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sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE – jour 10 – De l’excellence de la dévotion du Rosaire

mois du rosaire10
mois du rosaire10  manuel Liège 1847

La dévotion du rosaire se justifie par elle-même ; il suffit d’en connaître l’objet et la fin, l’esprit et les pratiques. Son objet est de faire connaître Dieu et Jésus-Christ, son Fils ; d’honorer Marie et de rendre des actions de grâces à la très sainte Trinité ; ses pratiques sont la méditation des saints mystères chrétiens et la récitation des trois plus belles prières de l’Église, le Pater, l’Ave Maria et le Gloria Patri, on y joint le Credo pour commencer.

Or, une dévotion appuyée sur ces fondements, ne peut être qu’une dévotion solide et excellente ; aussi est-elle justifiée par la raison, consacrée par l’autorité, confirmée par le suffrage de la tradition, autorisée par des miracles, favorisée par le concours unanime des fidèles, enrichie enfin de la précieuse indulgence du Saint-Siège.

La dévotion du rosaire est justifiée par la raison. Pour connaître l’excellence de la dévotion du rosaire, il suffit de parcourir les médiations des vingt mystères du rosaire et de paraphraser les prières qu’on récite ; on voit que le rosaire est tout à la fois un livre de méditation, de prières et d’actions de grâces.

C’est un livre de méditation sur la venue, la vie, la passion et la gloire du Fils de Dieu, Jésus-Christ Notre-Seigneur ; c’est la substance de tout l’Évangile, le précis de sa doctrine et l’abrégé des grandeurs de Marie.

En effet, dans les mystères joyeux, le fidèle découvre combien Dieu nous a aimés, jusqu’à nous donner son propre Fils ; quel a été le zèle de Jésus-Christ pour notre salut ; par quelles voies il a marché le premier pour nous tracer la route que nous devons suivre.

Il y apprend encore quels sont les obstacles au salut qu’il faut vaincre; les honneurs, les richesses et les plaisirs qu’il faut dédaigner ; les vertus d’humilité, de pauvreté et d’obéissance qu’il faut pratiquer ; en un mot, il voit dans la vie du divin Sauveur tout ce que son amour infini a fait pour nous, et tout ce que nous devons faire pour lui.

Dans les mystères lumineux, le chrétien va à la source des deux sacrements principaux, baptême et eucharistie, à travers le propre baptême de Jésus et la sainte Cène du Jeudi Saint.

Provoqué par Marie, le signe de Cana montre le premier signe de la mission de Jésus. Dans les béatitudes se trouve le cœur de l’enseignement du Maître. Et la transfiguration dévoile sa qualité divine, comme déjà au baptême : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

Dans les mystères douloureux, le chrétien comprend quelle est la malice du péché ; l’horreur qu’il doit nous inspirer ; les châtiments qu’il nous prépare et quelle vengeance Dieu tirera des pécheurs impénitents, puisqu’il n’a pas épargné son propre Fils.

Il voit ce que c’est que le péché, puisqu’il a fallu offrir une si grande victime à Dieu pour le réparer ; ce que c’est que l’enfer, puisqu’il a fallu tant de douleurs pour nous en arracher ; ce que c’est que le paradis, puisqu’il a fallu la mort du Fils de Dieu pour nous le mériter ; ce que vaut notre âme et ce qu’elle a coûté, puisqu’elle a été achetée à un si haut prix, au prix du sang d’un Dieu.

Eh ! qui pourrait, à la vue des tourments de Notre-Seigneur, refuser de souffrir et de porter ses croix avec patience ? Combien elles doivent nous paraître légères, en comparaison de nos offenses, et avec quelle reconnaissance nous devons les recevoir de la main de Dieu.

Dans les mystères glorieux, le fidèle entrevoit les biens et la gloire que Jésus-Christ prépare dans le ciel à ceux qui l’auront imité sur la terre ; le bonheur d’une âme ressuscitée à la grâce par l’Esprit – Saint, et l’inébranlable fondement de notre espérance, Jésus, au plus haut des cieux, où il est notre pontife, notre avocat et notre intercesseur.

Enfin, il découvre dans l’élévation de Marie et dans son couronnement, les grandeurs de la mère de Dieu, et le motif de notre confiance en la puissance et en la Unité de celle qui a été établie la reine du ciel et de la terre, la dispensatrice des grâces, la mère et la médiatrice de tous les chrétiens, la protectrice de tous les peuples et de tous les empires.

Le rosaire est aussi un livre de prières ; il se compose des prières les plus usitées dans l’Église, et les plus parfaites. Quoi de plus parlait que la prière du Pater, l’Oraison dominicale, c’est-à-dire, l’oraison que le Seigneur a daigné nous apprendre lui-même ?

Pouvons-nous réciter une prière plus sublime que cette prière divine descendue des cieux, qui renferme tout ce que nous pouvons demander pour la gloire de Dieu, pour nous-mêmes et pour le prochain ?

Nous demandons d’abord la gloire de Dieu, l’accomplissement de sa volonté sur la terre, comme les Anges l’accomplissent dans le ciel ; pour nous et le prochain, les biens spirituels du salut, les biens temporels de la vie présente, et les biens éternels du royaume de Dieu ; enfin, la grâce d’être délivrés des maux passés, par le pardon de nos fautes, et des maux présents, par la préservation du péché ; et des maux futurs, par le triomphe sur nos passions, afin de jouir de la paix de cette vie et du bonheur de l’autre.

Quoi de plus touchant que la prière de l’Ave Maria que nous avons expliquée et paraphrasée longuement les premiers jours de ce mois ? Cette prière est composée des paroles de la sainte Écriture et de celles de l’Église qui nous rappelle les grandeurs et les privilèges de Marie et y joint les louanges de la mère de Dieu, pour augmenter les motifs de notre confiance et la ferveur de notre prière.

Quoi de plus noble que cette doxologie du Gloria Patri, qui termine chaque dizaine ? Profession de foi si précise à l’égard du mystère ineffable d’un seul Dieu en trois personnes, que nous ne saurions trop louer et bénir ; hymne de reconnaissance sublime, que les fidèles à l’exemple des chœurs célestes, répètent souvent avec l’Église dans l’office divin, en l’honneur de la très-sainte Trinité.

Enfin, quoi de plus propre à nourrir et à entretenir la foi que la récitation du Credo, du symbole des Apôtres, qui contient l’abrégé des principales vérités que nous devons croire ? Voilà tout le plan du rosaire développé ; voilà son esprit mis à la portée de tous : eh bien ! je le demande à toute personne sensée, y a-t-il la moindre chose que la raison puisse désavouer ?

Ce serait donc faire trop d’honneur à l’irréligion, que de vouloir traiter sérieusement les questions oiseuses que son ignorance a mises quelquefois en avant sur la simplicité, sur l’uniformité des prières du rosaire sur l’ordre et la division des mystères qui le composent ; si, d’un autre côté, il n’est rien de plus simple, de plus naturel, de plus populaire, de l’autre, est-il rien de plus beau, de plus profond et de plus élevé ?

Est-il rien de plus agréable à Jésus-Christ et à Marie, de plus utile aux hommes et, par conséquent, de plus digne de Dieu ? Que pouvez-vous désirer à Dieu de plus grand que la sanctification de son saint nom, l’avènement de son règne et l’accomplissement de sa volonté ? Que pouvez-vous demander à Dieu de plus nécessaire pour vous que votre pain quotidien, le pardon de vos offenses, le secours contre les tentations, la délivrance des vrais maux ?

Que pouvez-vous dire à Marie de plus agréable que les paroles de l’Archange, en lui annonçant le mystère du Verbe incarné ? Et pouvez-vous employer plus utilement la protection de Marie, qu’en la priant d’être votre médiatrice pendant la vie et à la mort ?

Admirez la divine Providence ; elle n’a pas voulu confier à l’éloquence humaine le modèle de nos prières, ni l’éloge des vertus de Marie ; le Fils de Dieu est venu nous apprendre lui-même à bien prier, et il a envoyé un Archange pour nous apprendre à louer sa Mère.

L’Oraison dominicale est l’abrégé de toute la religion, la règle de nos devoirs, le symbole de la foi le plus sublime, le code de morale le plus parfait, et la leçon de charité la plus touchante : le Père qui nous promet  ; le Fils qui pardonne ; le Saint-Esprit qui accorde : rien n’est oublié ; et dans la Salutation Angélique le mystère ineffable d’un Dieu fait homme, d’une Vierge Mère de Dieu : quels sujets divins à contempler !

Peut-on se lasser de les admirer, et peut-on ne pas répéter souvent et avec transport les paroles qui sont consacrées pour nous les rappeler ? Quel plaisir de les dire et de les redire cent fois ! N’est-il pas infiniment doux de se rappeler ce qu’on aime ? Il n’y a qu’un cœur indifférent qui puisse en trouver la répétition ennuyante. Quant à l’ordre et à la division de ces mystères, rien n’est plus adapté à l’économie de notre sainte religion.

Les mystères du premier ordre sont les objets de la joie de Marie, parce qu’ils sont le principe de notre salut ; les mystères du second ordre sont éclairants sur le Mission de Jésus, à laquelle participe Marie ; les mystères du troisième ordre sont les motifs de ses douleurs, parce qu’ils accusent notre ingratitude ; les mystères du quatrième ordre sont les sujets de sa gloire, parce qu’ils nous ouvrent le paradis.

Or, quelles leçons instructives dans tous ces détails et dans tous ces objets, dans ces motifs, dans ces exemples? Quoi de plus propre à éclairer notre esprit, à toucher notre cœur et à diriger nos actions ?

Le rosaire nous apprend à bien prier, à bien vivre et à bien mourir ; que les fidèles étudient donc tous le rosaire avec soin : pour s’instruire, pour se convertir, pour se sanctifier, pour persévérer dans la perfection des voies divines : la raison nous en ferait un devoir, si la foi n’en avait déjà révélé les avantages.

Résolution.

Ne négligeons pas de réfléchir aux motifs que le simple bon sens nous donne pour montrer l’excellence de la dévotion du rosaire. Saint Paul exige des fidèles de rendre à Dieu un culte raisonnable.

Sans doute, il suffit à tout fidèle de savoir une pratique de dévotion reçue dans l’Église, pour être sûr qu’elle est raisonnable ; mais il n’en doit pas être moins consolant pour nous d’avoir acquis aujourd’hui la conviction que le rosaire est une dévotion très appropriée aux besoins spirituels humains ; par conséquent, que nous ferons chose agréable à Dieu en la pratiquant.

PRIÈRE

Nous te rendons mille actions de grâces, Seigneur, d’avoir daigné faire connaître aux fidèles une pratique de dévotion si à la portée de tous, si aisée et si propre à leur inspirer les sentiments qui seuls peuvent t’être agréables.

Ne permets pas, Seigneur, que nous la négligions, ni que nous l’accomplissions sans cette ferveur et sans cet esprit de foi, d’espérance et de confiance filiale qui doivent distinguer tes vrais servantes et serviteurs. Nous te demandons ces grâces par l’intercession de Marie, notre bonne Mère. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

ELLE FUT BOULEVERSÉE

« Elle fut bouleversée et ‘elle se demandait ce que signifiait cette salutation’. »

Luc l’Évangéliste dit que Marie fut « bouleversée » par les paroles que l’Archange Gabriel lui adressa au moment de l’Annonciation, et qu’« elle se demandait ce que signifiait cette salutation » (Le 1, 23).

Cette « méditation de Marie » constitue le premier modèle de la prière du Rosaire. Elle est la prière de ceux qui aiment la salutation angélique à Marie. Les personnes qui récitent le Rosaire reprennent, par la pensée et le cœur, la méditation de Marie et, en le récitant, ils méditent « ce que signifie une telle salutation ».
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 11-10-1983

MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

MOIS DU ROSAIRE – jour 9 – Du Rosaire en général

Le rosaire, en général, est un chapelet plus étendu ou l’application d’un chapelet de vingt dizaines aux vingt principaux mystères chrétiens.

MOIS DU ROSAIRE - jour 9 - Marie et la Trinité
MOIS DU ROSAIRE – Marie et la Trinité

L’étymologie du mot rosaire est la même que celle du chapelet ; il dérive aussi de couronne ou bouquet de roses. On l’appelle ainsi, parce que de même qu’on dit que nos prières sont, devant Dieu, un encens d’agréable odeur, de même la couronne du saint rosaire est l’hommage d’une couronne spirituelle, formée de louanges et de prières, que l’on offre à la sainte Vierge et à son divin Fils, comme on dépose à leurs pieds des couronnes de fleurs et de roses.

Saint Grégoire de Nazianze avait donné la première idée du chapelet ; sainte Brigide en avait inventé la forme et promulgué la dévotion ; saint Dominique perfectionna l’une et l’autre, et lui donna le nom de Rosaire.

Le chapelet ordinaire de Sainte Brigide était composé de 6 dizaines ou de 68 Ave Maria, en l’honneur des 63 années de la très-sainte Vierge ; saint Dominique, pour honorer les mystères du Verbe incarné composa le rosaire, de 150 Ave Maria distribués en 15 dizaines, précédées chacune d’un Pater et terminées par le Gloria Patri, qu’il substitua au Credo qui termine chaque dizaine du chapelet de Sainte Brigide.

Ce nombre de 150 Ave Maria, qui répond au chiffre des psaumes de David, et ce verset du Gloria Patri imité de l’usage introduit par le pape Damase, en 868, à la fin de chaque psaume de l’office divin, firent appeler le rosaire le Psautier de la sainte Vierge.

Le rosaire consiste à réciter les Ave Maria sur les dix grains unis et le Pater sur les grains isolés et à méditer à chaque dizaine, sur l’un des mystères que l’on divise en mystères joyeux, douloureux, glorieux auxquels saint Jean-Paul II a depuis ajouté les mystères lumineux.

Les cinq mystères joyeux sont : l’Annonciation, la Visitation, la Naissance de Jésus-Christ, sa présentation et son recouvrement dans le temple. Les cinq mystère lumineux sont : le baptême de Jésus, les noces de Cana, les béatitudes, la transfiguration et l’eucharistie.

Les cinq mystères douloureux sont : l’agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, la flagellation, le couronnement d’épines, le porte ment de la croix et le crucifiement. Les cinq mystères glorieux sont : la Résurrection du Sauveur, sou Ascension, la descente du Saint-Esprit, l’Assomption de la sainte Vierge et son couronnement dans le ciel.

Ces vingt mystères sont un abrégé de l’Évangile, un précis de l’histoire, de la vie, des souffrances et des triomphes de Jésus-Christ mis dans un ordre à la portée de tout le monde, et propre à graver dans la mémoire l’essentiel du christianisme.

Il ne suffit pas de connaître le rosaire superficiellement, pour se déterminer à embrasser cette dévotion ; il faut encore connaître à fond la formule des prières et des méditations dont elle se compose, son excellence, ses avantages, les devoirs et les usages des groupes, afin de se conformer aux règles tracées par l’Église, et de pouvoir ainsi jouir des fruits qui en résultent, comme des faveurs qui y sont attachées.

Nous développerons, les jours suivants, tout ce qui pourra éclairer notre piété, nourrir et perfectionner notre dévotion par rapport au rosaire, de manière à rendre ce qui concerne cette dévotion aussi complète que possible.

Le rosaire perpétuel est une dévotion dans le genre de l’adoration perpétuelle. On lui donne le nom de céleste, d’abord, parce qu’il imite et fait la fonction des esprits célestes qui sont continuellement en adoration, dans le ciel devant le trône de Dieu.

Ensuite, parce qu’il remplace l’office divin continuel et successif qui avait lieu autrefois dans plusieurs abbayes où les religieux divisés en plusieurs chœurs, se succédaient perpétuellement dans l’église, et se relevaient successivement même la nuit, pour y chanter sans aucune interruption les louanges de Dieu.

Quelle dévotion plus céleste, en effet,. que celle qui, dans toutes les parties du monde, laisse près de l’autel, en tout temps et à toute heure du jour cl de la nuit, des âmes ferventes, pour offrir à Jésus et à Marie les hommages, les vœux et les prières de tant de personnes unies par les liens de la charité ? Est-il rien de plus touchant, de plus doux, de plus consolant que la pensée de ce spectacle qui est en si parfaite harmonie avec celui des cieux ?

Tandis que vous vaquez aux affaires de votre état et aux sollicitudes du jour et de la vie, des milliers de membres  offrent humblement dans le sanctuaire,  en votre nom et pour vous, la prière qui  réjouit la terre et ouvre les cieux. Vous en recueillez le fruit, le mérite et les bénédictions qui y sont attachées.

Nous rapportons aujourd’hui les paroles de Grégoire XVI, dans son bref du 27 Janvier 1842 :

« Nous n’avons pas hésité de revêtir une pratique si salutaire de notre autorité et de notre approbation pontificale et de l’accréditer, parce que nous nous rappelons les grands avantages qu’a ressentie toute l’Église catholique, lorsque le peuple fidèle a commencé à implorer la puissante protection de la sainte Vierge par la récitation du rosaire. Car nous avons la ferme confiance qu’un des heureux effets de cet exercice sera de contribuer par sa facilité même, à rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu, en tout temps et en tout lieu, et à lui communiquer une nouvelle force par l’union et le concert de tant d’associés qui le récitent. »

Résolution.

Que notre résolution de ce jour soit d’unir la méditation à la prière ; c’est le moyen de bien prier le mois d’octobre, et nous avons déjà une idée assez nette du rosaire, pour comprendre qu’il a pour but d’accoutumer à la méditation les personnes qui le récitent. Joignons-nous, au moins d’esprit, aux fidèles qui le récitent, en tout ou en partie, chaque jour, avec une nouvelle ferveur pour toucher le cœur de Dieu et attirer sa divine miséricorde.

PRIÈRE

Je me joins, Seigneur, à tes fervents serviteurs et servantes, attentifs à te  payer chaque jour leur tribut d’hommages, de prières et d’actions de grâces, en récitant en tout ou en partie le rosaire, qui a procuré et qui procure encore de si grands avantages à l’Église, en faisant implorer avec tant de ferveur la puissante protection de la sainte Vierge. Mon désir est de voir s’établir davantage dans ce pays le saint rosaire ; je te promets, Seigneur, de m’y tenir ; dès maintenant, je me propose de me  consacrer à la récitation des vingt dizaines du rosaire, faite avec attention et ferveur. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PLUS HAUTE EXPRESSION DE L’HUMANITÉ EN PRIÈRE

Le Chapelet s’adresse avec insistance à Celle qui est l’expression la plus élevée de l’humanité en prière, modèle de l’Église orante et suppliante, dans le Christ, la miséricorde du Père. De même que le Christ est « toujours vivant pour intercéder en notre faveur » (cf. He 7, 25), ainsi Marie continue au ciel sa mission de Mère et devient pour chaque homme la voix de tout homme, jusqu’au couronne­ment définitif du nombre des élus (cf. L G, 62).

En la priant, nous la supplions de nous venir en aide dans le cours entier de notre vie présente et par-des­sus tout à ce moment décisif pour notre destinée éternelle, que sera l’« heure de notre mort ». Le Chapelet est la prière qui indique la prospective du Royaume de Dieu et oriente les hommes à recevoir les fruits de la Rédemption.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 04-10-1983

 

 

Le Pape invite à cultiver l’esprit de gratitude envers Dieu

Le Pape invite à cultiver l’esprit de gratitude envers Dieu

Avant la prière de l’Angélus, partant de l’Évangile de ce dimanche selon Saint Matthieu (21, 33-43), qui relate l’épisode des vignerons devenus des meurtriers, le Pape François a rappelé aux fidèles combien il était important de cultiver la joie de se sentir aimé de Dieu, plutôt que de vivre dans l’illusion de n’avoir besoin ni d’amour ni de salut et seulement d’avoir plus que les autres.
Si l’homme oublie que le bien vient du don gratuit de Dieu, il se fait des illusions. Ainsi naissent l’envie et l’insatisfaction, qui conduisent à la violence.

 

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 8 octobre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous présente une parabole dramatique, avec un triste épilogue (voir Mt 21, 33-43). Le propriétaire d’un terrain y a planté une vigne et l’a bien entretenu ; puis, devant partir, il la confie à des agriculteurs.

Au moment de la récolte, il envoie ses serviteurs récolter la récolte. Mais les paysans les maltraitent et les tuent ; alors le maître envoie son fils, et ils le tuent même. Comment ça se fait? Qu’est ce qui ne s’est pas bien passé? Il y a un message de Jésus dans cette parabole.

Le propriétaire fait tout bien, avec amour : il travaille dur lui-même, plante la vigne, l’entoure d’une haie pour la protéger, creuse un trou pour le pressoir et construit une tour de guet (voir v. 33). Puis il confie la vigne aux agriculteurs, leur louant son précieux bien et les traitant donc équitablement, pour que la vigne soit bien cultivée et porte du fruit.

Compte tenu des lieux, les vendanges devraient se terminer dans la joie, dans une ambiance festive, avec un partage équitable de la récolte à la satisfaction de tous.

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Au lieu de cela, des pensées ingrates et cupides se sont glissées dans l’esprit des agriculteurs. A noter qu’à la racine des conflits il y a toujours une certaine ingratitude et des pensées cupides, pour posséder rapidement les choses. « Nous n’avons rien à donner au maître. Le produit de notre travail n’appartient qu’à nous. Nous n’avons à répondre à personne ! » Tel est le discours de ces ouvriers.

Et ce n’est pas vrai : ils devraient être reconnaissants pour ce qu’ils ont reçu et pour la façon dont ils ont été traités. Au lieu de cela, l’ingratitude alimente l’avidité et un sentiment progressif de rébellion grandit en eux, ce qui les amène à voir la réalité d’une manière déformée, à se sentir crédités plutôt que redevables envers le patron qui leur a donné du travail.

Lorsqu’ils voient le fils, ils vont même jusqu’à dire : « Celui-ci est l’héritier. Allez, tuons-le et nous aurons son héritage ! » (v. 38). Et d’agriculteurs, ils deviennent des meurtriers. Tout est un processus. Et ce processus se produit plusieurs fois dans le cœur des gens, même dans notre cœur.

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Avec cette parabole, Jésus nous rappelle ce qui arrive lorsque l’homme se trompe en pensant qu’il s’est créé lui-même et oublie la gratitude, oublie la réalité fondamentale de la vie : que le bien vient de la grâce de Dieu, que le bien vient de son don gratuit.

Quand nous oublions cela, la gratuité de Dieu, nous finissons par vivre notre condition et nos limites non plus avec la joie de nous sentir aimés et sauvés, mais avec la triste illusion de n’avoir besoin ni d’amour ni de salut. Nous cessons de nous laisser aimer et nous nous retrouvons prisonniers de notre propre cupidité, prisonniers du besoin d’avoir quelque chose de plus que les autres, de vouloir nous démarquer des autres.

C’est mauvais, ce processus, et cela nous arrive plusieurs fois. Pensons-y sérieusement. C’est de là que viennent tant d’insatisfactions et de récriminations, tant d’incompréhensions et tant d’envie ; et, poussé par le ressentiment, on peut tomber dans le vortex de la violence.

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Oui, chers frères et sœurs, l’ingratitude engendre la violence, nous enlève la paix et nous fait sentir et        ue je suis moi-même, moi-même, un cadeau ? Est-ce que je crois que tout commence par la grâce du Seigneur ? Est-ce que je comprends que j’ai bénéficié sans mérite, aimé et sauvé gratuitement ? Et surtout, en réponse à la grâce, est-ce que je sais dire « merci » ?

Est-ce que je sais comment dire « merci » ? Les trois mots qui sont le secret de la coexistence humaine : remerciement, permission, pardon. Est-ce que je sais comment prononcer ces trois mots ? Merci, permission, pardon, désolé. Est-ce que je sais comment prononcer ces trois mots ?

C’est un petit mot, « merci » – c’est un petit mot, « permission », c’est un petit mot pour s’excuser, « pardon » – attendu chaque jour de Dieu et des frères. Demandons-nous si ce petit mot, « merci », « permission », «pardon, désolé » est présent dans nos vies. Est-ce que je sais comment remercier, dire « merci » ? Est-ce que je sais comment m’excuser, pardonner ? Je sais qu’il ne faut pas être intrusif – « autorisation » ? Merci, désolé, permission.

Que Marie, dont l’âme magnifie le Seigneur, nous aide à faire de la gratitude la lumière qui monte chaque jour du cœur.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Je suis avec appréhension et douleur ce qui se passe en Israël, où la violence a explosé avec une violence encore plus féroce, faisant des centaines de morts et de blessés. J’exprime ma proximité aux familles des victimes, je prie pour elles et pour tous ceux qui vivent des heures de terreur et d’angoisse.

S’il vous plaît, arrêtez les attaques et les armes et comprenez que le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution, mais seulement à la mort et à la souffrance de nombreux innocents. La guerre est une défaite : toute guerre est une défaite ! Prions pour la paix en Israël et en Palestine !

En ce mois d’octobre consacré non seulement aux missions, mais aussi à la prière du Rosaire, ne nous lassons pas d’invoquer, par l’intercession de Marie, le don de la paix sur les nombreux pays du monde marqués par les guerres et conflits; et nous continuons à nous souvenir de notre chère Ukraine, qui souffre tant chaque jour, qui est si tourmentée.

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Je remercie ceux qui suivent et surtout accompagnent par la prière le Synode en cours, événement ecclésial d’écoute, de partage et de communion fraternelle dans l’Esprit. J’invite chacun à confier le travail au Saint-Esprit.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreuses parties du monde, en particulier les étudiants et les professeurs du Centre de Formation Stimmatini de Vérone, et les jésuites de divers pays accueillis par le Collège Saint Robert Bellarmin de Rome. Beaucoup de Polonais : Je vois ici beaucoup de drapeaux polonais. Salutations à vous tous et aux enfants de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse