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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Marie, modèle et mère des croyants

Annonciation Andrea del Sarto (1486-1531) Tampera sur bois
Annonciation Andrea del Sarto (1486-1531) Tampera sur bois

Pour nous, la Vierge Marie tient une place particulière. Elle est celle qui, de façon unique, a attendu la réalisation des promesses de Dieu, en accueillant dans la foi et dans la chair Jésus, le Fils de Dieu. Réfléchissons à cette foi de Marie en partant du récit de l’Annonciation.

«Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi» (Luc 1, 28). Voilà les paroles par lesquelles l’archange Gabriel s’adresse à Marie. Cette salutation est une invitation à une joie profonde, il annonce la fin de la tristesse face à la limite de la vie, à la souffrance, à la mort, à la méchanceté, aux ténèbres du mal qui semblent obscurcir la lumière de la bonté divine. C’est un salut qui marque le début de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle.

Mais pourquoi Marie est-elle invitée à se réjouir ainsi ? La réponse se trouve dans la deuxième partie de la salutation : «Le Seigneur est avec toi». Dans le dialogue entre l’ange et Marie se réalise une promesse : Marie est vraiment la Fille de Sion en personne ; en elle s’accomplit l’attente de la venue définitive de Dieu, en elle habite le Dieu vivant.

Marie est appelée «pleine de grâce». La joie provient de la grâce, de la communion avec Dieu, du fait d’avoir une relation si vitale avec lui, du fait d’être demeure de l’Esprit Saint, toute formée par l’action de Dieu. Elle est celle qui de manière unique a ouvert toute grande la porte à son Créateur, elle s’est placée entre ses mains, sans limite.

Marie vit complètement dans la relation avec le Seigneur ; elle est dans une attitude d’écoute, attentive à saisir les signes de Dieu sur le chemin de son peuple ; elle est insérée dans une histoire de foi et d’espérance dans les promesses de Dieu, qui constitue le tissu de son existence. Et elle répond librement à la parole reçue. Marie s’en remet avec une totale confiance à cette parole que lui a annoncée le messager de Dieu. Elle devient ainsi «modèle et mère de tous les croyants». (Benoît XVI) ■

Jean-Daniel Planchot, cm

MA LUMIÈRE ET MON SALUT

La Présentation de Jésus au Temple (peinture à l'huile sur bois - motif) de Giovanni Francesco da Rimini (1420-1469) Louvre
La Présentation de Jésus au Temple (peinture à l’huile sur bois – motif) de Giovanni Francesco da Rimini (1420-1469) Louvre

Nous aimons la lumière : nous aimons donc la fête de la Chandeleur avec ses chandelles et ses cierges allumés. Mais en ce 2 février, qui célèbre-t-elle, cette fête ?

Un petit enfant, un premier-né que ses parents, Joseph et Marie, viennent présenter, offrir au Temple de Dieu, comme nous le rapporte l’évangéliste Luc (2, 30-35).

Un prophète s’y trouve, le vieux Siméon. Il nous fait découvrir en cet enfant la «Lumière pour éclairer les nations». Oui, Jésus, puisque tel est son nom, est bien ce «Salut préparé à la face de tous les peuples».

Rappelons-nous donc de façon plus intense que c’est Jésus qui nous sauve. Nous aimons le lui demander, notamment par le recours à sa sainte Mère. Nous sauver, telle est la Mission de Jésus qu’il va vivre intensément, passionnément.

Sa Passion suprême le conduira jusqu’à être «un signe en butte à la contradiction», jusqu’à la mort sur une croix. On comprend alors les paroles du prophète Siméon à Marie :

«Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre.»

Mystère de la compassion maternelle !

Nous ne pouvons en rester là. Il faut anticiper sur la suite. Réalisant sa Pâque, son passage à la Vie nouvelle et éternelle près de son Père des cieux, et aussi le nôtre, Jésus nous communique son Esprit qui nous pousse à comprendre et à vivre son message, son Évangile.

Surtout à partir du prochain carême qui nous mène à la semaine sainte et à Pâques, nous pourrons prendre quelque peu exemple sur la prophétesse Anne. Elle «ne quittait pas le Temple, servant Dieu dans le jeûne et la prière».

Regardons-la louer Dieu et laissons-la nous parler de l’enfant, à nous qui attendons la délivrance du Messie. Et demandons à Marie, la sainte Mère, de bien saisir que notre Salut est en Jésus, que c’est lui notre Sauveur. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

La prière, secret de Marie

L’annonce de la mort de la Vierge Marie (détail) Duccio (1260-1319) musée de Sienne
L’annonce de la mort de la Vierge Marie (détail) Duccio (1260-1319) musée de Sienne

La prière de toute l’Église, la prière toujours écoutée avec un amour infini donne à Dieu toute gloire. Elle est première, Marie, à savoir parfaitement comment nous devons prier, parce qu’elle a vu et compris d’abord le modèle unique de toute prière.

Qui a connu comme elle le secret de la vie intérieure ? Par-dessus toute la science des saints, elle possède l’intelligence de nos relations avec Dieu, la sagesse de l’Esprit de Jésus.

Mais Marie ne nous apporte pas seulement le témoignage du Fils de Dieu. Elle nous éclaire par son témoignage de Mère de Dieu. Car sa prière est celle de l’Immaculée en face du Père trois fois saint. Elle a fait l’expérience de tout ce qu’il y a de plus élevé dans cet échange d’amour avec la Trinité qu’elle veut nous apprendre, cette splendeur d’amour qui illumine et qui embrase son coeur.

Ce qui nous séduit, c’est son âme, remplie du Saint-Esprit où la Trinité habite, non pas comme dans les membres pécheurs de l’Église, mais dans un lieu immaculé de la création, où sont constamment versés des fleuves de grâces et de béatitudes ; son âme les reçoit dans des abîmes insondables qui sont aux yeux de Jésus des océans en comparaison de ces cavernes mythiques des puissances humaines.

Marie sait prier toujours comme Fille pure du Père, comme Épouse élue du Verbe, comme Mère, plus aimante que toutes les mères, d’un Fils divin conçu du Saint-Esprit. Et cet Esprit lui-même, comme il avait formé Jésus en son sein, continue à la combler de cette connaissance amoureuse de Dieu qui la tient humblement dans l’adoration et la reconnaissance. Il la comble de ses tendresses de maternité divine ; il forme lui-même en son coeur toutes les pensées, tous les désirs, tous les sentiments de sa prière, avec une abondance d’effusion aussi semblable que possible à celle qui s’épanche éternellement entre le Père et le Fils. ■

Jean-Daniel Planchot, cm