Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La vertu éprouvée produit l’espérance

La vertu éprouvée produit l’espérance

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Saint Paul est très réaliste. Il sait que la vie est faite de joies et de peines, que l’amour est mis à l’épreuve lorsqu’augmentent les difficultés et que l’espérance semble disparaître devant la souffrance.

Pourtant, il écrit : « Nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance » (Rm 5, 3-4).

Pour l’apôtre, la tribulation et la souffrance sont les conditions typiques de ceux qui annoncent l’Évangile dans des contextes d’incompréhension et de persécution (cf. 2 Co 6, 3-10).

On perçoit dans ces situations une lumière dans l’obscurité. On découvre comment l’évangélisation est soutenue par la force qui découle de la croix et de la résurrection du Christ. Cela conduit à développer une vertu étroitement liée à l’espérance : la patience. Dans un monde où la précipitation est devenue une constante, nous nous sommes habitués à vouloir tout et tout de suite.

On n’a plus le temps de se rencontrer et souvent, même dans les familles, il devient difficile de se retrouver et de se parler calmement. La patience est mise à mal par la précipitation, causant de graves préjudices aux personnes. En effet, l’intolérance, la nervosité, parfois la violence gratuite surgissent, provoquant l’insatisfaction et la fermeture.

De plus, à l’ère d’ internet où l’espace et le temps sont dominés par le “ici et maintenant”, la patience n’est pas la bienvenue. Si nous étions encore capables de regarder la création avec émerveillement, nous pourrions comprendre à quel point la patience est décisive.

Attendre l’alternance des saisons avec leurs fruits ; observer la vie des animaux et les cycles de leur développement ; avoir le regard simple de saint François qui, dans son Cantique des créatures composé il y a exactement 800 ans, percevait la création comme une grande famille et appelait le soleil “frère” et la lune “sœur”. ‘Cf. Sources Franciscaines, n. 263, 6.10.)

Redécouvrir la patience fait beaucoup de bien à soi-même et aux autres. Saint Paul recourt souvent à la patience pour souligner l’importance de la persévérance et de la confiance en ce que Dieu nous a promis, mais il témoigne avant tout que Dieu est patient avec nous, Lui qui est « le Dieu de la persévérance et du réconfort » ( Rm 15, 5).

La patience, qui est aussi le fruit de l’Esprit Saint, maintient vivante l’espérance et la consolide en tant que vertu et style de vie. Apprenons donc à souvent demander la grâce de la patience qui est fille de l’espérance et en même temps la soutient.

BULLE D’INDICTION DU JUBILÉ – PAPE FRANÇOIS

L’espérance a Dieu pour source, centre et but

L’espérance est une vertu « théocentrée », une vertu qui a Dieu pour source, centre et but. C’est Lui que nous devons prier, c’est en Lui que nous devons espérer avant même de chercher des consolations ou des moyens humains.

Or, si la Vierge est capable de nous tourner vers la source divine de l’espérance, d’opérer en nous un recentrement spirituel et théologique, c’est parce qu’elle est passée, dans son existence terrestre, par le plus formidable trou d’air de l’histoire humaine : la mort du Fils qui soutenait, en tant que Parole de Dieu, le monde.

La Vierge a connu cet instant inouï où la source de la vie a été mise à mort. Et elle a continué à croire ! Il n’existera plus jamais dans l’histoire d’exemple plus remarquable d’héroïcité de la foi ! À ce titre, Marie est bien placée pour nous éduquer à surmonter les épreuves touchant l’obscurcissement de la foi.

L’esprit de reconnaissance.

I. La reconnaissance pour les grâces qu’on a reçues est un devoir essentiel de la piété. Or cette reconnaissance suppose nécessairement la connaissance des grâces et des miséricordes de Dieu ; et elle ne peut être vive et agissante qu’à proportion que le sentiment que l’on a des grâces et des miséricordes reçues, sera vif et agissant ; mais ce sentiment n’est jamais vif dans une âme qui n’a que peu de confiance en Dieu.

Elle n’ose se promettre de recevoir beaucoup pour l’avenir ; elle n’ose de même croire avoir beaucoup reçu par le passé. Comment avec cette disposition les sentiments de sa reconnaissance pourraient-ils être vifs et capables de faire sur son cœur de profondes impressions ?

II. Si on lui représente quelquefois la grandeur des miséricordes que Dieu lui a faites, et si on la contraint d’en convenir , sa reconnaissance n’en devient pas plus vive et plus agissante.

Son espérance toujours faible et tremblante ne lui permet presque pas de croire qu’elle en soit plus heureuse, ou plus favorisée de Dieu ; elle se sent portée à croire que toutes ces grandes grâces ne serviront qu’à la rendre plus malheureuse, et à attirer sur elle une plus rigoureuse condamnation : et ces réflexions anéantissent presque en elle le sentiment des miséricordes de Dieu et l’esprit de reconnaissance; ce qui devient pour elle un nouvel obstacle à l’esprit de prière , et aux nouvelles grâces que Dieu lui aurait faites .

« Car l’ingratitude, dit S. Bernard, est un vent brûlant qui dessèche la source des grâces et les empêche de couler sur nous. »

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Evangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

Dieu, par ton nom sauve-moi, rends-moi justice par ta puissance; Dieu, entends ma prière, écoute les mots que je dis. (Ps 53, 3-4)

Tu as préparé, Seigneur, pour nous qui sommes faibles, les secours dont nous avons besoin; donne-nous d’accueillir avec joie notre relèvement et d’en témoigner par la fidélité de notre vie. Par le  Christ Notre-Seigneur.

Que ces mystères dont la force nous purifie, Seigneur tout-puissant, nous acheminent en nous purifiant encore jusqu’à la source dont ils descendent.

Elle est inépuisable, la grâce de Dieu: par son sang, le Christ nous obtient la rédemption, le pardon de nos fautes. (Ep 1, 7)

Nous t’en prions, Seigneur, nous qui allons du passé vers ce qui est nouveau : fais-nous quitter ce qui ne peut que vieillir, mets en nous un esprit de renouveau et de sainteté.

Tourne ton regard, Seigneur, vers ceus qui te servent, et se confient en ta miséricorde, dans ta bienveillance, accorde_leur la protection de ton secours. Par le Christ notre Seigneur.

Saint Isidore, docteur de l’Église, Évêque de Séville

Saint Isidore, docteur de l’Église, Évêque de Séville

Saint Isidore © BAV, Urb. lat. 179, f. 2r

« Dieu n’a pas fait toutes les choses du néant, mais certaines à partir de quelque chose, d’autres au contraire du néant. Du néant il a créé le monde, l’ange et les âmes». Le fait qu’un évêque, ayant vécu entre le VI et le VII siècle et qui écrivait en latin soit proposé comme patron de l’Internet peut être stupéfiant.

Cela est arrivé à Isidore, durant le pontificat de Jean Paul II, et bien qu’il manque la proclamation officielle, il existe tout de même un grand consensus pour l’ un des Docteurs de l’Église les plus prolifiques de tous les temps.

Quand la sainteté est de la « maison »

Isidore naît dans une famille originaire de Carthagène et il devient très tôt orphelin de père. Il est alors élevé par son grand frère Léandre qui le précédera sur la cathèdre de Séville; un autre frère, Fulgence, et leur sœur Florentine, sont tous devenus religieux puis vénérés comme saints de l’Église; ceci est suffisant pour comprendre le caractère extraordinaire de cette famille.

Une légende raconte que lorsque le petit Isidore n’avait qu’un an d’existence, un essaim d’abeilles vola sur son berceau en y déposant sur ses lèvres une goutte de miel comme souhait qu’un jour justement un enseignement doux et substantiel jaillirait de ces lèvres, en plus de sa plume.

Pourtant Isidore, initialement, est un étudiant paresseux et peu zélé, qui sèche souvent les cours, jusqu’au jour où comme une fulguration soudaine il comprend que la constance et la bonne volonté peuvent mener très loin une personne.

Un épiscopat de 36 ans

En lisant saint Augustin et saint Grégoire le Grand, il devient ainsi l’homme le plus cultivé de son temps. Il devient en même temps aussi l’un des évêques les plus populaires et aimés. Lorsque son frère bien-aimé Léandre meurt, Isidore, déjà membre du clergé de Séville, lui succède comme évêque à la cathèdre de la Ville.

En 36 ans il s’emploie beaucoup pour la diffusion de la doctrine, contre l’arianisme, et pour la conversion des Wisigoths, au point de présider le Concile de Tolède en 633. Il donne beaucoup d’importance à la liturgie, en renforçant l’usage des hymnes, chants et prières qui constituent le rite mozarabe, appelé aussi «isidorien».

Partisan convaincu de la nécessité que les candidats au sacerdoce soient particulièrement préparés et instruits , il fonde pour cela le premier collège, qui est l’ancêtre des séminaires modernes. Tout ceci sans négliger les pratiques de piété, la prière, la pénitence et la méditation à tous les moments de la journée.

Le savoir humain

On utilise souvent, dans le langage commun l’hyperbole «tout le savoir humain», pour indiquer un savoir exagéré, que personne ne peut comprendre en soi. Isidore, cependant, y réussit. Il écrit beaucoup, écrit de tout et sur tout, tant sa curiosité est immense et insatiable, et son esprit entrainé à analyser et comprendre les sujets les plus divers du savoir.

Son œuvre la plus fameuse, en effet, est dénommée Étymologies, et est un compendium du savoir contemporain, considéré comme la première encyclopédie de l’histoire, divisée en vingt livres et classés par thèmes, et divisés selon la matière, que ce soit la grammaire, la rhétorique, la dialectique, la mathématique, la musique, l’agriculture, l’astronomie, les langues ou la théologie.

Son œuvre aussi c’est les Commentaires sur les livres historique de L’Ancien Testament.

Catéchèse de Benoît XVI, 18 juin 2008 (page 2)

Jésus-Christ notre espérance

Jésus-Christ notre espérance

PAPE FRANÇOIS

CATÉCHÈSE DU SAINT-PÈRE
PRÉPARÉE POUR L’AUDIENCE GÉNÉRALE DU 2 AVRIL 2025

Mercredi 2 avril 2025

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Cycle – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance II. La vie de Jésus. Les rencontres 3. Zachée « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ! » (Lc 19,5)

Chers frères et sœurs,

Nous continuons à contempler les rencontres de Jésus avec certains personnages de l’Évangile. Cette fois-ci, je voudrais m’arrêter sur la figure de Zachée : un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu’il occupe une place spéciale dans mon cheminement spirituel.

L’Évangile de Luc nous présente Zachée comme quelqu’un qui semble irrémédiablement perdu. Peut-être nous arrive-t-il à nous aussi de nous sentir ainsi : sans espérance. Zachée, en revanche, a découvert que le Seigneur le cherchait déjà.

Jésus est en effet descendu à Jéricho, une ville située sous le niveau de la mer, considérée comme une image du monde souterrain, où Jésus veut aller chercher ceux qui se sentent perdus. Et en effet, le Seigneur ressuscité continue à descendre dans les enfers d’aujourd’hui, dans les lieux de guerre, dans la douleur des innocents, dans le cœur des mères qui voient mourir leurs enfants, dans la faim des pauvres.

Zachée en un certain sens est perdu, peut-être a-t-il fait de mauvais choix ou peut-être la vie l’a-t-elle placé dans des situations dont il a du mal à se sortir. Luc insiste d’ailleurs sur les caractéristiques de cet homme : non seulement il est publicain, c’est-à-dire qu’il perçoit les impôts de ses concitoyens pour les envahisseurs romains, en plus il est même le chef des publicains, comme pour dire que son péché est démultiplié.

Luc ajoute ensuite que Zachée est riche, ce qui suggère qu’il s’est enrichi sur le dos des autres, abusant de sa position. Mais tout cela a des conséquences : Zachée se sent probablement exclu, méprisé de tous.

Lorsqu’il apprend que Jésus passe en ville, Zachée a envie de le voir. Il n’ose pas imaginer une rencontre, il lui suffirait de le regarder de loin. Mais nos désirs rencontrent aussi des obstacles et ne se réalisent pas automatiquement : Zachée est petit de taille ! C’est notre réalité, nous avons des limites avec lesquelles nous devons composer. Et puis il y a les autres, qui parfois ne nous aident pas : la foule empêche Zachée de voir Jésus. C’est peut-être aussi un peu leur revanche.

Mais quand tu as un désir fort, tu ne te décourages pas. Tu trouves une solution. Il faut du courage et ne pas avoir honte, il faut un peu de la simplicité des enfants et ne pas trop se préoccuper de sa propre image. Zachée, comme un enfant, grimpe à un arbre. Ce devait être un bon poste d’observation, surtout pour regarder sans être vu, caché derrière les branches.

Mais avec le Seigneur, l’inattendu se produit toujours : Jésus lève les yeux, quand il parvient là tout proche. Zachée se sent exposé et s’attend probablement à une réprimande publique. Les gens l’espéraient peut-être, mais ils sont déçus : Jésus demande à Zachée de descendre immédiatement, presque surpris de le voir dans l’arbre, et lui dit : « Aujourd’hui, je dois m’arrêter chez toi ! » (Lc 19,5). Dieu ne peut pas passer sans chercher qui est perdu.

Luc souligne la joie du cœur de Zachée. C’est la joie de celui qui se sent regardé, reconnu et surtout pardonné. Le regard de Jésus n’est pas un regard de reproche, mais de miséricorde. C’est cette miséricorde que nous avons parfois du mal à accepter, surtout lorsque Dieu pardonne à ceux qui, selon nous, ne le méritent pas. Nous murmurons parce que nous voudrions mettre des limites à l’amour de Dieu.

Dans la scène dans sa maison, Zachée, après avoir écouté les paroles de pardon de Jésus, se lève, comme s’il ressuscitait de sa condition de mort. Et il se lève pour prendre un engagement : rendre quatre fois ce qu’il a volé. Il ne s’agit pas d’un prix à payer, car le pardon de Dieu est gratuit, il s’agit plutôt d’un désir d’imiter Celui dont il s’est senti aimé.

Zachée prend un engagement auquel il n’était pas tenu, mais il le fait parce qu’il réalise que c’est sa façon d’aimer. Et il le fait unissant à la fois la législation romaine sur le vol et la législation rabbinique sur la pénitence.

Zachée n’est donc pas seulement l’homme du désir, c’est aussi quelqu’un qui sait poser des gestes concrets. Son propos n’est ni générique ni abstrait, mais part précisément de son histoire : il a regardé sa vie et identifié le point à partir duquel commencer son changement.

Chers frères et sœurs, apprenons de Zachée à ne pas perdre l’espérance, même lorsque nous nous sentons mis de côté ou incapables de changer. Cultivons notre désir de voir Jésus, et surtout laissons-nous trouver par la miséricorde de Dieu qui toujours vient nous chercher, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes perdus,

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