Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Les 100 ans de Fatima

Il y a cent ans, au mois de mai, Dieu s’est manifesté à 3 jeunes bergers par l’intermédiaire de la Vierge Marie dans un petit village du Portugal, à Fatima, durant la Première Guerre mondiale.

Après les événements dramatiques et cruels du XXe siècle, avec l’attentat sanglant envers saint Jean-Paul II le 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre à Rome,  s’ouvre un voile sur une réalité qui marque l’histoire et qui l’interprète en profondeur, selon une dimension spirituelle à laquelle la mentalité actuelle, souvent empreinte de rationalisme, est réfractaire.

Le message de Fatima, avec l’appel déchirant à la conversion et à la pénitence, porte au cœur de l’Évangile. Fatima est sans aucun doute la plus prophétique des apparitions modernes.

La première et la deuxième partie du « secret » concernent avant tout la vision épouvantable de l’enfer, la dévotion au Cœur immaculé de Marie, la deuxième guerre mondiale, ainsi que la prédiction des très graves dommages que la Russie, abandonnant la foi chrétienne et adhérant au totalitarisme communiste, devait apporter à l’humanité.

La troisième partie du secret se réfère aux paroles de Notre-Dame : « Sinon la Russie répandra ses erreurs à travers le monde, favorisant guerres et persécutions envers l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. »

Le pape François, qui se rend à Fatima les 12 et 13 mai 2017, redira au monde entier que seule une vie vécue dans la foi en Jésus Christ peut combler toutes les aspirations et créer l’unité dans le cœur de l’homme, unité qu’il recherche, parfois sans le savoir, et parfois en se trompant de chemin. Prions pour que Dieu accorde à l’humanité une grâce spéciale de conversion et de paix en ce centenaire de Fatima. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

NB. Acte de consécration à la  Vierge Marie (Fatima)

Comme le OUI de Marie

Annonciation – mosaïque (détail) 2006 – Église des Ursulines – Vérone

Comme Marie à l’Annonciation, nous pouvons apprendre à dire OUI. Oui à l’aujourd’hui, oui à demain, oui à la vie qui nous donne l’occasion de voir le visage de Dieu dans le temps. Souvenons-nous de Marie, la femme qui a résolument dit oui à la proposition de Dieu :

« L’ange lui dit alors : ‘Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin’… Marie dit alors : ‘Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole’. Alors l’ange la quitta. » (Luc 1, 30-33, 38).

Marie savait que si elle vivait de l’amour de Dieu, tout irait bien dans sa vie. Elle a affirmé que Dieu est en charge de tout et que son amour divin rend toutes choses bonnes. Telle est l’espérance divine. Nous savons que tout est entre les mains de notre Père céleste. Il nous permet de surmonter nos peurs si nous croyons qu’il nous aime. Dans la vie de Jésus, nous entendons : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible
pour Dieu .» (Luc 18, 27).

La Famille Vincentienne célèbre le 400e anniversaire de la naissance du Charisme. Elle nous invite à vivre de cet amour de Dieu à la manière de Vincent de Paul, marqué par la découverte de sa grâce, qui s’exprime tant dans la Parole de réconciliation et de communion, comme à Gannes et à Folleville, que dans sa permanence à partager en charité fraternelle, comme à Chatillon.

Admirons aussi ces OUI chez de nombreux membres de notre Famille, parmi nos amis et les nôtres, chez les pauvres, et que nos propres vies soient rehaussées par nos OUI. Marie dit : «Que tout m’advienne selon ta parole.» (Luc 1, 38). Qu’il en soit ainsi pour nous aussi ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Comme le OUI de Marie (PDF de la LETTRE 120)

Marie, mère de compassion

Roger van den Weyden La Crucifixion vers 1460 Escorial Palace Madrid.
Roger van den Weyden La Crucifixion vers 1460 Escorial Palace Madrid.

En cette année de la Miséricorde, nous sommes invités à nous tourner encore vers la Sainte Mère de Jésus, notamment en sa compassion douloureuse, si bien exprimée dans le Stabat Mater et liturgiquement célébrée à la mi-septembre, quand s’accomplit le sacrifice de la Croix du Christ, son mystère pascal.

Les plaies du Christ brûlent dans le cœur de Marie, tandis qu’une unique souffrance étreint la Mère et le Fils. La Mère des douleurs suscite compassion et touche aussi celui qui a l’habitude de blesser. La souffrance n’est plus désespérance et elle ne le sera jamais plus, parce que Dieu est venu souffrir avec nous. Et avec Dieu, peut-on désespérer ?

Contemplons Marie qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs. Comme l’affirme saint Bernard, la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion. Son cœur de mère est transpercé (cf. Luc 2, 35) par le supplice infligé à l’Innocent, né de sa chair. La discrétion de Marie nous empêche de mesurer l’abîme de sa douleur. Puissent nos cœurs et nos esprits pénétrer le mystère de ce lien qui unit la passion vécue par le Sauveur à la compassion éprouvée par sa Mère !

Comme pour son Fils Jésus, il est possible de dire que cette souffrance l’a conduite elle aussi à sa perfection, pour la rendre capable d’accueillir la nouvelle mission spirituelle que son Fils lui confie juste avant de “remettre l’esprit” (Jean 19, 30) : “devenir la mère du Christ en ses membres”, a dit Benoît XVI à Lourdes le 15 septembre 2008. Car à travers la figure du disciple bien-aimé, Jésus présente tout disciple à sa Mère en lui disant : “Voici ton Fils” (Jean 19, 26-27).

Ainsi, “nous avons besoin de son regard de tendresse, de son regard maternel qui nous connaît mieux que quiconque, de son regard plein de compassion et d’attention” (le pape François à Cagliari le 22 septembre 2013). ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm