Jésus, à Lui seul, porte notre Rédemption. Dieu, pour nous sauver, n’a besoin de personne. Mais ici éclate l’amour de Jésus pour sa Mère : pour elle, pour sa gloire, son Cœur a des facultés, par nous insoupçonnées. Lui qui se suffit pleinement à lui-même, il a voulu cependant s’associer Marie pour intercéder, pour nous réconcilier avec Dieu.
Certes, Homme-Dieu, Jésus demeurera toujours le Médiateur parfait. Il n’en est pas moins vrai, que, de par la volonté divine, Marie le seconde véritablement : appuyée sur les mérites de Jésus, elle se tient près de nous, s’employant à nous rendre agréables, à faire de nous des enfants bienaimés du Père céleste, les amis de Jésus, ses frères, héritiers de son Royaume, aspirant au bonheur du Ciel.
Grande et noble mission dont il nous est doux de parcourir les étapes, appuyés sur le double sentiment d’une joyeuse confiance — car c’est de notre Mère qu’il s’agit — et aussi, ne l’oublions pas, d’une humilité pleine de réserve et de respect.
Le spectacle que nous contemplons est étonnant : la Vierge près de Dieu et si proche de nous, attenant au Soleil de la divinité, dont elle est revêtue comme d’un manteau !
Chassons donc toute présomption et tout orgueil pour monter jusqu’au mystère de Marie, purifions notre esprit et notre cœur.
Surtout, éloignons résolument la crainte qu’en mettant en lumière le rôle de la Mère on puisse diminuer si peu que ce soit l’excellence de celui du Fils. Au lieu d’éclipser la Médiation du Christ, la Vierge lui donne au contraire un relief plus saisissant, puisqu’elle lui emprunte son efficacité. Marie n’est-elle pas ici, comme partout et toujours, la petite « servante du Seigneur » ? ■
P. Jean-Daniel Planchot, cm