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NOTRE DAME DE GUADALUPE

NOTRE DAME DE GUADALUPE

Le 12 décembre, nous célébrons Notre Dame de Guadalupe. Située sur la colline de Tepeyac au nord de Mexico, la basilique Notre-Dame de Guadalupe est un lieu de culte consacré à la Vierge de Guadalupe, une image très vénérée au Mexique, parfois appelée la Vierge Noire. Avec plus de 15 millions de visiteurs chaque année c’est le deuxième lieu de culte le plus visité au monde après la Basilique Saint-Pierre de Rome.

Guadalupe face originale de Notre Dame
Guadalupe face originale de Notre Dame

Lors de son voyage au Mexique en février 2016, le Pape François a croisé le regard des yeux de la Vierge de Guadalupe, qui protège les regards de ceux qui la contemplent, et reflète le visage de ceux qui la rencontrent.

Dans la Basilique, où est conservée l’image de la Vierge de Guadalupe, le Souverain Pontife est resté longtemps recueilli en prière, dans un silence vibrant et respectueux.

Au pied de la Vierge qui en décembre de l’année 1531 réveilla l’espérance de l’amérindien Juan Diego et de son peuple, le Pape François a déposé les angoisses et les douleurs des exilés, des marginaux, des mères, des pères qui ont vu leur fils partir, les ont vu se perdre ou être arraché par la criminalité.

Le moment de recueillement a été précédé par la messe et le Pape a offert une couronne à la « grande Mère ».

Juan Diego et la Vierge de Guadalupe – (homélie lors de sa canonisation par Saint Jean-Paul II)

Durant les jours proches du 12 décembre, la basilique ancienne, épaulée par la nouvelle, reçoit la venue de plus de 8 millions de pèlerins. Les fidèles fêtent en effet en ce jour l’apparition de la Vierge Marie en 1531 devant Juan Diego Cuauhtlatoatzin un indien converti au christianisme quelques années après la conquête du Mexique par Hernán Cortés, originaire d’Extremadur en Espagne, région dont la Vierge de Guadalupe est la sainte patronne.

Juan Diego est mort à Mexico, le 30 mai 1548, à l’âge de 74 ans. Il a été béatifié en 1990 et canonisé en 2002 par le pape Jean-Paul II. Il est bon d’en rappeler l’histoire que nous reprenons de notre ancienne revue de la Médaille Miraculeuse.

HISTOIRE 

Depuis dix ans déjà, les Espagnols s’étaient rendus maîtres du Mexique. Leurs missionnaires prêchaient sans grand succès l’Évangile aux pauvres indigènes vaincus et humiliés par la conquête. Nouveau converti, un pauvre indien, baptisé sous le nom de Juan-Diego, se rendait un matin à la messe en la paroisse de son baptême à Mexico.

De son village de Tolpetiac à la capitale, il avait quatre bonnes lieues à franchir. Mais comme c’était le jour de Notre Dame, le samedi 9 décembre 1531, il ne voulait pour rien au monde manquer à l’office. Gravissant la colline de Tolpetiac, il invoquait déjà la Vierge de toute son âme.

Parvenu au sommet de la colline, un chant magnifique parvint à ses oreilles. Devant. les yeux, il vit, dans un nuage éblouissant, une Dame d’une merveilleuse beauté qui lui souriait. Elle portait les vêtements magnifiques des princesses aztèques de sa race.

Elle lui parla avec douceur. Elle lui dit sa volonté de voir une chapelle bâtie en son honneur, sur cette colline, promettant qu’elle veillerait sur tous les pauvres indiens. Elle donna mission à Juan-Diego de porter ce message à l’Évêque espagnol de Mexico.

Non sans mal – on fit attendre longtemps le pauvre indien – Juan-Diego put approcher du prélat et lui présenter son extraordinaire requête. Bienveillant mais sceptique, l’évêque l’écouta puis le congédia en lui disant qu’il réfléchirait à cette affaire en son temps.

Juan-Diego revint au lieu de l’apparition et à la Vierge qui l’attendait, il demanda avec insistance qu’un autre messager fut envoyé par elle. Mais la Vierge n’en fit rien et ordonna au pauvre indien de revoir l’Évêque et de lui redire sa volonté de Mère de Dieu.

Le prélat consentit à recevoir encore Juan-Diego mais lui demanda un signe manifestant clairement l’identité et la volonté de la Dame de la colline. La Vierge déféra à ce désir et donna rendez-vous à Juan-Diego pour le lendemain où Elle donnerait le signe réclamé.

Hélas ! de retour chez lui, Juan-Diego trouva son oncle à toute extrémité. Il le soigna avec empressement et fut infidèle au rendez-vous de la colline. La maladie de son oncle empirant, il décida d’aller quérir un prêtre de la capitale pour l’assister à ses derniers moments.

Pour éviter le lieu de l’apparition, le pauvre indien prit un chemin de détour par le Sud. Mais voici que Notre-Dame vint Elle-même à sa rencontre. Elle lui annonça la guérison de son parent et l’invita à monter sur la colline cueillir les fleurs qu’il y trouverait et qui seraient le signe exigé.

En cette saison et sur la colline de Tolpetiac, particulièrement dénudée, aucune fleur ne poussait. L’Indien trouva cependant un magnifique parterre de roses. Il en emplit son manteau et les porta à l’Évêque de Mexico. Déjà étonné par ces fleurs insolites, le prélat fut définitivement ébranlé lorsqu’il vit sur le manteau de Juan l’image de la Vierge telle qu’elle lui était apparue.

L’Évêque s’agenouilla pour recueillir l’image miraculeuse qu’il transporta en sa chapelle. Des foules vinrent immédiatement la contempler et la vénérer. Sur la colline de l’apparition un sanctuaire fut érigé. Réticents jusqu’alors, d’innombrables indiens demandèrent dès lors le baptême.

Le sanctuaire de Notre-Dame de Guadeloupe devint immédiatement le plus important centre de pèlerinage de tout le continent. Pie X ne fit que reconnaître ce fait en proclamant officiellement Notre-Dame de la Guadeloupe, Patronne de toute l’Amérique latine.

René Sallerin, cm – La Médaille Miraculeuse n°2, 1958 p. 19

NOTRE-DAME DE LA GUADELOUPE DANS LES ANTILLES FRANÇAISES

Découverte par Christophe Colomb, l’île de Karukéra fut consacrée à la Vierge de Guadeloupe par le célèbre explorateur et porte depuis lors son nom.

L’île de Guadeloupe abrite deux sanctuaires principaux. La Cathédrale de Basse-Terre est vouée à la Vierge d’Extremadur. Non loin de Pointe-à-Pitre, la paroisse des Abymes est un centre de pèlerinage fréquenté à Notre-Dame de Guadeloupe du Mexique. Comme à Lourdes, un chemin de Croix jalonne ses stations sur la montée d’une colline assez abrupte.

NOTRE-DAME DE GUADELUPE D’EXTREMADUR

Le premier sanctuaire en l’honneur de la Vierge de la Guadalupe est à Extramadur en Espagne. La statue de Notre-Dame a été donnée à saint Léandre, archevêque de Séville, par son ami, le Pape saint Grégoire le Grand en l’an 595.

Enterrée vers 715, pour être soustraite aux profanations des musulmans, l’image miraculeuse fut exhumée en 1323, à la suite de l’apparition de Notre-Dame à un modeste bouvier. Remise en honneur dans un nouveau sanctuaire, la Vierge d’Extramadur présida à la libération du territoire espagnol de ses envahisseurs maures.

Aussi la catholique Espagne garde une ardente reconnaissance à Notre-Dame d’Extremadur et son pèlerinage est le plus fréquenté après celui de Notre-Dame del Pilar à Saragosse.

« Regarder la Vierge de Guadalupe, c’est rappeler que la visite du Seigneur passe toujours par ceux qui cherchent à incarner sa Parole. » (tweet du Pape François)

PRIÈRE DU PAPE JEAN-PAUL II
À NOTRE-DAME DE GUADALUPE

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Notre-Dame de Guadalupe, la sainte patronne des Amériques

Notre-Dame de Lorette

Notre-Dame de Lorette

Depuis 2019, la mémoire liturgique de la Vierge de Lorette est célébrée chaque année par des milliers de pèlerins. Un décret de la Congrégation du Culte divin l’a établie au 10 décembre.

 

Lorette - Statue de la Madone dans la Sainte Maison
Lorette – Statue de la Madone dans la Sainte Maison

C’est désormais le 10 décembre, jour où Notre-Dame de Lorette est fêtée dans son sanctuaire italien des Marches, que cette mémoire liturgique sera célébrée.

Situé non loin de la côte adriatique, le sanctuaire marial de Lorette est célèbre dans le monde entier pour abriter la «Maison sainte», celle où la Vierge Marie reçut l’Annonciation de l’Archange Gabriel.

DÉCRET d’inscription de la célébration de la bienheureuse Vierge Marie de Lorette dans le Calendrier Romain Général

La vénération de la Sainte Maison de Lorette a été, depuis le Moyen Âge, à l’origine de ce sanctuaire particulier, fréquenté, encore aujourd’hui, par de nombreux pèlerins pour nourrir leur foi en la Parole de Dieu faite chair pour nous.

Ce sanctuaire rappelle le mystère de l’Incarnation et pousse tous ceux qui le visitent à considérer la plénitude du temps, quand Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et à méditer à la fois sur les paroles de l’Ange qui annonce l’Évangile et sur les paroles de Vierge qui a répondu à l’appel divin. Par le Saint-Esprit, l’humble servante du Seigneur est devenue la maison de Dieu, l’image la plus pure de la sainte Église.

Le sanctuaire, étroitement lié au Siège apostolique, loué par les Souverains Pontifes et connu dans le monde entier, a su illustrer de manière excellente au fil du temps, autant que Nazareth en Terre Sainte, les vertus évangéliques de la Sainte Famille.

Dans la Sainte Maison, devant l’effigie de la Mère du Rédempteur et de l’Église, les Saints et les Bienheureux ont répondu à leur vocation, les malades ont demandé la consolation dans la souffrance, le peuple de Dieu a commencé à louer et à supplier Sainte Marie avec les Litanies de Lorette, connues dans le monde entier. Particulièrement ceux qui voyagent en avion ont trouvé en elle leur patronne céleste.

En raison de tout cela, le Souverain Pontife François a décrété avec son autorité que la mémoire facultative de la Bienheureuse Vierge Marie de Lorette soit inscrite dans le calendrier romain le 10 décembre, jour de la fête à Lorette, et célébrée chaque année.

Cette célébration aidera tout le monde, en particulier les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle.

La nouvelle mémoire doit donc apparaître dans tous les calendriers et livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures; les textes liturgiques relatifs à cette célébration sont joints à ce décret et leurs traductions, approuvées par les Conférences épiscopales, seront publiées après la confirmation de ce Dicastère. Nonobstant toute disposition contraire.

De la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 7 octobre 2019, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie du Rosaire.

Robert Cardinal Sarah, Préfet
Arthur Roche, Archevêque, Secrétaire

JUAN DIEGO ET LA VIERGE DE GUADALUPE

JUAN DIEGO ET LA VIERGE DE GUADALUPE

Comme la liturgie nous invite à célébrer aujourd’hui Saint Juan Diego, méditons l’homélie du saint Pape Jean-Paul II en la Basilique Notre-Dame de Guadalupe, le mercredi 31 juillet 2002, lors de sa messe de canonisation.

Saint Juan Diego et Notre Dame de Guadalupe
Saint Juan Diego et Notre Dame de Guadalupe

C’est avec une grande joie que je viens  en  pèlerinage dans cette basilique de Guadalupe, cœur marial du Mexique et de l’Amérique, pour proclamer la sainteté de Juan Diego Cuauhtlatoatzin, simple et humble indien qui contempla le visage doux et serein de la Vierge de Tepeyac, si cher aux populations du Mexique.

Comment était Juan Diego? Pourquoi Dieu fixa-t-il son regard sur lui? Le Livre de l’Ecclésiastique nous enseigne que « grande est la puissance du Seigneur, mais il est honoré par les humbles » (3, 20).

De même, les paroles de saint Paul éclairent cette façon divine de réaliser le salut: « ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n’est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu’aucune chair n’aille se glorifier devant Dieu » (1 Co 1, 28.29).

Il est émouvant de lire les récits de Guadalupe écrits avec délicatesse et empreints de tendresse. En eux, la Vierge Marie, la servante « qui exalte le Seigneur » (Lc 1, 46), se manifeste à Juan Diego  comme  la Mère du vrai Dieu. Elle lui donne, comme signe, des roses précieuses et, lorsqu’il les montre à l’Évêque, il découvre représentée sur son manteau l’image bénie de Notre-Dame.

L’événement de Guadalupe signifia le début de l’évangélisation avec une vitalité qui dépassa toutes les attentes. Le message du Christ, à travers sa Mère, reprit les éléments centraux de la culture autochtone, les purifia et leur donna leur signification définitive de salut. C’est pourquoi Guadalupe et Juan Diego revêtent une signification ecclésiale et missionnaire profonde et sont un modèle d’évangélisation parfaitement inculturée.

« Du haut des cieux Yahvé regarde, il voit tous les fils d’Adam » (Ps 32, 13), avons-nous proclamé avec le Psalmiste, confessant une fois de plus notre foi en Dieu, qui ne fait pas de distinction de race ou de culture. Juan Diego, en accueillant le message chrétien sans renoncer à son identité autochtone, découvrit la profonde vérité de la nouvelle humanité, dans laquelle tous sont appelés à être fils de Dieu.

De cette façon, il facilita la rencontre fructueuse de deux mondes et se transforma en protagoniste  de  la nouvelle identité mexicaine, intimement unie à la Vierge de Guadalupe, dont le visage métis exprime sa maternité spirituelle qui embrasse tous les Mexicains.

A travers lui, le témoignage de sa vie doit continuer à donner vigueur à la construction de la nation mexicaine, à promouvoir la fraternité entre tous ses fils et à favoriser toujours plus la réconciliation du Mexique avec ses origines, ses valeurs et ses traditions.

Bien-aimés frères et sœurs de toutes les ethnies du Mexique et d’Amérique, en exaltant aujourd’hui la figure de l’indio Juan Diego, je désire vous exprimer à tous la proximité de l’Église et du Pape, en vous embrassant avec affection et en vous exhortant à surmonter avec espérance les situations difficiles que vous traversez.

En ce moment décisif de l’histoire du Mexique, alors que le seuil du nouveau millénaire a déjà été franchi, je confie à la puissante intercession de saint Juan Diego les joies et les espérances, les craintes et les problèmes du bien-aimé peuple mexicain, que je porte dans mon cœur.

Béni soit Juan Diego, indien bon et chrétien, que le peuple simple a toujours considéré comme un vrai saint! Nous te demandons d’accompagner l’Église en pèlerinage au Mexique, afin qu’elle soit chaque jour et toujours plus, évangélisatrice et missionnaire.

Encourage les Évêques, soutiens les prêtres, suscite de nouvelles et saintes vocations, aide tous ceux qui offrent leur vie pour la cause du Christ et pour la diffusion de son Royaume.

Heureux Juan Diego, homme fidèle et authentique! Nous te confions nos frères et sœurs laïcs, afin que, se sentant appelés à la sainteté, ils diffusent l’esprit évangélique dans tous les domaines de la vie sociale. Bénis les familles, soutiens les époux dans leur mariage, encourage les efforts des parents en vue d’éduquer leurs enfants de façon chrétienne.

Regarde avec bienveillance la douleur de tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans l’esprit, de tous ceux qui souffrent de la pauvreté, de la solitude, de la marginalisation ou de l’ignorance. Que tous, gouvernants et gouvernés, agissent toujours selon les exigences de la justice et le respect de la dignité de tout homme, afin que se consolide la véritable paix.

Bien-aimé Juan Diego, « l’aigle qui parle »! Enseigne-nous le chemin qui conduit à la Vierge brune de Tepeyac, afin qu’Elle nous accueille dans l’intimité de son cœur, car Elle est la Mère amoureuse et pleine de compassion qui conduit jusqu’au vrai Dieu. Amen.

Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse