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moments forts du voyage en Turquie

04-12-2014 source : Radio Vatican

Mercredi matin, Place Saint-Pierre, le Pape François est revenu longuement sur son tout récent voyage apostolique en Turquie, du 28 au 30 novembre. En demandant avant tout de « prier pour tous les migrants et réfugiés, et pour que disparaissent les causes de cette plaie douloureuse. » Un souhait émis par le Pape alors qu’il évoquait le dernier moment fort de son voyage.

«La dernière rencontre, belle et douloureuse,, ce fut avec un groupe de jeunes réfugiés accueillis par les salésiens. C’était très important pour moi de rencontrer ces réfugiés des zones de guerre du Proche-Orient, tant pour exprimer ma proximité que celle de l’Église, que pour souligner la valeur de l’accueil, et sur ce point la Turquie s’est fortement engagée ». « Je remercie encore une fois la Turquie pour cet accueil, et je remercie les braves salésiens d’Istanbul, qui travaillent avec les réfugiés. J’ai rencontré d’autres prêtres, et notamment un jésuite allemand, qui travaillent aussi avec les réfugiés. »

Le Pape est alors revenu sur les étapes clés de ses trois jours en Turquie, entre Ankara et Istanbul: « Frères et sœurs, je rends grâce au Seigneur pour mon récent pèlerinage en Turquie. Cette terre est chère aux chrétiens, puisque saint Paul y est né, les sept premiers conciles de l’Église y ont eu lieu, et que la ‘maison de Marie’ s’y trouve.» « Lors de ma rencontre avec les Autorités du pays, j’ai rappelé qu’il est important que l’État assure aux citoyens et aux groupes religieux une réelle liberté de culte, en évitant toute déviance fondamentaliste. »

« Le lendemain, la messe a réuni les différents rites catholiques présents en Turquie. Les représentants orthodoxes et protestants y assistaient. Ensemble, nous avons invoqué le Saint Esprit qui fait l’unité de l’Église. « Dans notre dialogue œcuménique et sur le chemin d’unité dans notre Église catholique elle-même, c’est l’Esprit Saint qui fait tout, il suffit de le laisser faire, de l’accueillir et de suivre ses inspirations ».

« Enfin, le dernier jour, nous avons renforcé les liens fraternels entre le successeur de Pierre et le Patriarche Œcuménique de Constantinople, renouvelant notre engagement à avancer sur le chemin de la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. »

« Que Dieu continue à protéger le peuple turc, ses autorités et ses représentants des diverses religions, pour qu’ils puissent ensemble construire un lieu de paix, de coexistence pacifique, entre religions et cultures différentes. » « Que Dieu rende fécond ce voyage apostolique et favorise dans l’Église le dialogue pour annoncer que Jésus est vérité, paix et amour ».

En fin d’Audience il a cordialement salué entre autres les pèlerins de langue française.

« Alors que le temps de l’Avent prépare nos cœurs à la venue parmi nous du Prince de la paix, je vous invite à prier sans cesse pour que ce Voyage Apostolique en Turquie porte des fruits d’unité entre chrétiens et de paix au Moyen Orient.

Que Dieu vous bénisse !

Et préparons-nous pour Noël, en pensant que Jésus vient. Je souhaite que Jésus vienne dans le cœur de chacun de vous, et vous bénisse et vous donne la force d’aller de l’avant. Et priez pour moi ! Merci. »

Avant l’audience générale dans une petite salle, le Pape François avait brièvement salué les participants, une trentaine, au III° sommet des responsables chrétiens et musulmans. Il a salué leur présence et leur action qui renforce la fraternité et la compréhension.

Voici le texte intégral de l’Audience générale –> Lire la suite →

Sauvegardez la longue tradition chrétienne

Cité du Vatican, 1 décembre 2014

Ce matin, le Pape François a reçu les membres de la Conférence épiscopale suisse au terme de leur visite Ad Limina et leur a remis son discours. Il y évoque la longue tradition chrétienne de la Suisse et leur responsabilité de maintenir la foi vive.

« Sans une foi vivante au Christ ressuscité, les belles églises et les monastères y deviendraient peu à peu des musées, toutes les œuvres louables et les institutions perdraient leur âme en laissant seulement des environnements vides et des gens abandonnés a écrit le Pape. La mission qui vous est confiée est de paître le troupeau, en marchant selon les circonstances devant, au milieu et derrière -a écrit le Pape. Le peuple de Dieu ne peut subsister sans ses pasteurs, évêques et prêtres. Le Seigneur a fait à l’Église le don de la succession apostolique, au service de l’unité de la foi et de sa transmission complète ».

Le Pape encourage ensuite ses hôtes à poursuivre leurs efforts pour la formation des séminaristes, qui est « un enjeu pour l’avenir de l’Église. Je vous invite aussi à veiller sur vos prêtres et à leur consacrer du temps, surtout s’ils se sont éloignés et ont oublié le sens de la paternité épiscopale ou pensent ne pas en avoir besoin. Un dialogue humble, vrai et fraternel permet souvent un nouveau départ ».

Il leur demande ensuite de soutenir l’engagement des laïcs en distinguant bien le travail de sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce de service, et les a encouragés à poursuivre la formation de foi, baptême, liturgie, paroisse, famille et vie et à choisir avec soin les personnes pour permettre aux laïcs une réelle intégration dans l’Église.

« L’Église provient de la Pentecôte. A la Pentecôte, les apôtres sortirent du Cénacle et se mirent à parler dans toutes les langues pouvant ainsi manifester à tous les hommes par la force de l’Esprit Saint leur foi vivante au Christ ressuscité. Le Rédempteur nous invite toujours de nouveau à prêcher l’Évangile à tous. Il faut annoncer la bonne Nouvelle, non se plier aux fantaisies des hommes ».

Accordant sa bénédiction apostolique, le Saint-Père leur a souhaité « de cultiver avec zèle et patience le champ de Dieu, en gardant la passion de la vérité », et les a encouragés à « aller de l’avant tous ensemble, confiant l’avenir de l’évangélisation du pays à la Vierge Marie et à l’intercession de saint Nicolas de Flüe, de saint Maurice et de ses compagnons ».

retour sur le voyage en Turquie

01-12-2014 source : Radio Vatican

Pendant le vol qui le ramenait à Rome, le Pape a tenu une conférence de presse avec les journalistes présents à bord. Divers sujets ont été abordés en cette fin de voyage apostolique.

La première question portait sur l’islamophobie et la christianophobie. Dans sa réponse, le Pape a d’abord affirmé que le Coran est un livre de paix. Ainsi on ne peut pas confondre Islam et terrorisme ; il faut en revanche que les leaders musulmans condamnent les attentats terroristes. « Il serait beau que tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires, se prononcent clairement et condamnent » cette violence qui nuit à l’islam. Concernant le dialogue interreligieux, le Pape François a affirmé que le moment était venu de « faire un saut de qualité ».

Le Saint-Père a ensuite déploré que les martyrs chrétiens soient si nombreux aujourd’hui. « Des chrétiens qu’on chasse du Moyen-Orient ». C’est justement de ce martyr, qui touche les différentes confessions chrétiennes, que nait œcuménisme du sang.

Le Pape François a ensuite répété sa volonté de se rendre en Irak. Mais ce n’est pas possible pour le moment, car un tel voyage créerait des problèmes de sécurité aux autorités locales. Le Saint-Père a toutefois ajouté qu’il aimerait beaucoup aller en Irak, « je veux y aller », a-t-il assuré.

Puis il a rappelé qu’il lui semblait que l’humanité vivait en ce moment une troisième Guerre mondiale » par morceaux », une expression qu’il a déjà utilisée. C’est une situation dont les causes sont à chercher dans des inimitiés et des problèmes économiques. Le Saint-Père a alors à nouveau dénoncé le dieu argent, alors que c’est la personne humaine qui devrait être au centre. Il a également critiqué le trafic d’armes, terrible selon lui, et qui est pourtant un commerce florissant. Ceux qui ont vendu des armes chimiques à la Syrie, a fait remarquer le Pape, étaient peut-être ceux, justement, qui l’accusaient d’en posséder. Concernant les armes nucléaires, le Saint-Père a déclaré que l’humanité n’a pas encore appris la leçon.

A une question portant sur les commémorations du centenaire du génocide arménien l’année prochaine, le Pape a rappelé la lettre écrite par le président turc Recep Tayyip Erdogan sur le sujet : certains l’avaient critiquée, parce qu’elle ne reconnaissait pas encore les faits, mais, a insisté le Pape, ce sont des pas positifs, des petits gestes de rapprochement. « Nous devons prier pour la réconciliation des peuples », a encore déclaré le Pape avant de souhaiter l’ouverture de la frontière turco-arménienne.

Sur le dialogue avec les orthodoxes, le Pape François a affirmé « qu’on était en chemin ». Peut-être aurait-on besoin de « mettre tous les théologiens sur une île », a lancé le Pape en plaisantant, ainsi que l’avait fait Paul VI. « Nous devons continuer à cheminer ensemble : c’est cela l’œcuménisme spirituel, prier ensemble, travailler ensemble faire œuvre de charité ».

le Pape François a de nouveau exprimé sa volonté de rencontrer le Patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. « Je lui ai dit ‘tu m’appelles et je viens' », a déclaré le Pape tout en reconnaissant que le contexte actuel, marqué par la crise ukrainienne, ne se prêtait pas à une rencontre immédiate, une rencontre que souhaite également Kirill, a-t-il précisé.

Le Pape a par ailleurs tenu à souligner qu’il était disposé à discuter du primat de l’évêque de Rome. L’Église, quand elle se regarde soi-même, quand elle pense être, elle, la lumière, n’est en réalité pas porteuse de lumière, mais créatrice de divisions. Et le Pape de souhaiter que les chrétiens de toutes sensibilités puissent fêter un Pâques à la même date.

Le Pape François a enfin évoqué sa visite à la Mosquée bleue, samedi matin. « Ici, j’ai senti le besoin de prier avant tout pour la paix. »