Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La découverte de Jésus dans le Temple

La découverte de Jésus dans le Temple

PAPE FRANÇOIS

CATÉCHÈSE DU SAINT-PÈRE
PRÉPARÉE POUR L’AUDIENCE GÉNÉRALE DU 5 MARS 2025

Mercredi 5 mars 2025

_______________________________________

Cycle – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance. I. L’enfance de Jésus 8. «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela?» (Lc 2,49). La découverte de Jésus dans le Temple

Chers frères et sœurs, bonjour !

En cette dernière catéchèse consacrée à l’enfance de Jésus, nous partons de l’épisode où, à l’âge de douze ans, Il resta dans le Temple sans le dire à ses parents, qui le cherchaient, angoissés, et le retrouvèrent trois jours plus tard.

Ce récit nous présente un dialogue très intéressant entre Marie et Jésus, qui nous aide à réfléchir sur le chemin de la mère de Jésus, un chemin qui n’est certainement pas facile. En effet, Marie a accompli un itinéraire spirituel le long duquel elle a avancé dans la compréhension du mystère de son Fils.

Repensons aux diverses étapes de ce parcours. Au début de sa grossesse, Marie rend visite à Élisabeth et reste chez elle trois mois, jusqu’à la naissance du petit Jean. Puis, parvenue à son neuvième mois, à cause du recensement, elle se rend avec Joseph à Bethléem, où elle donne naissance à Jésus.

Quarante jours plus tard, ils se rendent à Jérusalem pour la présentation de l’enfant ; puis, chaque année, ils retournent en pèlerinage au Temple. Mais lorsque Jésus était encore petit, ils s’étaient réfugiés longuement en Égypte pour le protéger d’Hérode, et ce n’est qu’après la mort du roi qu’ils s’étaient de nouveau installés à Nazareth.

Quand Jésus, devenu adulte, commence son ministère, Marie est présente et protagoniste aux noces de Cana; puis elle le suit «à distance», jusqu’au dernier voyage à Jérusalem, jusqu’à la passion et à la mort. Après la Résurrection, Marie reste à Jérusalem, comme Mère des disciples, les soutenant dans la foi dans l’attente de l’effusion de l’Esprit Saint.

Tout au long de ce chemin, la Vierge est pèlerine d’espérance, dans le sens fort où elle devient la «fille de son Fils», son premier disciple. Marie a mis au monde Jésus, Espérance de l’humanité: elle l’a nourri, elle l’a fait grandir, elle l’a suivi en étant la première à se laisser modeler par la Parole de Dieu.

En elle — comme l’a dit Benoît XVI — Marie «est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu […]. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu.

Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée». (Encyclique Deus caritas est, 41). Cette communion particulière avec la Parole de Dieu ne lui épargne cependant pas l’effort d’un «apprentissage» exigeant.

L’expérience de Jésus qui se perd, à l’âge de douze ans au cours du pèlerinage annuel à Jérusalem, effraie Marie au point qu’elle se fait le porte-parole également de Joseph lorsqu’elle réprimande son fils: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés» (Lc 2, 48).

Marie et Joseph ont éprouvé la douleur des parents qui égarent un enfant: ils croyaient tous deux que Jésus se trouvait dans la caravane des parents, mais ne l’ayant pas vu pendant toute une journée, ils commencent la recherche qui les conduira à refaire le chemin inverse.

Revenus au Temple, ils découvrent que Celui qui, jusqu’à peu de temps auparavant, était à leurs yeux un enfant à protéger, a soudainement grandi, capable désormais de participer à des discussions sur les Écritures, et de se mesurer aux maîtres de la Loi.

Face au reproche de sa mère, Jésus répond avec une simplicité désarmante: «Pourquoi donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?» (Lc 2, 49). Marie et Joseph ne comprennent pas: le mystère de Dieu fait enfant dépasse leur intelligence.

Les parents veulent protéger cet enfant très précieux sous les ailes de leur amour; Jésus, en revanche, veut vivre sa vocation de Fils du Père qui est à son service et vit immergé dans sa Parole.

Les récits de l’enfance de Luc se terminent ainsi par les dernières paroles de Marie, qui rappellent la paternité de Joseph à l’égard de Jésus, et par les premières paroles de Jésus, qui reconnaissent que cette paternité tire son origine de celle de son Père céleste, dont il reconnaît le primat incontesté.

Chers frères et sœurs, comme Marie et Joseph, pleins d’espérance, plaçons-nous également sur les traces du Seigneur, qui ne se laisse pas enfermer par nos schémas et qui se laisse trouver non pas tant dans un lieu que dans la réponse d’amour à la tendre paternité divine, une réponse d’amour qui est la vie filiale.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

l’aumône, la prière, le jeûne

l’aumône, la prière, le jeûne

Dans ce voyage de retour à l’essentiel qu’est le Carême, l’Évangile propose trois étapes que le Seigneur demande de parcourir sans hypocrisie, sans comédie : l’aumône, la prière, le jeûne. A quoi servent-elles ? L’aumône, la prière et le jeûne nous ramènent aux trois seules réalités qui ne disparaissent pas. La prière nous rattache à Dieu ; la charité au prochain ; le jeûne à nous-mêmes. Dieu, les frères, ma vie : voilà les réalités qui ne finissent pas dans le néant, sur lesquelles il faut investir.

Voilà où le Carême nous invite à regarder : vers le Haut, avec la prière qui nous libère d’une vie horizontale, plate, où on trouve le temps pour le ‘je’ mais où l’on oublie Dieu. Et puis vers l’autre avec la charité qui libère de la vanité de l’avoir, du fait de penser que les choses vont bien si elles me vont bien à moi. Enfin, il nous invite à regarder à l’intérieur, avec le jeûne, qui nous libère de l’attachement aux choses, de la mondanité qui anesthésie le cœur. Prière, charité, jeûne : trois investissements pour un trésor qui dure.

Jésus a dit : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 21). Notre cœur regarde toujours dans quelque direction : il est comme une boussole en recherche d’orientation. Nous pouvons aussi le comparer à un aimant : il a besoin de s’attacher à quelque chose. Mais s’il s’attache seulement aux choses terrestres, tôt ou tard, il en devient esclave : les choses dont on se sert deviennent des choses à servir.

L’aspect extérieur, l’argent, la carrière, les passe-temps : si nous vivons pour eux, ils deviendront des idoles qui nous utilisent, des sirènes qui nous charment et ensuite nous envoient à la dérive. Au contraire, si le cœur s’attache à ce qui ne passe pas, nous nous retrouvons nous-même et nous devenons libres. Le Carême est un temps de grâce pour libérer le cœur des vanités. C’est un temps de guérison des dépendances qui nous séduisent. C’est un temps pour fixer le regard sur ce qui demeure.

Où fixer alors le regard le long du chemin du Carême ? C’est simple: sur le Crucifié. Jésus en croix est la boussole de la vie, qui nous oriente vers le Ciel. La pauvreté du bois, le silence du Seigneur, son dépouillement par amour nous montrent les nécessités d’une vie plus simple, libre de trop de soucis pour les choses. De la Croix Jésus nous enseigne le courage ferme du renoncement.

Parce que chargés de poids encombrants, nous n’irons jamais de l’avant. Nous avons besoin de nous libérer des tentacules du consumérisme et des liens de l’égoïsme, du fait de vouloir toujours plus, de n’être jamais content, du cœur fermé aux besoins du pauvre. Jésus sur le bois de la croix brûle d’amour, il nous appelle à une vie enflammée de Lui, qui ne se perd pas parmi les cendres du monde ; une vie qui brûle de charité et ne s’éteint pas dans la médiocrité.

Est-il difficile de vivre comme lui le demande ? Oui, c’est difficile, mais il conduit au but. Le Carême nous le montre. Il commence avec la cendre, mais à la fin, il nous mène au feu de la nuit de Pâques ; à découvrir que, dans le tombeau, la chair de Jésus ne devient pas cendre, mais resurgit glorieuse. Cela vaut aussi pour nous, qui sommes poussière : si avec nos fragilités nous revenons au Seigneur, si nous prenons le chemin de l’amour, nous embrasserons la vie qui n’a pas de couchant. Et nous serons certainement dans la joie.

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS MESSE à  la Basilique Sainte-Sabine Mercredi des cendres 6 mars 2019

Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana