Archives de catégorie : Editorial

Editorial de la lettre aux associés de la Médaille miraculeuse

Servir et contempler avec Marie

Servir et contempler avec Marie

Christ dans la maison de ses parents huile sur toile - John Everett Millais 1829-1896
Christ dans la maison de ses parents huile sur toile – John Everett Millais 1829-1896

Le Christ Jésus fut entouré de l’unique amour de la bienheureuse Vierge Marie, soit qu’elle servît son humanité, soit qu’elle fût attentive à la contemplation de sa divinité. Un sage a appelé Marie «la philosophie des chrétiens», philosophie voulant dire «amour de la Sagesse».

En effet, d’une part les chrétiens aiment trouver la vraie sagesse en Marie ; d’autre part, dans le Christ, la sagesse même des chrétiens, Marie aime, mieux que tous les hommes, et servir son humanité, et contempler sa divinité. Marie sert le Christ en personne — Fils de Dieu et le sien — certes par des actions extérieures, mais surtout par sa propre substance, lui offrant l’hospitalité de son sein.

Dans la tendre enfance du Christ, elle aide la faiblesse de son humanité, le caressant, le lavant, le soignant ; avec Joseph, elle porte en Égypte celui qui fuit la persécution d’Hérode et elle le ramène ; enfin elle se tient près de lui alors qu’il meurt sur la croix ; elle assiste à son ensevelissement, et elle souffre alors tellement que, selon la prédiction de Siméon, son âme est transpercée du glaive aigu de la douleur.

Dans la contemplation aussi elle est supérieure à tous. En vérité, quelle contemplative doit être celle qui a porté en elle la divinité même, unie à sa chair en la personne du Fils de Dieu ! Ce Verbe qui était auprès de Dieu depuis le commencement, et qui est Dieu, c’est lui qu’elle porte, puis écoute, elle converse avec lui, se réjouit avec lui, le contemple. Le Christ est la puissance et la sagesse de Dieu (1 Corinthiens 1,24).

En étant en Marie ; en elle s’est trouvée dès lors toute la et la sagesse de Dieu . Dans le Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Colossiens 2,3). Toute la plénitude de la divinité se trouve corporellement dans le Christ. Elle a résidé en Marie. Telle est Marie contemplative, elle qui, dans le Fils unique de Dieu qu’elle a engendré de sa chair, contemple la gloire de toute la Trinité ! ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie Immaculée

Marie Immaculée

apparition de la Vierge Marie à Bernadette de Lourdes
apparition de l’Immaculée à Bernadette de Lourdes

Nous célébrerons l’Immaculée Conception au cœur de l’Avent. Marie nous prépare ainsi à la venue du Seigneur. Lui qui ne s’est jamais résigné au péché a voulu nous donner une garantie d’espérance.

La femme et sa descendance sont mordus au talon. Mais le Tentateur, c’est à la tête qu’il est atteint, et toute son œuvre avec lui est perdue. Tout au long de la Révélation, Dieu redit sa promesse par ses Prophètes. Et Dieu sait et fait ce qu’il dit.

Qui peut prétendre être saints, immaculés ? Marie, ce chef d’œuvre de sa grâce, en laquelle toutes ses promesses s’accomplissent, se tient sainte et immaculée devant Dieu pour qui rien n’est impossible.

Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que l’Église perçoive ce mystère de la sainteté de Marie, qui lui vient de son propre Fils. Ce mystère, entrevu avec Catherine Labouré, Marie le dévoile à Bernadette Soubirous, jeune fille illettrée. « Je suis l’Immaculée Conception. »

On disait jusque-là qu’elle était conçue sans péché mais pas encore qu’elle était elle-même Immaculée Conception. Comprenons la place unique qu’a Marie dans le plan de Dieu ; à chaque ‘Je vous salue Marie’, nous disons ‘pleine de grâce’, car il n’y a pas de place pour le péché.

Marie, préservée du péché, n’est pas lointaine, c’est une alliée, un modèle, elle porte la vie de Dieu, elle est la nouvelle Eve. Marie est celle qui nous accueille maintenant.

Elle comprend le péché avec pitié et douce miséricorde car elle le voit dans sa misère et non dans la tentation et l’attirance

Marie écoute, entend et soutient. Elle a connaissance des abîmes de la miséricorde de Dieu et, de là, elle peut remettre le pécheur sur le chemin de son Fils.

Marie est notre éducatrice qui nous conduit dans la foi, sans menace ni châtiment. Elle a montré ses talents d’éducatrice avec Catherine et Bernadette, rencontre après rencontre. Quelle chance, quelle grâce, quelle joie, d’avoir du Seigneur reçu Marie !

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Marie et les saints de tous les âges

Marie et les saints de tous les âges

La mention de la Vierge Marie est commune à toutes les liturgies eucharistiques depuis une haute antiquité. L’Eucharistie et le Notre Père prient pour que le Règne de Dieu vienne sur la terre comme il est déjà instauré dans le ciel.

Les saints et les saintes sont les citoyens de ce royaume. Et, en premier lieu, Marie. Sa mention au moment de l’Eucharistie est donc normale puisqu’il s’agit « d’obtenir un jour les biens du monde à venir ».

Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly
Église de saint Joseph à Dimbokro (Côte d’Ivoire) sculpture Siaka Coulibaly

Dans la Constitution sur l’Église, le concile Vatican II a consacré tout un chapitre à la Vierge Marie pour dire que, si éminente soit sa situation parmi toutes les créatures, cependant elle est l’une d’entre elles.

C’est pourquoi, dans la Prière Eucharistique, elle est nommée en tête de la liste des saints. Parmi eux, depuis le pape Jean XXIII, vient juste après « saint Joseph, son époux » qui, lui aussi à sa façon, a coopéré à l’Incarnation.

Dieu se plaît parmi ses anges et ses saints. Il y a suffisamment de médiocrité et de péché dans l’Église pour qu’il vaille la peine de se rappeler que la véritable Église, disait sans cesse Bernanos, «c’est l’Église des saints».

Les saints sont, tout d’abord, les martyrs, les apôtres ayant eux-mêmes tous subi le martyre. En célébrant l’Eucharistie, nous sommes invités à faire de nos vies une vivante offrande à la gloire de Dieu. C’est précisément ce qu’ont fait les martyrs et, par extension, les saints et les saintes aux vertus héroïques.

Et « en premier lieu la toute-sainte, toute pure, bénie par-dessus tout, notre glorieuse souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie… Il est digne, en vérité, de te célébrer, ô Mère de Dieu, bienheureuse à jamais et très pure et Mère de notre Dieu, toi, plus vénérable que les chérubins et infiniment plus glorieuse que les séraphins, qui sans corruption enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement la Mère de Dieu, nous te magnifions. » (Liturgie de saint Jean Chrysostome) ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm