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La première partie du Synode sur la famille s’achève

10-10-2014 source : Radio Vatican

Si les thèmes abordés depuis lundi ont été nombreux et diversifiés en fonction des contextes locaux, c’est cette question, complexe et sensible, celle de l’accès à la communion des divorcés remariés, qui est au cœur de ce Synode. C’est sur ce point que cette assemblée est attendue, c’est sur ce point qu’elle sera jugée, les participants en sont conscients.

Depuis le début, dans la salle du Synode, plusieurs voix africaines se sont élevées pour dénoncer l’importation, voire l’imposition des modèles occidentaux incompatibles avec les cultures locales et la doctrine catholique. Un évêque a indiqué que des sommes colossales étaient dépensées dans les campagnes de planning familial et que des contraceptifs étaient distribués jusque dans les villages les plus reculés.

Un autre a affirmé que des organisations internationales avaient menacé de suspendre leur aide si les gouvernements locaux refusaient de légaliser les unions entre personnes de même sexe. Santé reproductive, idéologie du genre… nous sommes soumis à une véritable offensive internationale, a lancé une mère de famille. L’Afrique a ses problèmes et ses préoccupations prioritaires qui ne sont pas ceux de l’Occident.

Venus de tous les continents, des pères synodaux et des laïcs ont exhorté l’Église à s’engager davantage sur la scène publique pour défendre ses valeurs sur la famille, menacées par certaines législations et par l’ambiguïté des textes des Nations Unies.

Une auditrice a regretté que le document de travail du Synode ne contienne qu’une référence timide au dialogue entre l’Église et les États et garde le silence sur l’urgence pour les catholiques de préserver leur liberté de conscience face aux institution politiques. Les pasteurs doivent parler haut et clair face aux opinions publiques pour défendre la dignité humaine et les droits de la famille.

Et alors que la question de l’accès des divorcés remariés aux sacrements revient sans cesse sur la table et monopolise les échanges, alors qu’elle inquiète et divise, une auditrice a interpellé l’assemblée en affirmant qu’il y avait deux types de miséricorde : celle du Bon Pasteur qui soigne et donne la vie et celle du mauvais médecin qui couvre la blessure pour qu’on ne la voie pas ou qui calme la douleur sans soigner le mal.

Ce synode parviendra-t-il à concilier vérité et miséricorde et à réconcilier les points de vue ? Parviendra-t-il à préserver la doctrine tout en montrant que l’Église,  qui côtoie la réalité du péché, est proche de ses enfants en difficulté ? C’est tout l’enjeu d’un itinéraire qui prendra le temps qu’il faudra.

d’après Romilda Ferrauto

synode 14 : synthèses du débat des congrégations générales –> Lire la suite →

Les martyrs d’Albanie, modèle de courage pour aujourd’hui

21-09-2014 source : Radio Vatican

Dans la cathédrale Saint-Paul, construite en 2002 en plein centre de Tirana, le Pape François a célébré les Vêpres dimanche soir en présence des forces vives du catholicisme albanais : sept évêques, 150 prêtres, 400 religieux et religieuses, des séminaristes, des laïcs membres de mouvements ecclésiaux. Avant la liturgie, un prêtre de 84 ans et une religieuse de 85 ans qui ont connu les temps de la persécution ont pris la parole pour raconter leur histoire.

Le père Emest Simoni qui a terminé clandestinement ses études de théologie, a été témoin des arrestations, des tortures, de l’exécution de centaines de prêtres et de laïcs ; certains criaient avant de mourir « Vive le Christ Roi ». Il a lui-même été condamné à mort puis à 27 ans de camp de concentration et de travaux forcés, dans des conditions inhumaines. Pendant toutes ses années de détention, il a continué à célébrer la messe en latin sans livre et à confesser.

Sœur Maria Kaleta est la nièce d’un prêtre qui figure sur la liste des martyrs en voie de canonisation. Pendant la dictature, lorsque son couvent fut fermé, et qu’elle travaillait comme ouvrière dans une coopérative, elle baptisait en cachette ceux qui venaient frapper à sa porte et se rendait au chevet des malades et des mourants avec le Saint Sacrement qu’elle avait caché dans sa table de chevet.

L’homélie qui avait été préparée à l’avance, le Pape François l’a remise aux participants sans la prononcer. Il a préféré laisser libre cours à ses réflexions. Il a tout d’abord confié qu’en préparant ce voyage, il avait découvert l’ampleur des persécutions en Albanie. Il ignorait que ce peuple avait tant souffert. Et puis en parcourant les rues de Tirana, il a été frappé par les portraits des martyrs dont le peuple albanais garde la mémoire. « Comment ont-ils pu résister ? », s’est-il interrogé.  « Il n’y a qu’une seule réponse à cette question : le Seigneur les réconfortait car l’Église priait pour eux. C’est le mystère de l’Église : quand elle demande à Dieu de consoler son peuple, Dieu le console, humblement parfois en cachette. Gare à nous si nous cherchons ailleurs la consolation. Gare aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux novices, aux consacrés qui cherchent la consolation loin du Seigneur. Il ne connaîtront pas le bonheur et ne sauront pas consoler à leur tour. » Visiblement touché par les deux témoignages qu’il venait d’entendre, le Pape François a ajouté que « chacun devait servir d’exemple aux autres. Nous pouvons rentrer chez nous avec de bonnes pensées, car aujourd’hui nous avons touché des martyrs. »

Dans l’homélie qu’il avait préparée, le Saint-Père exprime sa reconnaissance aux Pasteurs qui ont payé d’un prix élevé leur fidélité au Christ et leur décision de rester unis au Successeur de Pierre. Mais il salue les efforts déployés aujourd’hui par l’Église catholique pour s’opposer aux nouvelles formes de “dictature” qui risquent de rendre esclaves les personnes et les communautés. « Si le régime athée cherchait à étouffer la foi, ces dictatures, plus sournoises, comme l’individualisme, les rivalités, la mentalité mondaine, peuvent étouffer la charité. » Dans ce texte, le Pape François insiste par ailleurs sur l’importance de l’unité et de la collaboration sincère entre les différentes réalités ecclésiales, et aussi entre les missionnaires et le clergé local.

Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège

21-09-2014 source : Radio Vatican

À l’université catholique Notre Dame du Bon Conseil à Tirana, le Pape François s’est adressé en fin d’après-midi aux leaders des différentes confessions et religions présentes en Albanie : juifs, orthodoxes, musulmans, évangéliques et bektashis, une confraternité islamique d’origine soufie. Les évêques albanais étaient également présents.

C’était l’occasion pour le Saint-Père de fustiger les atteintes à la liberté de conscience et religieuse mais aussi et surtout l’intolérance à l’égard des autres religions, « un ennemi particulièrement insidieux, qui malheureusement se manifeste aujourd’hui en différentes régions du monde. » Le Pape François exhorte les croyants à être particulièrement vigilants pour que leur religiosité et leur éthique s’exprime toujours par des attitudes dignes du mystère qu’ils entendent honorer et à refuser tout usage déformé de la religion. « La religion authentique est source de paix et non de violence ! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence ! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège ! Discriminer au nom de Dieu est inhumain. »

Pour le Souverain Pontife, « la liberté religieuse ne peut pas être garantie uniquement par le système législatif en vigueur ; c’est un espace commun, une atmosphère de respect et de collaboration, qui doit être construit avec la participation de tous. Celui qui est assuré de ses convictions propres n’a pas besoin de s’imposer, d’exercer des pressions sur l’autre. La liberté religieuse n’est pas seulement un espace d’autonomie légitimement revendiquée, mais une potentialité qui enrichit la famille humaine. Les croyants peuvent offrir une contribution importante, même irremplaçable dans plusieurs domaines d’action : la lutte contre la pauvreté, la justice sociale, le développement économique inclusif. »

« Combien l’âme humaine a besoin de ne pas perdre de vue le sens profond des expériences de la vie et de récupérer l’espérance ! »  C’est là aussi un terrain particulièrement fécond pour le dialogue interreligieux. Et le Pape François a exhorté les responsables religieux albanais à « continuer d’être un signe, pour leur pays et pas seulement, de la possibilité de relations cordiales et de collaboration féconde entre des hommes de religions différentes. »

Sortant de son texte, le Pape François a affirmé qu’il n’ignorait pas le danger du relativisme. « Pour dialoguer, il faut partir de sa propre identité. Sans identité, on ne peut pas dialoguer. Chacun a sa propre identité et cela ne sert à rien de faire semblant d’en avoir une autre. Ce qui compte c’est de cheminer ensemble sans trahir sa propre identité, sans masque et sans hypocrisie. »