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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

les vrais enfants de Marie

Ainsi font les vrais enfants de Marie.

Sainte Famille, James Willkinson (1937) église de Dieulefit (Drôme) - D.R.
Sainte Famille, James Willkinson (1937) église de Dieulefit (Drôme) – D.R.

Ils se plaisent à rester près d’Elle, dans sa maison. C’est-à-dire qu’ils aiment la retraite, la vie intérieure, l’oraison, ne cherchant pas à paraître au-dehors, préférant à tous les vains éclats du monde, la solitude avec leur Mère, la vie obscure et cachée de Nazareth, le silence et l’oubli.

Ils l’honorent comme leur très bonne et très aimante Mère et l’aiment d’un amour tendre et fort qui ne recule pas devant le sacrifice.

Ils lui obéissent avec fidélité, suivant en tout ses conseils, évitant avec un soin jaloux, ce qui pourrait lui déplaire et pratiquent, à son imitation, toutes les vertus, celles surtout qu’ils savent lui être plus agréables : la charité, l’humilité, l’obéissance, la pureté.

Ils ont en elle une confiance sans borne, réclamant sans cesse son secours, lui découvrant leurs difficultés avec une grande ouverture de coeur et s’attachant à sa miséricorde et à sa douceur pour avoir le pardon de leurs péchés par son intercession ou pour goûter ses douceurs maternelles dans leurs peines ou leurs ennuis.

Ils se jettent enfin, et se perdent d’une manière admirable en son sein virginal pour y être embrasés du pur amour et purifiés des moindres taches, et pour y trouver pleinement Jésus qui y réside comme sur un trône de gloire.

Vous le voyez, la vie avec Marie prend l’activité entière de l’âme.

C’est une imitation continuelle de ses vertus, qui transforme l’enfant à la ressemblance de sa Mère, et, par suite, de son divin Frère Jésus ; c’est une union intime de notre âme à son âme, de notre coeur à son coeur, de nos actions aux siennes.

Sans doute, ce n’est pas en un jour que nous parviendrons à la perfection de cette union, mais il dépend de nous de nous y exercer. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

La Mère du condamné à mort

La Mère du condamné à mort

Crucifixion, Paul Bony - Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.
Crucifixion, Paul Bony – Vitrail de l’église Saint-Jacques à Chatellerault (1957-58), D.R.

Que contient le revers de notre Médaille ? Sainte Catherine nous l’a dit en révélant la volonté que lui a exprimée la Vierge Marie, quand son confesseur lui a demandé ce qu’il fallait y mettre : « la croix, le M et les deux cœurs en disent assez. »

La croix, porteuse du Crucifié, et devenue pour nous glorieuse, comme nous le fêtons de 14 septembre ! Et pourtant signe d’humilité, face cachée. Les cris : « À mort, à mort », avaient fusé au Prétoire, suivis de la condamnation, des humiliations et du chemin de Croix dont nous connaissons l’aboutissement.

Le M nous est aisé à comprendre. Il synthétise le verset de l’Évangile selon saint Jean : « Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. » (Jean 19, 25) Marie est au pied de la croix, comme l’exprime la Médaille.

Elle n’est pas seule. Elle forme comme une trinité de femmes avec la sœur de sa mère, Marie, et Marie Madeleine. Ne séparons pas les trois Marie. De quoi réfléchir au mystère féminin de la compassion, miroir de la Passion divine, exprimée en Jésus crucifié.

La présence des deux coeurs marque combien l’amour filial et l’amour maternel sont présents. Sur le Golgotha, cet amour réciproque se prolonge dans le disciple en qui nous reconnaissons le jeune Jean : « Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » (Jean 19, 26-27)

Mais est concerné aussi tout disciple de Jésus qui désire aimer sa Mère et être aimé d’elle, la prenant « chez lui » tout près de son cœur. Ainsi se réalise la mission de Jésus qui remet l’esprit en disant : « Tout est accompli. » (Jean 19, 30) ■

Jean-Daniel Planchot

 

Avec Marie, prenons soin de l’Église

Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 - Chine - Jérôme Mondière D.R.
Vierge à l’Enfant et anges musiciens, Vers 1920 – Chine – Jérôme Mondière D.R.

Quelle joie de pouvoir saluer Notre Sainte Mère. Quel que soit le pays dont nous provenons, près d’elle, nous sommes présents dans ce monde qui est le nôtre comme famille de Dieu, comme disciples du Christ, confirmés par son Esprit pour être les témoins de son amour et de sa vérité devant tous.

Connaissant toutes les souffrances et les injustices que supporte notre terre, profondément émus de nous y trouver, soyons conscients aussi du redressement et de l’espérance possible. Image vibrante de l’Église universelle, la diversité des nations et des cultures montre que véritablement la Bonne Nouvelle du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint les extrémités de la terre.

Et cependant, nombreux sont encore à la recherche d’une patrie spirituelle. Quelques-uns ne sont ni catholiques ni chrétiens. D’autres, peut-être, se tiennent aux frontières de la vie de leur paroisse et de l’Église.

Offrons-leur nos encouragements : comme Marie, approchons-nous, les bras pleins d’amour du Christ pour qu’ils reconnaissent en l’Église leur maison ! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis  le jour de la Pentecôte, l’Église est une et universelle.

Par ses sanctuaires notamment, comme la Rue du Bac ou Lourdes, la Sainte Mère de Dieu nous rappelle aussi d’associer ceux qui ne sont pas présents au milieu de nous, spécialement les malades ou les handicapés mentaux, les jeunes qui sont en prison, ceux qui connaissent des situations difficiles en marge de nos sociétés et ceux qui, pour une raison ou une autre, se sentent loin de l’Église.

Marie dit à chacun : Jésus est proche de toi ! Fais l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa miséricorde ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm