Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Il y a plus d’espérance à être pécheur que corrompu

Il y a plus d’espérance à être pécheur que corrompu

Pour le premier Angélus du mois d’octobre, le Pape François devant la foule place Saint-Pierre une a médité  sur la sincérité et l’honnêteté de chacun, commentant l’épisode de l’Évangile selon saint Matthieu dans lequel le père demande à ses deux fils d’aller travailler à la vigne. Après la prière mariale, appel pour le Haut-Karabakh, l’Ukraine, annonce d’une initiative avec des enfants du monde entier, le 6 novembre, et d’une Exhortation apostolique, le 15 octobre, dédiée à Sainte Thérèse.

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche 1er octobre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour.

Aujourd’hui, l’Évangile parle de deux enfants, à qui le père demande à aller travailler dans le vignoble (cf. Mt 21:28-32). L’un d’eux répond immédiatement «oui», mais il ne part pas. L’autre, il dit non, mais ensuite il regrette et s’en va.

Qu’en est-il de ces deux comportements ? On pense tout de suite qu’aller travailler à la vigne demande des sacrifices et que sacrifier des coûts, cela ne vient pas spontanément, malgré la beauté de se savoir enfants et héritiers.

Mais le problème ici n’est pas tant lié à la résistance à aller travailler à la vigne, mais à la sincérité ou non envers le père et envers soi-même. En effet, si aucun des deux enfants ne se comporte de manière impeccable, le premier ment, tandis que l’autre fait des erreurs, mais reste sincère.

Nous regardons le fils qui dit «oui», mais ensuite il ne s’en va pas. Il ne veut pas faire la volonté de son père, mais il ne veut pas en discuter et lui parler. Il se cache donc derrière un «oui», derrière un faux assentiment, qui cache sa paresse et pour l’instant sauve son visage, c’est un hypocrite. Il s’en sort sans conflit, mais il trompe et déçoit son père, le méprisant d’une manière pire qu’il n’aurait fait avec un « non » franc.

Le problème d’un homme qui se comporte comme ça est qu’il n’est pas seulement un pécheur, mais un homme corrompu, parce qu’il se cache sans problème pour dissimuler et camoufler sa désobéissance, sans accepter aucun dialogue ou confrontation honnête.

L’autre fils, celui qui dit « non » mais qui s’en va, est sincère. Ce n’est pas parfait, mais sincère. Bien sûr, nous aurions aimé qu’il dise « oui » immédiatement. Ce n’est pas le cas, mais à tout le moins il manifeste un sens franc et, dans un certain sens, sa réticence. Il assume la responsabilité de son comportement et agit à la lumière du soleil.

Puis, avec cette honnêteté fondamentale, il finit par s’interroger, allant jusqu’à se rendre compte qu’il avait tort et revenir sur ses pas. C’est, on pourrait dire, un pécheur, mais pas un homme corrompu. Ressentez-vous bien: c’est un pécheur, mais ce n’est pas un homme corrompu. Et pour le pécheur, il y a toujours un espoir de rédemption, car c’est cependant beaucoup plus difficile.

En fait, son faux « oui », ses semblances élégantes mais hypocrites et ses fictions qui sont devenues des habitudes sont souvent comme un « mur en caoutchouc », derrière lequel il s’abrite des appels de la conscience. Et ces hypocrites ont tellement fait mal. Frères et sœurs, pécheurs oui – nous sommes tous – corrompus, non pas. Les pécheurs, oui, corrompus non.

Regardons-nous maintenant et, à la lumière de tout cela, posons-nous quelques questions. Face à l’effort pour vivre une vie honnête et généreuse, pour m’engager selon la volonté du Père, suis-je prêt à dire « oui » tous les jours, même si ça coûte ? Et quand je ne peux pas le faire,  suis-je sincère en confrontant Dieu à propos de mes difficultés, de mes chutes, de mes faiblesses ?

Et quand je dis « non », alors est-ce que je reviens en arrière ? Parlons-en au Seigneur. Quand j’ai tort, suis-je prêt à me repentir et à revenir sur mes pas ? Ou est-ce que je fais comme si de rien n’était et que je vis avec un masque, en me souciant uniquement de paraître bon et décent ? En fin de compte, suis-je un pécheur, comme tout le monde, ou y a-t-il quelque chose de corrompu en moi ? N’oubliez pas : Pécheurs, oui. Corrompus, non.

Que Marie, miroir de sainteté, nous aide à être des chrétiens sincères.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Hier, à Plaisance, a été reconnu bienheureux Don Giuseppe Beotti, qui a été tué en haine de la foi en 1944. Pasteur selon le cœur du Christ, il n’a pas hésité à offrir sa vie pour protéger le troupeau qui lui a été confié. Une série d’applaudissements au nouveau bienheureux.

Je suis ces jours-ci la situation dramatique des personnes déplacées du Haut-Karabakh. Je renouvelle mon appel au dialogue entre l’Arménie et l’’Azerbaidjian, en espérant que les pourparlers entre les parties, avec l’appui de la communauté internationale, favoriseront un accord durable qui mettra fin à la crise humanitaire. Je vous assure de mes prières pour les victimes de l’explosion d’un dépôt de carburant près de la ville de Stepanakert.

Aujourd’hui commence le mois d’octobre, le mois du Rosaire et des missions. J’exhorte chacun à faire l’expérience de la beauté de la prière du Rosaire, en contemplant avec Marie les mystères du Christ et en invoquant son intercession pour les besoins de l’Église et du monde.

Prions pour la paix en Ukraine tourmentée et dans tous les pays blessés par la guerre. Nous prions pour l’évangélisation des peuples. Prions aussi pour le Synode des évêques, qui vivra ce mois-ci la première Assemblée sur le thème de la synodalité de l’Église.

Aujourd’hui, nous célébrons sainte Thérèse de l’Enfant de Jésus,  la sainte de la confiance. Le 15 octobre, une Exhortation apostolique sera publiée sur son message. Nous prions sainte Thérèse et Notre-Dame. Aidez-nous Sainte Thérèse à avoir confiance et à travailler pour les missions.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins venus d’Italie et de nombreux pays.  Aujourd’hui, à côté de moi, vous pouvez voir cinq enfants, représentant les cinq continents. Avec eux, je voudrais annoncer que dans l’après-midi du 6 novembre, dans la salle Paul VI, je rencontrerai des enfants du monde entier. Cette manifestation, parrainée par le Dicastère pour la culture et l’éducation, aura pour thème « Apprenons des garçons et des filles ».

C’est une rencontre pour manifester le rêve de tous : revenir à des sentiments purs comme des enfants, parce que pour ceux qui sont comme un enfant appartient le Royaume de Dieu. Les enfants nous enseignent la clarté des relations et l’acceptation spontanée de ceux qui sont étrangers et le respect de toute la création. Chers enfants, j’attends d’apprendre de vous tous aussi.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. Et s’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Passe un bon déjeuner et adieu.


Dicastère pour la communication – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

création de nouveaux cardinaux

création de nouveaux cardinaux

Samedi matin à 10 heures, dans la Basilique Saint-Pierre, le Saint-Père François a tenu un Consistoire Public Ordinaire pour la création des nouveaux Cardinaux, l’imposition de la barrette, la remise de l’anneau et l’attribution du Titre ou Diaconie.

concistoire2023
concistoire2023

CONSISTOIRE ORDINAIRE PUBLIC POUR LA CRÉATION DE NOUVEAUX CARDINAUX

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Samedi 30 septembre 2023

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En pensant à cette célébration et en particulier à vous, chers frères qui allez devenir Cardinaux, ce texte des Actes des Apôtres (cf. 2, 1-11) m’est venu à l’esprit. C’est un texte fondamental : le récit de la Pentecôte, le baptême de l’Église…

Mais en réalité une chose particulière a attiré mon attention : cette expression sortie de la bouche des juifs «résidant à Jérusalem» (v. 5). Ils disent : «Nous sommes Parthes, Mèdes et Élamites…» (v. 9) et ainsi de suite. Cette longue liste de peuples m’a fait penser aux Cardinaux qui, grâce à Dieu, sont originaires de toutes les parties du monde, des nations les plus diverses. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi ce passage biblique.

En le méditant ensuite, je me suis rendu compte qu’une sorte de “surprise” se cachait dans cette association d’idées. Une surprise dans laquelle il m’a semblé reconnaître avec joie, pour ainsi dire, l’humour de l’Esprit Saint, pardonnez-moi l’expression.

Quelle est cette “surprise” ? Elle consiste dans le fait que normalement, nous, pasteurs, lorsque nous lisons le récit de la Pentecôte, nous nous identifions aux Apôtres.

Il est normal qu’il en soit ainsi. Par contre, ces “Parthes, Mèdes, Elamites”, etc., que dans mon esprit j’avais associés aux Cardinaux, n’appartiennent pas au groupe des disciples, ils sont hors du cénacle, ils font partie de cette “foule” qui s’est “rassemblée” en entendant le bruit causé par le vent impétueux (cf. v. 6).

Les Apôtres étaient “tous Galiléens” (cf. v. 7), tandis que les gens qui s’étaient rassemblés étaient « de toutes les nations sous le ciel » (v. 5), comme le sont les Évêques et les Cardinaux à notre époque.

Une telle inversion des rôles donne à réfléchir et, en la regardant de plus près, elle révèle une perspective intéressante que je voudrais partager avec vous. Il s’agit de nous appliquer – moi le premier – l’expérience de ces juifs qui, par un don de Dieu, se sont trouvés protagonistes de l’événement de la Pentecôte, c’est-à-dire du “baptême” dans l’Esprit Saint, donnant naissance à l’Église une, sainte, catholique et apostolique.

Je résumerais cette perspective de la manière suivante : redécouvrir avec étonnement le don d’avoir reçu l’Évangile «dans nos langues» (v. 11), comme le disent ces gens. Repenser avec gratitude au don d’avoir été évangélisés et d’avoir été tirés de peuples qui, chacun en son temps, ont reçu le Kérygme, l’annonce du mystère du salut, et qui, en l’accueillant, ont été baptisés dans l’Esprit Saint et sont entrés dans l’Église. L’Église mère qui parle dans toutes les langues, qui est une et qui est catholique.

Alors, cette Parole du Livre des Actes nous fait penser qu’avant d’être “apôtres”, avant d’être prêtres, évêques, cardinaux, nous sommes “Parthes, Mèdes, Élamites” etc. etc. Et cela devrait éveiller en nous l’étonnement et la gratitude pour avoir reçu la grâce de l’Évangile dans nos peuples d’origine respectifs. Je pense que cela est très important et qu’il ne faut pas l’oublier.

Car c’est là, dans l’histoire de notre peuple, je dirais dans la “chair” de notre peuple, que l’Esprit Saint a opéré le miracle de la communication du mystère de Jésus-Christ mort et ressuscité. Et il nous est parvenu “dans nos langues”, sur les lèvres et dans les gestes de nos grands-parents et de nos parents, des catéchistes, des prêtres, des religieux…

Chacun de nous peut se souvenir de voix et de visages concrets. La foi est transmise “en dialecte”. N’oubliez pas cela: La foi est transmise “en dialecte”, par les mères et les grands-mères.

Nous sommes en effet des évangélisateurs dans la mesure où nous gardons dans notre cœur l’émerveillement et la gratitude d’avoir été évangélisés; ou plutôt d’être évangélisés, parce qu’en réalité il s’agit d’un don toujours actuel qui demande à être continuellement renouvelé dans la mémoire et dans la foi. Des évangélisateurs évangélisés, pas de fonctionnaires.

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Frères et sœurs, chers Cardinaux, la Pentecôte – comme le Baptême de chacun d’entre nous – n’appartient pas au passé, c’est un acte créateur que Dieu renouvelle continuellement. L’Église – et chacun de ses membres – vit de ce mystère toujours actuel. Elle ne vit pas de “rente”, non, encore moins d’un patrimoine archéologique aussi précieux et noble soit-il.

L’Église, et chaque baptisé, vit dans l’aujourd’hui de Dieu par l’action de l’Esprit Saint. Même l’acte que nous accomplissons ici en ce moment a un sens si nous le vivons dans cette perspective de foi.

Et aujourd’hui, à la lumière de la Parole, nous pouvons saisir cette réalité : vous, nouveaux Cardinaux, vous êtes venus de différentes parties du monde, et le même Esprit qui féconda l’évangélisation de vos peuples renouvelle maintenant en vous votre vocation et votre mission dans l’Église et pour l’Église.

De cette réflexion à partir d’une “surprise” féconde, je voudrais simplement tirer une conséquence pour vous, frères Cardinaux, et pour votre Collège. Et je voudrais l’exprimer par une image, celle de l’orchestre : le Collège Cardinalice est appelé à ressembler à un orchestre symphonique représentant la symphonie et la synodalité de l’Église.

Je dis aussi “synodalité”, non seulement parce que nous sommes à la veille de la première Assemblée du Synode, qui porte précisément sur ce thème, mais aussi parce qu’il me semble que la métaphore de l’orchestre peut bien éclairer le caractère synodal de l’Église.

Une symphonie vit de la composition savante des timbres des différents instruments : chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois uni à un autre, parfois avec tout l’ensemble. La diversité est nécessaire, elle est indispensable. Mais chaque son doit concourir au dessein commun. Et pour cela, l’écoute mutuelle est fondamentale : chaque musicien doit écouter les autres.

Si l’on écoutait que soi-même, aussi sublime que puisse être son propre son, cela ne servirait en rien la symphonie; et il en serait de même si une partie de l’orchestre n’écoutait pas les autres mais jouait comme si elle était seule, comme si elle était le tout.

Et le chef d’orchestre est au service de cette sorte de miracle qu’est chaque fois l’exécution d’une symphonie. Il doit écouter plus que tous les autres, et en même temps sa tâche est d’aider chacun et tout l’orchestre à développer au maximum la fidélité créative, une fidélité à l’œuvre qui est exécutée, mais créative, capable de donner une âme à la partition, de la faire résonner dans l’ici et le maintenant, d’une manière unique.

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Chers frères et sœurs, il nous est bon de nous reconnaître dans l’image de l’orchestre, pour apprendre davantage à être Église symphonique et synodale. Je la propose en particulier à vous, membres du Collège cardinalice, dans la consolante confiance que nous avons pour maître l’Esprit Saint – c’est Lui le protagoniste – : le maître intérieur de chacun et le maître du cheminement commun.

Il crée la variété et l’unité, il est l’harmonie même. Saint Basile cherche une synthèse lorsqu’il dit «Ipse harmonia est», Il est l’harmonie même. Nous nous confions à sa conduite douce et forte, et à la protection prévenante de la Vierge Marie.


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Pour le Pape, Marseille a permis un regard humain sur la Méditerranée

Pour le Pape,
Marseille a permis un regard humain sur la Méditerranée

Comme la tradition l’exige à chaque retour de voyage apostolique, le Pape a consacré sa catéchèse de l’audience générale du mercredi 27 septembre au sens de son dernier déplacement hors de Rome. Revenant sur les Rencontres méditerranéennes, du 17 au 24 septembre dernier, à Marseille, le Pape a exhorté à poser un regard humain et non idéologique sur la Méditerranée, et, pour ce faire, à redonner l’espérance aux jeunes Européens.

Catéchèse – Le voyage apostolique à Marseille à l’occasion des Rencontres Méditerranéennes

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

>Place Saint-Pierre
Mercredi 27 septembre 2023

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

À Marseille, où je me suis rendu à la clôture des Rencontres Méditerranéennes, j’ai retrouvé des évêques et des maires du pourtour méditerranéen mais aussi de nombreux jeunes impliqués. La Méditerranée est un berceau de civilisation et un berceau est fait pour la vie !

Elle ne peut devenir un cimetière ou un lieu de conflit. La Méditerranée met en relation l’Afrique, l’Asie et l’Europe, mais plus encore les personnes et les cultures, les philosophies et les religions. C’est de ses rives orientales que l’Évangile s’est diffusé pour annoncer à tous les peuples que nous sommes les fils de l’unique Père qui est aux cieux.

Que résulte-t-il de ces Rencontres? D’abord un nouveau regard sur la Méditerranée que je définirais simplement humain, capable de tout rapporter à la valeur primordiale de la personne humaine et à sa dignité inviolable ; rien d’idéologique, de stratégique ni de politiquement correct, il s’agit de choisir entre l’indifférence et la fraternité.

Mais ceux qui ont traversé la Méditerranée nous ont aussi livré le témoignage d’une espérance permise par toutes les personnes du milieu ecclésial ou civil qui les ont aidés. Il reste encore à organiser les choses de façon à ce que les personnes puissent choisir d’émigrer ou non et à permettre une coexistence humaine juste et pacifique.


Catéchèse :

Chers frères et sœurs, bonjour !

A la fin de la semaine dernière, je me suis rendu à Marseille pour participer à la clôture des Rencontres Méditerranéennes, qui ont réuni des évêques et des maires du pourtour méditerranéen, ainsi que de nombreux jeunes, afin de tourner le regard vers l’avenir. L’événement marseillais s’intitulait d’ailleurs « Mosaïque d’espérance ». Tel est le rêve, tel est le défi : que la Méditerranée retrouve sa vocation, être un laboratoire de civilisation et de paix.

La Méditerranée, nous le savons, est un berceau de civilisation, et un berceau, c’est pour la vie ! Ce n’est pas tolérable qu’elle devienne un tombeau, ni une zone de conflit. La mer Méditerranée est ce qui s’oppose le plus au choc des civilisations, à la guerre, à la traite des êtres humains.

C’est tout le contraire, parce que la Méditerranée met en relation l’Afrique, l’Asie et l’Europe ; le nord et le sud, l’orient et l’occident ; les personnes et les cultures, les peuples et les langues, les philosophies et les religions. Bien sûr, la mer est toujours en quelque sorte un abîme à franchir, et elle peut aussi devenir périlleuse. Mais ses eaux recèlent des trésors de vie, ses vagues et ses vents portent des navires de toutes sortes.

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Depuis sa rive orientale, il y a deux mille ans, est parti l’Évangile de Jésus-Christ.

[Son annonce] naturellement ne se fait pas par magie et n’est pas acquis une fois pour toutes. C’est le fruit d’un parcours où chaque génération est appelée à faire un bout de chemin, en lisant les signes des temps qu’elle vit.

La rencontre de Marseille fait suite à celles qui se sont tenues à Bari en 2020 et à Florence l’année dernière. Il ne s’agit pas d’un événement isolé, mais d’un pas en avant dans un itinéraire qui trouve son origine dans les « Colloques méditerranéens » organisés par le maire Giorgio La Pira à Florence à la fin des années 1950.

Un pas en avant pour répondre, aujourd’hui, à l’appel lancé par saint Paul VI dans son encyclique Populorum Progressio, pour « la promotion d’un monde plus humain pour tous, un monde où tous auront à donner et à recevoir, sans que le progrès des uns soit un obstacle au développement des autres. » (n° 44).

Qu’est-ce qui résulte de l’événement de Marseille ? Un regard sur la Méditerranée que je définirais comme simplement humain, ni idéologique, ni stratégique, ni politiquement correct, ni instrumental, humain, c’est-à-dire capable de tout rapporter à la valeur primordiale de la personne humaine et à sa dignité inviolable.

Ensuite en même temps, est apparu un regard d’espérance. C’est aujourd’hui très surprenant : quand on écoute des témoins qui ont vécu des situations inhumaines ou qui les ont partagées, et que c’est d’eux que l’on reçoit une  » profession d’espérance « . Et même c’est un regard de fraternité.

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Frères et sœurs, cette espérance, cette fraternité ne doit pas « se volatiliser », non, au contraire, elle doit s’organiser, se concrétiser dans des actions à long, moyen et court terme. Afin que les personnes, en toute dignité, puissent choisir d’émigrer ou de ne pas émigrer. La Méditerranée doit être un message d’espérance.

Mais il y a un autre aspect complémentaire : il faut redonner de l’espérance à nos sociétés européennes, spécialement aux nouvelles générations. En effet, comment accueillir les autres si nous n’avons pas nous-mêmes un horizon ouvert sur l’avenir ? Comment des jeunes sans espérance, enfermés dans leur vie privatisée, préoccupés par la gestion de leur précarité, peuvent-ils s’ouvrir à la rencontre et au partage ?

Nos sociétés tant de fois malades de l’individualisme, du consumérisme et de l’évasion vide ont besoin de s’ouvrir, d’oxygéner leurs âmes et leurs esprits pour pouvoir lire la crise comme une opportunité et l’affronter de manière positive.

L’Europe a besoin de retrouver passion et enthousiasme, et à Marseille je peux dire que je les ai trouvés : dans son Pasteur, le Cardinal Aveline, dans les prêtres et les consacrés, dans les fidèles laïcs engagés dans la charité, dans l’éducation, dans le peuple de Dieu qui a manifesté une grande chaleur lors de la Messe au Stade Vélodrome. Je les remercie tous, ainsi que le Président de la République, dont la présence a témoigné de l’attention de la France entière à l’égard de l’événement de Marseille.

Que Notre-Dame, que les Marseillais vénèrent sous le nom de Notre-Dame de la Garde, accompagne le chemin des peuples de la Méditerranée, afin que cette région devienne ce qu’elle a toujours été appelée à être : une mosaïque de civilisation et d’espérance.


Je salue cordialement les pèlerins de langue française.

Chers frères et sœurs, l’Europe a besoin de retrouver la passion et l’enthousiasme que j’ai trouvés à Marseille, chez son Pasteur, chez les prêtres, les consacrés et les nombreux fidèles engagés dans la charité et l’éducation.

Puisse Notre Dame de la Garde, vénérée par les Marseillais, accompagner le chemin des peuples de la Méditerranée afin que cette région devienne ce qu’elle est appelée à être : une mosaïque de civilisation et d’espérance.

Que Dieu vous bénisse !

 


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