Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

1617 Mission naissante en sol Picard

Sermon de Folleville, aquarelle - J. Bernal
Sermon de Folleville, aquarelle – J. Bernal

S’approcher de ses 36 ans et se voir confirmer enfin sa véritable vocation à travers un événement conséquent, c’est ce qui est arrivé à ce prêtre dans la force de l’âge qu’était Vincent de Paul, alors précepteur dans la famille  noble des Gondi.

Mais que s’est-il donc passé à Gannes en Picardie ? “Un jour, on m’appela pour aller confesser un pauvre homme dangereusement malade, qui était réputation d’être le plus homme de bien, ou au moins un des plus hommes de bien de son village. Il se trouva néanmoins qu’il était chargé de péchés qu’il n’avait jamais osé déclarer en confession, ainsi qu’il le déclara lui-même tout haut par après en présence de feu madame la générale des galères lui disant : ‘Madame, j’étais damné, si je n’eusse fait une confession générale, à raison des gros péchés que je n’avais osé confesser.’ Cet homme mourut ensuite, et madite dame, ayant reconnu par là la nécessité des confessions générales désira que je fisse le lendemain une prédication sur ce sujet.”
                                                                                                                                             (Entretiens aux missionnaires du 17 mai 1658)

Vincent, le 25 janvier 1617, jour de la conversion de saint Paul, à Folleville, va prêcher sur la confession générale pour réconcilier avec Dieu, avec soi-même et avec son prochain. C’est un vrai succès et beaucoup désirent recevoir le sacrement de réconciliation. Madame de Gondi lui demandera d’en faire autant en plusieurs autres endroits sur ses terres. Toujours avec le même succès.

En 1625, avec la collaboration de quelques prêtres, il va instituer la Congrégation de la Mission dont le but premier est de porter l’évangile aux pauvres gens des champs. Ainsi donc voilà 400 ans a débuté la Mission en sol picard, étendue ensuite en France, en Europe et dans des contrées lointaines, Vincent confiant souvent cette Mission à l’intercession de la première missionnaire qu’est la Sainte Mère de Dieu. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie et le trésor de notre foi !

La Sainte Mère veillant sur son enfant endormi - abbatiale Sainte Croix de Bordeaux
La Sainte Mère veillant sur son enfant endormi – abbatiale Sainte Croix de Bordeaux

En cette journée mondiale de la paix, bonne et heureuse Année 2020
à tous nos Amis et Associés de la Médaille Miraculeuse qui viennent sur notre site.

En l’Octave de la Nativité du Seigneur et au jour de sa circoncision, solennité de sainte Marie Mère de Dieu.
Au concile d’Éphèse, les Pères l’acclamèrent
Théotokos, parce que, en elle, le Verbe prit chair et le Fils de Dieu habita parmi les hommes, lui, le prince de la paix, à qui a été donné le nom au dessus de tout nom.

Accueillons-nous en Église pour nous encourager dans notre vie chrétienne et, selon la consigne de Notre-Seigneur, nous « affermir » dans la foi (Luc 22, 32).

Certes, nous le savons, la foi chrétienne est bien perturbée dans nos familles, dans les lieux où nous résidons. Que notre dévotion à Marie, modèle des croyants, nous aide à enraciner en nous cette foi qui est le plus beau trésor reçu de nos pères !

Sollicitons la grâce d’un attachement profond au Christ et à son œuvre, pour être capables de dire avec lui : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16, 16). « Où irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie éternelle » (Jean 6, 68).

Écoutons comme les premiers chrétiens ces paroles de saint Pierre : « Ce Jésus, vous l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore, et vous tressaillez d’une joie ineffable et toute céleste, sûrs de remporter la fin de votre foi, le salut de vos âmes » (1 Pierre 1, 8-9).

Mais aujourd’hui, comme à l’aube de l’Église, il faut scruter ce mystère : que signifie le salut de Jésus pour nous ? Comment l’accueillons-nous personnellement et dans nos communautés chrétiennes ? Quelle collaboration y apportons-nous ? Savons-nous devenir apôtres à notre tour ? Comment aidons-nous les autres à se relier à ce mystère d’amour, à en vivre ?

Comme le disait le pape Paul VI il y a cinquante ans lors de l’année de la Foi, le monde a un si grand besoin du levain et de la lumière évangéliques pour son pèlerinage terrestre et sa destinée éternelle !

C’est là une mission splendide, que nous ne devons pas cesser de nous rappeler. Puissions-nous vivre réconfortés, heureux de notre vocation chrétienne, insérés dans cette immense chaîne des témoins du Christ, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui !

Dans cette espérance, invoquons sur nos personnes, nos familles et nos communautés d’Église, les grâces de l’Esprit Saint et demandons pour ce faire l’intercession de notre Sainte Mère, la Vierge Marie.■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

BONNE ANNÉE ET PAIX AVEC SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

L’ENFANT NÉ DE MARIE

La Nativité Giotto - 1267-1337 - fresque église de l’Arena - Padoue
La Nativité Giotto – 1267-1337 – fresque église de l’Arena – Padoue

Tout être humain est unique, enclos en lui-même. Les contingences extérieures de sa naissance ou de son existence n’éclairent pas ce fond secret que seul Dieu pénètre avec la personne même.

Dans ce lien intime, il n’y a «ni Juif, ni Grec, ni homme libre, ni esclave» (Galates 3, 27-28). Pourtant quand on veut connaître un arbre, on regarde la terre qui enferme ses racines.

Considérons donc Marie, d’où est issu le Seigneur. La manière dont elle répond à la salutation de l’ange a quelque chose de remarquable. Une proposition extraordinaire lui est présentée : faire un saut dans la nuit en se fiant à Dieu. Marie le fait avec une grandeur simple et ignorée d’elle-même.

Ensuite son destin se façonne sur celui de son enfant : soupçon douloureux qui se pose entre elle et son fiancé Joseph ; voyage à Bethléem, où elle enfante dans la pauvreté ; fuite en Égypte et séjour inévitable à l’étranger, loin de la douce sécurité où elle avait jusque là vécu ; vie précaire et périlleuse, jusqu’à ce qu’elle rentre chez elle avec la permission de Dieu.

Et, quand à l’âge de douze ans, son fils reste au Temple et qu’elle le retrouve après l’avoir anxieusement cherché, pour la première fois elle semble comprendre que celui qui est entré dans sa vie est un divin étranger (Luc 2, 41-50).

Au reproche si normal : «Enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Voici que ton père et moi, avec douleur, t’avons cherché !», le jeune Jésus répond : «Pourquoi m’avez-vous cherché ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ?»

Pour Marie alors se réalise la prophétie de Siméon : «Un glaive te transpercera le coeur» (Luc 2, 35). Le récit ajoute : «Ils ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur adresser.»

Mais juste après, il y a ces mots : «Sa mère conserva ces paroles dans son cœur.» Elle ne les comprend pas, on nous le dit. Son esprit ne peut les sonder, mais en ses profondeurs son âme croyante les accueille, pareille à la terre s’ouvrant à une précieuse semence, à qui elle consent de se développer. ■

 

Jean-Daniel Planchot, cm