Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Avec Marie, approchons-nous du Mystère

Avec Marie, approchons-nous du Mystère

Le monastère de la Panaghia Hodēgētria (« Celle qui montre la Voie ») aurait abrité l’icône de la Hodegretria, image de la Vierge qui aurait été peinte par saint Luc
Le monastère de la Panaghia Hodēgētria (« Celle qui montre la Voie ») aurait abrité l’icône de la Hodegretria, image de la Vierge qui aurait été peinte par saint Luc

Marie vient nous apprendre à accepter d’être aimés de Dieu. Nous arrêtant pendant quelques instants devant ce mystère d’amour de Dieu pour l’humanité, prions ensemble le Seigneur qu’Il daigne toucher nos cœurs pour qu’à l’exemple de la Vierge Marie, nous acceptions qu’Il fasse irruption dans nos vies.

Jésus-Christ est le grand Don de la générosité du Père; Il est la révélation de sa tendresse, de sa gloire, celui en qui Dieu nous a tout dit de Lui-même, en qui seul nous pouvons parler à Dieu.

Marie a su accueillir ce Don de Dieu et son cœur exultait de joie. Ô Marie, bienheureuse êtes-vous d’avoir cru à l’Amour. Faites que comme vous, sous l’action de l’Esprit, nous reconnaissions les merveilles opérées par le Seigneur et que nous allions toujours droit de l’avant, pour mieux connaître Jésus-Christ et pour le servir avec une pleine docilité.

Marie a cru en Jésus-Christ. Elle l’a donné au monde et elle a été le prolongement de son Fils dans la primitive Église, gardant la foi des apôtres et leur enseignant la louange.

Avec Marie, approchons-nous du Mystère. Les orientaux appellent Marie : « Odigitria », celle qui guide sur le chemin de l’expérience du Christ. Avocate, Auxiliatrice, Secourable, Médiatrice maternelle, Marie intercède pour les hommes. Elle plaide notre cause auprès de Dieu, nous protège, nous vient en aide, nous défend.

Elle nous mène vers Jésus et lui présente toutes nos demandes, des plus petites aux plus grandes. Chacune est importante à ses yeux. La sollicitude de Marie pour les hommes, pour chacun de nous, est infinie.

dédicace de Saint Jean du Latran

dédicace de Saint Jean du Latran

La basilique Saint Jean de Latran
La basilique Saint Jean de Latran – Rome

La liturgie nous fait célébrer aujourd’hui 9 novembre la Dédicace de la basilique du Latran, appelée « Mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde. » En effet, cette basilique a été la première à être construite après l’édit de l’empereur Constantin qui, en 313, a accordé aux chrétiens la liberté de pratiquer leur religion.

Le même empereur donna au pape Miltiade l’ancien domaine de la famille des Laterani et il y fit édifier la basilique, le baptistère et le « patriarcat », c’est-à-dire la résidence de l’évêque de Rome, où les papes habitèrent jusqu’à la période d’Avignon.

La dédicace de la Basilique fut célébrée par le pape Sylvestre vers 324 et l’église fut dédiée au Très Saint Sauveur; c’est seulement après le VIe siècle que furent ajoutés les titres des saints Jean Baptiste et Jean l’Évangéliste, d’où son appellation habituelle.

Cette fête concerna d’abord uniquement la ville de Rome, puis à partir de 1565, elle s’étendit à toutes les Églises de rite romain. Ainsi, en honorant l’édifice sacré, on entend exprimer amour et vénération pour l’Église romaine qui, comme l’affirme saint Ignace d’Antioche, « préside à la charité » de toute la communion catholique (Aux Romains, 1, 1).

En cette solennité, la Parole de Dieu rappelle une vérité essentielle : le temple de pierres est le symbole de l’Église vivante, de la communauté chrétienne, que déjà les apôtres Pierre et Paul considéraient, dans leurs lettres, comme un « édifice spirituel », construit par Dieu avec les « pierres vivantes » que sont les chrétiens, sur le fondement unique qu’est Jésus Christ, comparé à son tour à une « pierre angulaire » (cf. 1 Co 3, 9-11.16-17 ; 1 P 2, 4-8; Ep 2, 20-22).

« Frères, vous êtes le temple de Dieu », écrit saint Paul qui ajoute : « le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous » (1 Co 3, 9 c.17). La beauté et l’harmonie des églises, destinées à rendre louange à Dieu, nous invite nous aussi, les êtres humains, limités et pécheurs, à nous convertir pour former un « univers », une construction bien ordonnée, en étroite communion avec Jésus qui est le vrai Saint des Saints.

Cela culmine dans la célébration eucharistique dans laquelle « l’ecclesia », c’est-à-dire la communion des baptisés, se retrouve unie pour écouter la Parole de Dieu et pour se nourrir du corps et du sang du Christ.

Autour de cette double table, l’Église de pierres vivantes s’édifie dans la vérité et dans la charité, et elle est façonnée intérieurement par l’Esprit Saint : elle se transforme en ce qu’elle reçoit, et elle se conforme toujours davantage à son Seigneur Jésus Christ. Elle-même, si elle vit dans une unité sincère et fraternelle, devient ainsi un sacrifice spirituel agréable à Dieu.

Chers amis, la fête d’aujourd’hui célèbre un mystère toujours actuel : Dieu veut édifier dans le monde un temple spirituel, une communauté qui l’adore en esprit et vérité (cf. Jn 4, 23-24). Mais cette fête nous rappelle aussi l’importance des édifices matériels, dans lesquels les communautés se rassemblent pour célébrer les louanges de Dieu.

Chaque communauté a donc le devoir de garder avec soin ses édifices sacrés, qui constituent un précieux patrimoine religieux et historique. Invoquons pour cela l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie, pour qu’elle nous aide à devenir, comme elle, la « maison de Dieu », le temple vivant de son amour.

BENOÎT XVI ANGÉLUS Place Saint-Pierre Dimanche 9 novembre 2008


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Le Pape François invite à se mettre à l’écoute de Madeleine Delbrêl

Le Pape François invite à se mettre à l’écoute de Madeleine Delbrêl

Dans son cycle de catéchèse sur la passion pour l’évangélisation, mercredi 8 novembre, Il s’est arrêté sur la figure de l’essayiste et poétesse française Madeleine Delbrêl, reconnue vénérable en janvier 2018. Le Souverain pontife est revenu sur le «cœur toujours en éveil» de la vénérable, qui s’est laissé interpeller par le cri des pauvres.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 8 novembre 2023

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Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 25. Madeleine Delbrêl. La joie de la foi parmi les non-croyants

Chers frères et sœurs, bonjour !

Au nombre des témoins de la passion pour l’annonce de l’Évangile, ces évangélisateurs passionnés, aujourd’hui je présente la figure d’une femme française du XXe siècle, la vénérable servante de Dieu Madeleine Delbrêl. Née en 1904 et décédée en 1964, elle a été assistante sociale, écrivaine et mystique, elle a vécu pendant plus de trente ans dans les banlieues pauvres et ouvrières de Paris.

Éblouie par sa rencontre avec le Seigneur, elle écrit : « Quand nous avons connu la parole de Dieu, nous n’avons pas le droit de ne pas la recevoir ; quand nous l’avons reçue, nous n’avons pas le droit de ne pas la laisser s’incarner en nous ; quand elle s’est incarnée en nous, nous n’avons pas le droit de la garder pour nous : dès lors, nous appartenons à ceux qui l’attendent ». Beau : beau ce qu’elle écrit…

Après une adolescence vécue dans l’agnosticisme, – elle ne croyait en rien – à vingt ans environ Madeleine rencontre le Seigneur, frappée par le témoignage d’amis croyants. Elle se met alors à la recherche de Dieu, laissant s’exprimer une soif profonde qu’elle ressentait en elle, et comprend que le « vide qui criait dans son angoisse » c’était Dieu qui la cherchait.

La joie de la foi l’a conduite à mûrir un choix de vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde, partageant simplement en fraternité la vie des « gens de la rue ».  Poétiquement elle s’’adressait à Jésus, ainsi : « Pour être avec Toi sur Ton chemin, nous devons partir, même quand notre paresse nous supplie de rester.

Tu nous as choisis pour être dans un équilibre étrange, un équilibre qui ne peut s’établir et se maintenir que dans le mouvement, que dans l’élan. Un peu comme une bicyclette, qui ne peut tenir debout sans rouler […] Nous ne pouvons tenir debout qu’en avançant, en se déplaçant, dans un élan de charité ».

C’est ce qu’elle appelle la « spiritualité de la bicyclette ». Ce n’est qu’en se mettant en route, en marchant que nous vivons dans l’équilibre de la foi, qui est un déséquilibre, mais c’est comme ça : comme la bicyclette. Si tu t’arrêtes, elle ne tient pas.

Madeleine avait le cœur constamment en éveil et se laisse interpeller par le cri des pauvres. Elle comprenait que le Dieu vivant de l’Évangile devait brûler en nous jusqu’à ce que nous ayons porté son nom à ceux qui ne l’ont pas encore trouvé.

Dans cet esprit, tournée vers l’agitation du monde et le cri des pauvres, Madeleine se sent appelée à « vivre entièrement et à la lettre l’amour de Jésus, depuis l’huile du Bon Samaritain jusqu’au vinaigre du Calvaire, lui rendant ainsi amour pour amour […] afin qu’en l’aimant sans réserve et en se laissant aimer jusqu’au bout, les deux grands commandements de la charité s’incarnent en nous et n’en fassent plus qu’un » (La vocation de la charité, 1, Œuvres complètes XIII, Bruyères-le-Châtel, 138-139).

Enfin, Madeleine Delbrêl nous enseigne encore une chose : qu’en évangélisant, on est évangélisés : en évangélisant, nous sommes évangélisés. C’est pourquoi elle disait, en écho à saint Paul :  » malheur à moi si l’évangélisation ne m’évangélise pas « . En évangélisant, on s’évangélise soi-même. Et c’est une belle doctrine.

En contemplant cette femme témoin de l’Evangile, nous apprenons nous aussi que dans toute situation et circonstance personnelle ou sociale de notre vie, le Seigneur est présent et nous appelle à habiter notre temps, à partager la vie des autres, à nous mêler aux joies et aux tristesses du monde.

En particulier, elle nous enseigne que même les milieux sécularisés peuvent aider pour la conversion, parce que le contact avec les non-croyants provoque le croyant à une révision continuelle de sa manière de croire et à redécouvrir la foi dans son essentialité (cf. Noi delle strade, Milan 1988, 268 ss).

Que Madeleine Delbrêl nous apprenne à vivre cette foi “in moto” –  » en mouvement « , disons, cette foi féconde qui fait de tout acte de foi un acte de charité dans l’annonce de l’Évangile. Je vous remercie.

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France ainsi que tous les membres de l’Union Nationale des Associations familiales catholiques. Face à notre monde sécularisé, ne nous lamentons pas mais voyons-y un appel à éprouver notre foi et une invitation à communiquer la Joie de l’Évangile. Que Dieu vous bénisse.

Pensons et prions pour les personnes qui souffrent de la guerre. N’oublions pas l’Ukraine tourmentée et pensons aux peuples palestinien et israélien : que le Seigneur nous conduise vers une paix juste. Nous souffrons beaucoup : les enfants souffrent, les malades, les personnes âgées souffrent et de nombreux jeunes meurent. La guerre est toujours une défaite : ne l’oublions pas. C’est toujours une défaite.

Enfin, je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés.

Demain, nous célébrerons la fête liturgique de la Dédicace de la Basilique Saint-Jean-de-Latran : c’est la cathédrale de Rome, siège du Pape comme évêque de Rome. Que cette occasion suscite en chacun le désir de devenir des pierres vivantes au service du Seigneur.

Et ma bénédiction à tous !

Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

je voudrais vous présenter aujourd’hui la figure d’une femme française du XXe siècle, la vénérable Servante de Dieu Madeleine Delbrêl. Écrivaine et mystique, elle a vécu pendant plus de trente ans dans la banlieue pauvre et ouvrière de Paris. Après une adolescence vécue dans l’agnosticisme, Madeleine rencontre le Seigneur.

Elle part alors à la recherche de Dieu, répondant à une soif profonde qu’elle ressent en elle. La joie de la foi l’amène à faire le choix d’une vie entièrement donnée à Dieu, au cœur de l’Église et au cœur du monde, partageant simplement dans la fraternité la vie des “gens de la rue”.

Le cœur toujours en sortie, Madeleine se laisse interpeller par le cri des pauvres et des non-croyants, l’interprétant comme un défi pour réveiller l’aspiration missionnaire dans l’Église. Elle sent que le Dieu de l’Évangile doit nous brûler intérieurement tant que nous n’aurons pas porté son Nom à tous ceux qui ne l’ont pas encore trouvé.

Madeleine Delbrêl nous enseigne aussi que nous sommes évangélisés en évangélisant, que nous sommes transformés par la Parole que nous proclamons. Elle est convaincue que les milieux athées ou sécularisés sont des lieux où, précisément là où il doit lutter, le chrétien peut renforcer la foi que Jésus lui a donnée.


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