Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – DEUXIÈME JOUR

PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – DEUXIÈME JOUR.

Giotto La résurrection de Lazare. 1304-13 Fresque Capella degli Scrovegni Padoue Italie
Giotto La résurrection de Lazare. 1304-13 Fresque Capella degli Scrovegni Padoue Italie

Prions pour les âmes qui sont coupables de péché mortel et ne songent pas à se confesser

LES TENDRESSES DU CŒUR DE JÉSUS : Jésus et Lazare.

Jésus est debout près de la tombe de son ami et il pleure…

O Jésus, vous les aimez donc bien vos amis! Que vos larmes me touchent et qu’elles me montrent bien la tendresse de votre cœur ! – Elles éveillent en moi un souvenir à – la fois pénible et émouvant, celui de ces jours où, mon âme morte à la grâce, vous veniez à elle et vous pleuriez sur son sort…

Mon ange Gardien, témoin de vos larmes, disait en rappelant la parole des Juifs : Comme Jésus aime cette enfant ! Merci de votre bonté, ô mon Dieu !

Lazare s’attacha à vous…, moi aussi je veux que toutes les facultés de mon âme, que mon être tout entier soient employés à votre service, et pour commencer aujourd’hui :
Je serai fidèle à remplir tous mes devoirs en vue de plaire à Dieu.

Adrien Sylvain

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS DEUXIÈME JOUR

PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – PREMIER JOUR

PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – PREMIER JOUR.

LES TENDRESSES DU CŒUR DE JÉSUS.

Sacré-Cœur de Jésus - basilique du Sacré-Cœur de Paris
Sacré-Cœur de Jésus – basilique du Sacré-Cœur de Paris

Prions, afin que pendant ce mois il ne se commette pas de péché mortel dans notre famille.

Jésus et les petits enfants.

Jésus est assis entouré de ses disciples… ; là bas , parmi la foule , son regard paternel a aperçu de petits enfants qui se tenaient craintifs auprès de leur mère et il leur a tendu les bras.

Ces enfants ont compris cet appel du cœur, et ils accourent à Jésus qui les embrasse, les bénit, les garde près de lui, leur parle du Ciel. Les Apôtres, craignant que ces enfants ne fatiguent leur maître, veulent les éloigner… « Non , dit Jésus, laissez-les près de moi. » Quelle scène touchante !

O Jésus, moi aussi je suis enfant; moi aussi je viens à vous, caressez-moi, bénissez-moi, parlez-moi du Ciel. Si je reste toujours simple, innocent(e), doux(ce), vous me voudrez toujours, n’est-il pas vrai ?… Oh ! éloignez-vous donc, pensées, désirs, affections, qui ôteriez de mon cœur ce qui plaît à Jésus.

Je me préparerai avec piété à ma prochaine Communion.

CONSÉCRATION AU CŒUR DE JÉSUS

Je donne et consacre au Cœur adorable de Jésus ma personne, ma vie, mes pensées, mes paroles, mes actions, mes peines et mes souffrances. Je ne veux plus me servir d’aucune partie de mon être que pour l’aimer, l’honorer, le glorifier.

Je vous prends donc, ô Cœur divin, pour l’objet de mon amour, protecteur de ma vie, l’assurance de mon salut, le remède de mes inconstances, le réparateur de mes défauts, et mon asile assuré à l’heure de la mort.

Soyez, Cœur plein de bonté, ma justification envers Dieu, et détournez de mol sa juste colère. Je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma faiblesse, comme j’espère tout de vos bontés. Anéantissez en moi tout ce qui peut vous déplaire et vous résister ; imprimez-vous comme un cachet sacré sur mon cœur, afin que jamais je ne puisse vous oublier ni être séparée de vous.

Je vous en conjure, par toutes vos bontés : que mon nom soit écrit en vous qui êtes le livre de vie, et que vous fassiez de moi une victime toute consacrée à votre gloire ; que je sois dès ce moment embrasé(e), et un jour tout à fait consumé(e) des flammes de votre amour ; là est tout mon bonheur, n’ayant plus d’autre ambition que celle de vivre et de mourir en vous et pour vous. Ainsi soit- il.

Adrien Sylvain (1826-1914)

les Litanies au Sacré-Cœur de Jésus

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS PREMIER JOUR

L’HEURE D’ÉLISABETH

L’HEURE D’ÉLISABETH

Visitation vitrail Saint-Leu-Saint-Gilles Paris
Visitation vitrail Saint-Leu-Saint-Gilles Paris

A partir de l’Annonciation, Marie appartient à Jésus. Pour jamais elle est sienne. Elle est sa Mère et son enfant. Elle est sa collaboratrice et son œuvre. Elle le porte et il la conduit. Il la conduit et elle le porte, où ? — Au chantier de l’œuvre entreprise de concert, c’est-à-dire vers nous, vers chacun de nous, à travers l’Église dont elle est la Mère, afin de nous mener tous ensemble au ciel.

Mais en tout cela il y a un ordre, et, dans cet ordre, la réalité historique et le symbole sont mêlés, chaque fait apportant sa part d’efficacité immédiate et signifiant prophétiquement pour l’avenir.

Telle est la portée de la Visitation.

Marie a été visitée par l’Ange et avertie de la maternité de sa cousine : à son tour elle visite sa cousine, pour lui apprendre le secret merveilleux que portent ses entrailles, comme dit Louis Mercier, et lui en apporter les bénédictions. La « pleine de grâce » doit répandre la grâce ; la fontaine jusqu’ici secrète veut maintenant couler.

Que si « la tente de Dieu est plantée parmi les hommes », selon le mot de l’Écriture, et si cette tente c’est Marie qui a été chargée de la fournir, Marie doit se faire nomade, afin que partout fleurisse le désert.

L’heure d’Élisabeth est ainsi à l’origine de l’apostolat chrétien. Quiconque a reçu le Christ a reçu en même temps la mission de le faire connaître, la charge de le faire agir. Jésus est Sauveur ; son rôle ne se sépare pas de sa personne ; donné à sa Mère, aussitôt il fait d’elle un apôtre et il l’entraîne aux œuvres de son Esprit, qui est un Esprit d’amour.

Au surplus, la maternité de sa cousine âgée fut présentée à Marie comme un signe de la Toute-Puissance qui agit aussi en elle : ce signe, sans doute est-elle impatiente de le voir. En ce cas, l’impatience n’est pas une vaine curiosité ; c’est un hommage.

Elle part donc « avec diligence », nous dit l’Évangile. Ce qu’on fait d’un tel cœur, on ne le diffère point. Le pays est montagneux et un peu pénible ; mais Marie ne pèse pas ; elle est dans le ciel, comme le ciel est en elle. Noyée dans son bonheur, elle trouve facile d’aller porter de la joie.

Si elle peinait, si elle s’essoufflait, qui ne souhaiterait lui alléger la route ; qui ne voudrait, au besoin, faire de son cœur un grain de sable ou une herbe douce, à défaut d’une fleur, pour la marche de cette Reine en visite, de cette Mère mystérieuse qui abrite notre Roi ?

*

En tout ce qu’elle foule, de Nazareth à Aïn-Karim, Marie doit sentir frémir toute la terre. Vibrante de sa germination, la « Tige de Jessé » ne se sait-elle pas en harmonie avec cette terre lassée d’espérance et qui par elle, enfin, va fleurir ?

Elle arrive. Élisabeth l’accueille. Quel échange ! La Mère du Précurseur recevant la Mère de Dieu !

Toutes les mères devraient être amies, participant au même miracle, préparant le règne éternel avec Celui « de qui est toute paternité au ciel et sur la terre » ? mais ces deux-là ont des raisons uniques. Dominées l’une et l’autre par leur sublime destin, unies dans le commun néant et la commune grandeur de la créature, elles font se rencontrer, en s’étreignant, Celui qui doit venir et le héraut qui l’annonce.

L’une porte le Pain substantiel ; l’autre l’insatiable et inconsciente faim des hommes. Elles se reconnaissent. En elles deux communient, au seuil des temps nouveaux, les désirs d’autrefois et les réalités qui surviennent.

« D’où me vient que la Mère de mon Seigneur vienne à moi ? » s’exclame Élisabeth. — « Magnificat ! » chantera tout à l’heure Marie : c’est au fond le même cri. Mais observons combien le « signe » promis par l’Ange est dépassé, en tout cas plus complet qu’il n’était prévu. Non seulement Elisabeth a conçu dans sa maturité déclinante, mais elle prophétise ; elle devine Celle qui l’a visitée et elle comprend ce qu’on lui apporte.

« Remplie de l’Esprit-Saint, dit saint Luc, elle élève la voix avec un grand cri et dit : Tu es bénie parmi les femmes, et le fruit de ton sein est béni !… Dès que le son de ta salutation est arrivé à mes oreilles, mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. »

Dans cette agitation prophétique, c’est Jésus qui agit. Lui-même s’annonce à celui qui l’annonce. Il s’annonce dans le silence, comme fait Dieu dans les cœurs ; Jean-Baptiste l’annoncera à grande voix, selon le mode des créatures ardentes ; aujourd’hui, il tressaille seulement, comme tout être à l’arrivée du bonheur.

*

Élisabeth ayant ainsi parlé, Marie doit constater qu’elle est découverte. Son secret est dévoilé, comme elle-même perçoit le « signe ». Sa réserve jalousement gardée jusqu’ici, l’oppression de sa joie contenue n’ont plus de raison d’être. Provoquée, elle éclate.

Magnificat !… C’est là sa transfiguration, « l’analogue pour elle du Thabor », dit M. J. Malègue. Son chant est fait de fragments bibliques adaptés à la circonstance, selon la tradition juive : dans tout l’avenir chrétien, l’atmosphère des âmes en sera illuminée et attiédie, comme par une clarté et par une brise printanières.

« Mou âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a tressailli de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’il a regardé la bassesse de sa servante. Car voici que désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint. »

Incomparable mélange d’humilité et de triomphe, d’exaltation et de paix ! Marie est humble à tel point que son humilité se confond pour ainsi dire avec sa personne ; elle en est anéantie, et Dieu peut triompher seul.

Comme la matière qui se détruit rayonne en énergie et en lumière, Marie fait de l’explosion de son humilité une gerbe de gloire : gloire pour son Fils, gloire pour les élus, gloire pour elle-même inséparable de Jésus et intermédiaire des grâces pour ses « frères ».

Tout l’ensemble du salut se peut voir dans l’éclair d’allégresse jailli de ces yeux de douceur. Marie elle-même le voit. Prophète, elle situe l’avenir et s’y découvre en posture triomphante, radieuse, impersonnelle en raison de sa maternité innombrable, tandis que défile devant sa délicate majesté la procession des âges.

Marie demeure chez sa cousine « environ trois mois ». Elle ne marchande pas sa tendresse. Sa charité est durable, à la différence de tant d’élans passionnés qui ne persévèrent point.

Ensuite, « elle retourne dans sa maison », dit notre Évangile. Là aussi elle voudrait apporter la joie. Elle l’y apportera ; mais l’heure n’en est pas venue encore. Pour le Juste auquel elle est unie, pour elle par reflet, c’est maintenant l’heure de l’anxiété et de l’épreuve, par lesquelles l’heure divine qui approche et ses extases ineffables devront être payées.

P. Sertillanges

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse