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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

MÈRE DU SAUVEUR DU MONDE

MÈRE DU SAUVEUR DU MONDE

La Bonne Dame - Argenton-sur-Creuse
La Bonne Dame – Argenton-sur-Creuse

Parler de la bienheureuse Vierge Marie, mère du Sauveur du monde, c’est s’adresser à celles et à ceux qui, préparés par la foi, cherchent à nourrir leur piété par le spectacle continuel des grands mystères de notre religion et qui trouvent dans leur méditation, un moyen d’encouragement, de consolation et d’espérance.

La vie de la sainte Vierge, mère de Dieu, est toute mystérieuse. Mais les mystères qu’elle renferme sont à la fois les plus sûrs pour ceux qui veulent se pénétrer de l’ordre, de l’ensemble et de la liaison des principes qui servent de base à notre religion, et les plus consolants pour ceux qui en portent les vérités gravées au fond de leurs cœurs.

Pour commencer la vie de la bienheureuse Vierge Marie, mère du Sauveur du monde, il faut changer l’ordre établi pour les êtres créés ordinaires, dont l’histoire ne date que du moment de leur naissance : la vie de Marie embrasse la plénitude des siècles, et pour en tracer fidèlement toutes les circonstances, il faut remonter à la première époque de la création du monde, c’est-à-dire, à cet instant heureux où, après la chute du premier homme, son existence se trouve intimement liée au grand ouvrage de la rédemption, et devient l’objet de tant de prédictions et de tant de figures.

Si, après le premier péché humain, un rédempteur nous est promis, il l’est en même temps avec une mère. “Je mettrai, dit le Seigneur au serpent, une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te brisera ta tête.”

Ainsi, voilà Marie associée dès le commencement des siècles à l’œuvre si élevée de l’incarnation du Verbe. Ainsi, à côté de la promesse d’un libérateur, parait la promesse d’une femme sainte, qui, par la naissance d’un fils encore plus saint, réparera les misères de l’homme. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

LA VIERGE DU SILENCE

Marie avec l’Enfant – Tempera sur bois – 1360 – Karlsruhe | DR

Au commencement de la vie de Jésus, avant qu’il n’en vienne à parler, le Verbe de Dieu se fait silence. La Parole éternelle est précédée par le silence de l’enfant-Dieu. Le silence précède le Verbe ; le silence de Dieu sur la terre révèle en cet enfant l’Amour du Père. Le Verbe prend chair, le silence de l’enfant dit l’Amour du Père. Le silence dit Dieu.

Marie, en recevant l’enfant, reçoit le silence de Dieu. Elle s’en laisse habiter. Elle se laisse imprégner de l’Amour du Père qui l’a faite Mère de Dieu. Marie, par son silence, est réceptacle de Dieu.

Les bergers comme les Mages racontent les événements, ils louent Dieu et débordent d’allégresse. Marie demeure en silence. Le Silence de Dieu l’habite, se fait écoute humble de ceux que Dieu envoie, de l’humanité qui l’entoure.

En Marie, le Silence de Dieu est plein d’Amour pour l’humanité. Elle reçoit en silence la parole des autres. Elle reconnaît les messagers de Dieu, comme à l’Annonciation le Messager de Dieu. Marie, la Vierge du Silence, écoute les hommes autant que les Anges, elle est écoute de Dieu !

Au jour de sa circoncision, le huitième jour, selon la loi juive, l’enfant reçoit le nom de Jésus, donné par l’Ange. Marie a gardé le nom dans le secret, dans le silence.

À la Pentecôte, les Apôtres annoncent l’Évangile, ils guérissent les malades, convertissent les multitudes au nom de Jésus. La création est renouvelée, ressuscitée, éclatante de Lumière. Et Marie se tait.

Que Marie nous mette dans son silence, que nos paroles soient précédées du silence sans lequel il n’est d’écoute ni de Dieu, ni des hommes, ni des Anges. Que le silence des croyants, à la suite de Marie, soit plein de l’Amour du Père et permette au Verbe, par la force de son Esprit, de s’incarner dans nos vies. ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie au Paradis

La Dormition de la ViergeA Dismas, l’un des deux autres crucifiés sur le calvaire, dans l’Évangile de Luc (23, 39-43), Jésus promet : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. »

Dans son Évangile (19, 25-28), Saint Jean nous révèle ceux qui étaient présents au pied de la croix et qui ont pu rapporter ces paroles de Jésus : les trois Marie, dont la mère de Jésus, et Saint Jean lui-même. Comme ce dernier ne mentionne pas ces paroles dans son Évangile, il est plus que probable que ce soit la Vierge Marie elle-même qui les ait confiées à Luc.

Cette promesse ne s’applique-t-elle pas aussi par excellence à elle, la Sainte Mère, au moment de sa mort, de sa Dormition ? « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis. » Les Églises d’Orient ne s’y sont pas trompées, elles qui aiment nous représenter Jésus sur les icônes tenant comme un petit enfant l’âme de sa Bienheureuse Mère gisante et entourée des Apôtres.

La tradition occidentale a traduit ce moment intense par l’Assomption : Marie monte vers le Ciel, vers le Paradis mentionné par Jésus. Marie, conçue sans péché, remplie du Saint-Esprit, y revient comme naturellement, pouvons-nous dire, par la grâce de son Fils, par la grâce de Dieu. Nous le chantions autrefois dans ce cantique marial si populaire : « J’irai la voir un jour au Ciel dans la patrie. Oui, j’irai voir Marie, ma joie et mon amour. »

Depuis sa Résurrection, Jésus nous attend aussi. Naguère aussi nous le chantions dans cette hymne si belle, in Paradisum : « Que les Anges te conduisent au Paradis, que les martyrs t’accueillent à ton arrivée, et t’introduisent dans la Jérusalem du Ciel. Que les Anges, en chœur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel. » Jésus viendra donc nous chercher pour nous y emmener, comme sa Sainte Mère, comme Dismas !

P. J.-Daniel Planchot, cm