Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

LE MOIS DU ROSAIRE –  jour 24 – Le Rosaire vivant

LE MOIS DU ROSAIRE –  jour 24 – Le Rosaire vivant

Le Rosaire et la Bible
Le Rosaire et la Bible

Le Rosaire Vivant est absolument le même que celui de Saint Dominique, il n’en diffère que par la manière de le pratiquer. Pour la récitation simple et privée du Rosaire, chacun dit, chaque jour, au moins une des quatre parties du rosaire, c’est-à-dire cinq dizaines. Selon les statuts des Confréries du Rosaire, chaque membre dit dans le cours de la semaine le Rosaire tout entier, c’est-à-dire vingt dizaines.

Enfin, pour le Rosaire Vivant, vingt personnes (ou dix ou cinq dans les petites équipes du Rosaire) associées ensemble se partagent, pour un mois, les vingt Mystères du Rosaire; et chacune d’elles récite tous les jours une dizaine (ou deux ou plus) de son Chapelet en l’honneur de celui de ces Mystères qui lui est échu pendant le mois.

Par ce moyen si simple et si facile, le Rosaire est récité chaque jour tout entier entre ces vingt personnes, et autant de fois en entier qu’il y a de vingtaines, sans que chaque personne y mette beaucoup de temps; qu’en faut-il en effet pour dire une dizaine de Chapelet ?

De cette manière la récitation du Rosaire devient vraiment perpétuelle: et quelle gloire n’en revient-il pas à la Très Sainte Vierge ! vingt personnes associées ensemble forment un Rosaire Vivant, et la réunion des diverses vingtaines compose la confrérie du Rosaire Vivant, dont tous les membres sont unis par les liens d’une tendre Charité, par une émulation mutuelle pour la gloire de Marie, par une sainte ardeur à implorer sa protection.

On sent aisément tous les avantages que présente cette méthode par l’union des cœurs et des prières. C’est un moyen de resserrer et d’entretenir les liens de la charité entre les fidèles, qui trop souvent sont indifférents les uns pour les autres; on forme une nouvelle communauté de biens spirituels, que l’on partage avec ses frères.

Si l’on peut se réunir quelquefois pour réciter la dizaine ensemble, on perfectionne cette pratique et on la rend plus efficace. En méditant pendant un mois sur le même Mystère, on l’étudie mieux, on s’en pénètre et l’on s’attache à pratiquer la vertu qui en est le fruit: enfin, les personnes les plus occupées peuvent ainsi pratiquer le Rosaire et en recueillir les biens spirituels.

Cette méthode de pratiquer le Rosaire, qui sans détruire ou altérer l’ancienne, ne doit que la seconder, a été inspirée de Dieu pour ranimer la confiance en Marie, réveiller la ferveur qui se refroidissait et parer aux besoins présents et à venir.

Entrons donc de tout notre cœur dans les vues de la Providence: dévoués au culte de Marie, ranimons, faisons revivre la dévotion du Rosaire, répondons à la voix du Père commun des fidèles en nous faisant le Rosaire Vivant.

Cette dénomination a été donnée à cette manière de réciter le rosaire parce que, d’après le mode de son organisation, chaque vingtaine réunissant autant de personnes qu’il y a de Mystères à honorer, chaque division se composant d’autant d’associés qu’il y a de grains dans un Rosaire, ces associés forment comme autant de grains vivants, dévoués par un culte journalier au service de la Mère de Dieu; et, en second lien parce qu’il est mis comme en action par la récitation perpétuelle des prières.

Quant à son origine, on la doit à la piété d’une fidèle Servante du Seigneur, Pauline Jaricot, à qui Dieu avait déjà inspiré l’œuvre admirable et si utile de la Propagation de la Foi. C’est à Lyon que cette forme nouvelle de réciter le Rosaire a commencé à être pratiquée: c’était en 1826. Elle y est d’abord demeurée cachée, pour ainsi dire, dans les plaies de Jésus humilié, mais bientôt, comme le grain de sénevé de l’Évangile, elle s’est répandue dans un grand nombre de diocèses.

Le souverain Pontife Grégoire XVI l’a solennellement instituée et approuvée par un bref du 27 Janvier 1832. Le père commun des fidèles y exprime avec une sainte effusion de cœur la joie que lui fait éprouver l’établissement de cette pieuse pratique et les espérances qu’il en conçoit.

Il y fait paraître un vif désir de voir le rosaire vivant se propager et il engage à le répandre. Dans cette vue, il accorde au rosaire vivant l’indulgence, à laquelle il joint, en outre, celle qui a été attachée par ses prédécesseurs à la récitation du rosaire.

A dater de celle approbation par le Saint Siège, le Rosaire Vivant a fait de nouveaux et rapides progrès; il s’est étendu et s’étend encore dans tous les pays. Répondant à la voix du Souverain Pontife, les évêques le favorisent d’une manière spéciale; plusieurs ont publié des lettres pastorales pour l’établir dans leurs diocèses, le recommandant vivement à leurs diocésains.

Un des buts du Rosaire Vivant, que le souverain Pontife exprime lui-même dans son bref de 1832, c’est de faire revivre et de rendre plus fréquente la pratique du Saint Rosaire, dévotion si belle, mais trop oubliée, en la mettant à la portée de tous, par une méthode plus simple et plus facile; c’est de tendre à réaliser le désir d’un pieux missionnaire, qui eût souhaité de voir le monde entier couvert des grains bénits du Rosaire.

Mais des grains muets n’auraient pas rendu à la Mère de Dieu la gloire qu’Elle mérite; il fallait que des grains vivants, que des Rosaires de cœurs, fissent retentir toute la terre de Ses louanges.

Cette association doit  les favoriser, en disposant ceux qui ne connaîtraient qu’imparfaitement cette dévotion à la goûter davantage et à la pratiquer avec plus d’étendue, selon les règles de ces confréries, car il ne faut pas confondre l’ancienne Confrérie avec l’association du Rosaire Vivant; chacune demeure distincte, et conserve toujours sou organisation, ses règles, l’ indulgence, qui lui sont propres.

Un autre but du Rosaire Vivant, et qui est le principal, c’est de fléchir la colère de Dieu,  d’implorer avec des instances réitérées la Divine Miséricorde au Ciel , par l’entremise de Notre Dame du Rosaire, afin d’obtenir la conservation de la Foi pour nous et pour nos frères, l’avancement et la perfection des justes, la conversion des pécheurs, l’exaltation de la sainte Église de Jésus-Christ.

Prions sans cesse pour une si noble fin. Si saint Dominique, le Rosaire à la main, put triompher des Albigeois, et réformer des provinces entières, qui sait si, malgré notre indignité, nous n’obtiendrons pas du Cœur de Marie qu’elle confonde l’impiété, non pas en perdant les impies, mais en obtenant leur conversion! Puisque Jésus-Christ nous promet d’exaucer les prières de deux ou trois personnes assemblées en son nom, ne peut-on pas espérer que tant de milliers d’âmes associées au Rosaire Vivant seront exaucées ?

Résolution

Faisons comme beaucoup d’âmes pieuses qui pratiquent les deux manières de réciter le Rosaire, c’est-à-dire, qui le récitent en entier chaque semaine selon les règles de l’ancienne Confrérie et de plus récitent chaque jour une dizaine pour le rosaire vivant. Cette pratique n’a rien que de très facile. Travaillons donc à propager ces deux manières de dire le Rosaire, à l’exemple du souverain Pontife qui désire si ardemment de rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu en tout temps et en tout lieu.

Prière

Vierge sainte, c’est Vous qui avez inspiré à l’une de vos fidèles servantes, de former de pieuses associations pour s’unir dans la récitation quotidienne du Rosaire; obtenez de Dieu à tous les associés du Rosaire Vivant, qu’en Vous rendant ce tribut d’hommages, ils remplissent tous leurs autres devoirs de religion et de Charité, et règlent leur conduite sur les préceptes de la vie chrétienne, afin que, Vous devenant de jour en jour plus agréables, Vous les conduisiez à la vie éternelle et qu’ainsi cette dévotion soit pour le peuple fidèle une source abondante de bénédiction et de salut. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

UN ENFANT QUI APPARTIENT À DIEU

En Marie, mariée virginalement à Joseph et fécondée divinement, se trouve la joie du chaste amour des époux et de la maternité accueillie et protégée comme don de Dieu;
en Marie, empressée de se rendre chez Élisabeth, la joie de servir les frères en leur portant la présence de Dieu;
en Marie, qui présente aux pasteurs et aux Mages l’attendu d’Israël, le partage spontané et confiant, le propre de l’amitié;
en Marie, qui, au temple, offre son propre Fils au Père céleste, la joie mêlée d’angoisses des parents et des éducateurs envers leurs fils ou leurs élèves;
en Marie qui, après trois jours d’angoissante recherche, retrouve Jésus, la joie unie à la souffrance de la mère qui sait que son enfant appartient à Dieu avant d’appartenir à elle-même.
Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 43, 25-10-1983

MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

 

Reine du Saint Rosaire
Reine du Saint Rosaire

Nous avons déjà fait connaître le rosaire perpétuel; l’heure annuelle en est la pratique. Elle a pris son origine dans le couvent des Dominicains de Bologne, en 1625, et elle a eu l’approbation des Souverains Pontifes. Cet usage précieux s’est répandu ensuite partout et à toujours été la source de mille bénédictions.

Chacun est libre de l’adopter, mais comme le rosaire perpétuel est un privilège inhérent à la Confrérie du Rosaire, hors de laquelle on ne peut participer à l’indulgence qui y est attachée, les confrères seuls peuvent s’y faire inscrire. Puisqu’il y a une indulgence plénière il faut que, le jour fixé pour l’heure annuelle, on s’approche du Saint Sacrement.

Pendant cette heure on récite le Rosaire en entier pour tous les confrères et personnes connues, et en particulier pour les agonisants, car c’est surtout pour obtenir de Dieu les secours nécessaires dans les derniers moments de la vie qu’on a établi cette pratique de dévotion.

Nous implorons tous les jours la Sainte Vierge de prier pour nous à l’heure de notre mort; par la pratique du Rosaire perpétuel, nous Lui consacrons une heure tout spécialement pour qu’elle protège nos confrères agonisants ou personnes connues.

Faisons aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent; or, puisque nous considérerions comme un bonheur insigne qu’on implorât pour nous cette Mère toute-puissante de Miséricorde lorsque les angoisses de la mort nous accableront, faisons-nous un plaisir de rendre ce service: c’est une œuvre de Charité qui ne peut qu’être très agréable à Jésus et à Marie.

L’association du Rosaire Perpétuel est organisée en peu d’endroits; dans ceux où elle se trouve régularisée, on donne à celui qui s’y fait inscrire un imprimé qui contient la formule et les prières suivantes que nous transcrivons comme étant propres à donner une idée exacte de cette association.

«O Jésus, mon Sauveur, qui nous as tant recommandé la Charité par tes leçons et ton exemple, moi soussigné, je te prie de vouloir bien agréer l’offrande que je te fais du Saint Rosaire pour le soulagement de nos confrères agonisants et les personnes que je connais. Plein de confiance en mes saints Patrons N. N., aujourd’hui du mois de… à heure du soir (ou du matin), je me propose de réciter le Rosaire, avec le plus de ferveur possible; et j’ose te supplier humblement, ô aimable Sauveur, par la médiation puissante de Marie ta Mère, de protéger et de défendre les moribonds contre les embûches du malin, de les fortifier et assister dans leur agonie, afin que leur mort soit un heureux passage dans le sein de ta gloire.»

Après chaque dizaine de ce rosaire, on dit le credo; et à la fin la prière suivante : «O aimable Jésus, par cette douleur amère que tu as éprouvée dans l’agonie du jardin des Oliviers, et surtout sur la croix, lorsque tu as remis ton âme entre les mains de ton Père, secoure l’âme de tous nos frères agonisants, au moment de leur mort. Ainsi soit-il.»

O Divin Sauveur, si plein de Charité pour les hommes, tu nous as dit : « Je ne veux point la perte de l’impie, mais la conversion du pécheur, et le salut de tous ceux qui se jetteront avec confiance dans le sein de Mon infinie Miséricorde », et tu nous as promis de ne jamais refuser ce que l’on demanderait en ton Nom. Je te prie donc, par ton Saint Nom, de daigner accorder à tous nos confrères ou connaissances qui sont à l’article de la mort, un sentiment profond de leur misère, une vive douleur de leurs offenses, une foi éclairée, une espérance ferme et une Charité parfaite, afin que chacun puisse dire du fond d’un cœur pur: « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains». Ratifie ce vœu, ô Dieu de bonté, et exauce ma prière. Ainsi soit-il.»

Comme il n’y a pas d’heures ni de moments dans la vie, dit saint Augustin, où l’on ne jouisse des bienfaits du Seigneur, on n’en doit pas laisser passer sans se souvenir de Lui pour lui rendre des actions de grâces. Entre les moyens conseillés pour se recueillir en la présence de Dieu à toutes les heures de la journée, sans cesser ni son travail ni ses occupations ordinaires, il en est un très facile et dont le Saint Rosaire a donné l’idée:

il consiste à consacrer chaque heure du jour à la mémoire et à l’honneur d’un Mystère du Saint Rosaire, en disant un Ave Maria lorsque l’heure sonne, et en faisant une élévation d’esprit et de cœur vers Jésus-Christ et la sainte Vierge. Le cœur de l’homme est comme une horloge dont les poids sont ses affections qui tendent toujours en bas, aux choses de la terre et à l’amour-propre, et se dérangent si on ne les relève souvent vers le Ciel par des oraisons jaculatoires.

Si vous voulez faire usage de ce moyen facile et salutaire de se tenir en la sainte présence de Dieu, et qu’on appelle à juste titre l’Horloge du Rosaire (à répartir plus facilement à sa convenance sur deux jours !) :

A une heure, pensez au mystère de l’incarnation, adorez le Fils de Dieu fait homme dans le sein de la plus pure des Vierges, et pratiquez l’humilité.

A deux heures, considérez la Visitation, admirez la Charité de Jésus, sanctifiant saint Jean, et celle de Marie visitant sainte Élisabeth; secourez votre prochain.

A trois heures, rappelez-vous la Nativité de Jésus-Christ, remerciez-Le d’avoir voulu naître et reposer sur la paille dans une crèche; fuyez toute sensualité.

A quatre heures, pensez à la Purification, bénissez avec le saint vieillard Siméon, Jésus présenté au temple; aimez et conservez la pureté.

A cinq heures, voyez Jésus recouvré dans le Temple; soupirez et cherchez avec la sainte Vierge, Jésus que vous avez tant de fois perdu par le péché.

A six heures,  ici Jean-Baptiste baptise Jésus, le Christ Rédempteur,  et nous invite à comprendre notre propre baptême comme mystère de mort et de résurrection.

A sept heures, avec Marie sa mère, aux noces ce Cana, comprenons le premier signe  de Jésus, préfigurateur de l’eucharistie.

A huit heures, le sermon sur la montagne nous délivre les Béatitudes. Soyons bienheureux comme nous le propose Jésus.

A neuf heures, avec Pierre, Jacques et Jean, contemplez Jésus transfiguré entouré de Moïse et d’Élie, représentant la Loi et les Prophètes. Goutez la voix du Père dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».

A dix heures, soyez à la Cène avec Jésus et les Apôtres  pour partager fraternellement son eucharistie en communion de cœur et d’esprit.

A onze heures, écoutez l’oraison de Jésus au Jardin des Oliviers; compatissez à sa tristesse et à Son Agonie où Il sua du Sang; résignez-vous à souffrir pour Son Amour.

A midi, assistez à la Flagellation, détestez vos péchés qui ont fait souffrir Jésus-Christ; et faites pénitence.

A une heure, contemplez le Sauveur couronné d’épines; honorez le Roi des rois Jésus outragé, injurié et ayant la Face couverte de crachats; aimez les mépris.

A deux heures, suivez avec Marie, Jésus chargé de Sa Croix gravissant la montagne du Calvaire sans se plaindre ni murmurer; supportez de même les croix que Dieu vous envoie.

A trois heures, voyez Jésus Crucifié et expirant sur la Croix pour votre Salut; pardonnez à vos ennemis pour son amour.

A quatre heures, réjouissez-vous de la résurrection de Jésus-Christ et de la victoire qu’Il a remportée sur la mort et le démon; ressuscitez promptement du péché à la grâce.

A cinq heures, accompagnez avec les Anges et les âmes des justes détenus dans les limbes, Jésus montant au ciel en triomphe; dédaignez la terre et vivez spirituellement dans le Ciel.

A six heures, adorez le Saint-Esprit descendant sur les Apôtres, demandez Sa grâce par Jésus-Christ, et travaillez à la gloire de Dieu.

A sept heures, contemplez l’Assomption de la Sainte Vierge, louez-La élevée par les Anges au ciel, et conservez-vous en état de grâce pour y monter aussi un jour.

Enfin à huit heures, assistez au couronnement de la sainte Vierge; invoquez-La comme Reine du Ciel et de la terre, et persévérez dans Sa dévotion.

Oh ! combien ne serait pas fécond en mérites et en bénédictions un jour consacré ainsi au Saint Rosaire sans négliger en rien ses devoirs d’état ! combien ne serait pas sainte cette manière de passer toutes les heures d’une journée !

Résolution

Pour les enfants du siècle tout moyen est bon pour arriver à leurs fins, et ils sont ardents pour adopter tout ce qu’ils croient propre à leur procurer quelque plaisir, quelque bien temporel: les enfants de lumière seront-ils moins ardents à mettre en pratique des moyens tout à la fois faciles, simples et efficaces pour marcher en la sainte présence de Dieu et sanctifier le temps qui ne leur est donné que pour procurer la gloire de Dieu en sauvant leur âme. Qu’il n’en soit pas ainsi de notre part; essayons de cette horloge pour bien passer une journée, et nul doute que nous n’en fassions usage de nouveau, tellement nous nous en trouverons bien.

Prière

Tu as dit, Dieu de vérité, que quiconque marcherait en ta Présence serait parfait; or, puisque tu m’as fait connaître aujourd’hui le moyen de marcher en ta Sainte Présence en méditant dans le cours de la journée les Mystères du Rosaire, accorde-moi la grâce de passer ainsi souvent mon temps en les méditant, afin de t’être uni d’esprit et de cœur et de sanctifier ton Saint Nom dans toutes mes actions. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PRIÈRE QUI ÉLÈVE LES SENTIMENTS

Le Saint Rosaire est la prière chrétienne, évangélique et ecclésiale, mais aussi une prière qui élève les sentiments et les affections de l’homme. Dans les mystères joyeux, sur lesquels nous nous arrêtons brièvement aujourd’hui, nous retrouvons un peu tout ceci: la joie de la famille, de la maternité, de la parenté, de l’amitié, de l’entraide réciproque.

Ces joies, que le péché n’a pas totalement effacées, le Christ naissant les a assumées en soi et les a sanctifiées. Il a accompli cela à travers Marie. Ainsi c’est par elle que, même aujourd’hui, nous pouvons cueillir et faire nôtres les joies de l’homme: simples et humbles en elles-mêmes, mais qui en Marie et en Jésus deviennent grandes et saintes.

Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 43, 25-10-1983

L’homme n’appartient à aucun César

L’homme n’appartient à aucun César

Dans sa catéchèse délivrée place Saint-Pierre dimanche 22 octobre, le Souverain pontife nous appelle à être des citoyens responsables tout en n’appartenant qu’à Dieu. Il s’appuie sur l’Évangile du jour selon Matthieu (Mt 22, 17), centré sur «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu» (v. 21).

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche des Missions
22 octobre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous dit que certains pharisiens se joignent aux hérodiens pour tendre un piège à Jésus, qui ont toujours essayé de lui tendre des pièges. Ils vont vers lui et lui demandent : « Est-il permis ou non de payer un tribut à César ? (Mt 22,17).

C’est une tromperie : si Jésus légitime l’impôt, il se range du côté d’un pouvoir politique mal toléré par le peuple, tandis que s’il dit de ne pas le payer, il peut être accusé de rébellion contre l’empire. Un vrai piège. Il échappe cependant à ce piège. Il demande à lui montrer une pièce de monnaie à l’effigie de César et leur dit: « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (v. 21). Qu’est-ce que cela signifie?

Ces paroles de Jésus sont devenues couramment utilisées, mais ont parfois été utilisées de manière incorrecte – ou du moins de manière réductrice – pour parler des relations entre l’Église et l’État, entre les chrétiens et la politique ; ils sont souvent compris comme si Jésus voulait séparer « César » et « Dieu », c’est-à-dire la réalité terrestre et spirituelle.

Parfois, nous aussi pensons ainsi : la foi avec ses pratiques est une chose et la vie quotidienne en est une autre. Et ce n’est pas juste. C’est une « schizophrénie », comme si la foi n’avait rien à voir avec la vie concrète, avec les défis de la société, avec la justice sociale, avec la politique, etc.

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En réalité, Jésus veut nous aider à placer « César » et « Dieu » chacun dans leur importance. Le soin de l’ordre terrestre appartient à César – c’est-à-dire à la politique, aux institutions civiles, aux processus sociaux et économiques.

Et nous, qui sommes immergés dans cette réalité, devons rendre à la société ce qu’elle nous offre à travers notre contribution de citoyens responsables, en prêtant attention à ce qui nous est confié, en promouvant le droit et la justice dans le monde du travail, en payant honnêtement nos impôts, en nous engageant nous-mêmes pour le bien commun, etc.

Mais en même temps, Jésus affirme la réalité fondamentale : l’homme, l’homme tout entier et tout être humain appartiennent à Dieu. Et cela signifie que nous n’appartenons à aucune réalité terrestre, à aucun «César» du moment. Nous appartenons au Seigneur et ne devons être esclaves d’aucune puissance du monde.

Sur la pièce se trouve donc l’image de l’empereur, mais Jésus nous rappelle que l’image de Dieu est imprimée dans nos vies, que rien ni personne ne peut obscurcir. Les choses de ce monde appartiennent à César, mais l’homme et le monde lui-même appartiennent à Dieu : ne l’oublions pas !

On comprend alors que Jésus ramène chacun de nous à sa propre identité : sur la monnaie de ce monde il y a l’image de César, mais vous – moi, chacun de nous – quelle image portez-vous en vous ? Posons-nous cette question : quelle image je porte en moi ?

A l’image de qui es-tu dans ta vie ? Est-ce que nous nous souvenons que nous appartenons au Seigneur, ou est-ce que nous nous laissons façonner par la logique du monde et faisons du travail, de la politique et de l’argent nos idoles à adorer ?

Que la Sainte Vierge nous aide à reconnaître et à honorer notre dignité et celle de tout être humain.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Une fois de plus, mes pensées se tournent vers ce qui se passe en Israël et en Palestine. Je suis très inquiet, attristé, je prie et je suis proche de tous ceux qui souffrent, les otages, les blessés, les victimes et leurs familles.

Je pense à la grave situation humanitaire à Gaza et je suis attristé par le fait que l’hôpital anglican et la paroisse grecque orthodoxe aient également été touchés ces derniers jours. Je renouvelle mon appel pour que les espaces soient ouverts, que l’aide humanitaire continue d’arriver et que les otages soient libérés.

La guerre, chaque guerre dans le monde – je pense aussi à l’Ukraine tourmentée – est une défaite. La guerre est toujours une défaite, c’est une destruction de la fraternité humaine. Frères, arrêtez ! Arrêtez!

Je me souviens que pour vendredi prochain, le 27 octobre, j’ai annoncé un jour de jeûne, de prière et de pénitence, et que ce soir-là, à 18 heures, à Saint-Pierre, nous aurons une heure de prière pour implorer la paix dans le monde.

Aujourd’hui, nous célébrons la Journée missionnaire mondiale, qui a pour thème « Un cœur brûlant, des pieds qui marchent ». Deux images qui disent tout ! J’exhorte tout le monde, dans les diocèses et les paroisses, à participer activement.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins, en particulier les Sœurs Servîtes des Pauvres, filles du Sacré-Cœur de Jésus, de Grenade ; les membres du Fondation du Centre académique romain ; la Confrérie du Fondation du Centre académique romain, des Péruviens à Rome : et merci, merci pour votre témoignage ! Continuez ainsi, avec cette belle piété.

Je salue les membres du mouvement missionnaire laïc « Tous gardiens de l’humanité », du chœur polyphonique « S. Antoine Abbé » de Cordenons et les associations de fidèles de Naples et Casagiove.

Je salue également les enfants de la « Maison du Jardin » de Casalmaggiore, le groupe de jeunes amis de la Communauté de l’Emmanuel, les responsables et enseignants de l’école catholique « Jean XXIII » de Toulon, les élèves du « St.Croix » de Neuilly.

Je souhaite à tous un bon dimanche. A vous aussi, enfants de l’Immaculée Conception.

Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse