Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU SACRE-CŒUR DE JÉSUS SEPTIÈME JOUR

La plaie du Cœur de Jésus

 

Saint Longin perçant le flanc du Christ de sa lance, Musée Saint Marc, Florence.
Saint Longin perçant le flanc du Christ de sa lance, Musée Saint Marc, Florence.

 

Jésus venait de rendre le dernier soupir sur l’arbre de la Croix. Il ne restait plus au Calvaire que Marie, Mère du Sauveur, Marie-Madeleine et l’apôtre saint Jean. Un soldat arrive, s’approche et regarde. Il est mort, dit-il, mais je vais le frapper encore, et, dirigeant aussitôt sa lance vers le côté droit de Jésus, il la pousse avec violence, le fer aigu traverse la poitrine, pénètre jusqu’au Cœur et l’ouvre.

Et quand il retire sa lance, on vit sortir par la plaie de l’eau et du sang. C’étaient les dernières larmes, les dernières gouttes de sang de ce divin Cœur. Nouveau miracle de l’amour ! mystère qui renferme à lui seul plusieurs mystères ! Jésus a voulu que son Cœur fût blessé, disent les saints Docteurs, afin que, par la plaie visible nous connaissions la plaie invisible que l’amour lui a faite.

Il a voulu que son cœur fût ouvert, afin que nous puissions y pénétrer sans obstacle et y trouver un asile et un refuge. Cet adorable Cœur, ouvert à tous, ne se ferme plus ; tous, justes et pécheurs, peuvent s’y réfugier, sans crainte d’être repoussés.

Les blessures faites aux morts ne se cicatrisent pas ; la mort et l’amour ont fait celle de Jésus ; elle restera toujours ouverte pour crier à toutes les générations humaines : C’est ainsi que le Sauveur a aimé le monde. Enfin, cette plaie est une source féconde de grâces. L’eau qui en jaillit et le sang qui coule figurent toutes ces faveurs précieuses de la miséricorde et de l’amour.

Allons donc y chercher les secours dont nous avons besoin ; faibles, il sera notre force ; aveugles, notre lumière ; affligés, notre consolation. Écrions-nous avec sainte Gertrude : « O Jésus, ma douce espérance, que ton divin Cœur, déchiré pour moi, soit l’asile assuré de mon âme ! Je te supplie par ton Cœur transpercé de vouloir bien transpercer le mien du glaive de ton amour. »

Cette blessure sacrée du Cœur de Jésus, la dernière effusion qui en a jailli, ne serait-elle pas la ressource suprême réservée aux grands maux de notre époque ? N’est-ce point l’heure d’y recourir, de s’en emparer, de l’employer en faveur de l’Église, de la France, de la société, des pauvres pécheurs surtout ?

Entrons aujourd’hui dans ce cœur divin ; Jésus nous y invite, en nous disant comme à Marguerite-Marie : « Voici le lieu de ta demeure ». Restons-y toute notre vie, et puissions-nous, à la mort, nous écrier comme le Père de Ravignan : « L’ouverture du Cœur de Jésus, quelle belle porte pour entrer au Ciel ! »

PRIÈRE

O Cœur de mon bien-aimé Jésus ! asile dont la lance m’a ouvert l’entrée, et où je n’ai plus rien à craindre, ni des vengeances célestes, ni de la malice de l’enfer, laisse-moi me cacher en toi, y oublier la mondanité, m’y oublier moi-même ; laisse-moi m’y reposer des fatigues de la vie, m’y perdre enfin pour le temps et pour l’éternité. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS SIXIÈME JOUR

Actualité de la dévotion au Sacré-Cœur

 

Bas-relief en marbre représentant l'apparition du Christ à Sainte Marguerite Marie à Paray-le-Monial, situé sous le porche de l'église actuelle de Saint Germain du Crioult.
Bas-relief en marbre représentant l’apparition du Christ à Sainte Marguerite Marie à Paray-le-Monial, situé sous le porche de l’église actuelle de Saint Germain du Crioult.

Le Sauveur m’a donné à connaître, dit la Bienheureuse Marguerite-Marie, qu’il voulait que son Cœur fût connu à présent, pour être le médiateur entre Dieu et les hommes, détournant les châtiments que nos péchés ont attirés sur nous. Qu’il est puissant le divin Cœur pour apaiser la justice divine irritée par nos iniquités, et nous obtenir miséricorde !

— Oui, le Sacré-Cœur est ce qu’il faut à l’Église en ces temps « où l’on rencontre tant d’hommes, dit saint Paul, amateurs d’eux-mêmes, cupides, orgueilleux, sans reconnaissance et sans affection, impatients de tout joug et asservis aux plus ignominieux penchants. » L’Europe entière, la France même, semble gangrenée jusqu’au cœur : donc, pour échapper à la mort, il faut que les fidèles aillent chercher la vie dans le Cœur du Roi des Cieux.

« La société actuelle, s’est écrié Pie IX, ne peut être sauvée que par le Sacré-Cœur » et un spirituel a écrit : « Le culte du Sacré-Cœur a été réservé à ces derniers âges comme un gage d’amour divin qui veut se produire par les plus larges effusions, à mesure que le monde approche de son terme. Ce culte est le bouclier de la foi et l’aliment de la piété, au milieu des erreurs et des désordres de ce siècle ».

Aussi que voyons-nous, qu’entendons-nous autour de nous ? Un mouvement toujours actuel se produit et pousse  les fidèles à pratiquer cette dévotion providentielle : des milliers de pèlerins de tout rang, de tout pays, vont à Paray-le-Monial, s’agenouiller sur la tombe de la Bienheureuse Marguerite-Marie ; beaucoup d’évêques ont consacré leur diocèse à ce divin Cœur ; la France a fait le Vœu solennel réalisé de lui élever un temple splendide, à Paris, sur les ruines fumantes de Montmartre ; enfin, Pie IX cédant aux instance qui lui arrivaient de tous les points de la catholicité, a ordonné que l’Église entière fut consacrée au divin Cœur, le 16 juillet 1875, jour anniversaire de son apparition à Marguerite. Comme chacun se sent fortement pressé de redire cette parole si souvent répétée : C’est le Cœur de Jésus qui nous sauvera !

Entrons dans ce courant de foi, c’est la voie du salut. Rester étranger à cette grande manifestation ne serait-ce pas fermer son cœur ! Unissons-nous plutôt, et que toutes nos prières, nos bonnes œuvres montent ensemble au Cœur de Jésus, pour hâter le salut de l’Église et de notre monde.

Dieu de clémence, ô Dieu vainqueur ! Sauve notre monde par ton Sacré-Cœur !

PRIÈRE

O Jésus ! notre aimable et adorable Rédempteur, les trésors infinis de ton Sacré-Cœur n’avaient pas encore été assez connus. Tu réserves encore cette faveur à notre temps où, par un effet de ta charité, il te plait de manifester aux hommes, les richesses enfermées dans ce Cœur divin. Sois loué et béni à jamais de cette miséricorde, et daigne nous y faire participer. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS CINQUIÈME JOUR

Objet spirituel de la dévotion au Sacré-Cœur

 

crèche dans la croix
crèche dans la croix

Nous avons dit que l’objet sensible et matériel de notre dévotion est le propre Cœur de Jésus. Il y a un objet spirituel qui est la partie essentielle du culte rendu à ce Cœur divin : c’est l’amour de Jésus pour nous. Voilà, dit-il, ce Cœur qui a tant aimé les hommes !

Remarquez bien ces mots : tant aimé ! Sans doute, Jésus a aimé les hommes, tous les hommes, puisqu’il est mort pour tous et qu’il n’en est pas un qui ne puisse dire : « Il m’a aimé et il s’est livré pour moi ». Mais jusqu’à quel point nous a-t-il aimés ? Qui le comprendra ? Qui le dira ? Jésus-Christ lui-même semble ne pouvoir l’exprimer.

Retracez à votre souvenir quelques-uns de ses principaux bienfaits. Rappelez-vous la Crèche, la Croix, l’Autel, oui l’Autel, ce sacrement d’amour, au moyen duquel Jésus restera avec nous jusqu’à la fin des siècles, caché sous l’apparence d’un peu de pain, enfermé dans un tabernacle comme dans une étroite maison, méprisé par les uns, oublié et abandonné presque par tous. N’est-ce pas là un Dieu qui aime infiniment ?

Et, tout Dieu qu’il est, pouvait-il faire davantage ? Oui, vraiment, il nous a aimés jusqu’à la fin, jusqu’à l’excès, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la folie de l’amour. Toutes ces inventions de l’amour sont sorties du Cœur de Jésus-Christ. Oui, c’est son Cœur, dit Marguerite-Marie, qui a fait la Crèche, la Croix, l’Autel ; qui a bâti l’Église, institué les sacrements ; c’est de son Cœur adorable que coulent sur nous, la vie, le mouvement, l’intelligence, la grâce.

« O Cœur sacré de mon Sauveur ! s’écrie saint François de Sales, ô source du souverain amour ! qui peut assez te bénir ? Qui te rendra amour pour amour ! »  Répondons par un amour réciproque à l’amour de Jésus pour nous, et, selon l’expression de sainte Madeleine de Pazzi : « Aimons l’amour ». Quoi de plus juste, de plus raisonnable, de plus salutaire ?

« Que celui qui n’aime pas Notre-Seigneur soit anathème ! » C’est l’apôtre saint Paul qui prononce ces foudroyantes paroles. Pour nous, aimons de toutes nos forces Celui qui nous a aimés sans mesure.

Que l’amour pour Jésus soit en nous un feu consumant qui dévore tout lien d’affection aux créatures et nous permette de porter à toutes les puissances du monde et de l’enfer le défi du même apôtre : « Qui donc sera capable de me séparer de Jésus-Christ ? Ni la tribulation, ni l’angoisse, ni la faim, ni la nudité, ni les dangers, ni la persécution, ni le glaive, rien, non rien ne pourra me ravir son amour. »

O Jésus ! je t’aimerai toujours, toujours !

PRIÈRE

O Cœur de Jésus ! agrée les hommages de mon cœur saisi d’admiration et de reconnaissance à la pensée de ton immense amour pour nous. Fais par ta grâce que, t’aimant de l’amour le plus tendre, le plus généreux, j’obtienne de ton infinie bonté de te glorifier et de t’aimer à jamais dans le Ciel avec les Anges et les Saints. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse