Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le destin de Marie

Le destin de Marie

Parmi les êtres proches de Jésus qui assistèrent à son cheminement spirituel, qui y participèrent chacun à sa manière, sa Mère eut certainement une place de choix.

Marie, attachée à Israël peut-être de façon particulière par ses ancêtres, attachée à son fils par les liens infrangibles de la maternité, inquiète pour lui de toutes manières (et elle eut l’occasion de l’être) sensible et passionnée comme toute femme, tournée instinctivement vers la sécurité des coutumes et leur sauvegarde, entourée des siens qui sans doute la chargeaient de leur incompréhension et probablement de leur jalousie à l’égard de l’un des leurs…

Marie, d’autre part, étant ce qu’elle était devenue par tout ce qu’elle avait vécu et qui se développait en elle, par sa mission dont elle prenait peu à peu conscience en suivant son enfant, proche de lui dans le silence, subissant son ascendant comme nul autre, le comprenant à moitié, lui faisait confiance pour le reste, allant avec lui jusqu’au bout, aveuglément et quelle que soit la fin.

Tel fut son destin.

Ce destin qui, après la mort de Jésus, ne fut certes pas moins lourd à porter ; sachant ce que son enfant avait été, ce qu’il avait voulu, ce qui maintenant se faisait et se défaisait, le grain qui poussait et l’ivraie, l’œuvre des apôtres grandiose mais si précaire, la moisson qui s’annonçait mais déjà si attaquée, ce Retour qui se faisait attendre, cet avenir qu’un point final ne venait pas achever, et qui s’ouvrait béant sur on ne sait quel inconcevable avenir !

Marie, par sa proximité avec Jésus, par son attachement à sa race, a vécu plus que personne, dans la fidélité, les heures difficiles et capitales où la foi qui s’est substituée à l’attachement à la Loi, ne subsiste que si elle fait corps avec ce qu’on est au-delà de toute croyance idéologique, de toute évidence, de toute certitude autre que celle de sa réalité propre.

Aussi Marie est-elle, de façon éminente, quotidiennement présente à ceux qui sont les artisans, affrontés à l’impossible, d’an avenir radicalement inconnu et presque inconcevable, tant il devra être plus fidèle que le passé à ce que Jésus a été.

Marcel LEGAUT (pour le 31 mai, Visitation de la Sainte Vierge)

LA MÉDAILLE MIRACULEUSE ET LE PAYS DE FRANCE

31 MAI

LA MÉDAILLE MIRACULEUSE ET LE PAYS DE FRANCE

Un pèlerin français qui visitait un jour la petite maison de la Sainte-Famille, transportée par les anges, de Nazareth à Lorette en Italie, disait au chapelain qui lui faisait visiter la précieuse habitation : — Vous êtes heureux de posséder la maison de la Sainte Vierge ! — Oh ! répondit le prêtre, moitié riant, moitié sérieux, nous avons sa maison, mais elle n’y habite pas. Elle est toujours chez vous.

Et c’est en partie vrai. Durant le XIXe siècle, la Sainte Vierge a visité cinq lieux privilégiés sur la terre de France ; elle est venue cinq fois « chez nous » et c’est pourquoi, de tous les pays du monde, on vient dans notre pays embrasser ses traces lumineuses et écouter ses messages.

carte de France des apparitions mariales
carte de France des apparitions mariales

Paris en 1830, la Salette en 1846, Lourdes en 1858, Pontmain en 1871, Pellevoisin en 1876, autant de dates qui jalonnent notre histoire des visites de la Mère de Dieu, sans parler du dernier siècle.

A l’hommage filial du Roi Louis XIII consacrant son royaume à Marie, en 1638, la Sainte Vierge a magnifiquement répondu. Elle s’est vraiment montrée la Mère de notre pays, ne cessant de le combler de faveurs, de le consoler et de le relever.

C’est donc dans ce pays que Marie a confié sa Médaille ; elle y a apparu pour cela au cœur même, dans sa capitale, sachant bien que ce serait un pays missionnaire par excellence, et qu’elle ferait rayonner d’une manière conquérante et irrésistible la dévotion à l’Immaculée Conception.

Rendons-nous dignes de la confiance qu’a témoignée la Sainte Vierge. Pensons souvent aux paroles qu’elle a adressées à Sœur Catherine Labouré : « Ce globe représente le monde entier et particulièrement la France, et chaque personne en particulier. »

Que de tendresse à travers ces douces paroles maternelles ! Ne perdons jamais confiance quelles que soient les épreuves. Et il y en a encore ! Mais le passé est garant de l’avenir. Confiance !

PRIÈRE

Ô Vierge, nous mettons tout notre espoir en vous. Ne doutez pas que ce pays, malgré ses égarements, restera toujours vôtre ! Abaissez vos regards miséricordieux sur notre pays. Regardez encore la France et chaque personne en particulier. Dirigez-nous vers la foi des anciens jours. Relevez notre nation à la hauteur de ses destinées.

Faites-nous souvenir qu’elle a été la fille aînée de l’Église, comme nous le rappelait le pape Jean-Paul II, lors de son premier passage à Paris. Ô Vierge puissante, Aidez-la à reprendre, à continuer, à poursuivre sa mission séculaire pour la plus grande gloire de votre Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il !

Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous !

Terminons ce mois en célébrant la fête de la Visitation et le chant de Marie : le MAGNIFICAT !

+P. BAETEMAN

Visitation de la Sainte-Vierge

Visitation de la Sainte-Vierge

PRÉLUDE. — Rendons nos devoirs à la Sainte Vierge, et admirons l’exemple qu’elle nous donne dans sa Visitation. Elle n’a d’autre vue que de se conformer aux desseins de Dieu, tels qu’ils lui sont manifestés par la parole de l’Ange et par une inspiration intérieure.

visitation de Marie église saint Joseph Angers
visitation de Marie église saint Joseph Angers

Ier Point.Marie procure la gloire de Dieu. — Depuis l’instant où le Fils de Dieu était descendu dans son sein, Marie attendait le moment de pou­voir exprimer à son gré sa reconnaissance, et de partager avec sa cousine Élisabeth les transports de son bonheur. Aussi, dès qu’elle est près d’elle, son premier mouvement est de lui ouvrir son âme, et de répandre dans son cœur les sentiments qui l’oppressent.

Dans les circonstances où nous nous trouvons, n’est-ce pas pour nous une exhortation et un exemple? Nous aussi, nous avons reçu de grandes grâces du Ciel, nous en recevons tous les jours. Comme Marie, associons à nos actions de grâces ceux que la nature et l’amitié associent à notre bonheur.

Lorsqu’on sent en soi-même un vif amour pour Dieu, lorsqu’on est pénétré de ses perfections et de ses bienfaits, on voudrait trou­ver en chaque créature une voix et un cœur, afin d’aimer et d’exalter ensemble l’objet essentiel de toute louange et de tout amour.

IIe Point.Marie procure la sanctification du prochain. — En même temps qu’elle les associe à des dispositions envers Dieu, Marie fait participer ses parents aux lumières et aux grâces dont elle est devenue la source. Elle les éclaire sur la venue du Rédempteur.

Un rayon divin entre avec elle dans cette demeure et illumine toutes les âmes. Jean-Baptiste en est frappé le premier : aussitôt ouvrant son esprit à la foi, et commençant son ministère, il révèle à Élisabeth par un tressaille­ment prophétique, la présence du Verbe incarné, et celle-ci l’annonce à Zacharie en félicitant hum­blement la Mère de son Dieu.

Si l’amour que nous avons pour Dieu nous porte à le faire bénir et aimer dans notre famille, la reconnaissance que nous devons à nos parents demande que nous leur donnions part aux lumières et aux grâces dont Dieu nous a prévenus. Ne nous excusons pas sur notre faiblesse : Jésus est plus fort que nous ne sommes faibles.

L’effet qu’il a produit par Marie sur saint Jean, par saint Jean sur sainte Élisabeth, par sainte Élisabeth sur saint Zacharie, il le pro­duira également sur nous, s’il habite notre âme et que nous laissions agir son divin Esprit.

Conclusion. — Supplions aujourd’hui la glorieuse Vierge de nous faire participer, comme le Précurseur, à ses lumières et à ses grâces. Désirons vivement de contribuer à la gloire de Dieu et à la sanctification de nos parents et de nos amis. Proposons-nous d’employer, à cette fin, nos entretiens, nos prières, nos occupations, nos dé­lassements, tous les moyens enfin que la Provi­dence nous pourra fournir. C’est travailler deux fois à notre sanctification que de procurer celle des autres. Les liens de famille et d’amitié trou­vent, dans une action ainsi réglée, un nouveau principe de force et de durée.