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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Bienheureuse celle qui a cru

Assomption - vitrail de Notre-Dame de Talant - Gérard GarousteEn cette année de la foi, au coeur de l’été, nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, son passage définitif dans la gloire de Dieu où son Fils Jésus l’accueille avec amour. Les chrétiens sont convoqués à cette merveilleuse fête. Tous les ans, beaucoup de pèlerins viennent à la Chapelle de la rue du Bac et dans les autres lieux de pèlerinage, comme à Lourdes ou à Fatima. Et ils se dirigent vers Marie pour implorer sa protection.

Bien sûr, Marie ne prend pas la place de Dieu. Nous ne la prions pas comme une divinité. Son message, à la rue du Bac et ailleurs, nous ramène au Christ qui est Chemin, Vérité et Vie. Nous passons par lui pour aller vers le Père. Et Marie est là, comme aux noces de Cana, pour nous redire : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Prière, conversion et pénitence, voilà ce dont elle nous rappelle l’importance. Tout durant sa vie terrestre, elle a témoigné en personne de sa foi et de sa totale disponibilité aux appels de Dieu.

L’évangile de la Visitation a été choisi pour cette fête de l’Assomption surtout à cause du Magnificat qu’elle a chanté et que nous pouvons maintenant chanter avec elle. Comme Élisabeth, nous pouvons proclamer : « Heureuse celle qui a cru. » Marie nous apprend qu’avoir la foi, ce n’est pas seulement avoir des idées, des convictions. Elle fait preuve d’une totale confiance en Dieu.

Remarquable également est sa hâte pour se rendre chez sa cousine Élisabeth. Quand elle apprend la prochaine naissance de Jean, le futur Baptiste, elle part aussitôt pour rendre service. Voilà un exemple pour ne pas être repliés sur nous-mêmes et fermés aux appels de ceux qui sont dans le besoin.

Rendons grâce au Seigneur pour ce merveilleux cadeau qu’il nous a fait en nous donnant Marie pour Mère. Ce bonheur que Dieu a réalisé pour elle nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part et nous y sommes tous appelés. ■

J.-Daniel Planchot, cm

CONFIANCE DE MARIE

Dans le Magnificat, ce cantique jailli du cœur de Marie lors de sa rencontre avec sa cousine Élisabeth, nous trouvons une expression qui révèle l’attitude intérieure de la Vierge :

«Mon âme exalte le Seigneur, il s’est penché sur son humble servante» (Luc 1, 46-48).

Ces mots expriment le mouvement constant d’un cœur qui sait aller en Dieu avec grande confiance en son secours. Marie sait que tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a, vient de Dieu et est un pur fruit de sa générosité. La grande mission reçue du Très-Haut, ne l’empêche pas de sentir sa petitesse. Voilà pourquoi elle ne se fie pas en ses propres capacités, mais place en Dieu seul toute sa confiance.

Et Dieu, qui «renvoie les riches les mains vides, et comble de biens les affamés» (Luc 1, 53), rassasie sa «faim» et l’exauce, non seulement en la remplissant de ses dons, mais en se donnant vraiment à elle.

Nous aussi, nous nous confions en Dieu, mais notre confiance n’est pas aussi absolue. C’est pourquoi nous n’arrivons pas à être totalement sûrs du secours divin, et sentons toujours le besoin de recourir à des expédients pour avoir quelque sécurité, quelque appui humain.

Mais, comme tout ce qui est humain est instable et incertain, il est normal que nous demeurions agités et inquiets. La Vierge nous montre l’unique voie de la véritable sécurité, de la sérénité et de la paix intérieure, même au milieu des situations les plus difficiles : celle de la confiance totale en Dieu.

«En toi, Seigneur, j’ai placé mon refuge : que jamais je ne sois confondu !» (Psaume 31).

Non, Dieu ne trompera jamais notre confiance, et il trouvera toujours moyen d’aider et de soutenir qui s’est totalement confié en lui.

À cet effet, comme nous y invite le pape François, «Demandons l’intercession de la Vierge Marie. Elle nous enseigne la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons le regarder sous la croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre dans toute notre vie.» ■

Jean-Daniel Planchot, cm

Paroles du pape François en ce jour de la Visitation  : Lire la suite →

Marie, modèle et mère des croyants

Annonciation Andrea del Sarto (1486-1531) Tampera sur bois
Annonciation Andrea del Sarto (1486-1531) Tampera sur bois

Pour nous, la Vierge Marie tient une place particulière. Elle est celle qui, de façon unique, a attendu la réalisation des promesses de Dieu, en accueillant dans la foi et dans la chair Jésus, le Fils de Dieu. Réfléchissons à cette foi de Marie en partant du récit de l’Annonciation.

«Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi» (Luc 1, 28). Voilà les paroles par lesquelles l’archange Gabriel s’adresse à Marie. Cette salutation est une invitation à une joie profonde, il annonce la fin de la tristesse face à la limite de la vie, à la souffrance, à la mort, à la méchanceté, aux ténèbres du mal qui semblent obscurcir la lumière de la bonté divine. C’est un salut qui marque le début de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle.

Mais pourquoi Marie est-elle invitée à se réjouir ainsi ? La réponse se trouve dans la deuxième partie de la salutation : «Le Seigneur est avec toi». Dans le dialogue entre l’ange et Marie se réalise une promesse : Marie est vraiment la Fille de Sion en personne ; en elle s’accomplit l’attente de la venue définitive de Dieu, en elle habite le Dieu vivant.

Marie est appelée «pleine de grâce». La joie provient de la grâce, de la communion avec Dieu, du fait d’avoir une relation si vitale avec lui, du fait d’être demeure de l’Esprit Saint, toute formée par l’action de Dieu. Elle est celle qui de manière unique a ouvert toute grande la porte à son Créateur, elle s’est placée entre ses mains, sans limite.

Marie vit complètement dans la relation avec le Seigneur ; elle est dans une attitude d’écoute, attentive à saisir les signes de Dieu sur le chemin de son peuple ; elle est insérée dans une histoire de foi et d’espérance dans les promesses de Dieu, qui constitue le tissu de son existence. Et elle répond librement à la parole reçue. Marie s’en remet avec une totale confiance à cette parole que lui a annoncée le messager de Dieu. Elle devient ainsi «modèle et mère de tous les croyants». (Benoît XVI) ■

Jean-Daniel Planchot, cm