Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

La nuit du 18 juillet 1830 de Sœur Catherine

fresque de la 1ère apparition - chœur de la chapelle rue du Bac
fresque de la 1ère apparition – chœur de la chapelle rue du Bac

Le 18 juillet 1830, veille de la fête de Saint Vincent de Paul (à  l’époque), durant la nuit, elle s’entend appeler trois fois de suite par un enfant d’une beauté ravissante. « Venez, dit-il, venez à la chapelle, la Sainte Vierge vous attend. Ne craignez rien, il est onze heures et demie, tout le monde dort, je vous accompagne« .

Sœur Catherine s’habille à la hâte et suit l’enfant. La porte de la chapelle s’ouvre, toute illuminée. Elle s’avance jusqu’à la table de Communion et reste agenouillée, dans la prière.

Vers minuit, l’enfant la prévient : “Voici la Sainte Vierge”. Bientôt une dame d’une grande beauté vient s’asseoir dans le sanctuaire. Ne suivant que le mouvement de son cœur, Catherine se précipite alors aux pieds de la Sainte Vierge, posant familièrement les mains sur ses genoux…

Leur entretien dure plus de deux heures. La Voyante en a écrit un récit de sa main sur invitation de son directeur : Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie ; il me serait impossible de dire tout ce que j’ai éprouvé. Elle me dit comment je devais me conduire dans mes peines ; de venir me jeter au pied de l’autel et y répandre mon cœur. Là, je recevrais toutes les consolations dont j’aurais besoin.

Puis elle me dit encore : « Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission ; vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu. Vous serez contredite, mais vous aurez la grâce, ne craignez pas ; dites tout ce qui se passe en vous, avec simplicité et confiance, à celui qui est chargé de vous conduire. Vous verrez certaines choses ; vous serez inspirée dans vos oraisons, rendez-en compte. Ayez confiance, ne craignez pas. »

Cette mission dont la Sainte Vierge voulait charger Sœur Catherine, c’était de faire connaître au monde la Médaille Miraculeuse. Mais ce n’est que plus tard, le 27 novembre 1830, que cette mission lui sera précisée. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm

Pourquoi mai est-il appelé mois de Marie ?

Quand le mois de mai revient et que la nature se pare de toute sa beauté, nous nous souvenons que ce mois est dédié à celle que l’Écriture pare aussi de toute beauté, la Vierge Marie. C’est effectivement le mois où nous avons la coutume de l’honorer depuis longtemps et il est bon de continuer à le faire, car nos cœurs se sentent toujours proches de cette Bonne Mère.

Naguère nous le chantions :

C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau.
À la Vierge chérie disons un chant nouveau.
Oui, ornons le sanctuaire de nos plus belles fleurs.
O
ffrons à notre Mère et nos chants et nos cœurs. – (Père Lambillotte, sj)

À la chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, beaucoup effectivement apportent des fleurs et chantent pleins de joie. Quant aux cœurs, c’est le secret de chacun certes, mais l’expression des visages en dit assez pour deviner le rapport qui existe avec Elle.

*

La dédicace d’un mois à une dévotion particulière est une forme de piété populaire dont on ne trouve guère l’usage avant le XVIIIe siècle. Mai, mois de Marie, est le plus ancien et le plus connu des mois consacrés, officiellement depuis 1724 ; août, le mois du Cœur Immaculé de Marie ; septembre, le mois de Notre-Dame des douleurs depuis 1857 ; octobre, le mois du Rosaire depuis 1868 ; novembre, pour nous le mois de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse ; décembre, le mois de l’Immaculée Conception. Cela fait six mois de l’année consacrés à la piété mariale.

Cette consécration est née à Rome. La promotion du mois de Marie doit beaucoup aux Jésuites. Au XIIIe siècle, le roi de Castille avait déjà associé dans son chant la beauté de Marie et le mois de mai. Au siècle suivant, mai étant le mois des fleurs, un dominicain avait l’habitude de tresser des couronnes pour les offrir à la Vierge le 1er mai. Au XVIe siècle, saint Philippe Néri exhortait les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai.

Marie est guide sur le chemin de la prière. C’est parce que le mois de mai se termine par la fête de la Visitation qu’il nous invite à nous rapprocher de Marie pour prier avec elle et nous confier à sa médiation. Sans bruit, bien des personnes se réunissent les soirs du mois de mai, à l’église pour dire le chapelet près d’une statue de la Vierge ornée de fleurs.

Selon le missel marial, Marie nous accompagne vers le terme de la prière, vers Dieu qui est loué pour le salut accompli par son Fils, Marie y étant associée par grâce. Quand nous prions avec Marie, nous nous tournons vers son Fils. Beaucoup de « Je vous salue Marie » sont accompagnés d’une intention de prière car nous avons confiance en Marie pour porter nos suppliques au Seigneur.

« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »

« Marie, prenez nos prières, présentez-les à Jésus. » ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm, aumônier et directeur
national de l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie de qui le Verbe s’est fait chair

Annonciation Fra Angelico (1387-1455) Tempera sur bois (détail) - Florence
Annonciation Fra Angelico (1387-1455) Tempera sur bois (détail) – Florence

Aujourd’hui lendemain de Pâques, c’est le jour de l’Ange, celui de la Résurrection. Lors de l’Annonciation que nous célébrerons lundi prochain, un autre Ange nous a révélé Marie.

Plus tard, Jésus, son Fils, pour lui être unis plus encore, nous a confié comme trésor, Marie, sa mère. Elle est d’abord confiée à saint Jean sur la Croix:  “Prends-la chez toi”. Cette parole-testament, prenons-la aussi pour nous.

Accueillons Marie près de nous pour qu’elle nous guide. “Voici ta Mère.” (Jean 19, 27). Cette Mère nous presse de vivre en ce monde avec l’Esprit d’amour présent dans la Sainte Trinité. Et à l’heure de notre mort, revêtus de toutes ses grâces et de celles de son Fils, nous l’aurons à nos côtés près du Père.

Marie intercède sans cesse pour nous auprès de l’Esprit Saint, le Père des pauvres. Puissions-nous vivre comme elle,  puissions-nous aimer chacun de nos frères, et surtout les plus pauvres et blessés, comme elle les aime !

L’école de Marie est vraiment efficace. Elle nous montre les dons du Saint-Esprit, elle nous offre aussi l’exemple du ‘pèlerinage dans la foi’, elle nous invite, comme à l’Annonciation, à chaque mystère de son Fils, à poser humblement les questions qui mènent à la lumière, s’achevant toujours par l’obéissance de la foi : “Je suis la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole !”

Marie nous invite à répondre par nos prières, par nos sacrifices offerts avec amour. En nous unissant à l’offrande du Christ, nous recevons sa vie même.

Et Marie “nous accompagne et nous conduit jusqu’à la Porte qui donne la Vie, parce que Jésus ne veut que personne reste dehors, à la merci de l’intempérie.” (Pape François à Lima)

Marie est unique. Et sa place dans le cœur de Dieu est unique. Elle a accueilli l’ange Gabriel en exprimant une confiance parfaite en son Dieu. “Sois sans crainte Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.” (Luc 1, 30) “Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous.” (Jean 1, 14). ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

–  L’Annonce faite à Marie — Le OUI de Marie  — Incarnation et annonce faite à Marie  —  Comme le OUI de Marie  — Jésus aimable dans le sein de sa mère —