Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU ROSAIRE – jour 26 – Le Rosaire, Oraison mentale

MOIS DU ROSAIRE – jour 26 – Le Rosaire, Oraison mentale

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Le Rosaire étant, pour ainsi dire, un livre de méditation, on peut appliquer à la pratique de cette dévotion ce que Saint François de Sales dit, en général, de l’oraison mentale ou méditation.

« Je vous conseille principalement, dit-il, l’oraison de l’esprit et du cœur, et surtout celle qui est occupée de la vie et de la passion de Notre Seigneur (ce qui a lieu dans la méditation des mystères du rosaire); car, à force de le considérer dans l’exercice de la méditation, toute votre âme se remplira de lui, et vous formerez votre conduite intérieure et extérieure sur la sienne. Il est la lumière du monde, c’est donc en lui, par lui et pour lui que nous devons être éclairés. Vous le savez; les petits enfants entendant continuellement parler leurs mères, et s’efforçant de bégayer avec elles, apprennent à parler la même langue: c’est de cette sorte que nous attachant au Sauveur dans la méditation des mystères du rosaire, y observant ses paroles, ses actions, ses sentiments et ses inclinations, nous apprendrons avec sa grâce, à parler comme lui, à agir comme lui, à juger comme lui et à aimer ce qu’il a aimé. »

C’est là l’oraison mentale propre à la récitation du Rosaire et qui, d’après l’intention de l’Église, doit lui être inhérente; et de quel avantage ne doit pas être pour nous cette méditation, puisque nous ne saurions aller à Dieu le Père que par cette porte qui est Jésus-Christ, ainsi qu’il nous l’a dit lui-même.

La glace d’un miroir ne peut arrêter notre vue, à moins qu’elle ne soit enduite d’un côté d’une couche de plomb ou d’étain, de même nous n’aurions jamais pu bien contempler la divinité en celle vie mortelle, si elle ne se fut unie à notre humanité dans Jésus-Christ, dont la Vie, la Passion et la Mort sont pour nos méditations l’objet le plus proportionné à la faiblesse de nos lumières, le plus doux à notre cœur et le plus utile au règlement de nos mœurs.

Le Sauveur s’est appelé le Pain descendu du ciel, pour plusieurs raisons, mais entre autres pour celle-ci: Comme l’on mange le pain avec toutes sortes de viandes, nous devons si bien goûter l’esprit de Jésus-Christ dans la méditation des Mystères du Rosaire, que nous en étant nourris, nous le fassions entrer dans toutes nos actions.

Mais, pour s’en nourrir réellement, il faut mettre en pratique ce que Saint Ignace appelle l’exercice des trois puissances de l’âme; c’est-à-dire que, pour méditer chaque Mystère du Rosaire, nous devons exercer la mémoire, l’entendement et la volonté: la mémoire, en nous remettant devant les yeux le mystère que nous avons à méditer; l’entendement, en recherchant les motifs qui peuvent le plus contribuer à échauffer notre volonté; et enfin la volonté, en lui faisant produire les actes de la vertu qui est le fruit de la méditation du Mystère.

C’est ce dernier point qui est le principal de tous et celui auquel nous devons nous arrêter, parce qu’il est la fin de la méditation, et en outre parce que le fruit qui doit provenir de toutes les réflexions de l’entendement, doit être d’émouvoir la volonté à la recherche du bien et à la fuite du mal.

Cette manière de méditer est très simple et très à la portée de tout le monde. Par le moyen de cet exercice des trois puissances de l’âme, nous nous représentons le sujet du Mystère que nous avons à méditer; nous nous figurons les circonstances du fait comme s’il se passait sons nos yeux; nous réfléchissons sur les particularités qui nous fourniront des motifs propres à exciter les sentiments analogues au fait rappelé dans ce Mystère, et nous nous livrons à ces sentiments, résolus à pratiquer la vertu qui en découle naturellement et dont nous faisons des actes.

Mais il est évident que la volonté étant une puissance aveugle qui ne peut se porter à rien d’elle-même si l’entendement ne la guide, il faut qu’elle soit éclairée par celui-ci pour découvrir ce qu’elle doit ou aimer ou haïr, car nous n’aimons une chose que parce que nous la concevons bonne et digne d’être aimée. Il est donc clair que l’opération de l’entendement est le fondement des autres actes que nous faisons dans l’oraison, et c’est pour cela qu’on l’appelle souvent simplement méditation.

Ce que l’Écriture dit de la méditation de la Loi du Seigneur, peut s’appliquer très-naturellement à la méditation des mystères du rosaire. « Heureux, dit le Prophète royal, heureux l’homme qui médite jour et nuit sur la Loi du Seigneur ! Il sera comme un arbre qui est planté le long des eaux et qui portera son fruit dans sa saison».

« Heureux, dit-il ailleurs, ceux qui réfléchissent sur ses promesses; c’est une marque qu’ils le recherchent de fout leur cœur ». Donne-moi l’entendement, dans la méditation des Mystères du Rosaire, et je ferai de profondes réflexions sur Votre Loi, et je l’observerai de tout mon cœur.

« Que si, dit-il dans un autre endroit, Votre Loi n’eût été le sujet ordinaire de ma méditation, peut-être que je serais demeuré dans mon anéantissement, et que j’y aurais péri »; c’est-à-dire, comme l’interprète saint Jérôme, je serais demeuré dans les peines et dans les misères qui m’environnent. Ce qui doit nous donner encore une haute estime de la méditation, en général, et en particulier de la méditation des Mystères du Rosaire, c’est que les Saints disent qu’elle sert à toutes les vertus et à toutes les bonnes œuvres.

Mais afin que par l’opposition de son contraire, on vienne à la mieux connaître, il faut savoir que le manque de réflexion est une des principales causes de tous les maux qui arrivent dans le monde, suivant ces paroles de Jérémie: « Toute la terre est désolée d’une désolation universelle, parce qu’il n’y a personne qui fasse aucune réflexion dans son cœur ».

Savez-vous pourquoi la terre est si désolée, quant au spirituel ? c’est qu’il parce n’y a presque personne qui rentre en soi-même et qui repasse en son esprit les Mystères ineffables de la religion et les bontés infinies de Dieu.

Or, n’est-ce pas ce désordre que ferait cesser la récitation du Rosaire faite dans l’esprit de l’Église, c’est-à dire en méditant affectueusement les Mystères qui le constituent et qui sont la base de la religion et de la morale chrétienne ?

Qui, en effet, oserait s’éloigner de Dieu, s’il considérait intérieurement et en esprit de Foi et d’amour que Dieu est mort à cause du péché, et que le péché est un si grand mal, qu’il a fallu que Dieu se fit homme, afin , par sa mort, de satisfaire entièrement pour le péché, à la justice du Père éternel ?

Il n’y a point de doute que si nous faisions les réflexions convenables en méditant les mystères du Rosaire, cela nous servirait d’un frein puissant pour nous faire éviter le péché; aussi est-ce pour cette raison que le démon, qui connaît l’utilité de cette méditation bien faite, essaie continuellement de nous en détourner par tous les moyens possibles:
il fait en sorte que nous ne nous servions pas des yeux de fa Foi et que nous croyions comme si nous ne croyions pas, c’est-à-dire sans croire de cœur et d’âme, d’une foi vivante et pratique, afin qu’en voyant, nous ne voyions pas, et qu’en écoutant, nous n’écoutions et ne comprenions pas, faute de réflexions sur ce que nous croyons.

Résolution

Prenons la résolution de nous recueillir et de méditer de notre mieux les Mystères du Rosaire, lorsque nous le récitons: nous pouvons aisément nous convaincre, par notre propre expérience, que la seule manière de le réciter avec fruit, pour la gloire de Dieu et le salut de notre âme, c’est de bien méditer les Mystères afin d’en pénétrer notre esprit et notre cœur. Disons avec l’Apôtre: «Je prierai en esprit; je prierai au-dedans de mon cœur: je chanterai les louanges de Dieu en esprit; je les chanterai au-dedans de mon cœur.»

Prière

Vierge Sainte, parfait modèle des chrétiens ! l’Évangile dit de Vous que vous conserviez dans Votre Cœur et méditiez lus paroles de Votre Divin Fils; nous sommes des enfants qui ne savent pas grand chose relativement à la méditation, ô bonne Mère ! apprenez-nous Vous-même à méditer les Mystères du Rosaire, afin que la pratique de cette dévotion nous rende agréables aux yeux de Dieu en nous rendant des hommes et des femmes d’oraison. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

POUR HONORER SA MÈRE

Par l’effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte, il a donné à ses disciples la force d’aimer et de répandre sa vérité, il a demandé la communion pour construire un monde digne de l’homme racheté et a accordé la faculté de sanctifier toutes les choses dans l’obéissance à la volonté du Père céleste. De cette façon il a allumé dans l’âme de celui qui donne la joie de donner, et dans le cœur du malheureux, la certitude d’être aimé.

Dans la gloire de l’assomption de la Vierge Marie, la première des rachetés, nous contemplons, entre autres, la véritable sublimation des liens du sang et des affections familiales: le Christ, en effet, a glorifié Marie non seulement parce que immaculée et arche de la divine Présence, mais aussi pour honorer sa Mère en tant que Fils.
Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 45, 08-11-1983

MOIS DU ROSAIRE – Le Rosaire Vivant

MOIS DU ROSAIRE – Le Rosaire Vivant

Pauline Jaricot Le Rosaire Vivant
Pauline Jaricot – Le Rosaire Vivant.

Pauline Jaricot, dans le Rosaire Vivant, nous laisse percevoir son ardeur missionnaire et ses talents d’organisatrice, mais elle se montre avant tout pédagogue de la foi et maîtresse de vie spirituelle. Ses écrits sont le fruit de sa propre contemplation, et ses méditations sur les mystères du Rosaire sont un véritable joyau.

Laissons-nous guider par sœur Marie-Monique de Jésus, qui nous fait découvrir l’œuvre du « Rosaire Vivant », mais laissons-nous conduire par Pauline elle-même, sur le double chemin de la prière et de la mission, à la lumière de l’Évangile et à l’école de la Vierge Marie » – Thierry Brac de la Perrière, Évêque auxiliaire de Lyon. « Nous pouvons le dire avec certitude, partout où se forme cette union de prières, la vertu du rosaire, comme au temps de saint Dominique, encourage la ferveur, réveille la foi et enfante des œuvres de salut » (Pauline Jaricot).

– Elle est née le 22 juillet 1799 à Lyon où elle demeura toute sa vie. D’une famille chrétienne, elle mène d’abord une vie facile et mondaine avant de découvrir le christ et de lui consacrer sa vie, d’abord par un vœu de chasteté, prononcé en privé, puis par la contemplation avant de fonder en 1817 ce qui deviendra la Propagation de la Foi. Elle réunit des groupes de dix personnes dont chacune s’engage à former un nouveau groupe de dix. En 1821, l’association compte environ 2000 membres.

D’autres groupes de prêtres et de laïcs missionnaires imitent ce modèle. Elle dirige l’association pendant trois ans avant de se retirer. En 1826, elle fond le Rosaire Vivant qui aura un succès considérable et fera sa notoriété mondiale. Elle fondera d’autres œuvres moins connues avant de se pencher sur l’évangélisation de la classe ouvrière. Elle meurt à Lyon le 9 janvier 1862 laissant une trace profonde dans l’Église. »

 ***

Les moyens autres que la prière sont l’aumône, les bons livres, les assemblées. On engage les associés à ajouter à la dizaine qu’ils récitent, l’aspiration suivante: « Seigneur, couvre de la protection de ton divin cœur notre saint Père le Pape », afin de s’attacher plus au souverain Pontife, qui est le serviteur de la foi et de l’unité catholique.

Les associés sont invités à faire une aumône en entrant dans l’association et à la renouveler tous les ans. Cette aumône est pour les dépenses de l’association, et le surplus, à répandre de bons livres, des chapelets, des médailles (médailles miraculeuses) et d’autres objets capables de favoriser la piété ou de procurer des ornements aux églises pauvres et aux autels de la sainte Vierge.

Elle est entièrement libre; et quand on voit l’impiété employer des sommes énormes pour répandre le mal, les fidèles craindraient-ils pour propager le bien ? Non, sans doute; et, ce qui est admirable, c’est qu’en général les pauvres ne sont pas les moins exacts à présenter leur offrande.

Qu’il est beau de voir des personnes qui gagnent péniblement leur vie, prendre encore sur la modicité de leur gain ce denier béni qui va multiplier partout des objets propres à ranimer la foi et à toucher les cœurs ! Cependant, si l’on craignait que quelqu’un pût être éloigné du Rosaire Vivant à cause de cette aumône annuelle, il vaudrait mieux se garder de la demander, et même d’en parler.

L’œuvre des bons livres doit être fort à cœur aux associés du rosaire vivant. Il est urgent d’opposer une digue à ce torrent d’ouvrages pernicieux répandus dans toutes les classes de la société. Les bons livres leur servent de contre-poison. Il est donc important de les multiplier autant que possible.

C’est aussi ce qu’on se propose dans l’association du Rosaire Vivant qui a pour but de conserver, de propager la foi et les bonnes mœurs; et les bons livres y contribuent pour beaucoup. Quant aux assemblées, on conçoit aisément les avantages de ces réunions qui fournissent d’heureuses occasions de s’entretenir dans la ferveur et dans un esprit de charité, et de tendre tous ensemble au même but.

Tels sont les différents moyens qui tendent tous plus ou moins directement, mais toujours d’une manière très utile, au but principal du Rosaire Vivant. Le devoir de ce Rosaire, c’est d’être associé  et de dire dévotement, tous les jours, en union avec les autres associés, une dizaine de Chapelet, avec l’intention d’honorer le mystère qui est échu pour le mois. Voilà le devoir essentiel et celui qui suffit.

Mais il est bien entendu que, pour mieux profiter du Mystère qui est échu, il faut le méditer, tâcher de s’en pénétrer et de pratiquer la vertu qui en est le fruit. La récitation d’une dizaine du Rosaire jointe à la méditation du Mystère est donc le seul devoir nécessaire; le reste, chacun en prend ce qui lui convient et en ce qui le concerne.

Voici un aperçu de l’ indulgence accordée par Sa Sainteté Grégoire XVI aux associés du Rosaire Vivant:

1° Une indulgence plénière pour chaque associé, le premier jour de fête après son admission.

2° Une  indulgence accordée par les souverains Pontifes aux fidèles qui récitent le Rosaire les jours de dimanches et de fêtes et pendant les octaves de Noël, de Pâques, de la Pentecôte, de la Fête Dieu; de l’Assomption, de la Nativité et de la Conception de la sainte Vierge.

3° Une indulgence plénière aux associés qui auront récite leur dizaine avec exactitude et dévotion, tous les jours, au moins pendant un mois savoir aux fêtes solennelles de Noël, de l’Épiphanie, de la Circoncision, de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, de la Fête-Dieu, de la Très Sainte Trinité, des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul et de la Toussaint.  à toutes les fêtes de la sainte Vierge, solennelles ou non solennelles.

Nous allons donner la liste de ces fêtes pour augmenter la confiance en Marie, en montrant combien l’Église aime à honorer cette tendre et puissante Mère. Il nous semble que les vrais enfants de l’Église doivent être animés des sentiments de dévotion et d’amour les plus vifs envers cette Vierge mère de Dieu , en voyant sous combien de titres différents l’Esprit-Saint a inspiré de la vénérer et de l’implorer.

La Sainte Mère de Dieu, le 1er janvier. La Purification de la sainte Vierge, le 2 Février.  Notre-Dame de Lourdes, le 11 février. L’Annonciation de la sainte Vierge, le 25 Mars. Notre-Dame de bon secours, le 26 Avril. Notre-Dame des martyrs et Notre Dame de Fatima, le 13 Mai. Marie Auxiliatrice, le 24 Mai. La Visitation de la Sainte Vierge, le 31 mai. Marie Mère de l’Église, lundi après la Pentecôte. Le saint cœur de Marie, le samedi de la troisième semaine après la Pentecôte, le lendemain de la solennité du Sacré Cœur de Jésus. Notre-Dame de la paix, le 9 Juillet.  Notre-Dame du Mont-Carmel, le 16 Juillet. Notre-Dame des Anges, le 2 Août. Dédicace de la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, le 5 août. L’Assomption, le 15 Août. La Vierge Marie Reine, le 22 août. La Nativité, le 8 Septembre. Le saint Nom de Marie, le 12 Septembre. Notre-Dame des sept douleurs, le 15 Septembre. Notre-Dame de la merci, le 24 Septembre. Notre-Dame du rosaire, le 7 octobre. La présentation de la sainte Vierge au temple, le 21 Novembre. Le patronage de la sainte Vierge, le 24 Novembre. Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, le 27 novembre. L’immaculée conception, le 8 Décembre. Notre-Dame de Lorette, le 10 Décembre. Notre-Dame de Guadalupe, 12 Décembre. Notre-Dame de délivrance, le 16 Décembre. L’expectation de la sainte Vierge, le 18 Décembre. L’indulgence plénière est applicable aux défunts; elle exige la confession et la communion, et les prières d’usage dans une église.

À ces fêtes du calendrier général peuvent s’ajouter localement d’autres fêtes, par exemple :
16 janvier : Notre Dame Refuge des Pécheurs
17 janvier : Notre Dame de Pontmain
18 mars : Notre-Dame de la Miséricorde (Corse)
26 avril : Notre-Dame du Bon Conseil (Canada)
2 mai : la Vierge Marie, Consolatrice des affligés (Luxembourg)
24 mai : Mémoire de Marie Auxiliatrice ou Marie Secours des Chrétiens
27 juin : Notre Dame du Perpétuel Secours
23 juillet : Mémoire de la Vierge Marie Mère de la grâce divine (ordre du Carmel)
Dernier week-end d’août : Fête à Notre-Dame de Monton
31 août : Marie, Médiatrice de toute grâce (Belgique)
19 septembre : Notre-Dame de la Salette (mémoire facultative en France)
24 septembre : Notre-Dame de la Merci
12 octobre : Notre Dame d’Aparecida au Brésil

Résolution

Efforçons-nous d’être animés de l’esprit de la belle dévotion du rosaire, c’est-à-dire de l’esprit de piété et de charité, de ferveur et d’union d’esprit et de cœur avec tous les fidèles. Dieu est Charité, a dit Saint Jean; c’est aussi le trait caractéristique de l’esprit du christianisme: que ce soit donc aussi ce qui nous distingue, et nous serons de vrais enfants de Marie; nous consolerons l’Église qui voit partout tant d’indifférence, tant d’éloignement pour l’esprit de son divin époux. Pratiquons de cœur la dévotion du Rosaire; elle nous rendra des hommes et des femmes de bonnes œuvres, et nos jours seront des jours pleins et agréables au Seigneur.

Prière

O Dieu de bonté, nous te demandons instamment d’exaucer le Pape Grégoire XVI, qui s’exprimait ainsi : «Nous en avons la ferme confiance, avec le secours du Seigneur, un des heureux effets de cet exercice, le Rosaire Vivant, ne sera pas seulement de contribuer par sa facilité même à rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu en tout lieu et en tout temps, mais l’union et le concert de tant d’âmes qui la récitent, lui communiquant, pour ainsi dire, une nouvelle force, elle s’élèvera plus agréable vers ce Dieu Père,  qui, pressé par les vœux unanimes de ses serviteurs, se laisse fléchir et incliner vers la clémence.» Qu’il en soit ainsi par l’intercession de Marie. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

MOIS DU ROSAIRE – jour 25 – Le Rosaire, prière vocale

MOIS DU ROSAIRE – jour 25 – Le Rosaire, prière vocale

Notre-Dame du Rosaire entourée des quatre groupes de mystères
Notre-Dame du Rosaire entourée des quatre groupes de mystères

Le Rosaire étant tout à la fois un livre de méditation, de prières et d’actions de grâces, il est important pour les fidèles qui veulent pratiquer cette dévotion, de connaître l’excellence de la méditation et la manière du la faire en ce qui concerne particulièrement les Mystères du Rosaire. Toute l’étude du chrétien doit être de méditer les Mystères de Jésus-Christ et de régler sa conduite sur les vertus dont il nous offre le modèle.

Il n’y a de bonheur, de perfection et de salut ici-bas que dans la connaissance, l’amour et l’imitation de notre Divin Sauveur; c’est aussi la fin que Saint Dominique s’est proposée dans l’institution du Rosaire. Ce fut aussi l’intention formelle des souverains Pontifes qui l’ont approuvé et enrichi de l’indulgence; ils ont voulu donner lieu aux fidèles d’étudier et d’accompagner Jésus-Christ dans ses principaux mystères.

« Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem, l’Esprit de grâce et de prière », dit Dieu au prophète Zacharie. Dieu envoya de nouveau cet Esprit en instituant dans l’Église le Rosaire qui unit d’une manière si salutaire la prière et la méditation. La prière est comme le flambeau dont la méditation reçoit la lumière et l’ardeur. De là le Rosaire est appelé la reine de toutes les prières.

Prier, c’est élever son âme à Dieu pour l’adorer, le remercier et lui demander tout ce qui nous est nécessaire. II y a deux sortes de prières: la prière vocale et la prière mentale; elles sont unies dans la pratique du Rosaire, puisqu’en même temps qu’on prononce des paroles, l’esprit doit être occupé de la méditation d’un Mystère.

Nous traiterons aujourd’hui de la prière vocale, et les jours suivants de la prière mentale ou méditation. Il n’est pas d’acte de religion plus commun ni plus ordinaire que la prière. Tout retentit des louanges du Seigneur et des vœux qu’on lui adresse, soit en récitant le rosaire, soit autrement, mais de cœur et d’esprit, une prière qui puisse être agréable au Seigneur.

En effet, la prière doit être un entretien avec Dieu, où l’âme admise, pour ainsi dire, et introduite dans le sanctuaire, expose au Seigneur ses besoins, lui représente ses misères, lui découvre ses tentations et ses faiblesses, et, pénétrée des plus vifs sentiments de respect, d’amour et de reconnaissance, elle tâche de l’honorer autant par sa profonde soumission à ses ordres, que par sa confiance et ses vœux.

Un acte de religion si parfait, pas une pratique purement extérieure, faite avec attention et dévotion intérieure. Le vrai culte dépend pour ainsi dire, de notre disposition; Dieu peut être adoré et prié partout pourvu que ce soit partout en esprit et en vérité qu’on l’adore et qu’on le prie. Toujours prêt à pourvoir à tous nos besoins, il demande seulement qu’on les lui expose par la prière.

Dieu étant si disposé à écouter et à exaucer nos vœux, par la récitation du rosaire, pensons bien que c’est à Dieu que nous parlons avec respect et attention. La prière n’est pas seulement la preuve de notre confiance, elle est encore la preuve de notre foi. Quel acte de religion doit donc nous intéresser davantage?

La prière est, parmi tant d’orages qui nous assaillent, l’abri le plus sûr et le plus proche; l’ennemi ne saurait nous forcer dans ce retranchement. Quel bonheur pour ceux à qui ce puissant secours devient utile!  La prière réellement faite peut être d’un grand secours. Dieu écoute et entend les prières du cœur.

Un Rosaire récité avec attention, avec affection, sera agréable aux yeux de Dieu. Lisons l’Évangile, nous y verrons que notre divin Sauveur fait attention à la foi et à la dévotion intérieures de cette pauvre femme infirme qui touche le bord de sa robe. « Tu vois la foule qui te presse, lui disent ses disciples, et tu demandes qui t’a touché! » Il faut que le cœur parle et que la Foi agisse, si l’on veut que Dieu exauce. Les seules clameurs de l’aveugle de Jéricho deviennent  efficaces quand il dit lui-même à Jésus-Christ ce qu’il souhaite.

L’attention de l’esprit et l’affection du cœur sont comme l’âme de la prière. Pensons que c’est à Dieu que nous parlons quand nous faisons quelque prière ! Deux choses doivent toujours concourir pour bien prier: la dévotion intérieure et le respect extérieur. Toute prière doit être animée d’une foi vive, d’une confiance entière, d’une attention véritable et d’une affectueuse dévotion.

Or, une prière ne peut être telle qu’en élevant son cœur à Dieu, en dressant son intention, en unissant sa prière à celles que Jésus-Christ adressait à Son Père sur la terre, et surtout sans précipitation.

Résolution

Ayons aujourd’hui une véritable joie de faire nos prières vocales et en particulier de réciter le rosaire en prenant la résolution de pratiquer cet acte de religion avec un véritable respect et une tendre dévotion. N’oublions jamais que la prière, par conséquent la récitation du Rosaire ou du Chapelet est un acte de religion; que c’est un culte que nous rendons à Dieu, une supplique que nous lui présentons; qu’elle doit donc être toujours humble, respectueuse, religieuse et remplie de dévotion.

Prière

Apprends-nous toi-même, Seigneur, à prier. Nous reconnaissons et avouons que  nous n’avons pas mérité certaines fois d’être exaucés dans nos prières, parce que nous les avons pas faites avec assez de dévotion, d’attention et de respect. Nous espérons, Seigneur, que, par l’intercession de Notre Dame du Rosaire, tu exauceras du moins celle que nous t’adressons en ce moment, à savoir: de nous pardonner nos irrévérences et de nous apprendre à bien prier. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

DANS LE ROSAIRE, NOUS REVIVONS LES ESPÉRANCES DU CHRÉTIEN

Dans les mystères glorieux du saint Rosaire, nous revivons les espérances du chrétien: les espérances de la vie éternelle, qui engagent la toute-puissance de Dieu, et les attentes du temps présent, qui engagent les hommes à collaborer avec Dieu.

Dans le Christ qui ressuscite, le monde entier ressuscite, et sont inaugurés les cieux nouveaux et la terre nouvelle, qui auront leur accomplissement à son retour glorieux, lorsque, « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car l’ancien monde s’en est allé» (Ap 21,4).

En lui qui monte au ciel, la nature humaine est exaltée, placée à la droite de Dieu, et, à ses disciples, est donnée la consigne d’évangéliser la terre: il s’est caché sous le visage de chaque homme, spécialement des plus malheureux: les pauvres, les malades, les marginaux, les persécutés…
Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 45, 08-11-1983