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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

LA DÉVOTION à MARIE

LA DÉVOTION à MARIE

La Vierge Marie annonce dans le Magnificat :
« Toutes les générations me diront bienheureuse »,
et c’est ce qu’elles ont fait et feront jusqu’à la fin des temps.

Si la dévotion à Marie prédispose à la douceur,
à l’humilité et aussi à la bienveillance divine,
elle n’est pas pour autant le fait d’une religiosité fade ou débile.

Elle tenait une grande place dans la spiritualité
de Maximilien Kolbe, qui donna sa vie à Auschwitz.
Elle a souvent été recommandée par Jean-Paul II,
qui n’était ni un faible, ni un sentimental apeuré.

Le chapelet, dont les grains sont les grains de blé
d’une moisson qui se lève ailleurs,
est une prière insistante, proche du langage répétitif
de la louange chère aux mystiques.

Voici d’ailleurs un moyen très simple de l’empêcher
de tourner à l’exercice mécanique, selon André Frossard :
dédiez le premier grain à une personne,
et il s’en présentera, aussitôt après, une autre à votre esprit,
puis dix, puis vingt, et le chapelet vous paraîtra
non pas trop long, mais trop court, et vous aurez eu la preuve
que votre prochain a grand besoin de votre prière.

Toutes les femmes sont médiatrices par nature
et il serait étrange que la Vierge Marie fût seule à ne pas l’être.
On peut soutenir que Marie est, avant tout, une femme comme les autres,
à condition d’ajouter qu’aucune autre ne nous a jamais dit :
« Je suis l’Immaculée Conception. »

L’Annonciation, la naissance virginale de Jésus,
entre autres, ne sont pas spéculations oiseuses,
mais mystères qui éclairent tout le reste de l’Évangile.
Éteindre ces lumières condamne l’Évangile à n’être plus
qu’un recueil de maximes et de vaines promesses.

En vérité, par son acquiescement à l’Être par excellence qu’est Dieu,
la Vierge Marie est une merveilleuse figure de l’intelligence.
Elle est la seule avec Dieu à avoir prononcé ce Fiat
qui a donné naissance à la Lumière par deux fois,
lors de la Création et lors de la Nativité. ■

Jean-Daniel Planchot

LA SPHÈRE ET LA CROIX

Première Vierge au Globe, sculptée par Robert Froc - 1876Traduction d’un écrit anglais publié en 1909, il y a tout juste cent ans, La Sphère et la Croix est un beau livre de Gilbert K. Chesterton, un des plus importants écrivains anglais du début du XXe siècle.

A ceux pour qui, symbole du christianisme, la croix reste un symbole de sauvagerie et de déraison, Chesterton répond : Vous commencez par briser la croix, et pour finir vous brisez le monde habitable. Car si vous enlevez Dieu, qu’est-ce que l’humanité devient? Dans quelle sorte de monde sommes-nous réduits à vivre? Notre Dieu est si loin d’être le rival de l’homme qu’il a voulu que l’homme partage sa propre nature divine et son bonheur éternel.

La Sphère et la Croix nous fait naturellement penser à l’apparition de la rue du Bac. Dans ses mains, la Vierge Marie tient une sphère surmontée d’une croix polaire. Depuis les premiers princes chrétiens, c’était l’emblème usité pour exprimer la puissance. A juste titre, on a donné à la statue de la Vierge, la représentant dans cette attitude, le nom de Vierge puissante.

La Vierge Marie porte ce globe doré surmonté d’une petite croix, pour signifier l’humanité rachetée et glorifiée, la couleur dorée évoquant la gloire et la petite croix le sacrifice rédempteur. Marie présente à Dieu cette humanité sauvée, en fonction de sa maternité spirituelle. Tantôt ses yeux sont baissés vers la terre et tantôt levés vers le ciel, jetant des regards de compassion sur le monde et vers le ciel des regards de supplication. Elle prie pour tous les hommes du monde.

Cette croix se retrouve sur le revers de la médaille miraculeuse où elle surmonte le «M», initiale de Marie. Comme la boule terrestre tenue par Marie, la ligne transversale à la base de la croix représente la terre. Ce revers évoque l’Humanité rachetée, l’Église confirmée et réunie avec Marie spirituellement sous la croix, signe du Christ Ressuscité. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

NB :  éditoriaux en PDF dans les LETTRE(s).

NOS 100 ANS

AMM

En cette année jubilaire nous célébrons le centenaire de la reconnaissance Pontificale de l’Association de la Médaille Miraculeuse. C’est en effet le 8 juillet 1909 qu’elle fut officiellement reconnue. Issue des apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré, l’Association a favorisé dès le début, surtout par l’apostolat de la prière, une plus grande dévotion à Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Première disciple de son Fils Jésus, Notre-Dame est un exemple de vie évangélique, pour les croyants de bonne volonté qui entrent progressivement dans une relation d’amour avec le Seigneur Jésus.

L’Association a développé cet apostolat de prière et d’évangélisation par de simples visites à domicile. Ainsi, dans une ambiance familiale, des croyants et des croyantes de bonne volonté ont progressivement renforcé cette relation d’amour avec le Seigneur Jésus par leur proximité avec Marie. Ainsi se développe de nos jours à travers différents moyens de communication moderne, surtout le courrier électronique, un réseau d’apostolat tant national qu’international.

Cheminant avec Marie, de simples associés, avec le peu qu’ils ont, mais avec des dons très significatifs,  contribuent aux missions et à la promotion des pauvres en bien des endroits du monde. Ainsi, au-delà de l’apostolat-service, se développe, chez les membres de l’Association, l’art d’aimer les pauvres et la Vierge Marie.

Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse est la principale patronne de toute notre Famille Vincentienne. Son amour et son intercession attirent de plus en plus de jeunes, qui partagent le message marial et l’apostolat de l’Association en faveur des pauvres.

Par son intercession, Marie bénit ce cheminement et nous accompagne durant l’année jubilaire jusqu’au 27 novembre 2009.

Père Gregory Gay, cm
Directeur Général de l’Association de la Médaille Miraculeuse.