Archives de catégorie : Informations

sur l’Association, la Chapelle, la vie de l’Église

Prier et servir dans la joie : Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Prier et servir dans la joie :
Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Durant sa catéchèse lors de l’audience générale du mercredi 30 août, le Pape François a parlé de la figure de Kateri Tekakwitha, la première femme autochtone nord-américaine à avoir été canonisée. En prenant exemple sur la dévotion totale de cette sainte pour la croix, le Saint-Père nous appelle à nous engager avec un cœur sans partage dans la vocation et la mission» confiée par Dieu.
PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 30 août 2023

_______________________________________

Résumé de la catéchèse

– La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant

– 19. Prier et servir dans la joie : Kateri Tekakwitha, première sainte autochtone nord-américaine

Chers frères et sœurs,

aujourd’hui nous poursuivons notre catéchèse sur le zèle et la passion apostolique grâce à la figure de sainte Kateri Tekawitha, première sainte autochtone d’Amérique du Nord au XVIIe siècle. Seule sa mère, d’une tribu différente de celle de son père, était baptisée et c’est elle qui apprit à Kateri à prier et à chanter Dieu.

Mais une épidémie de variole rendit la petite orpheline ; elle garda même toute sa vie des marques sur son visage et une vue très abîmée. Après le baptême, reçu a 20 ans, l’engagement de Kateri dans la mission des pères jésuites auprès des enfants et des personnes malades ou âgées, comme sa manière de servir humblement, de prier ou de supporter ses croix, faisait l’édification de tous et manifestait clairement un grand zèle apostolique.

Son désir de se donner totalement à Dieu l’amena à émettre un vœu de virginité à l’âge de 23 ans, une année avant sa mort précoce. La courte vie de Kateri Katewitha révèle la joie silencieuse et la liberté d’une vie ouverte au Seigneur et aux autres dans un quotidien tout donné.

_______________

Catéchèse

Chers frères et sœurs, bonjour !

Maintenant, poursuivant notre catéchèse sur le thème du zèle apostolique et de la passion pour l’annonce de l’Évangile, regardons aujourd’hui sainte Kateri Tekakwitha, la première femme autochtone d’Amérique du Nord à être canonisée.

Née vers 1656 dans un village du nord de l’État de New York, elle était la fille d’un chef mohawk non baptisé et d’une mère chrétienne algonquienne, qui a appris à Kateri à prier et à chanter des hymnes à Dieu. Beaucoup d’entre nous ont également été présentés au Seigneur pour la première fois au sein de la famille, notamment par nos mères et nos grands-mères.

C’est ainsi que commence l’évangélisation et en effet, ne l’oublions pas, la foi est toujours transmise en dialecte par les mères et les grands-mères. La foi doit se transmettre en dialecte et nous la recevons dans ce dialecte des mères et des grands-mères.

L’évangélisation commence souvent ainsi : par des petits gestes simples, comme celui des parents qui aident leurs enfants à apprendre à parler à Dieu dans la prière et qui leur parlent de son grand et miséricordieux amour. Et les fondements de la foi de Kateri, et souvent aussi de nous, ont été posés de cette manière. Elle l’avait reçu de sa mère en dialecte, le dialecte de la foi.

Quand Kateri avait quatre ans, une grave épidémie de variole a frappé son peuple. Ses parents et son jeune frère sont morts, et Kateri elle-même s’est retrouvée avec des cicatrices au visage et des problèmes de vision.

À partir de ce moment, Kateri dut faire face à de nombreuses difficultés : certes physiques, dues aux effets de la variole, mais aussi aux incompréhensions, aux persécutions et même aux menaces de mort qu’elle subit après son baptême le dimanche de Pâques 1676. Tout cela, il donna à Kateri un grand amour pour la croix, signe définitif de l’amour du Christ, qui s’est donné jusqu’au bout pour nous.

En effet, le témoignage de l’Évangile ne concerne pas seulement ce qui est agréable ; il faut aussi savoir porter nos croix quotidiennes avec patience, confiance et espérance. Patience, face aux difficultés, aux croix : la patience est une grande vertu chrétienne. Celui qui n’a pas de patience n’est pas un bon chrétien.

La patience de tolérer : tolérer les difficultés et aussi tolérer les autres, qui parfois nous ennuient ou nous posent des difficultés… La vie de Kateri Tekakwitha nous montre que chaque défi peut être surmonté si nous ouvrons notre cœur à Jésus, qui nous accorde la grâce dont nous avons besoin : de la patience et un cœur ouvert à Jésus, voilà une recette pour bien vivre.

Après avoir été baptisée, Kateri doit se réfugier chez les Mohawks dans la mission jésuite près de la ville de Montréal. Là, elle assiste à la messe tous les matins, consacre du temps à l’adoration devant le Saint-Sacrement, récite le Rosaire et mène une vie de pénitence.

Ses pratiques spirituelles ont impressionné tout le monde à la Mission ; ils ont reconnu en Kateri une sainteté qui attirait parce qu’elle naît de son amour profond pour Dieu : c’est typique de la sainteté d’attirer. Dieu nous appelle par attraction, il nous appelle avec ce désir d’être proche de nous et elle a ressenti cette grâce d’attraction divine.

En même temps, elle a enseigné aux enfants de la Mission à prier et, à travers l’accomplissement constant de ses responsabilités, y compris le soin des malades et des personnes âgées, elle a donné l’exemple d’un service humble et aimant envers Dieu et le prochain. La foi s’exprime toujours dans le service. La foi n’est pas pour se constituer soi-même, l’âme : non ; c’est servir.

Même si elle a été encouragée à se marier, Kateri a plutôt voulu consacrer pleinement sa vie au Christ. Ne pouvant entrer dans la vie consacrée, elle fait vœu de virginité perpétuelle le 25 mars 1679. Ce choix révèle un autre aspect de son zèle apostolique : le dévouement total au Seigneur.

Bien sûr, tout le monde n’est pas appelé à faire le même vœu que Kateri ; cependant, chaque chrétien est appelé chaque jour à s’engager de tout son cœur dans la vocation et la mission que Dieu lui a confiées, en le servant ainsi que son prochain dans un esprit de charité.

Chers frères et sœurs, la vie de Kateri témoigne encore une fois que le zèle apostolique implique à la fois une union avec Jésus, nourrie par la prière et les sacrements, et le désir de diffuser la beauté du message chrétien à travers la fidélité à sa vocation particulière. Les derniers mots de Kateri sont magnifiques. Avant de mourir, elle a dit : « Jésus, je t’aime ».

Nous aussi, puisant la force du Seigneur, comme l’a fait sainte Kateri Tekakwitha, apprenons à accomplir des actions ordinaires de manière extraordinaire et à grandir ainsi chaque jour dans la foi, la charité et le témoignage zélé du Christ.

Ne l’oublions pas : chacun de nous est appelé à la sainteté, à la sainteté du quotidien, à la sainteté de la vie chrétienne commune. Chacun de nous a cette vocation : avançons sur ce chemin. Le Seigneur ne nous laissera pas tomber.
______________

Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents à cette audience, notamment les sœurs de la Présentation de Marie qui tiennent leur chapitre général dans la lumière de la canonisation récente de leur fondatrice Marie Rivier.

Chers frères et sœurs, puissiez-vous vous laisser prendre par le zèle et la passion apostolique que l’Esprit saint insuffle à toute époque à ceux qui aiment Dieu et le mettent au-dessus de tout.

Que Dieu vous bénisse !
____________________________________________

APPEL

Après-demain, 1er septembre, est célébrée la Journée mondiale de prière pour le soin de la création, inaugurant le « Temps de la création » qui durera jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise. A cette date, j’ai l’intention de publier une Exhortation, un deuxième Laudato si’.

Rejoignons nos frères et sœurs chrétiens dans notre engagement à prendre soin de la création en tant que don sacré du Créateur. Il est nécessaire de se tenir aux côtés des victimes de l’injustice environnementale et climatique, en s’efforçant de mettre fin à la guerre insensée contre notre Maison commune. J’exhorte tout le monde à travailler et à prier pour qu’il regorge à nouveau de vie.

J’adresse une pensée aux jeunes, aux malades, aux personnes âgées et aux jeunes mariés. Seul le Christ possède les paroles de la vie éternelle : je souhaite donc que vous le suiviez toujours avec un cœur ouvert et enthousiaste et que vous en rendiez témoignage chaque jour de votre vie.

Et s’il vous plaît, renouvelons notre proximité et nos prières pour l’Ukraine chère et tourmentée, si éprouvée par de grandes souffrances.

À vous tous, ma bénédiction.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Le saint pape Léon IV

Le saint pape Léon IV

Saint Léon IV, Basilique de Saint Paul hors les murs

À Rome, près de saint Pierre, en 865, saint Léon IV, pape, défenseur de la cité et restaurateur du primat de Pierre.
Martyrologe romain

Pasteur, diplomate, stratège, le pape Léon IV doit tout faire, en huit ans d’un pontificat caractérisé par la “défense”: des Sarrasins, en mer et sur terre, mais aussi des incendies, des tremblements de terre, de la mollesse du clergé et des désaccords avec l’empereur. Il mourut en juillet 855.

Né à Rome vers 790, mais d’origine lombarde, curieusement on connaît le nom de son père, Ridolfo, mais pas son nom de baptême. Homme d’une pureté et d’une intégrité intérieure confirmées, il est “prélevé” littéralement du monastère bénédictin de Saint-Martin où il est moine par le pape Grégoire IV qui le veut à côté de soi dans le clergé romain. Ainsi, il deviendra le cent-troisième pape en 847 par acclamation du peuple.

Catastrophes naturelles et calamités humaines

A son accession au pontificat, la situation de Rome est assez dramatique: l’année précédente, il y avait eu une incursion plutôt douloureuse des sarrasins. C’est pourquoi son élection se fait rapidement, sans attendre l’approbation impériale. L’empereur ne le prend pas mal, se sentant probablement coupable de ne pas soutenir la ville contre les Arabes.

En ce temps, se succède une série de catastrophes naturelles qui inquiètent Léon IV: d’abord un tremblement de terre qui met Rome à genoux (et provoque même l’effondrement d’un pan du Colisée), puis un incendie qui ravage la zone du Borgo, mais épargne le voisinage de Saint-Pierre grâce à une bénédiction donnée par le Pape. Cet événement a été immortalisé par Raphaël dans une fresque connue sous le nom de “L’incendie du Bourg” et qui est conservée dans les musées du Vatican.

L’expérience de la Ligue contre les Sarrazins

Bientôt repart la menace des sarrasins. Léon IV, cependant, ne se laisse pas surprendre: sans se soucier de la relation étroite avec l’empereur, il établit des accords avec les souverains des duchés voisins tels que Amalfi, Gaeta, Naples et Sorrente, soutenant une ligue navale dirigée par le napolitain Cesario Console, en charge de la défense des côtes de Campanie-Lazio.

La menace se concrétise à l’été 849, dans la bataille passée à l’histoire comme la bataille d’Ostie, où les Sarrasins furent vaincus. Encore cette fois, l’événement est célébré dans une fresque du même nom, toujours signée par Raphaël et conservée dans les salles du Vatican.

Le “restaurateur de Rome”

Les entreprises qui, cependant, valent à Léon IV le surnom de “restaurateur de Rome”, sont tout autres. En tirant parti de sa propre dimension spirituelle mais aussi du sentiment de culpabilité de l’empereur, il réussit à obtenir de Lothaire une grosse somme d’argent qu’il dépense pour diverses rénovations. Le premier et le plus important de tous est la construction d’un mur plus grand que celui érigé à l’époque par Aurélien et qui comprend finalement aussi la Colline du Vatican.

S’ensuivent les restaurations des basiliques de Saint-Pierre et Saint-Paul, la fortification de l’escale maritime de Porto et la reconstruction de l’antique Centumcellae dans l’actuelle Civitavecchia, ainsi qu’à Tarquinia, Orte et Amelia. Mais le “restaurateur” ne s’arrête pas là: il s’occupe aussi de l’assistance directe à la population vulnérable, avec la distribution de nourriture.

Conciles et contours

Mais Léon IV est avant tout un pasteur et consacre en tant que tel son Pontificat au renforcement de la discipline du clergé. Pour cela il établit deux conseils spéciaux : celui de Pavie en 850 et celui de Rome en 853 ; à ce dernier, en particulier, il travaille à rétablir la pureté de la foi et des coutumes du peuple.

Pendant ce temps, dans le même objectif, les synodes se multiplient dans toute l’Europe : à Mayence, Limoges, Lyon, Paris et en Angleterre. Pendant les conseils, est également résolu la question disciplinaire liée à l’excommunication d’Anastase, le cardinal de S. Marcello qui avec des velléités d’antipape, sourd aux appels du pape, avait quitté son diocèse s’installer ailleurs.

La relation avec les souverains chrétiens

Les relations entre Léon IV et l’Empire ne sont pas mauvaises, à tel point que le jour de Pâques de 850 Lothaire obtient de lui qu’il couronne empereur son fils Ludwig. Cinq ans plus tard, cependant, quelque chose risque de compromettre sérieusement la sérénité de la relation: Daniel, l’officier supérieur de l’armée de l’Empire à Rome, accuse Gracian, commandant de la milice très proche du pape, de comploter pour un rapprochement entre la papauté et l’Empire d’Orient.

C’est Ludwig lui-même, alors, qui se précipite à Rome, où la confrontation a lieu, et les accusations contre Léon IV sont infondées. A partir de ce moment, de nombreux souverains des royaumes chrétiens européens demanderont à être couronnés par le Pape, dans l’intention d’obtenir ainsi la reconnaissance de leur souveraineté “par grâce divine”.


Copyright ©  Libreria Editrice Vaticana

Notre-Dame de Guadalupe, la sainte patronne des Amériques

visage de Notre Dame de Guadalupe
visage de Notre Dame de Guadalupe

Le 12 décembre, l’Église universelle fait mémoire de Notre-Dame de Guadalupe, qui a rang de fête au Vatican. Il s’agit désormais d’une tradition : en fin de journée, le Saint-Père préside la messe célébrée en la fête de Notre-Dame de Guadalupe. La célébration est précédée par la récitation du chapelet.

Tepeyac, une colline de Mexico choisie par la Vierge

Tout commence en décembre 1531. Mexico est depuis peu la capitale de la Nouvelle-Espagne, mais conserve quelques traces de la civilisation aztèque qui a dominé la région pendant près de 700 ans. Une civilisation pratiquant une religion polythéiste et prônant de cruels sacrifices humains.

Le 9 décembre, une «Dame» interpelle un pauvre Indien – baptisé six ans plus tôt – à Tepeyac, une colline au nord-ouest de la ville : «Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu?». Elle se présente alors à Juan Diego comme la «Mère du Vrai Dieu», et lui donne des instructions pour que l’évêque, Juan de Zumárraga, fasse bâtir une église sur le lieu de l’apparition.

Mais il fallut plusieurs apparitions de la Vierge à Juan Diego et un signe pour que le prélat se laisse convaincre. Ainsi le 12 décembre, le jeune mexicain redescend de cette colline inculte portant dans son habit (le tilma) plusieurs roses fleuries par Notre-Dame elle-même.

À son arrivée devant l’évêque, Juan Diego déplie son vêtement blanc : les roses odorantes tombent à terre, et l’on aperçoit alors, sur la tunique du berger Indien, l’image de la Mère de Dieu telle qu’elle était apparue sur la colline. Un premier sanctuaire est construit en 1533.

Le tilma, vêtement de pauvre qualité fait à base de cactus, aurait dû se détériorer en quelques années. Aujourd’hui, il est toujours intact et peut être vénéré au sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe, dont la nouvelle basilique a été érigée en 1976. Un sanctuaire marial qui est le plus visité au monde, signe de la vitalité et de l’universalité de la dévotion envers la «Mère des Amériques».

Notre-Dame de Guadalupe et les papes depuis le 20e siècle

En 1910, alors que le culte de Notre-Dame de Guadalupe est déjà très ancré, saint Pie X proclame la Vierge de Guadalupe Patronne de l’Amérique latine. Un patronage étendu aux Philippines par Pie XI en en 1935 et aux Amériques par Pie XII en 1946. Un an plus tôt ce dernier avait qualifié Notre-Dame de Guadalupe de «Reine du Mexique et l’Impératrice des Amériques», et estimé l’image réalisée avec des «pinceaux qui ne sont pas de ce monde».

En 1961, saint Jean XXIII l’invoque comme la «Mère des Amériques». En 1966, saint Paul VI envoie une rose d’or à la Basilique Notre-Dame de Guadalupe. Un lieu où se rend saint Jean-Paul II dès la première année de son pontificat, au mois de janvier 1979. Il rédige à cette occasion une prière à la «Mère des Amériques». Vingt ans plus tard, toujours depuis le Mexique, il l’invoque comme «Étoile de la première et de la nouvelle évangélisation d’Amérique». C’est aussi saint Jean-Paul II qui béatifie Juan Diego le 6 mai 1990 et le canonise le 31 juillet 2002.

Le Pape François se montre aussi fermement attaché à la Vierge de Guadalupe. Au cours de son voyage apostolique au Mexique en février 2016, il lui rend plusieurs fois de touchants hommages, déclarant par exemple : «la ‘Vierge Brune’ nous enseigne que l’unique force capable de conquérir le cœur des hommes est la tendresse de Dieu», ou mettant la rencontre entre Marie et Juan Diego à la portée de tout croyant : « ‘Ne suis-je, moi, pas ta mère ? Ne suis-je pas là, moi ?’, nous redit Marie. Va construire mon sanctuaire, aide-moi à bâtir la vie de mes enfants, qui sont tes frères.»

extraits © Copyright – Libreria Editrice Vaticana