nous invite à demeurer simples, parce que tout orientés vers Dieu, comme le Christ ressuscité.
Dom C. Jean Nesmy
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
est célébrée le premier dimanche après Pâques. Rappelons les origines de cette dévotion et de la place qu’elle occupe dans les trois derniers pontificats.
C’est le Christ lui-même, lors de ses apparitions à Sainte Faustine Kowalska (1905-1938), qui demanda à faire connaitre au monde la profondeur de sa miséricorde, et que celle-ci soit honorée par toute l’Église, le premier dimanche après Pâques, autrement appelé dimanche de Saint Thomas.
Promesse du Christ
«Je désire que la fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde; toute âme qui se confessera et communiera recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur punition; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces.» (journal de Sœur Faustine)
Saint Jean-Paul II et la Miséricorde de Dieu
Et c’est en 1985 que cette fête fut instituée par le Cardinal Franciszek Macharski, pour le diocèse de Cracovie. Elle fut ensuite étendue à l’ensemble de la Pologne, par le Saint Pape Jean-Paul II, sur requête des évêques du pays. Le Pape polonais, marqué par les enseignements de sa compatriote Sainte Faustine, s’avéra lui-même être un ardent apôtre de l’insondable miséricorde de Dieu, affirmant qu’elle était la clé de lecture privilégiée de son pontificat.
C’est encore Jean-Paul II, à l’occasion de la canonisation de Sainte Faustine, le 30 avril 2000, qui étendit cette fête à l’Église universelle. Sa mort, le soir des vêpres de la Divine Miséricorde (2 avril 2005), sa béatification (1er mai 2011), et sa canonisation (27 avril 2014), soit deux dimanches de la Miséricorde, confirmèrent, en quelque sorte, ce qui fut le fil conducteur de sa vie et de sa profonde spiritualité.
Le Pape François, «Pape de la Miséricorde»
Dès son accession au trône de Pierre, la volonté du Pape François de placer la Divine Miséricorde au centre de son pontificat a été particulièrement manifeste, que l’on se réfère à sa devise même, –miserando atque eligando-, à ses prises de parole sur le sujet, à ses nombreux gestes de compassion envers les plus faibles, et enfin, à sa décision de convoquer une année jubilaire de la Miséricorde, en 2015-2016.
Une année riche, qui a permis, selon le Pape, de rappeler le primat de la miséricorde sur la Loi, l’urgence et la nécessité d’en faire le pivot de toute l’action pastorale de l’Église. «La Miséricorde, écrivait-il dans sa lettre apostolique Misericordia et Misera, publiée au terme de l’année jubilaire, ne peut être une parenthèse dans la vie de l’Église, mais elle en constitue l’existence même, qui rend (…) tangible la vérité profonde de l’Évangile».
L’année jubilaire est terminée, mais la miséricorde reste, et doit imprégner la conversion pastorale que tous les croyants sont appelés à vivre : tel était, en substance, le message de cette lettre.
Soutien du Pape Benoît XVI au Pape François sur la Miséricorde
Dans un entretien accordé au théologien jésuite Jacques Servais,-contenu dans lesactes d’un colloque théologique organisé en octobre 2015 à Rome-, le Pape émérite Benoît XVI apportait son soutien à cette ligne du Pape François et soulignait la centralité prophétique de la miséricorde: «pour moi l’idée que la miséricorde devienne de plus en plus centrale et dominante est un signe des temps.»
Pour Benoît XVI, les hommes sont en attente de miséricorde. « (…) Dans leur for intérieur, (ils) attendent que le samaritain vienne à leur secours, qu’il se penche sur eux, verse de l’huile sur leurs blessures, prenne soin d’eux et les mette à l’abri. Au fond, ils savent qu’ils ont besoin de la miséricorde de Dieu et de sa délicatesse.»
Les missionnaires de la Miséricorde – l’an dernier, plus de 550 missionnaires de la Miséricorde provenant des 5 continents ont été attendus à Rome, pour leur seconde rencontre avec le Saint-Père, deux ans après l’institution de ce ministère, précisément à l’occasion du Jubilé de la Miséricorde. Au cours des jours, ils ont écouté des catéchèses, témoigné de leur activité pastorale et célébrè le Sacrement de la Réconciliation, qui est au cœur de la mission que leur a confiée le Souverain Pontife. Ce dernier les a rencontrés mardi 10 avril 2018, au Vatican, avant de présider une messe, en la Basilique Saint-Pierre.
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse
La joie chrétienne est pascale, parce qu’elle éclaire même la mort, en l’ouvrant, comme la souffrance et la peine, sur une issue heureuse.
Non que la mort cesse de répugner à notre nature, faite pour une vie sans fin : le Christ même n’a pas voulu être exempté de cette agonie. Mais il dit aussi, avec une hâte joyeuse : « Je vais au Père ».
Il ajoute : « Je vais vous préparer une place, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi » (Jn. 16, 16 et 14, 2-3). Il y a beaucoup de gens qui répondent avec un gros rire : « le plus tard possible! » C’est humain. Comment leur en vouloir?
Mais reconnaissons que ce n’est guère chrétien. Que ne sommes-nous du moins tiraillés comme saint Paul, entre l’amour de la vie et le désir que cesse l’exil loin du Seigneur (Il faut relire 2 Co. 4, 16 à 18). . .
Comment comprendre ? Ils aiment le Seigneur, mais craignent d’être enfin complètement, parfaitement, définitivement avec lui! Pourtant cela illuminerait jusqu’aux plus sombres moments de leurs vies, « sachant que cette tribulation passagère nous prépare, bien au delà de toute mesure, une masse éternelle de gloire ».
« Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel.» (2 Co. 4, 17-18).
Dom Claude Jean-Nesmy
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse