A un peu plus de deux semaines de sa visite aux États-Unis, le Pape François a participé à une émission télévisée (ABC News) par visioconférence avec trois groupes, des étudiants d’une école jésuite de Chicago, des volontaires associatifs de Los Angeles et une communauté paroissiale de la ville de McAllen, au Texas, près de la frontière mexicaine. Le Pape a dit qu’il venait aux États-Unis pour « être proche des gens » et les « aider sur le chemin de la vie ».
« Pour moi la proximité est une chose très importante, il m’est difficile de ne pas être proche des gens ». Ont été aussi diffusé des extraits d’une rencontre entre le pape et une jeune Américaine de 17 ans, Valérie Herrera, victime de harcèlement en raison de sa maladie de peau, le vitiligo. « La musique a toujours été quelque chose que j’ai pu utiliser pour échapper au harcèlement », a-t-elle expliqué au souverain pontife, qui l’a encouragée à chanter. « Qu’attendez-vous de nous les jeunes ? » a t-elle demandé au Pape François. « Qu’ils ne marchent jamais seuls dans la vie, et qu’ils soient bien accompagnés, dans la main de Jésus et celle de Marie, a-t-il répondu, et qu’ils cheminent avec courage. »
« Je veux remercier toutes les sœurs de tous les ordres religieux »
Le Pape François a également souhaité apporter son soutien aux religieuses américaines engagées dans le domaine de l’aide aux migrants. « Je veux vous remercier », a déclaré le pape à l’adresse d’une religieuse qui travaille pour des migrants latinos à l’église du Sacré-Cœur de McAllen.
« Et à travers vous je veux remercier toutes les sœurs de tous les ordres religieux aux États-Unis pour le travail que vous avez fait et que vous faites aux États-Unis. C’est magnifique. Je vous félicite. Soyez courageuses. Allez de l’avant. »
Un accord dans la tradition de l’Église
Le pape a reçu en avril les religieuses américaines catholiques de la LCWR, qui rassemble 80% des religieuses des États-Unis. Ces plus de 50 000 religieuses, dont certains positionnements ont parfois été jugés « trop progressistes », ont alors confirmé leur fidélité au magistère.
Le pape est attendu du 22 au 27 septembre aux États-Unis, où il doit notamment rencontrer le président Barack Obama à la Maison Blanche et prononcer un discours au Congrès à Washington. A New York, il prononcera un discours très attendu à l’ONU, il visitera aussi entre autres Ground Zero et le quartier de Harlem, avant de participer à la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie.
Comme cela avait eu lieu il y a cent ans, « les ténèbres sont tombées sur de nombreuses terres d’antique civilisation chrétienne » et les fidèles sont « discriminés, persécutés, chassés, tués ». Leurs maisons elles aussi sont marquées « non pas par le sang de l’agneau pascal pour être sauvées, mais par le ’N’ rouge (qui signifie nazaréens, chrétiens), qui indique leur condamnation ». Telle est la dénonciation du cardinal Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui samedi 29 août, a présidé à Daroun-Harissa, au Liban – représentant le Pape François – la béatification de Flavien Mikhaiel Melki, de la Congrégation de Saint-Ephrem, évêque de Djezireh des Syriens.
Dans le message lu au cours de la célébration, le cardinal a rappelé que, comme aux temps du martyre de Mgr Melki, aux chrétiens d’aujourd’hui « est niée toute liberté, étant contraints d’abandonner leur patrie ou de se convertir de force, ou de mourir ». En réalité, c’est « la mort qui règne en souveraine dans l’esprit et le cœur de pierre des persécuteurs, qui ne supportent pas la civilisation chrétienne de la liberté, de la fraternité, du respect du prochain, de la justice, de la charité ». Toutefois, face « à l’injuste oppression qui détruit leur vie, un cri s’élève de leur cœur pour invoquer la proximité et la solidarité des frères du monde entier ».
1. Après la commémoration d’Abraham et ma visite brève mais intense en Égypte et au Mont Sinaï, mon pèlerinage jubilaire dans les lieux saints m’a conduit dans la terre qui a vu la naissance, la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ et les premiers pas de l’Église. La joie et la reconnaissance contenues dans mon âme pour ce don du Seigneur, que j’ai tant désiré, sont inexprimables. Après avoir été en Terre Sainte au cours du Concile Vatican II, j’ai à présent eu la grâce d’y revenir, précisément en l’Année du grand Jubilé, bimillénaire de la naissance du Sauveur. Cela a été comme un retour aux origines, aux racines de la foi et de l’Église.
2. La première étape – au Mont Nébo – était en continuité avec celle du Sinaï: du haut de ce mont, Moïse contempla la Terre promise, après avoir accompli la mission que Dieu lui avait confiée, et avant de Lui rendre son âme. J’ai précisément commencé mon itinéraire, dans un certain sens, par ce regard de Moïse, en ressentant sa profonde inspiration, qui franchit les siècles et les millénaires.
Ce regard se tournait vers la Vallée du Jourdain et le désert de Judée, là où, dans la plénitude des temps, devait retentir la voix de Jean le Baptiste, envoyé par Dieu, comme nouvel Élie, pour préparer la voie au Messie. Jésus voulut être baptisé par lui, révélant être l’Agneau de Dieu qui prenait sur lui le péché du monde. La figure de Jean-Baptiste m’a introduit sur les traces du Christ.
C’est avec joie que j’ai célébré une Messe solennelle dans le stade d’Amman pour la communauté chrétienne qui y réside, que j’ai trouvée riche de ferveur religieuse et bien insérée dans le contexte social du pays.
3. Après Amman, j’ai séjourné à la Délégation apostolique à Jérusalem. De là, ma première étape a été Bethléem, une ville où, il y a trois mille ans, le roi David vit le jour et où, mille ans après, selon les Écritures, naquit le Messie. En cette année deux mille, Bethléem est placée au centre de l’attention du monde chrétien: en effet, c’est de là qu’est venue la Lumière des nations, le Christ Seigneur; de là est partie l’annonce de paix pour tous les hommes que Dieu aime.
J’ai célébré la Messe sur la place centrale de la ville, qui est attenante à la grotte dans laquelle Marie donna le jour à Jésus et le déposa dans une mangeoire. La joie de Noël, la joie du grand Jubilé s’est renouvelée dans le mystère. On avait l’impression d’entendre à nouveau l’oracle du prophète Isaïe: « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5), ainsi que le message angélique: « Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur » (Lc 2, 10-11).
Dans l’après-midi, je me suis agenouillé avec émotion dans la grotte de la Nativité, où j’ai senti présents spirituellement toute l’Église, tous les pauvres du monde, parmi lesquels Dieu a voulu dresser sa tente. Un Dieu qui, pour nous reconduire dans sa maison, est devenu exilé et réfugié. Cette pensée m’a accompagné alors que je visitai, à Bethléem, l’un des nombreux camps où depuis trop longtemps vivent plus de trois millions de réfugiés palestiniens. Puisse l’engagement de tous permettre enfin de résoudre ce douloureux problème.
4. Le souvenir de Jérusalem est inoubliable dans mon âme. Grand est le mystère de cette ville, dans laquelle la plénitude du temps s’est faite, pour ainsi dire, « plénitude de l’espace ». En effet, Jérusalem a accueilli l’événement central et culminant de l’histoire du salut: le mystère pascal du Christ. Là s’est révélé et réalisé le but pour lequel le Verbe s’est fait chair: dans sa mort sur la croix et dans sa résurrection, « tout s’est accompli » (cf. Jn 19, 30). Sur le Calvaire, l’Incarnation s’est manifestée comme Rédemption, selon le dessein éternel de Dieu.
Les pierres de Jérusalem sont les témoins muets et éloquents de ce mystère. A commencer par le Cénacle, où j’ai célébré la sainte Eucharistie, dans le lieu même où Jésus l’a instituée. En ce lieu, où est né le sacerdoce chrétien, j’ai fait mémoire de tous les prêtres, et j’ai signé la Lettre qui leur est adressée pour le prochain Jeudi Saint.
Les oliviers et le rocher du Gethsémani sont les témoins du mystère, où le Christ, pris d’une angoisse mortelle, a prié le père avant la Passion. Le Calvaire et la tombe vide, le Saint-Sépulcre, témoignent de ces heures dramatiques de façon toute particulière. Dimanche dernier, jour du Seigneur, j’ai renouvelé précisément là l’annonce de salut qui traverse les siècles et les millénaires: le Christ est ressuscité! Ce fut le moment où mon pèlerinage a atteint son sommet. C’est la raison pour laquelle j’ai ressenti le besoin de m’arrêter à nouveau en prière, dans l’après-midi, sur le Calvaire, où le Christ a versé son sang pour l’humanité.
5. De nombreuses Églises vivent aujourd’hui leur foi en Terre Sainte, héritières des antiques traditions. Cette diversité constitue une grande richesse, tant qu’elle est accompagnée de l’esprit de communion dans la pleine adhésion à la foi des Pères… J’invite chacun à prier, afin que le processus d’entente et de collaboration entre les chrétiens des diverses Églises se consolide et se développe.
6. Une grâce singulière de ce pèlerinage a été de célébrer la Messe sur le Mont des Béatitudes, près du Lac de Galilée, avec de très nombreux jeunes provenant de Terre Sainte et du monde entier. Un moment riche d’espérance! En proclamant et en remettant aux jeunes les Commandements de Dieu et les Béatitudes, j’ai vu en eux l’avenir de l’Église et du monde.
Toujours sur les rives du Lac, j’ai visité avec une grande émotion Tabgha, où le Christ multiplia les pains, le « lieu de la primauté », où il confia à Pierre la direction pastorale de l’Église, et enfin, à Capharnaüm, les restes de la maison de Pierre et de la synagogue dans laquelle Jésus se révéla comme le Pain descendu du Ciel pour donner la vie au monde (Jn 6, 26-58).
Galilée! Patrie de Marie et des premiers disciples; patrie de l’Église missionnaire parmi les nations! Je pense que Pierre l’a toujours conservée dans son cœur; et il en est de même pour son Successeur!
7. En la fête liturgique de l’Annonciation, en remontant presque aux sources du mystère de la foi, nous sommes allés nous agenouiller dans la grotte de l’Annonciation à Nazareth, où, dans le sein de Marie, « le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Là, en écho du « fiat » de la Vierge, il est possible d’entendre, dans le silence de la prière, le « oui » plein d’amour de Dieu à l’homme, l’amen du Fils éternel, qui ouvre à chaque homme la voie du salut. Là, dans le don réciproque du Christ et de Marie, se trouvent les pivots de chaque « porte sainte ». En ce lieu, où Dieu s’est fait homme, l’homme retrouve sa dignité et sa très haute vocation.
SAINT JEAN-PAUL II, AUDIENCE GÉNÉRALE, mercredi 29 mars 2000