Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La correction fraternelle

La correction fraternelle

«Lorsqu’un frère dans la foi commet une faute à ton égard, tu l’aides, sans rancune, en le corrigeant». Telle est l’exhortation faite par le Pape François, ce dimanche 10 septembre, lors de la prière de l’Angélus sur la Place Saint-Pierre, d’après la correction fraternelle, évoquée dans l’Évangile du livre de Matthieu.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place saint-Pierre
Dimanche 27 août 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous parle de la correction fraternelle (cf. Mt 18, 15-20), qui est l’une des plus hautes expressions de l’amour, et aussi l’une des plus exigeantes, car il n’est pas facile de corriger les autres. Lorsqu’un frère dans la foi commet une faute contre vous, vous, sans rancune, aidez-le, corrigez-le : aidez en corrigeant.

Malheureusement, d’un autre côté, la première chose qui se crée souvent autour de ceux qui font une erreur, ce sont les ragots, dans lesquels tout le monde apprend l’erreur, avec beaucoup de détails, sauf la personne concernée ! Ce n’est pas bien, frères et sœurs, cela ne plaît pas à Dieu.

Je ne me lasse pas de répéter que les commérages sont un fléau pour la vie des individus et des communautés, car ils apportent la division, ils apportent la souffrance, ils apportent le scandale et ils n’aident jamais. s’améliorer ne sert jamais à grandir.

Un grand maître spirituel, saint Bernard, disait que la curiosité stérile et les paroles superficielles sont les premiers échelons de l’échelle de l’orgueil, qui ne mène pas vers le haut mais vers le bas, précipitant l’homme vers la perdition et la ruine (cf. Les degrés d’humilité et d’orgueil).

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Mais Jésus nous enseigne à nous comporter différemment. Voici ce qu’il dit aujourd’hui : « Si ton frère pèche contre toi, va le prévenir entre toi et lui seul » (v. 15). Parlez-nous face à face, parlez-nous honnêtement, pour l’aider à comprendre où il se trompe. Et faire cela pour son propre bien, en surmontant la honte et en trouvant le vrai courage, qui n’est pas de bavarder, mais de dire les choses en face avec douceur et gentillesse.

Mais on peut se demander : et si cela ne suffisait pas ? Et s’il ne comprend pas ? Ensuite, vous devez demander de l’aide. Mais attention : pas celui du groupe de discussion ! Jésus dit : « Emmenez avec vous une ou deux personnes » (v. 16), c’est-à-dire des personnes qui veulent vraiment donner un coup de main à ce frère ou à cette sœur qui s’est trompé.

Et s’il ne comprend toujours pas ? Alors, dit Jésus, impliquez la communauté. Mais même ici, nous précisons: il ne s’agit pas de mettre une personne au pilori, de lui faire honte publiquement, mais de s’unir aux efforts de tous pour l’aider à changer. Pointer du doigt n’est pas une bonne chose, en fait, cela rend souvent plus difficile pour ceux qui ont commis des erreurs de reconnaître leur erreur.

La communauté doit plutôt lui faire sentir que, tout en condamnant l’erreur, elle est proche de la personne dans la prière et dans l’affection, toujours prête à lui offrir pardon, compréhension et à recommencer.

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Et alors nous nous demandons : comment dois-je me comporter envers ceux qui commettent des erreurs contre moi ? Est-ce que je le garde à l’intérieur et accumule du ressentiment ? « Vous le paierez » : ce mot qui revient si souvent, « vous le paierez… » Est-ce que j’en fais une raison quand on discute dans mon dos ? «Savez-vous ce que ce type a fait ? » et ainsi de suite…

Ou suis-je courageux, courageux et essaie de lui parler ? Est-ce que je prie pour lui, demande de l’aide pour faire le bien ? Et nos communautés prennent-elles soin de ceux qui tombent, afin qu’ils puissent se relever et commencer une nouvelle vie ? Est-ce qu’ils pointent du doigt ou ouvrent les bras ? Que faire : pointer du doigt ou ouvrir les bras ?

Que Marie, qui a continué à aimer malgré les condamnations [faites] à son Fils, nous aide à toujours chercher le chemin du bien.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je voudrais exprimer ma proximité avec le cher peuple du Maroc, frappé par un tremblement de terre dévastateur. Je prie pour les blessés, pour ceux qui ont perdu la vie – ils sont si nombreux ! – et pour les membres de leur famille.

Je remercie les sauveteurs et ceux qui travaillent pour soulager les souffrances des populations ; l’aide concrète de chacun peut soutenir la population dans ce moment tragique : nous sommes proches du peuple marocain !

Aujourd’hui à Markowa, en Pologne, les martyrs Joseph et Victoria Ulma ont été béatifiés avec leurs 7 enfants : une famille entière exterminée par les nazis le 24 mars 1944 pour avoir donné refuge à certains juifs persécutés. À la haine et à la violence qui caractérisaient cette époque, ils opposaient l’amour évangélique.

Puisse cette famille polonaise, qui a représenté un rayon de lumière dans les ténèbres de la Seconde Guerre mondiale, être un modèle à suivre pour nous tous dans notre quête du bien et au service de ceux qui sont dans le besoin. Applaudissements à cette famille de bienheureux !

Et à leur exemple, sentons-nous appelés à opposer à la force des armes celle de la charité, à la ténacité de la prière contre la rhétorique de la violence. Faisons-le avant tout pour de nombreux pays qui souffrent à cause de la guerre ; d’une manière particulière, intensifions nos prières pour l’Ukraine tourmentée. Il y a là les drapeaux de l’Ukraine, qui souffre tant !

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Après-demain, le 12 septembre, le cher peuple éthiopien célébrera son traditionnel réveillon du Nouvel An: je souhaite adresser mes vœux les plus chaleureux à l’ensemble de la population, en espérant qu’elle recevra les dons de la réconciliation fraternelle et de la paix.

Tournons aujourd’hui notre pensée vers l’abbaye du Mont-Saint-Michel, en Normandie, qui célèbre le millénaire de la consécration du lieu.

Et je vous salue tous, Romains et pèlerins d’Italie et de divers pays. Au début de l’année catéchétique, j‘en profite pour remercier les catéchistes pour leur précieux travail et pour souhaiter aux garçons et aux filles du catéchisme la joie de rencontrer Jésus.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt !


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Soyez une maison de la miséricorde pour l’autre

Soyez une maison de la miséricorde pour l’autre

Durant sa catéchèse lors de l’audience générale du mercredi 6 septembre, le Pape François a dressé un bilan de son voyage apostolique en Mongolie, du 31 août au 4 septembre. il appelle à «élargir les frontières de notre regard», en prenant exemple sur ce peuple «qui regarde le ciel et sent le souffle de la création».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 6 septembre 2023

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, j’aimerais vous amener au cœur de mon récent voyage en Mongolie. On pourrait se demander pourquoi le Pape va si loin pour visiter un petit troupeau de fidèles. Parce que c’est là, loin des projecteurs, que se trouvent les signes de la présence de Dieu. La communauté mongole a une histoire touchante.

Les missionnaires ont donné naissance à une communauté unie et vraiment catholique, c’est-à-dire universelle. Il s’agit ici d’une universalité incarnée. Cette jeune Église est née dans le sillon de la charité, le meilleur témoignage de la foi. À la fin de ma visite, j’ai béni et inauguré la “Maison de miséricorde” qui rappelle que notre communauté doit être une maison de miséricorde, un lieu ouvert et accueillant.

J’ai pu découvrir la beauté de ce peuple mongol à partir des personnes, de leurs histoires, de leur recherche religieuse, d’où ma reconnaissance pour la rencontre interreligieuse et œcuménique du dimanche dernier. Il est important, comme le fait le peuple mongol, de fixer les yeux vers le haut, vers la lumière du bien.

C’est un plaisir d’entrer en dialogue avec ce grand continent qu’est l’Asie, d’en saisir les messages, d’en connaître la sagesse, la façon de regarder les choses, d’étreindre le temps et l’espace. Cela m’a fait du bien de rencontrer le peuple mongol qui conserve ses racines et ses traditions, respecte les personnes âgées et vit en harmonie avec l’environnement.
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Catéchèse – Le voyage en Mongolie

Chers frères et sœurs, bonjour !

Lundi, je suis rentré de Mongolie. Je voudrais exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont accompagné ma visite par leurs prières, et renouveler ma reconnaissance aux Autorités qui m’ont solennellement accueilli : en particulier au Président Khürelsükh, ainsi qu’à l’ancien Président Enkhbayar, qui m’avait adressé une invitation officielle à visiter le pays.

Je repense avec joie à l’Église locale et au peuple mongol : un peuple noble et sage, qui m’a manifesté tant de cordialité et d’affection. Aujourd’hui, je souhaiterais vous plonger au cœur de ce voyage.

On pourrait se demander pourquoi le pape se rend si loin pour visiter un petit troupeau de fidèles. Parce que c’est précisément là, loin des projecteurs, que l’on trouve souvent les signes de la présence de Dieu, qui ne regarde pas les apparences, mais le cœur comme nous l’avons entendu dans le passage du prophète Samuel (cf. 1 Sam 16, 7).

Le Seigneur ne cherche pas le centre de la scène, mais le cœur simple de ceux qui le désirent et l’aiment sans apparences, sans vouloir dominer sur les autres. Et j’ai eu la grâce de rencontrer en Mongolie une Église humble et une Église joyeuse, qui est dans le cœur de Dieu, et je peux vous témoigner sa joie de s’être trouvée pour quelques jours aussi au centre de l’Église.

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Cette communauté a une histoire touchante. Elle est née, par la grâce de Dieu, du zèle apostolique – sur lequel nous réfléchissons en ce moment – de quelques missionnaires qui, passionnés par l’Évangile, se sont rendus, il y a environ trente ans, dans un pays qu’ils ne connaissaient pas.

Ils en ont appris la langue – qui n’est pas facile- et, bien qu’issus de nations différentes, ils ont créé une communauté unie et véritablement catholique. C’est d’ailleurs le sens du mot « catholique », qui signifie « universel ». Mais il ne s’agit pas d’une universalité qui homologue, mais d’une universalité qui inculture, c’est une universalité qui s’inculture.

‘est cela la catholicité : une universalité incarnée, « inculturée » qui saisit le bien là où elle vit et qui sert les personnes avec lesquelles elle vit. C’est ainsi que vit l’Église : en témoignant de l’amour de Jésus avec douceur, avec la vie plus que les paroles, heureuse de sa vraie richesse : le service du Seigneur et des frères et sœurs.

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C’est ainsi qu’est née cette jeune Église : dans le sillon de la charité, qui est le meilleur témoignage de la foi. À la fin de ma visite, j’ai eu la joie de bénir et d’inaugurer la « Maison de la miséricorde », la première œuvre caritative créée en Mongolie, expression de toutes les composantes de l’Église locale.

Une maison qui est la carte de visite de ces chrétiens, mais qui rappelle aussi à chacune de nos communautés d’être une maison de la miséricorde : c’est-à-dire un lieu ouvert et, lieu accueillant, où les misères de chacun peuvent entrer sans vergogne en contact avec la miséricorde de Dieu qui relève et guérit.

C’est le témoignage de l’Église mongole, avec des missionnaires de différents pays qui se sentent en harmonie avec le peuple, heureux de le servir et de découvrir la beauté qui s’y trouve déjà.

Parce que ces missionnaires ne sont pas allés là-bas pour faire du prosélytisme, ce qui n’est pas évangélique, ils sont allés là-bas pour vivre comme le peuple mongol, pour parler leur langue, la langue de ce peuple, pour prendre les valeurs de ce peuple et prêcher l’Évangile dans le style mongol, avec des paroles mongoles. Ils sont allés et se sont « inculturés » : ils ont pris la culture mongole pour proclamer l’Évangile dans cette culture.

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J’ai pu découvrir une partie de cette beauté, notamment en faisant la connaissance de certaines personnes, en écoutant leurs histoires, en appréciant leur quête religieuse. En ce sens, je suis reconnaissant pour la rencontre interreligieuse et œcuménique de dimanche passé.

La Mongolie a une grande tradition bouddhiste, avec de nombreuses personnes qui, en silence, vivent leur religiosité de manière sincère et radicale, à travers l’altruisme et la lutte contre leurs passions. Pensons à tant de graines de bien qui, de manière cachée, font germer le jardin du monde, alors qu’habituellement nous n’entendons que le bruit des arbres qui tombent !

Le scandale plaît aux gens, même à nous : « Mais regardez cette barbarie, un arbre qui tombe, le bruit qu’il a fait ! ». – « Mais tu ne vois donc pas la forêt grandir tous les jours ? » parce que la croissance se fait dans le silence. Il est décisif d’être capable de discerner et de reconnaître le bien.

Au lieu de cela, bien souvent nous n’apprécions les autres que dans la mesure où ils correspondent à nos idées, nous devons plutôt voir ce bien. C’est pour cela qu’il est important, comme le fait le peuple mongol, de regarder vers le haut, vers la lumière du bien. Seulement ainsi, en partant de la reconnaissance du bien, on construit l’avenir commun ; ce n’est qu’en valorisant l’autre qu’on l’aide à s’améliorer.

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Je suis allé au cœur de l’Asie et cela m’a fait du bien. Cela fait du bien d’entrer en dialogue avec ce grand continent, d’en saisir les messages, d’en connaître la sagesse, la façon de regarder les choses, d’étreindre le temps et l’espace.

Cela m’a fait du bien de rencontrer le peuple mongol, qui conserve ses racines et ses traditions, respecte les personnes âgées et vit en harmonie avec l’environnement : c’est un peuple qui scrute le ciel et sent la respiration de la création.

En pensant aux étendues illimitées et silencieuses de la Mongolie, laissons-nous stimuler par le besoin d’élargir les frontières de notre regard, s’il vous plait : élargir les frontières, regarder loin et haut, regarder et ne pas tomber prisonniers de la petitesse, élargir les frontières de notre regard, afin qu’il voit le bien qu’il y a chez les autres et soit capable de dilater les propres horizons et également dilater son propre cœur pour comprendre, pour être proche de chaque personne et de chaque civilisation.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement ceux venus du Sénégal, accompagnés par Mgr Paul Abel Mamba.

Frères et sœurs, en pensant aux étendues infinies et silencieuses de la Mongolie, laissons-nous stimuler par le besoin d’élargir les frontières de notre regard, pour que nous puissions voir le bien qui se trouve chez les autres. Que Dieu vous bénisse !


Que la fête liturgique d’après-demain, la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, vous exhorte à marcher toujours, comme Marie, sur les chemins du Seigneur. A elle, femme de la tendresse, nous confions les souffrances et les tribulations de la chère et martyrisée Ukraine. A vous tous, je donne ma bénédiction.


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RENCONTRE AVEC LES TRAVAILLEURS DE LA CHARITÉ ET INAUGURATION DE LA MAISON DE LA MISÉRICORDE À OULAN-BATOR

RENCONTRE AVEC LES TRAVAILLEURS DE LA CHARITÉ
ET INAUGURATION DE LA MAISON DE LA MISÉRICORDE
À OULAN-BATOR

voyage du Pape en Mongolie
voyage du Pape en Mongolie

Les témoignages du directeur, d’un missionnaire et d’une femme handicapée racontent au Pape l’accueil évangélique offert dans ce lieu de la capitale mongole où les opérateurs apportent non seulement assistance mais confort, écoute et soins médicaux aux plus vulnérables.

C’est le frère Andrew Tran Le Phuong, directeur de la Maison de la Miséricorde, la structure inaugurée aujourd’hui par le Pape à Oulan-Bator, qui a accueilli le Pontife au début de la rencontre, la dernière du voyage papal en Mongolie.

Dans ses paroles, comme dans celles des témoignages ultérieurs, la miséricorde de Dieu, nom de cette Maison, prend forme, au point d’envahir et d’émouvoir le cœur de celui qui l’écoute avec des images puissantes.

C’est un lieu qui fait également office de centre de premiers secours pour les sans-abri, explique le frère Andrew, et où sont accueillis quotidiennement ceux qui vivent en marge de la société : les pauvres, les personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, les migrants et tous ceux qui le monde rejette.

Il y a même un service de blanchisserie et de toilettes, de la nourriture et des vêtements propres sont proposés, mais surtout il y a toujours quelqu’un à qui parler, quelqu’un avec qui s’asseoir et écouter gentiment celui qui vient frapper à la porte.

Un lieu d’encouragement et d’espoir

« L’idée initiale du cardinal Giorgio Marengo – explique le directeur de la Maison de la Miséricorde – était de créer un centre dans lequel toutes les institutions de l’Église opérant dans les secteurs de la justice sociale et de l’assistance aux nécessiteux pourraient se réunir et devenir une réalité, pour une contribution commune et concrète de l’Église particulière en Mongolie.

Nous recherchons ainsi l’interconnexion avec tous ceux qui partagent les valeurs de compassion amoureuse et de responsabilité sociale partagée, dans un esprit de synodalité. Faisant écho à ce que Sa Sainteté a dit à plusieurs reprises, nous voudrions nous tenir aux côtés de ceux qui n’ont pas le droit de parler ou qui ne sont pas écoutés.

Un lieu d’encouragement donc où ceux qui ont tout perdu ont l’espoir de recevoir une nouvelle vie, où « un monde différent se construit dans un esprit d’union et de miséricorde », « les barrières sont brisées grâce au volontariat interreligieux et communautaire, les « frontières du différence », réunissant ceux qui sont souvent oubliés.

Sœur Veronica : Je suis plus pauvre que les gens que je sers

La confirmation vient de Sœur Veronica Kim des Sœurs de Saint Paul de Chartres qui exerce son service à la Clinique Sainte-Marie en Mongolie, qui reçoit en moyenne 12 mille patients par an, et offre désormais aussi ses bras à ceux qui frappent aux portes de la Maison de Miséricorde.

Les données que Sœur Véronique présente au Pape sont dramatiques : en effet, 9 mille personnes sans abri vivent en Mongolie, incapables d’accéder aux soins médicaux et le taux de pauvreté est d’environ 27 %.

Tout en expliquant les types de services offerts par la clinique (soins médicaux pour ceux qui ne peuvent les recevoir faute de papiers, chirurgies gratuites pour les enfants cardiaques, distribution de médicaments non disponibles en Mongolie, soutien financier pour les frais d’interventions chirurgicales mais aussi assistance pour les urgences financières), Sœur Véronique raconte au Pontife un souvenir émouvant :

« Je préparais du café chaud par un froid matin d’hiver 2017 et – dit la religieuse – à travers la fente de la porte, j’ai vu dehors trois personnes sans abri qui cherchaient à se réchauffer. À ce moment-là, avec ma tasse de café chaud dans les mains, je me sentais tellement mal que j’ai commencé à pleurer.

Depuis, j’ai commencé à offrir du thé et du pain à ceux qui viennent le matin et, après avoir même volé mes chaussures une fois, à fournir des chaussures à ceux qui en ont besoin.

Cependant, au cours de ces huit années, j’ai réalisé qu’en réalité, j’étais plus pauvre que les personnes que nous servons. En fait, en restant avec eux, c’est moi qui ai progressivement trouvé réconfort et protection contre les influences négatives de notre monde matérialiste.

L’histoire de Lucia Otgongerel

Ce sont des expériences qui nous apprennent à ouvrir notre cœur à Dieu et notre cœur s’ouvre également grand lorsque s’exprime Lucia Otgongerel, de la paroisse Santa Maria d’Oulan-Bator, après l’hommage d’une danse offerte au Pape par les enfants des établissements scolaires catholiques.

Lucia est la sixième de huit enfants, elle est née avec une grave malformation, elle n’a ni bras ni jambes et pourtant elle affirme s’être toujours sentie « normale et heureuse ». Aujourd’hui, devant le Successeur de Pierre, elle parle avec un sourire, au nom de tous les handicapés, de sa première rencontre avec l’Église catholique, réalisée avec les missionnaires de Consolata.

« Quand j’ai vu la croix, j’ai vu Jésus avec des clous dans les mains et les pieds, pourquoi une personne est-elle coincée comme ça ? Dès que j’ai trouvé en moi la réponse à cette question, j’ai compris que Jésus avait été cloué sur la croix pour moi, par amour, pour mes péchés et j’ai senti que c’était une croix que je devais porter et la porter volontiers.

J’ai compris qu’Il était crucifié pour moi, j’ai été très ému et j’ai perçu que c’est aussi ma Croix, et j’ai donc accepté avec bonheur ma Croix handicapée. C’est pourquoi je dis à de nombreux frères et sœurs croyants handicapés que Dieu donne tout, donne une opportunité à chaque personne, et selon la façon dont vous voyez et acceptez cette opportunité, votre vie est remplie de l’amour de Dieu.

Il me manque deux bras et deux jambes, mais je veux dire que je suis la personne la plus chanceuse du monde, parce que j’ai pris la décision d’accepter pleinement l’amour de Dieu, l’amour de Jésus. »

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN MONGOLIE
[31 août – 4 septembre 2023]

RENCONTRE AVEC LES TRAVAILLEURS DE LA CHARITÉ
ET INAUGURATION DE LA MAISON DE LA MISÉRICORDE

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Oulan-Bator
Lundi 4 septembre 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Je vous remercie de tout cœur pour l’accueil, le chant et la danse, pour vos mots de bienvenue et pour vos témoignages ! Je crois qu’ils peuvent être bien résumés par certaines paroles de Jésus : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire » (Mt 25, 35).

Le Seigneur nous offre ainsi le critère pour le reconnaître, pour le reconnaître présent dans le monde et la condition pour entrer dans la joie ultime de son Royaume au moment du jugement dernier. Depuis ses débuts l’Église a pris au sérieux cette vérité, démontrant en actes que la dimension caritative fonde son identité.

La dimension caritative fonde l’identité de l’Église. Je pense aux récits des Actes des Apôtres, aux nombreuses initiatives prises par la communauté chrétienne primitive pour réaliser les paroles de Jésus, donnant vie à une Église construite sur quatre piliers : la communion, la liturgie, le service et le témoignage.

Il est merveilleux de constater qu’après tant de siècles, le même esprit imprègne l’Église en Mongolie : dans sa petitesse, elle vit de communion fraternelle, de prière, du service désintéressé à l’humanité souffrante et du témoignage de sa foi. Tout comme les quatre colonnes des grandes ger, [yourtes] qui soutiennent l’ouverture centrale supérieure, permettant à la structure de tenir debout et d’offrir un espace accueillant à l’intérieur.

Nous voici donc à l’intérieur de cette maison que vous avez construite et que j’ai aujourd’hui la joie de bénir et d’inaugurer. C’est une expression concrète de l’attention aux autres dans laquelle les chrétiens se reconnaissent, car là où il y a l’accueil, l’hospitalité et l’ouverture aux autres, on respire la bonne odeur du Christ (cf. 2 Co 2, 15).

Se dépenser pour son prochain, pour sa santé, ses besoins fondamentaux, sa formation et sa culture, fait partie depuis ses débuts de cette portion vivante du Peuple de Dieu.

Dès leur arrivée à Oulan-Bator dans les années 1990, les premiers missionnaires ont immédiatement ressenti l’appel à la charité, qui les a amenés à s’occuper des enfants abandonnés, des frères et sœurs sans abri, des malades, des personnes vivant avec un handicap, des prisonniers et de tous ceux qui, dans leur état de souffrance, demandaient à être accueillis.

Aujourd’hui, nous voyons comment un tronc a poussé de ces racines, des branches ont poussé et de nombreux fruits ont éclos : de nombreuses et louables initiatives caritatives, développées en projets à long terme, réalisées principalement par les différents Instituts missionnaires présents ici et appréciés par la population et les autorités civiles.

D’autre part, c’est le gouvernement mongol lui-même qui avait demandé l’aide des missionnaires catholiques pour faire face aux nombreuses urgences sociales d’un pays qui, à l’époque, se trouvait dans une phase délicate de transition politique marquée par une pauvreté généralisée.

Aujourd’hui encore, ces projets impliquent des missionnaires de nombreux pays, qui mettent leurs connaissances, leur expérience, leurs ressources et surtout leur amour au service de la société mongole. À eux, et à ceux qui soutiennent ces nombreuses bonnes œuvres, vont mon admiration et mes « remerciements » les plus sincères.

La Maison de la Miséricorde se veut un point de référence pour une multiplicité d’interventions caritatives, de mains tendues vers les frères et sœurs qui peinent à naviguer au milieu des problèmes de la vie. C’est une sorte de port où accoster, où pouvoir trouver écoute et compréhension.

Mais cette nouvelle initiative, alors qu’elle s’ajoute aux nombreuses autres initiatives soutenues par les différentes institutions catholiques, en représente une version inédite : ici, en effet, c’est l’Église particulière qui porte le projet, dans la synergie de toutes les composantes missionnaires, mais avec une identité locale claire, comme une véritable expression de la Préfecture Apostolique dans son ensemble.

Et j’aime beaucoup le nom que vous avez voulu lui donner : Maison de la Miséricorde. Dans ces deux mots se trouve la définition de l’Église, appelée à être une demeure accueillante où tous peuvent faire l’expérience d’un amour supérieur, qui remue et touche le cœur : l’amour tendre et providentiel du Père, qui veut que nous soyons frères, que nous soyons sœurs dans sa maison.

Je souhaite donc que vous puissiez tous vous mobiliser autour de cette œuvre et que les différentes communautés missionnaires y participent activement, en y engageant des personnes et ressources.

Pour que cela se réalise, le volontariat est indispensable, c’est-à-dire le service purement gratuit et désintéressé, que les personnes décident librement d’offrir à ceux qui sont dans le besoin : non pas sur la base d’une compensation financière ou d’une quelconque forme de retour individuel, mais par pur amour pour le prochain.

C’est le style de service que Jésus nous a enseigné en disant : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10, 8). Servir ainsi semble un pari perdant, mais lorsqu’on risque, on découvre que ce qu’on donne sans attendre en retour n’est pas perdu ; au contraire, cela devient une grande richesse pour ceux qui offrent leur temps et leur énergie.

En effet, la gratuité allège l’âme, guérit les blessures du cœur, rapproche de Dieu, ouvre la source de la joie et maintient la jeunesse intérieure. Dans ce pays plein de jeunes, se consacrer au volontariat peut être un chemin décisif pour la croissance personnelle et sociale.

C’est aussi un fait que, même dans les sociétés hautement technologiques et à haut niveau de vie, le système de protection sociale ne suffit pas à lui seul à fournir tous les services aux citoyens, s’il n’y a pas en plus des légions de bénévoles qui consacrent leur temps, leurs compétences et leurs ressources à l’amour du prochain.

En effet, le véritable progrès des nations ne se mesure pas à la richesse économique, et encore moins à celle des investissements dans le pouvoir illusoire des armements, mais à leur capacité à assurer la santé, l’éducation et la croissance intégrale de leur peuple.

Je voudrais donc encourager tous les citoyens mongols, connus pour leur magnanimité et leur capacité d’abnégation, à s’engager dans le bénévolat, en se mettant à la disposition des autres. Ici, à la Maison de la Miséricorde, vous disposez d’un « gymnase » toujours ouvert où vous pouvez exercer vos désirs de bien et entraîner votre cœur.

Enfin, je voudrais démentir certains « mythes ». Tout d’abord, celui selon lequel seules les personnes aisées peuvent s’engager dans le volontariat. C’est une « fantaisie ». La réalité dit le contraire : il n’est pas nécessaire d’être riche pour faire le bien, au contraire, ce sont presque toujours les personnes ordinaires qui consacrent leur temps, leurs connaissances et leur cœur à s’occuper des autres.

Deuxième mythe à briser : celui selon lequel l’Église catholique, qui se distingue dans le monde entier par son grand engagement dans les œuvres de promotion sociale, fait tout cela par prosélytisme, comme si le fait de s’occuper des autres était une forme de conviction pour attirer « de son côté ». Non, l’Église ne va pas de l’avant par prosélytisme, elle va de l’avant par attraction.

Les chrétiens reconnaissent ceux qui sont dans le besoin et font tout leur possible pour soulager leurs souffrances parce qu’ils y voient Jésus, le Fils de Dieu, et en lui la dignité de chaque personne, appelée à être un fils ou une fille de Dieu.

J’aime imaginer cette Maison de la Miséricorde comme le lieu où des personnes de différentes « croyances », et même des non-croyants, unissent leurs efforts à ceux des catholiques locaux pour secourir avec compassion de nombreux frères et sœurs en humanité. C’est le mot, compassion : la capacité de souffrir avec l’autre.

Et l’État saura protéger et promouvoir cela de manière adéquate. Pour que ce rêve devienne réalité, il est en effet indispensable, ici et ailleurs, que les responsables publics soutiennent ces initiatives humanitaires, faisant preuve d’une synergie vertueuse pour le bien commun.

Enfin, un troisième mythe à casser : celui selon lequel seuls les moyens économiques comptent, comme si la seule façon de s’occuper des autres était d’employer des salariés et d’investir dans de grandes infrastructures.

Certes, la charité exige du professionnalisme, mais les initiatives caritatives ne doivent pas devenir des entreprises, mais conserver la fraîcheur des œuvres de charité, où ceux qui sont dans le besoin trouvent des personnes capables d’écoute, capables de compassion, au-delà de toute rémunération.

En d’autres termes, pour faire vraiment le bien, ce qui est indispensable, c’est un cœur bon, un cœur déterminé à chercher le meilleur pour l’autre. S’engager uniquement en vue d’une rémunération n’est pas un véritable amour ; seul l’amour permet de surmonter l’égoïsme et fait avancer le monde.

À cet égard, j’aimerais conclure en rappelant un épisode lié à sainte Teresa de Calcutta. Il semble qu’un journaliste, la regardant courbée sur la plaie malodorante d’un malade, lui ait dit un jour : « Ce que vous faites est beau, mais personnellement je ne le ferais pas même pour un million de dollars ».

Mère Teresa répondit : « Pour un million de dollars, je ne le ferais pas non plus. Je le fais pour l’amour de Dieu ! » Je prie pour que ce style de gratuité soit la valeur ajoutée de la Maison de la Miséricorde. Pour tout le bien que vous avez fait et que vous ferez, je vous remercie de tout cœur – Merci, merci beaucoup ! – et je vous bénis. Et s’il vous plaît, ayez aussi la charité de prier pour moi. Merci.


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