Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’humilité, porte d’entrée de toutes les vertus

l’humilité, porte d’entrée de toutes les vertus

Concluant son cycle de catéchèses sur les vices et les vertus, le Pape a médité mercredi 22 mai sur l’humilité lors de l’audience générale, place Saint-Pierre. Il a souligné que l’humilité est une force invincible, seule vertu source de paix dans le monde et dans l’Église.

 

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 15 mai 2024

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Résumé de la catéchèse

Chers frères et sœurs,

Avec la vertu de charité nous arrivons aujourd’hui au point culminant de notre cycle sur les vertus. Parce qu’elle est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous, la charité nous vient de Dieu et nous unit à Lui. Elle nous invite à aimer Dieu et le prochain comme Dieu lui-même ; c’est pourquoi elle diffère d’un simple amour, puisque « Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment » nous dit Jésus (Lc 6,32).

Il existe un amour plus grand, qui vient de Dieu et qui est ordonné à Dieu, qui nous permet d’aimer Dieu, de devenir ses amis, et nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu. C’est un amour exigeant parce la charité s’étend à nos ennemis, eux-aussi fils de Dieu, et nous ouvre au pardon !

Catéchèse – Les vices et les vertus – 19. La charité

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous allons parler de la troisième vertu théologale, la charité. Les deux autres, rappelons-le, étaient la foi et l’espérance ; aujourd’hui, nous parlerons de la troisième, la charité. C’est le point culminant de tout l’itinéraire que nous avons suivi avec les catéchèses sur les vertus.

Penser à la charité dilate immédiatement le cœur, élargit l’esprit conformément aux paroles inspirées de Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens. En conclusion de ce merveilleux hymne, Saint Paul cite la triade des vertus théologales et s’exclame : « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. » (1 Co 13, 13).

Paul adresse ces paroles à une communauté qui était loin d’être parfaite dans l’amour fraternel : les chrétiens de Corinthe étaient plutôt querelleurs, il y avait des divisions internes, il y avait ceux qui prétendaient avoir toujours raison et qui n’écoutaient pas les autres, les considérant comme inférieurs. À ceux-là, Paul rappelle que la science enfle, tandis que la charité édifie (cf. 1 Co 8,1).

L’Apôtre rapporte ensuite un scandale qui touche même le moment de plus grande unité d’une communauté chrétienne, à savoir la « Cène du Seigneur », la célébration eucharistique : même là, il y a des divisions, et il y a ceux qui en profitent pour manger et boire en excluant ceux qui n’ont rien (cf. 1 Co 11, 18-22).

Face à cela, Paul porte un jugement sévère : « Lorsque vous vous réunissez tous ensemble, ce n’est plus la cène du Seigneur que vous prenez » (v. 20), vous avez un autre rituel, qui est païen, ce n’est pas la cène du Seigneur.

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Qui sait, peut-être que personne dans la communauté de Corinthe ne pensait commettre un péché et que les paroles dures de l’apôtre semblaient un peu incompréhensibles pour eux. Ils étaient probablement tous convaincus d’être de bonnes personnes et, si on les avait interrogés sur l’amour, ils auraient répondu que certainement l’amour était une valeur très importante, tout comme l’amitié et la famille.

Aujourd’hui encore, l’amour est sur les lèvres de tous, sur les lèvres de tant d' »influenceurs » et dans les refrains de tant de chansons. On parle tant de l’amour, mais qu’est-ce que l’amour ?

« Mais qu’en est-il de l’autre amour ? semble demander Paul aux chrétiens de Corinthe. Non pas l’amour qui monte, mais celui qui descend ; non pas celui qui prend, mais celui qui donne ; non pas celui qui apparaît, mais celui qui est caché.

Paul s’inquiète du fait qu’à Corinthe – comme parmi nous aujourd’hui – il y a de la confusion et que la vertu théologale de l’amour, celle qui vient seulement de Dieu, on n’en fasse aucun cas. Et si, même en paroles, tous assurent qu’ils sont de bonnes personnes, qu’ils aiment leur famille et leurs amis, en réalité, de l’amour de Dieu, ils n’en savent que très peu.

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Les chrétiens de l’Antiquité disposaient de plusieurs mots grecs pour définir l’amour. Finalement, c’est le mot « agapè » qui s’est imposé, que nous traduisons habituellement par « charité ». Car en vérité, les chrétiens sont capables de tous les amours du monde : eux aussi tombent amoureux, plus ou moins comme cela arrive à tout le monde. Ils connaissent eux aussi la gentillesse de l’amitié.

Ils vivent aussi l’amour de la patrie et l’amour universel pour toute l’humanité. Mais il y a un amour plus grand, un amour qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous permet d’aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu.

Cet amour, à cause du Christ, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour le pauvre, pour ce qui n’est pas aimable, pour celui qui ne nous aime pas et n’est pas reconnaissant. C’est l’amour pour ce que personne n’aimerait, même pour son ennemi. Même pour l’ennemi. Cet amour est “théologal”, cet amour vient de Dieu, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous.

Jésus prêche dans le Sermon sur la montagne : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant » (Lc6,32-33).

Et il conclut : « Aimez vos ennemis – nous sommes habitués à dire du mal des ennemis- aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. » (v. 35). Souvenons-nous de ceci : « Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour « . Ne l’oublions pas !

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Dans ces paroles, l’amour se révèle comme une vertu théologale et prend le nom de charité.  L’amour est charité. Nous nous apercevons immédiatement qu’il s’agit d’un amour difficile, voire impossible à pratiquer si l’on ne vit pas en Dieu. Notre nature humaine nous fait spontanément aimer ce qui est bon et beau.

Au nom d’un idéal ou d’une grande affection, nous pouvons même être généreux et accomplir des actes héroïques. Mais l’amour de Dieu va au-delà de ces critères. L’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable, offre le pardon, – Qu’il est difficile de pardonner ! Combien d’amour faut-il pour pardonner ! –

L’amour chrétien bénit ceux qui maudissent, alors que nous avons l’habitude, face à une insulte ou à une malédiction, de répondre par une autre insulte, par une autre malédiction. C’est un amour si audacieux qu’il semble quasi impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous. L’amour est la « porte étroite » par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu.

En effet, au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l’amour générique, nous serons jugés précisément sur la charité, sur l’amour que nous avons eu concrètement. Et Jésus nous dit ceci, c’est tellement beau : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). C’est ce qu’il y a de beau, de grand dans l’amour. Allons de l’avant et courage !

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Je salue cordialement les pèlerins francophones. Je vous invite à entrer dans l’amitié avec Dieu qui nous unit à Lui et se manifeste dans l’amour de charité envers tous ! Que l’Esprit Saint vienne accomplir l’œuvre qu’il a commencée en vous ! Dieu vous bénisse !

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APPEL

Mes pensées se tournent vers les chères populations d’Afghanistan, durement touchées par les tragiques inondations qui ont fait de nombreuses victimes, dont des enfants, et qui continuent de détruire de nombreuses habitations. Je prie pour les victimes, en particulier les enfants et leurs familles, et j’appelle la Communauté internationale à fournir l’aide et le soutien nécessaires pour protéger immédiatement les plus vulnérables.

Et prions pour la paix: n’oublions pas l’Ukraine martyrisée; n’oublions pas la Palestine, Israël, la Birmanie. Prions pour la paix, prions pour tous les peuples qui souffrent de la guerre. Tous ensemble, avec un grand cœur, prions pour qu’il y ait une paix définitive, et pas de guerre, pas de guerre. Parce que la guerre est toujours une défaite: toujours!


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Texte présenté par l »Association de la Médaille Miraculeuse

REGARDONS NOTRE MÉDAILLE : la prière inscrite par Marie

22 MAI

REGARDONS NOTRE MÉDAILLE

La prière inscrite par Marie

l'invocation de l'Immaculée Conception
l’invocation de l’Immaculée Conception

Nous avons vu hier que nous devions prier Marie, que nous devions nous adresser à Elle avec la plus filiale confiance. Cependant, diront peut-être quelques personnes, la Vierge Marie est la Mère de Dieu, l’Immaculée qui n’a jamais connu l’ombre du péché. Comment m’approcher d’elle ? Je ne suis qu’un pauvre pécheur… Il y a une telle distance entre elle et moi, pauvre créature ! Arrière toute crainte !

La Très Sainte Vierge s’est chargée elle-même de nous rassurer et de nous enseigner à la prier. Sœur Catherine était occupée à la contempler lorsque des lettres d’or se formèrent autour de la vision, s’arrêtant à la hauteur des mains chargées de grâces. Bientôt la Voyante put lire l’inscription suivante : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »

Ainsi, la Très Sainte Vierge est puissante parce qu’elle est l’immaculée. Son privilège ne l’éloigne pas de nous. Elle nous en fait au contraire bénéficier en quelque sorte. Nous pouvons la prier, nous dit-elle, parce qu’elle est l’Immaculée. Remarquons bien qu’elle attend cette prière pour agir en notre faveur.

Voyons aussi combien elle se met à notre disposition. Elle ne nous enseigne pas de longues formules. Non. Une toute petite prière que pourront bégayer les enfants, que pourront murmurer les plus grands malades, les agonisants, une toute petite prière que l’on pourra semer partout, dans la rue, chez soi, dans le recueillement ou en pleine foule.

Cette formule enseignée par la Vierge elle-même, a été traduite dans toutes les langues, répétée sur tous les points du monde ; elle a fait pénétrer la croyance à l’Immaculée Conception dans tous les esprits et dans tous les cœurs.

Répétons-la sans nous lasser ! Répétons-la partout, le jour au milieu des occupations les plus absorbantes, les plus pénibles, la nuit si nous nous éveillons. C’est la prière enseignée par Marie. Combien nous devons l’aimer !

PRIÈRE

Vierge bénie entre toutes les Vierges, Mère bénie entre toutes les mères, ô vous qui nous aimez malgré nos fautes, laissez tomber sur nous un regard de pitié, un regard de bonté.

Du sein de la lumière, ayez pitié de ceux qui tâtonnent misérablement dans les nuits de l’erreur et du doute ; du sein de votre angélique pureté, ayez pitié de ceux qui luttent et qui étouffent, parfois angoissés, dans la matière où ils s’enlisent ; du sein de la vie, ayez pitié de ceux qui s’enfoncent dans l’ombre de la mort. 

Ô vous qui avez été conçue sans péché, laissez-nous ajouter avec l’imperturbable confiance de l’enfant qui ne sait pas douter du cœur de sa mère : Priez pour nous qui avons recours à Vous ! Ainsi soit-il !

Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS A VOUS !

+P. BAETEMAN

Sainte Rita de Cascia

Sainte Rita (Marguerite) de Cascia, veuve, religieuse augustinienne

Sainte Rita, représentée sur le premier cercueil ayant contenu sa dépouille
Sainte Rita, représentée sur le premier cercueil ayant contenu sa dépouille

Sainte Rita est considérée comme la sainte des cas désespérés; en effet, grâce à son intercession beaucoup de situations « désespérées » se sont miraculeusement résolues. Épouse et mère exemplaire, puis moniale augustine. Sa dépouille est exposée dans la basilique de Cascia, en Ombrie.

C’est la petite bourgade de Roccaporena, en Ombrie, qui voit naître, très probablement en 1371, Margherita Lotti, appelée « Rita », diminutif de son prénom. Ses parents, paysans modestes et pacificateurs, lui firent donner une bonne éducation scolaire et religieuse dans la localité voisine de Cascia, où l’instruction est assurée par les frères augustins.

C’est dans ce contexte qu’elle mûrit en elle la dévotion envers Saint Augustin, Saint Jean Baptiste et Nicolas de Tolentino, qu’elle choisit comme ses saints protecteurs.

Rita, épouse et mère

Autour de 1385, elle épouse Paul de Fernand de Mancino. Disputes et rivalités politiques sont les traits marquants de la société d’alors ; le mari de Rita y est impliqué. Mais la  jeune épouse, par la prière, le sang-froid et cette capacité de pacifier, apprise chez les parents, l’aide petit à petit à mener une conduite authentiquement chrétienne.

Par l’amour, la compréhension et la patience, le mariage de Rita et Paul devient ainsi une union féconde, égayée par la naissance de deux enfants: Jean-Jacques et Paul-Marie. Ce foyer serein fait cependant face à l’escalade de la haine des factions de l’époque. Le mari de Rita s’y trouve mêlé à cause de liens de parenté et est assassiné.

Pour éviter de pousser ses enfants à la vengeance, Rita leur cache la chemise ensanglantée de leur père. Dans son cœur, elle pardonne à celui qui a tué son mari, mais la famille de Mancino ne se résigne pas, et fait pression; il en résulte des rancœurs et des hostilités. Rita n’arrête pas de prier pour qu’il n’y ait pas d’autre sang versé, faisant de la prière son arme et sa consolation.

Et pourtant, les tribulations ne manquent pas. Une maladie emporte Jean-Jacques et Paul-Marie, et son unique réconfort est de penser au salut de leurs âmes,  et de les sauver du danger venant du climat de rétorsions suscité par l’assassinat de son époux.

Moniale augustine

Restée seule, Rita commence une vie plus intense de prière, pour ses chers défunts, mais aussi pour les « Mancino », pour qu’ils pardonnent et trouvent la paix.

A l’âge de 36 ans, elle demande à être accueillie parmi les moniales augustines du Monastère Sainte-Marie-Madeleine de Cascia, mais sa demande est rejetée ; peut-être les religieuses craignent-elles, avec l’entrée de Rita, veuve d’un homme assassiné, de mettre en danger la  sécurité de leur communauté.

Les prières de Rita et les intercessions de ses saints protecteurs amènent au contraire la pacification entre les familles impliquées dans l’assassinat de Paul de Mancino et après tant d’obstacles, elle entre au monastère.

On raconte que, durant le noviciat, l’abbesse, pour éprouver l’humilité de Rita, lui demande d’arroser un tronc d’arbre sec, et que son obéissance est récompensée par Dieu par une vigne encore vigoureuse aujourd’hui. Au long des années, Rita se révèle être une religieuse humble, zélée dans la prière et dans les travaux qui lui sont confiés, capable de fréquents jeûnes et pénitences.

Ses vertus commencent à être connues aussi en dehors des murs du monastère, en raison des œuvres de charité auxquelles se consacre Rita avec ses consœurs qui, à la vie de prière, adjoignent les visites aux personnes âgées, le soin des malades et  l’assistance aux pauvres.

La sainte des roses

Toujours de plus en plus immergée dans la contemplation du Christ, Rita demande de pouvoir participer à la Passion, et en 1432, alors qu’elle est absorbée dans la prière, elle se retrouve avec une épine de la couronne du Christ plantée dans le front. La stigmate reste jusqu’à la mort, pendant 15 ans.

Au cours de l’hiver précédent sa mort, Rita, malade et contrainte à rester au lit, demande à une cousine, venue de Roccaporena en visite, de lui apporter deux figues et une rose du jardin de la maison paternelle. Nous sommes au mois de janvier, la femme qui l’assiste croit que la maladie la fait délirer.

Arrivée à Roccaporena, la cousine trouve, stupéfaite, la rose et les figues et les amène à Cascia. Pour Rita, elles sont le signe de la bonté de Dieu, qui a accueilli  au ciel ses deux enfants et son mari. Rita expire dans la nuit du 21 au 22 mai 1447. En raison du grand culte né immédiatement après sa mort, son corps n’a jamais été enterré.

Aujourd’hui, il est conservé dans une urne en verre. Rita a su fleurir malgré les épines que la vie lui a réservées, en répandant le bon parfum de l’Évangile et en faisant fondre le gel hivernal de beaucoup de cœurs. C’est pour cette raison et en souvenir du prodige de Roccaporena que la Rose est le symbole par excellence de la dévotion de Rita.


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