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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

L’intercession de Marie au Ciel

Notre-Dame de la Miséricorde - LambergJésus, à Lui seul, porte notre Rédemption. Dieu, pour nous sauver, n’a besoin de personne. Mais ici éclate l’amour de Jésus pour sa Mère : pour elle, pour sa gloire, son Cœur a des facultés, par nous insoupçonnées. Lui qui se suffit pleinement à lui-même, il a voulu cependant s’associer Marie pour intercéder, pour nous réconcilier avec Dieu.

Certes, Homme-Dieu, Jésus demeurera toujours le Médiateur parfait. Il n’en est pas moins vrai, que, de par la volonté divine, Marie le seconde véritablement : appuyée sur les mérites de Jésus, elle se tient près de nous, s’employant à nous rendre agréables, à faire de nous des enfants bienaimés du Père céleste, les amis de Jésus, ses frères, héritiers de son Royaume, aspirant au bonheur du Ciel.

Grande et noble mission dont il nous est doux de parcourir les étapes, appuyés sur le double sentiment d’une joyeuse confiance — car c’est de notre Mère qu’il s’agit — et aussi, ne l’oublions pas, d’une humilité pleine de réserve et de respect.

Le spectacle que nous contemplons est étonnant : la Vierge près de Dieu et si proche de nous, attenant au Soleil de la divinité, dont elle est revêtue comme d’un manteau !

Chassons donc toute présomption et tout orgueil pour monter jusqu’au mystère de Marie, purifions notre esprit et notre cœur.

Surtout, éloignons résolument la crainte qu’en mettant en lumière le rôle de la Mère on puisse diminuer si peu que ce soit l’excellence de celui du Fils. Au lieu d’éclipser la Médiation du Christ, la Vierge lui donne au contraire un relief plus saisissant, puisqu’elle lui emprunte son efficacité. Marie n’est-elle pas ici, comme partout et toujours, la petite « servante du Seigneur » ? ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

L’AMOUR DE MARIE

Apparition de la Vierge à saint BernardPour nous donner une idée de l’amour de Marie pour les êtres humains que nous sommes, il est nécessaire de remarquer que l’amour de Dieu et celui du prochain ne sont pas de nature différente, mais de même nature. À mesure que croît en nous l’amour de Dieu, à mesure l’amour du prochain y croît.

Ainsi peut-on se former une idée de l’amour de Marie pour les humains. Si Marie a plus aimé Dieu que tous les anges et que tous les saints, il est donc vrai aussi que Marie nous aime plus que ne sauraient le faire tous les anges et tous les saints ; elle nous aime à proportion comme elle aime Jésus Christ son Fils, qu’elle voit en nous et nous en lui. Selon saint Augustin, autant Marie est élevée au-dessus des autres saints, autant elle les surpasse en amour pour nous.

Elle nous aime d’un amour ineffable. Elle a tant de bonté pour nous, qu’elle ne peut souffrir que personne se retire d’auprès d’elle sans recevoir l’effet de ses prières. Quel est, pour saint Bernard, celui qui, ayant eu recours à Marie et demandé ses suffrages, n’ait été exaucé ?

Mais peut-être Marie n’a-t-elle pas autant de pouvoir que de bonté ? Qui pourrait le penser ? Marie n’est-elle pas Mère de Dieu, Mère de Jésus ? Consultons la tradition, l’autorité des saints de tous les siècles, ils nous diront tous unanimement que Marie a un pouvoir universel, un domaine souverain sur les grâces de son divin fils ; ils nous diront que Marie est puissante dans la distribution des grâces, sachant bien entendu que ce pouvoir de Marie dépend de Dieu.

Ainsi Dieu veut, dit encore saint Bernard, que, passées par trois canaux, nous recevions par Marie quantité de grâces données à la terre. D’abord, Dieu les fait descendre de lui-même en Jésus Christ, notre médiateur ; de Jésus Christ beaucoup passent en Marie, et enfin de Marie elles viennent jusqu’à nous, comme nous pouvons le voir avec la Vierge aux rayons sur la Médaille Miraculeuse. ■

P. J.-Daniel Planchot, cm

* Aujourd’hui nous célébrons Saint Joseph travailleur et commençons le MOIS de MARIE que l’on peut vivre avec Sainte Catherine Labouré et la Médaille Miraculeuse.

Regina Caeli, 30 avril 1989, Antananarivo – Madagascar – Saint Jean-Paul II nous invite à prier la Vierge Marie, comme l’a fait la bienheureuse Victoire Rasoamanarivo

Incarnation et annonce faite à Marie

Annonciation - Fra Angelico 1387-1455 Tempera sur bois FlorenceDans l’Évangile de saint Luc, il faut considérer la présence participative de la Vierge Marie au dessein du salut. Cette présence prend racine dans le rôle manifeste de la Vierge Marie en ce qui concerne notre histoire du salut. Il s’agit de conjuguer le lien étroit entre « l’incarnation et l’annonciation. » (Luc 1, 26-38) Car « si l’on essaie de détacher du récit de l’annonciation la vérité de l’incarnation du Verbe de Dieu, on tombe fatalement dans le danger d’exténuer cette vérité qui est essentiellement communication, pour en faire une spéculation abstraite purement métaphysique. » (Karl Rahner)

Le rôle de la Vierge Marie est de toute évidence christique. Un rôle qui s’actualise effectivement dans cette communication où la réalité divine, en la personne du Fils, vient réellement habiter la nature humaine et prendre chair à travers une mère humaine. La Vierge Marie demeure pour nous un modèle du service à imiter dans la suite du Christ. Non pas seulement en s’armant d’une audace spirituelle mais aussi et surtout en restant ouverts à la grâce des qualités maternelles dont Marie a témoigné dans l’accomplissement de notre rédemption. « Notre-Dame est médiatrice d’une grâce car elle est, tout à la fois, pure grâce de Dieu elle-même et associée à l’œuvre de cette grâce pour nous. » (Saint Ignace de Loyola, Exercices Spirituels)

Doucement et dans la fidélité créatrice, nous sommes invités à quêter cette présence discrète de la Vierge Marie depuis l’annonciation comme préfigurant l’incarnation, avant toute considération de la relation avec la Nativité du Seigneur, « lorsque le temps où elle devait enfanter fut accompli». (Luc 2, 6) ■

Jean-Daniel Planchot , cm