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Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Marie Immaculée

Marie Immaculée

apparition de la Vierge Marie à Bernadette de Lourdes
apparition de l’Immaculée à Bernadette de Lourdes

Nous célébrerons l’Immaculée Conception au cœur de l’Avent. Marie nous prépare ainsi à la venue du Seigneur. Lui qui ne s’est jamais résigné au péché a voulu nous donner une garantie d’espérance.

La femme et sa descendance sont mordus au talon. Mais le Tentateur, c’est à la tête qu’il est atteint, et toute son œuvre avec lui est perdue. Tout au long de la Révélation, Dieu redit sa promesse par ses Prophètes. Et Dieu sait et fait ce qu’il dit.

Qui peut prétendre être saints, immaculés ? Marie, ce chef d’œuvre de sa grâce, en laquelle toutes ses promesses s’accomplissent, se tient sainte et immaculée devant Dieu pour qui rien n’est impossible.

Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que l’Église perçoive ce mystère de la sainteté de Marie, qui lui vient de son propre Fils. Ce mystère, entrevu avec Catherine Labouré, Marie le dévoile à Bernadette Soubirous, jeune fille illettrée. « Je suis l’Immaculée Conception. »

On disait jusque-là qu’elle était conçue sans péché mais pas encore qu’elle était elle-même Immaculée Conception. Comprenons la place unique qu’a Marie dans le plan de Dieu ; à chaque ‘Je vous salue Marie’, nous disons ‘pleine de grâce’, car il n’y a pas de place pour le péché.

Marie, préservée du péché, n’est pas lointaine, c’est une alliée, un modèle, elle porte la vie de Dieu, elle est la nouvelle Eve. Marie est celle qui nous accueille maintenant.

Elle comprend le péché avec pitié et douce miséricorde car elle le voit dans sa misère et non dans la tentation et l’attirance

Marie écoute, entend et soutient. Elle a connaissance des abîmes de la miséricorde de Dieu et, de là, elle peut remettre le pécheur sur le chemin de son Fils.

Marie est notre éducatrice qui nous conduit dans la foi, sans menace ni châtiment. Elle a montré ses talents d’éducatrice avec Catherine et Bernadette, rencontre après rencontre. Quelle chance, quelle grâce, quelle joie, d’avoir du Seigneur reçu Marie !

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie et les saints de tous les âges

Marie et les saints de tous les âges

La mention de la Vierge Marie est commune à toutes les liturgies eucharistiques depuis une haute antiquité. L’Eucharistie et le Notre Père prient pour que le Règne de Dieu vienne sur la terre comme il est déjà instauré dans le ciel.

Les saints et les saintes sont les citoyens de ce royaume. Et, en premier lieu, Marie. Sa mention au moment de l’Eucharistie est donc normale puisqu’il s’agit « d’obtenir un jour les biens du monde à venir ».

Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly
Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly

Dans la Constitution sur l’Église, le concile Vatican II a consacré tout un chapitre à la Vierge Marie pour dire que, si éminente soit sa situation parmi toutes les créatures, cependant elle est l’une d’entre elles.

C’est pourquoi, dans la Prière Eucharistique, elle est nommée en tête de la liste des saints. Parmi eux, depuis le pape Jean XXIII, vient juste après « saint Joseph, son époux » qui, lui aussi à sa façon, a coopéré à l’Incarnation.

Dieu se plaît parmi ses anges et ses saints. Il y a suffisamment de médiocrité et de péché dans l’Église pour qu’il vaille la peine de se rappeler que la véritable Église, disait sans cesse Bernanos, «c’est l’Église des saints».

Les saints sont, tout d’abord, les martyrs, les apôtres ayant eux-mêmes tous subi le martyre. En célébrant l’Eucharistie, nous sommes invités à faire de nos vies une vivante offrande à la gloire de Dieu. C’est précisément ce qu’ont fait les martyrs et, par extension, les saints et les saintes aux vertus héroïques.

Et « en premier lieu la toute-sainte, toute pure, bénie par-dessus tout, notre glorieuse souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie… Il est digne, en vérité, de te célébrer, ô Mère de Dieu, bienheureuse à jamais et très pure et Mère de notre Dieu, toi, plus vénérable que les chérubins et infiniment plus glorieuse que les séraphins, qui sans corruption enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement la Mère de Dieu, nous te magnifions. » (Liturgie de saint Jean Chrysostome) ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Honorons la Mère de Dieu, notre Mère

Honorons la Mère de Dieu, notre Mère

la Mère de Dieu, notre Mère

Tableau peint par saint Charles de Foucault
pendant son séjour au monastère
sainte Claire de Nazareth (1897-1900) – D.R.

La bienheureuse Vierge Marie n’est pas seulement la Mère de Dieu selon la nature, puisqu’elle a engendré Dieu selon la chair, mais elle est encore la Mère de tous les Chrétiens, qu’elle réchauffe avec une maternelle affection, qu’elle revêt de ses faveurs, qu’elle orne de ses grâces, qu’elle nourrit de ses bienfaits et de sa protection, et cela en vertu de la parole de Jésus-Christ à Jean, qui représentait pour lors toute l’Église :
« Voici ta Mère » (Jean 19, 47).

Puisque Marie est la Mère de Dieu et notre Mère, nous devons en écouter et raconter ses louanges, la vénérer, l’honorer en toute piété. Dans la vie spirituelle, il y a des choses fort utiles qui sont amères, comme le jeûne, les veilles, la mortification corporelle. Il y a d’autres choses utiles qui sont douces, suaves en espérance et en réalité, et telle est la dévotion envers la Vierge Marie.

C’est pourquoi, à la bienheureuse Vierge Marie on peut merveilleusement appliquer ce que Ben Sira le Sage a dit de Josias : « Son souvenir est comme un mélange aromatique, préparé par les soins du parfumeur.
Il est doux comme le miel dans la bouche, il est une musique dans un banquet au vin délicieux. »

Son souvenir, en effet, exhale le parfum de toutes les vertus ; sa pensée inspire la douceur ; son nom est comme une musique qui réjouit grandement celui qui parle ou écrit à son sujet, mais aussi ceux qui l’entendent parler.

Témoins aussi les hymnes et cantiques de l’Église en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie. Ils réjouissent l’esprit de ceux qui chantent et allument en eux l’esprit de dévotion ; ils réjouissent admirablement ceux qui les écoutent, les portant à l’amour et au culte de la Vierge. Voilà en fait pourquoi nous chantons à bon droit chaque jour :

« Salut, Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut ! » Et encore : « Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! » ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm