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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

MA LUMIÈRE ET MON SALUT

La Présentation de Jésus au Temple (peinture à l'huile sur bois - motif) de Giovanni Francesco da Rimini (1420-1469) Louvre
La Présentation de Jésus au Temple (peinture à l’huile sur bois – motif) de Giovanni Francesco da Rimini (1420-1469) Louvre

Nous aimons la lumière : nous aimons donc la fête de la Chandeleur avec ses chandelles et ses cierges allumés. Mais en ce 2 février, qui célèbre-t-elle, cette fête ?

Un petit enfant, un premier-né que ses parents, Joseph et Marie, viennent présenter, offrir au Temple de Dieu, comme nous le rapporte l’évangéliste Luc (2, 30-35).

Un prophète s’y trouve, le vieux Siméon. Il nous fait découvrir en cet enfant la «Lumière pour éclairer les nations». Oui, Jésus, puisque tel est son nom, est bien ce «Salut préparé à la face de tous les peuples».

Rappelons-nous donc de façon plus intense que c’est Jésus qui nous sauve. Nous aimons le lui demander, notamment par le recours à sa sainte Mère. Nous sauver, telle est la Mission de Jésus qu’il va vivre intensément, passionnément.

Sa Passion suprême le conduira jusqu’à être «un signe en butte à la contradiction», jusqu’à la mort sur une croix. On comprend alors les paroles du prophète Siméon à Marie :

«Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre.»

Mystère de la compassion maternelle !

Nous ne pouvons en rester là. Il faut anticiper sur la suite. Réalisant sa Pâque, son passage à la Vie nouvelle et éternelle près de son Père des cieux, et aussi le nôtre, Jésus nous communique son Esprit qui nous pousse à comprendre et à vivre son message, son Évangile.

Surtout à partir du prochain carême qui nous mène à la semaine sainte et à Pâques, nous pourrons prendre quelque peu exemple sur la prophétesse Anne. Elle «ne quittait pas le Temple, servant Dieu dans le jeûne et la prière».

Regardons-la louer Dieu et laissons-la nous parler de l’enfant, à nous qui attendons la délivrance du Messie. Et demandons à Marie, la sainte Mère, de bien saisir que notre Salut est en Jésus, que c’est lui notre Sauveur. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

La prière, secret de Marie

L’annonce de la mort de la Vierge Marie (détail) Duccio (1260-1319) musée de Sienne
L’annonce de la mort de la Vierge Marie (détail) Duccio (1260-1319) musée de Sienne

La prière de toute l’Église, la prière toujours écoutée avec un amour infini donne à Dieu toute gloire. Elle est première, Marie, à savoir parfaitement comment nous devons prier, parce qu’elle a vu et compris d’abord le modèle unique de toute prière.

Qui a connu comme elle le secret de la vie intérieure ? Par-dessus toute la science des saints, elle possède l’intelligence de nos relations avec Dieu, la sagesse de l’Esprit de Jésus.

Mais Marie ne nous apporte pas seulement le témoignage du Fils de Dieu. Elle nous éclaire par son témoignage de Mère de Dieu. Car sa prière est celle de l’Immaculée en face du Père trois fois saint. Elle a fait l’expérience de tout ce qu’il y a de plus élevé dans cet échange d’amour avec la Trinité qu’elle veut nous apprendre, cette splendeur d’amour qui illumine et qui embrase son coeur.

Ce qui nous séduit, c’est son âme, remplie du Saint-Esprit où la Trinité habite, non pas comme dans les membres pécheurs de l’Église, mais dans un lieu immaculé de la création, où sont constamment versés des fleuves de grâces et de béatitudes ; son âme les reçoit dans des abîmes insondables qui sont aux yeux de Jésus des océans en comparaison de ces cavernes mythiques des puissances humaines.

Marie sait prier toujours comme Fille pure du Père, comme Épouse élue du Verbe, comme Mère, plus aimante que toutes les mères, d’un Fils divin conçu du Saint-Esprit. Et cet Esprit lui-même, comme il avait formé Jésus en son sein, continue à la combler de cette connaissance amoureuse de Dieu qui la tient humblement dans l’adoration et la reconnaissance. Il la comble de ses tendresses de maternité divine ; il forme lui-même en son coeur toutes les pensées, tous les désirs, tous les sentiments de sa prière, avec une abondance d’effusion aussi semblable que possible à celle qui s’épanche éternellement entre le Père et le Fils. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

MARIE, MODÈLE QUI MÈNE AU CHRIST

Maryam (Téhéran)
Maryam (Téhéran)
l'ange Gabriel-Djibril Téhéran
l’ange Gabriel-Djibril (Téhéran)

« Pour qu’un sermon
sur la sainte Vierge porte du fruit,
il faut qu’il montre sa vie réelle,
telle que l’Évangile la fait entrevoir »,
note Thérèse de Lisieux
dans l’un de ses cahiers.
Avec une digne curiosité,
approchons-nous donc
du visage de la mère de Jésus.
Toutes les religions, toutes les cultures,
tous les peuples reconnaissent
son charisme maternel, sa disponibilité
humaine et spirituelle.
Toutes les histoires de Marie sont des histoires d’amour.
La Vierge Marie que nous évoquent les évangélistes,
puis les peintres, les musiciens, les poètes, les chanteurs,
les cinéastes, c’est toujours de l’amour livré au féminin.

« Première mère juive de l’Histoire » pour le juif Marek Halter,
elle est aussi la seule femme nommée par le Coran et présentée,
avec une autre, comme un modèle de sainteté aux musulmans.
Les orthodoxes la prient devant des icônes, cet art sublime
qui a transgressé les murs de séparation entre les chrétiens.
Elle est encore « la voix de fin silence », chère à la protestante
France Quéré, voix qui sert de clé d’entrée aux textes sacrés.
Enfin, pour les « sans-religion », Marie de Nazareth est souvent
« la petite mère » secrète des coeurs.
Pour nombre de chrétiens culturels, qui ont abandonné
toute pratique régulière, la Vierge est leur ultime lien
avec le catholicisme.

Sur six millions de pèlerins annuels à Lourdes,
les trois-quarts sont français ! Le sentiment marial reste
populaire et vivace malgré la sécularisation.
Jean-Paul II avait une grande dévotion pour la Vierge Marie.
Elle a été l’étoile de son pontificat.
Ce pape est venu à Lourdes, le 15 août 2004,
pour célébrer le 150e anniversaire
du dogme de l’Immaculée Conception.
C’était en malade parmi les malades qu’il voulait se recueillir
devant la grotte de Massabielle, là où « la Dame » apparut
à Bernadette Soubirous, une pauvre bergère analphabète des Pyrénées.
Sa piété personnelle s’est inscrite dans une pensée très claire :
Marie est le modèle, la route principale
qui mène au Christ.   ■

Jean-Daniel Planchot, cm