Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Chercher, trouver et se dépenser pour des perles précieuses

Chercher, trouver et se dépenser pour des perles précieuses

Quelques jours avant de se rendre à Lisbonne au Portugal pour les JMJ, le Pape François a animé la prière mariale de l’Angélus sur la Place Saint Pierre. En commentant l’évangile du 17ème dimanche du temps ordinaire, qui rapporte la parabole des perles précieuses, le Saint-Père invite à ne pas «s’enfermer dans l’habitude, dans la médiocrité, mais à raviver le désir, à cultiver des rêves, à chercher la nouveauté du Seigneur».

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 30 juillet 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile raconte la parabole d’un marchand à la recherche de perles précieuses. Celui-ci, dit Jésus, « ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et l’achète » (Mt 13, 46). Arrêtons-nous un instant sur les gestes de ce marchand, qui d’abord cherche, puis trouve et enfin achète.

Première étape : regarder. C’est un marchand entreprenant qui ne reste pas immobile mais quitte sa maison et part à la recherche de perles précieuses. Il ne dit pas : « Celles que j’ai me suffisent », il en cherche de plus belles.

Et c’est pour nous une invitation à ne pas nous enfermer dans la routine, dans la médiocrité de ceux qui sont satisfaits, mais à raviver le désir, pour que le désir de chercher, d’avancer ne meure pas ; cultiver des rêves de bien, rechercher la nouveauté du Seigneur, car le Seigneur n’est pas répétitif, il apporte toujours de la nouveauté, la nouveauté de l’Esprit, il renouvelle toujours les réalités de la vie (voir Ap 21, 5). Et nous devons avoir cette attitude : chercher.

Le deuxième geste du marchand est de trouver. C’est une personne avisée, qui « a de l’œil » et sait reconnaître une perle de grande valeur. Ce n’est pas facile. On pense, par exemple, aux fascinants bazars orientaux, où les étals, pleins de marchandises, s’entassent le long des murs des rues pleines de monde ; ou à certains étals que l’on voit dans de nombreuses villes, remplis de livres et d’objets divers.

Parfois dans ces marchés, si l’on s’arrête et regarde bien, on peut découvrir des trésors : des choses précieuses, des volumes rares qui, mêlés à tout le reste, ne se remarquent pas au premier coup d’œil. Mais le marchand de la parabole a l’œil attentif et sait trouver, sait « discerner » pour trouver la perle.

Cela aussi est une leçon pour nous : chaque jour, à la maison, dans la rue, au travail, en vacances, nous avons l’occasion de voir de bonnes choses. Et il est important de savoir trouver ce qui compte : s’entraîner à reconnaître les perles précieuses de la vie et à les distinguer du bric-à-brac.

Ne perdons pas de temps et de liberté sur des choses anodines, des passe-temps qui nous laissent vides à l’intérieur, alors que la vie nous offre chaque jour la perle précieuse d’une rencontre avec Dieu et avec les autres ! Il faut savoir le reconnaître : discerner pour le trouver.

Et le dernier geste du marchand : acheter la perle. Se rendant compte de son immense valeur, il vend tout, sacrifie tout pour l’avoir. Changez radicalement l’inventaire de votre entrepôt; il ne reste plus que cette perle : c’est sa seule richesse, le sens de son présent et de son avenir. C’est aussi une invitation pour nous. Mais quelle est cette perle pour laquelle on peut tout renoncer, celle dont le Seigneur nous parle ?

Cette perle c’est Lui-même, c’est le Seigneur ! Cherchez le Seigneur et trouvez le Seigneur, rencontrez le Seigneur, vivez avec le Seigneur. La perle, c’est Jésus : Il est la perle précieuse de la vie, à chercher, à trouver et à s’approprier. Cela vaut la peine de tout investir en lui car la vie change quand on rencontre le Christ. Si vous rencontrez Christ, cela change votre vie.

Revenons donc aux trois gestes du commerçant – chercher, trouver, acheter – et posons-nous quelques questions.

Recherche : suis-je, dans ma vie, en recherche ? Est-ce que je me sens à l’aise, suis-je arrivé, suis-je satisfait ou est-ce que j’entraîne mon désir de bien ? Suis-je en « retraite spirituelle » ? Combien de jeunes sont à la retraite !

Deuxième geste, trouver : est-ce que je m’exerce à discerner ce qui est bon et vient de Dieu, sachant renoncer à ce qui au contraire me laisse peu ou rien ?

Enfin, acheter : puis-je me dépenser pour Jésus ? Il vient en premier pour moi, est-il le plus grand bien de la vie ? Ce serait bien de lui dire aujourd’hui : « Jésus, tu es mon plus grand atout ».

Que chacun le dise maintenant dans son cœur : « Jésus, tu es mon plus grand bien ». Marie aide-nous à chercher, trouver et embrasser Jésus de tout nous-mêmes.
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Après l’angélus

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui, nous célébrons deux Journées mondiales organisées par l’ONU : la Journée de l’amitié et la Journée contre la traite des êtres humains. Le premier promeut l’amitié entre les peuples et les cultures ; le second combat le crime qui fait de l’homme une marchandise.

La traite est une réalité terrible, qui touche trop de personnes : enfants, femmes, travailleurs…, beaucoup de personnes exploitées ; tous vivent dans des conditions inhumaines et souffrent de l’indifférence et du rejet de la société. Il y a beaucoup de trafic dans le monde aujourd’hui. Que Dieu bénisse ceux qui se sont engagés à lutter contre la traite.

Ne cessons de prier pour l’Ukraine meurtrie, où la guerre détruit tout, même le grain. C’est une grave offense à Dieu, car le blé est son don pour nourrir l’humanité ; et le cri de millions de frères et sœurs souffrant de la faim monte jusqu’au Ciel. J’en appelle à mes frères, les autorités de la Fédération de Russie pour que l’initiative de la mer Noire reprenne et que le grain puisse être transporté en toute sécurité.

Le 4 août prochain marquera le troisième anniversaire de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Je renouvelle mes prières pour les victimes et leurs familles, qui sont en quête de vérité et de justice, et j’espère que la crise complexe au Liban trouvera une solution digne de l’histoire et des valeurs de ce peuple. N’oublions pas que le Liban est aussi un message.

Je vous demande de m’envoyer vos prières pour mon voyage au Portugal, que j’effectuerai à partir de mercredi prochain, à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse.

De nombreux jeunes, de tous les continents, connaîtront la joie de rencontrer Dieu et leurs frères, guidés par la Vierge Marie, qui après l’Annonciation « se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39). A elle, étoile brillante du cheminement chrétien, si vénérée au Portugal, je confie les pèlerins des JMJ et tous les jeunes du monde.

Et maintenant je vous salue, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays. En particulier, je salue le chœur d’enfants de Veliko Tarnovo, en Bulgarie, et le groupe de jeunes mexicains ; ainsi que les adolescents de Biadene et Caonada. Et je salue les garçons de l’Immaculée Conception.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Marie, secours face à la misère religieuse

Marie, secours face à la misère religieuse

Marie, la Mère de Jésus
Marie, la Mère de Jésus

La doctrine de la coopération nous montre logiquement en Marie le plus puissant des secours dont la foi en détresse puisse disposer, la seule défense victorieuse contre la régression religieuse. Ce n’est pas un hasard si de nos jours ceux que l’Église a mis sur ses autels se tournent si souvent vers Marie; ce n’est pas un hasard si aujourd’hui toute la théologie s’efforce de mettre au point le dogme de Marie, médiatrice de toute grâce.

La Litanie de Lorette affirme déjà ce dogme quand elle appelle Marie «Reine des Anges», c’est-à-dire aussi «Reine de saint Michel au combat», quand elle la proclame «Reine des Apôtres» — sans Marie la prédication apostolique n’eût pas eu d’objet; — quand elle l’invoque enfin comme «Reine du Saint Rosaire» — la prière n’existe pas si le cœur humain n’est pas disponible et consentant. Le dogme marial n’évoque pas seulement la coopération de la créature accomplie en Marie, mais, en Marie, la coopération de toutes les créatures.

La misère religieuse entraîne toujours de plus amples misères. Sans doute notre époque ne croit-elle plus que le châtiment suit de près le rejet de Dieu, elle a oublié ce simple truisme suivant lequel un trouble au cœur de l’organisme dérègle fatalement toutes les fonctions extérieures; elle s’en est pourtant vu administrer les preuves les plus grandioses et les plus terribles qui aient jamais été fournies au monde.

La foi en Marie triomphatrice de l’impiété couronne ainsi la foi en Marie «perpétuel secours». La femme nous a, au sens le plus fort du mot, «porté» le salut; vraie sur le plan religieux, et parce qu’elle est vraie sur ce plan, cette proposition vaut également partout. Les peuples et les États, pour s’épanouir, ont besoin de vraies mères…

Cette idée ne correspond pas seulement à la vérité biologique immédiate, elle correspond aussi à cette vérité plus profonde que le monde spirituel lui-même ne se contente pas d’hommes aux vues droites, il réclame aussi la Mère.

Ici, les chemins se croisent. Si d’un côté la création a possibilité de collaborer à la Rédemption, elle a prétendu se l’approprier. Notre époque sécularisée a commis la folie masculine de se fier à soi-même pour son salut, comme si nous étions nos propres créateurs ; cette folie explique tous ses échecs. La créature n’est jamais rédemptrice, mais elle doit prendre part à la Rédemption.

L’activité créatrice ne peut échoir à l’être créé qu’à la faveur d’une « conception ». Car l’homme lui aussi, quand son esprit conçoit quelque étincelle créatrice, il l’accueille sous le signe de Marie, dans l’humilité et le don de soi, — ou bien il ne conçoit rien du tout; tout au plus conçoit-il un esprit «qu’il peut comprendre» et incapable lui-même d’aucune compréhension profonde.

Le monde est bien mû par la force virile, mais il ne peut être fécondé, au sens profond du terme, que sous le signe de la femme. La créature ne jouit absolument que d’une seule faculté : s’offrir à Dieu; seule l’Ancilla Domini [Servante du Seigneur] est la Regina Coeli [Reine du Ciel].

Partout où la créature collabore en toute sincérité, on voit poindre la «mère du Créateur», la «mère du bon conseil». Partout où la créature s’arrache à elle-même, la «mère tout aimable», la « mère du bel amour », se porte au secours du monde blessé. Partout où les peuples sont de bonne volonté, la «reine de la paix » intercède pour eux.

Gertrude von Le Fort

Donnez, et il vous sera donné

Donnez, et il vous sera donné

Rembrandt le bon Samaritain« Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde. » (Matthieu 5, 7) Le mot de miséricorde est doux, mes frères. Si le mot est doux, combien plus la chose ? Et alors que tous les hommes veulent l’obtenir, ce qui est malheureux, c’est que tous ne font pas ce qu’il faut pour mériter de la recevoir. Tous veulent recevoir la miséricorde, mais il y en a peu qui veulent la donner.

Et toi, de quel front oses-tu demander ce que tu négliges de donner ? Il doit commencer par faire miséricorde en ce monde, celui qui souhaite la recevoir dans le ciel. Aussi, frères très chers, puisque nous voulons tous la miséricorde, prenons-la comme protectrice en ce monde, pour qu’elle nous délivre dans le monde à venir. Il y a en effet une miséricorde dans le ciel, à laquelle on parvient par les miséricordes terrestres. L’Écriture le dit bien : Seigneur, ta miséricorde est dans le ciel.

Il y a donc une miséricorde sur la terre et une autre dans le ciel, c’est-à-dire l’une, humaine et l’autre, divine. Comment définir la miséricorde humaine ? C’est que tu prennes garde aux misères des pauvres. Comment définir la miséricorde divine ? Sans aucun doute, c’est qu’elle accorde le pardon des péchés. Tout ce que la miséricorde humaine dépense dans le voyage, la miséricorde divine le rend dans la patrie. Car c’est Dieu qui, en ce monde, souffre du froid et de la faim en tous les pauvres, comme il l’a dit lui-même : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait. Dieu qui, du haut du ciel, veut donner, sur la terre veut recevoir.

Quelle sorte de gens sommes-nous donc, nous qui voulons recevoir lorsque Dieu donne ; et lorsqu’il demande, nous ne voulons pas donner ? Quand le pauvre a faim, c’est le Christ qui est dans l’indigence, comme il le dit lui-même : J’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger. Ne méprise donc pas la misère des pauvres, si tu veux espérer avec confiance le pardon de tes péchés. Le Christ a faim maintenant, mes frères, lui-même a voulu avoir faim et soif dans la personne de tous les pauvres; et ce qu’il reçoit sur la terre, il le rend dans le ciel.

Je vous le demande, mes frères, que voulez-vous, que cherchez-vous quand vous venez à l’église ? Quoi donc, sinon la miséricorde ? Donnez celle de la terre, et vous recevrez celle du ciel. Le pauvre te demande, et tu demandes à Dieu: il demande une bouchée de pain, et toi, la vie éternelle. Donne au mendiant pour mériter que le Christ te donne ; écoute-le qui dit : ‘Donnez, et il vous sera donné‘ (Luc 6, 38). Je ne sais de quel front tu veux recevoir ce que tu ne veux pas donner. Et c’est pourquoi, lorsque vous venez à l’église, faites l’aumône aux pauvres, selon vos ressources.

HOMÉLIE DE SAINT CÉSAIRE D’ARLES SUR LA MISÉRICORDE