Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Anniversaire de la Compagnie des Filles de la Charité

Anniversaire de la Compagnie des Filles de la Charité

Comme la Chapelle de la rue du Bac est celle de la Maison Mère des Filles de la Charité., c’est avec elles, c’est à leur histoire, que nous sommes reliés. La Compagnie des Filles de la Charité, fondée en 1633, fut le commun chef d’œuvre de saint Vincent et de sainte Louise.

Saint Vincent de-Paul entretien avec les Filles de la Charité aquarelle de J. Bernat
Saint Vincent de-Paul entretien avec les Filles de la Charité aquarelle de J. Bernat – sainte Louise en face

La Compagnie s’est développée dans le monde entier, fidèle à sa vocation. Quand, un jour de 1830, est arrivée au noviciat de la rue du Bac une jeune bourguignonne de 24 ans…

Les apparitions de la Vierge Marie à Catherine Labouré et la diffusion de la médaille miraculeuse furent suivies d’un extraordinaire renouveau des vocations, tant chez les Filles de la Charité que chez les Prêtres de la Mission. La ferveur y redevint des plus ardentes. Au long des années, la Compagnie a continué son service dans l’esprit des fondateurs : humilité, simplicité, charité.

A ce jour, les Filles de la Charité sont présentes sur les cinq continents.

Profondément touché par la souffrance et la pauvreté, Vincent de Paul sollicite l’aide de femmes riches et se rend vite compte que la charité doit être organisée. Une fille de la campagne, Marguerite Naseau, vient trouver Vincent pour être employée aux tâches les plus basses que ne pouvaient assurer les dames des confréries.

Elle se fit, dans son amour tout évangélique, la servante des plus délaissés. Son exemple fut communicatif, c’est ainsi que naquit, imperceptiblement la Compagnie des Filles de la Charité. Dès 1630, Monsieur Vincent confia à Louise de Marillac la formation des premières sœurs qui se dévouaient dans les diverses confréries.

sceau des Filles de la Charité
sceau des Filles de la Charité

Le 29 novembre 1633, elles se regroupèrent autour de Louise de Marillac pour vivre, sous sa conduite, leur idéal en communauté fraternelle. Elles eurent d’abord le soin des pauvres malades chez eux, dans les villes et les campagnes, puis, au fur et à mesure des besoins, celui des malades dans les hôpitaux, des petites filles à instruire, des enfants trouvés, des galériens, des soldats blessés, des réfugiés, des personnes âgées, des malades mentaux, et autres…

Aujourd’hui, la Compagnie internationale est présente sur tous les continents. Les Filles de la Charité, toute données à Dieu, en communauté de vie fraternelle, consacrent leur vie à soigner, à accompagner, à remettre debout les personnes délaissées, à se faire proche de chacune.

Par leur service, dynamisé par leur devise « La Charité de Jésus crucifié nous presse », elles couvrent un vaste champ d’activités dans le domaine humanitaire et social, tout en travaillant également pour la justice, la paix et la solidarité.

De même que les sociétés se transforment et croissent, ainsi en est-il des besoins de leurs populations.  C’est pourquoi les services dans lesquels les Filles de la Charité s’engagent sont en perpétuelle transformation et adaptation.

Les fruits de l’Esprit Saint

Audience générale : Les fruits de l’Esprit Saint

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 novembre 2024

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Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 15. Les fruits de l’Esprit Saint. La joie

Chers frères et sœurs, bonjour !
Après avoir parlé de la grâce sanctifiante et des charismes, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur une troisième réalité. La première est la grâce sanctifiante ; la seconde, les charismes et quelle est la troisième ? Une réalité liée à l’action de l’Esprit Saint : les “fruits de l’Esprit”.

Une chose étrange. Quel est le fruit de l’Esprit ? Saint Paul en propose une liste dans la lettre aux Galates. Il écrit ainsi, prêtez attention : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (5,22). Neuf ; ce sont les “fruits de l’Esprit”. Mais quel est ce “fruit de l’Esprit” ?

À la différence des charismes, que l’Esprit donne à qui il veut et quand il veut pour le bien de l’Église, les fruits de l’Esprit – je répète : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi – sont le résultat d’une collaboration entre la grâce et notre liberté. Ces fruits expriment toujours la créativité de la personne, en qui « la foi opère par la charité » (Ga 5,6), parfois de manière surprenante et joyeuse.

Dans l’Église, tout le monde ne peut pas être apôtre, tout le monde ne peut pas être prophète, tout le monde ne peut pas être évangéliste, pas tous ; mais tout le monde indistinctement peut et doit être charitable, patient, humble, artisan de paix, et ainsi de suite. Mais nous tous, oui, nous devons être charitables, nous devons être patients, nous devons être humbles, nous devons être des artisans de la paix et non de guerres.

Parmi les fruits de l’Esprit énumérés par l’Apôtre, je voudrais en souligner un, en rappelant les premiers mots de l’exhortation apostolique Evangelii gaudium : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus.

Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus la joie naît et renaît toujours. » (n. 1). Mais parfois [il y aura] des moments tristes, mais toujours il y a la paix. Avec Jésus, il y a la joie et la paix.

La joie, fruit de l’Esprit, a en commun avec toutes les autres joies humaines un certain sentiment de plénitude et d’accomplissement, qui fait désirer qu’elle dure toujours. Nous savons par expérience qu’il n’en est rien, car tout ici-bas passe vite : Tout passe vite. Réfléchissons ensemble : la jeunesse, la jeunesse – elle passe vite -, la santé, la force, le bien-être, les amitiés, les amours… Elles durent cent ans, mais ensuite… plus rien.

Tout passe vite. D’ailleurs, même si ces choses ne passent pas vite, au bout d’un certain temps elles ne suffisent plus, voire elles ennuient, car, comme le disait saint Augustin à Dieu : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il se repose en toi… » [1]. Il y a l’inquiétude du cœur pour chercher la beauté, la paix, l’amour, la joie.

La joie de l’Évangile, la joie évangélique, à la différence de toute autre joie, peut se renouveler chaque jour et devenir contagieuse. « C’est seulement grâce à cette rencontre – ou nouvelle rencontre – avec l’amour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés de notre conscience isolée et de l’auto-référence. […] Là se trouve la source de l’action évangélisatrice.

Parce que, si quelqu’un a accueilli cet amour qui lui redonne le sens de la vie, comment peut-il retenir le désir de le communiquer aux autres ? » (Evangelii gaudium, 8). Telle est la double caractéristique de la joie, fruit de l’Esprit : non seulement elle n’est pas soumise à l’inévitable usure du temps, mais elle se démultiplie dans le partage avec les autres ! La vraie joie se partage avec les autres ; elle est également contagieuse.

Il y a cinq siècles, vivait à Rome un saint – ici à Rome – appelé Philippe Néri. Il est entré dans l’histoire comme le saint de la joie. Écoutez bien ceci : le saint de la joie. Aux enfants pauvres et abandonnés de son Oratoire, il disait : “Mes enfants, soyez joyeux ; je ne veux pas de scrupules ni de mélancolie ; il me suffit que vous ne péchiez pas”. Et encore : “ Soyez bons, si vous le pouvez !”.

Ce que l’on connaît moins, en revanche, c’est la source de sa joie. Saint Philippe Neri avait un tel amour pour Dieu qu’il semblait parfois que son cœur allait éclater dans sa poitrine. Sa joie était, au sens le plus large, un fruit de l’Esprit. Le saint participa au Jubilé de 1575, qu’il enrichit de la pratique, maintenue par la suite, de la visite des Sept Églises. Il fut, en son temps, un véritable évangélisateur grâce à la joie.

Et il avait cela, précisément comme Jésus qui pardonnait toujours, qui pardonnait tout. Peut-être certains d’entre nous pensent-ils : “Mais j’ai commis tel péché, et il ne me sera pas pardonné… ” Écoutez bien ceci : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours. Et c’est cela la joie : être pardonné par Dieu. Et aux prêtres et aux confesseurs, je dis toujours : “Pardonnez tout, ne demandez pas trop ; mais pardonnez tout, tout, et toujours”.

Le mot “Évangile” signifie bonne nouvelle. C’est pourquoi on ne peut pas communiquer avec des mines tirées et un visage sombre, mais avec la joie de celui qui a trouvé le trésor caché et la perle précieuse.

Nous nous souvenons de l’exhortation que Saint Paul a adressée aux fidèles de l’Église de Philippes, et maintenant à nous tous – et que nous avons entendu dès le début – : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes » (Ph 4, 4-5).

Chers frères et sœurs, soyez dans la joie avec la joie de Jésus dans notre cœur. Je vous remercie.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les collégiens venus de France et les fidèles du Bénin.

Frères et sœurs, dans notre monde plongé dans la tristesse des guerres et des crises multiples, puissions-nous annoncer la joie évangélique par nos vies transfigurées par la présence de Dieu.

Que Dieu vous bénisse !

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La semaine prochaine, avec l’Avent, commencera également la traduction en chinois du résumé de la Catéchèse de l’Audience.

Et n’oublions pas le peuple ukrainien martyrisé. Il souffre tellement. Et vous, les enfants, pensez aux enfants et aux jeunes Ukrainiens qui souffrent en ce moment, sans chauffage, avec un hiver très dur, très sévère. Priez pour les enfants et les jeunes Ukrainiens. Le ferez-vous ? Allez-vous prier ? Vous tous. N’oubliez pas.

Prions également pour la paix en Terre sainte, à Nazareth, en Palestine, en Israël… Que la paix règne, que la paix règne. Les gens souffrent tellement. Prions pour la paix tous ensemble.

Ma bénédiction à tous !

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, après avoir parlé de la grâce sanctifiante et des charismes, notre réflexion aujourd’hui sera centrée sur une troisième réalité liée à l’action de l’Esprit Saint : les “fruits de l’Esprit”. Les fruits de l’Esprit sont le résultat d’une collaboration entre la grâce et la liberté. Dans l’Église, être charitable, patient, humble, ouvrier de paix est la vocation de tous.

La joie évangélique, à différence de tout autre joie, peut se renouveler chaque jour et devenir contagieuse. Comme fruit de l’Esprit, la joie n’est pas soumise à l’usure du temps. Elle se multiplie lorsqu’elle est partagée avec les autres. Saint Philippe Neri, le saint de la joie, fut en son temps un véritable évangélisateur par la joie. Le mot “Évangile”, qui signifie bonne nouvelle, doit être annoncé par la joie de celui qui a trouvé le trésor caché et la perle précieuse.

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[1] S. Augustin, Les Confessions, I, 1.

Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

UN SOIR DE NOVEMBRE, LA MÉDAILLE

UN SOIR DE NOVEMBRE, LA MÉDAILLE

médaillè miraculeuse
médaille miraculeuse

En ce 27 novembre 1830, veille du Premier dimanche de l’Avent, Catherine Labouré est à la chapelle avec ses compagnes à 5 heures du soir, pour l’oraison. On vient d’en lire le premier point auquel succède un silence propice à la méditation. Inclinée au milieu des autres, Catherine se recueille quand, tout à coup, elle perçoit un bruit discret, déjà entendu en juillet, d’une robe de soie.

Levant les yeux, elle voit la Sainte Vierge qui se tient debout, là, dans le chœur proche, à la hauteur du tableau de St Joseph… Entre ciel et terre, elle ne s’appuie à rien, mais c’est bien Elle ! rien d’autre qu’Elle-même ne compte ! Et le point d’oraison précédemment indiqué se transforme en un regard ardemment fixé sur la Vision

Aujourd’hui, la Visiteuse est vêtue d’une robe de soie ‘ blanc aurore’; un long voile blanc l’entoure; il descend jusqu’aux pieds posés sur une sphère dont la Sœur n’aperçoit que la première moitié. Visibles sous le voile, les cheveux sont disposés en bandeaux.

Et les mains ?… Devant la poitrine, elles tiennent un autre globe, plus petit que celui des pieds, qu’elles semblent présenter à quelqu’un ; car les yeux levés vers une invisible Présence, accompagnent le geste d’offrande.

Tout cela, la Voyante le décrira. Ce sera la phase appelée, dans cette apparition, celle de la Vierge au Globe. Les lèvres de la Ste Vierge remuaient tandis qu’elle tenait le globe en ses mains : „ Je n’entendais pas ce qu’elle disait, mais je comprenais qu’elle priait pour le monde entier ».

Ensuite, le petit globe disparaît des mains de Marie qui s’ouvrent largement… s’abaissent vers le globe des pieds… Et, à tous ses doigts, apparaissent des bagues aux gemmes rutilantes d’où tombent des rayons… aussi lumineux qu’abondants.

Il y en a tant, et ils sont si éblouissants qu’ils recouvrent tout, non seulement le bas de la robe mais aussi le globe. „ Je ne voyais plus ses pieds », dira la petite Sœur figée dans son extase, tandis que la Visiteuse, à son tour, la regarde longuement, ses yeux s’étant abaissés vers la terre en même temps que ses mains.

Une voix intérieure explique à Catherine le sens de la vision : ce globe sur lequel reposent les pieds de Marie, c’est le monde entier, particulièrement la France ; et dans ce monde, chaque âme confiée depuis le Calvaire à sa maternelle sollicitude.

Les rayons qui émanent des anneaux représentent les grâces qu’elle répandra sur ses priants : „ Je compris, dira la Messagère, combien il était agréable de prier la Sainte Vierge, et combien elle était généreuse envers les personnes qui la prient… que de grâces elle accordait aux personnes qui les demandent, et quelle joie elle éprouve en les accordant ».

Cette phase de la Vierge au Globe n’est qu’une préparation au second cycle qui va se dérouler. Sans à-coups, lentement mais nettement, la Vision se modifie. Tout autour de la Vierge se forme un ovale ; il l’encercle; il la transforme en tableau dans sa pose précédente, mains étendues et rayonnantes.

En haut et autour du tableau se détache, en lettres d’or, une inscription destinée à devenir une invocation : „ O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».

On pourra nommer justement cette seconde phase celle ‘de la Médaille’, car la Sainte Vierge précise à Catherine :,, Faites frapper une médaille sur ce modèle. Toutes les personnes qui la porteront indulgenciée, au cou, avec confiance, et feront avec piété cette prière, jouiront d’une protection toute spéciale de la Mère de Dieu et recevront de grandes grâces ».

Et puis voici que le tableau se retourne et présente son revers. Que contient celui-ci?… Un monogramme, celui de Marie, donc un grand M, surmonté d’une croix. Au-dessous, deux cœurs. L’un d’eux, à gauche, couronné d’épines : le cœur de Jésus ; à droite, percé d’un glaive : le cœur de Marie ; inséparables sous ce monogramme (et plus tard entourés d’étoiles qui tapissent l’ovale).

C’est assez symbolique pour se passer d’explications. Pourtant, devant cette sobriété de lignes, la Messagère se demande s’il faudra mettre autre chose au revers de cette médaille, quand une voix intérieure lui répondra : „ L’M et les deux cœurs en disent assez ».

Une médaille n’est-elle pas, en général, une sèche représentation d’un sujet à jamais immobilisé dans un quelconque métal ?… Celle que la Vierge propose à Catherine Labouré sera plus que cela, puisque Notre-Dame a pris la peine de l’animer d’abord en des phases, diverses comme la vie. .

Il faudra bien appeler l’objet : une médaille et la porter comme telle ; mais elle sera un signe vivant de cette Visite du mois de novembre 1830, comme une trace jamais effacée d’un chemin sillonné par Marie, et porteuse d’inoubliables leçons.