Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La grâce du baptême

La grâce du baptême

LUNDI (3e semaine de Carême)  2 R 5,1-15a – Lc 4,24-30

Si tu savais le don de Dieu (Jn 4/10)

Baptême du Christ église des pécheurs Landernau
Baptême du Christ église des pécheurs Landernau  ©J.-Daniel Planchot

Le baptême est le sacrement de l’adoption divine et de l’initiation chrétienne. En lui nous découvrons/ comme dans son germe/ le double aspect de «mort au péché et de vie pour Dieu», qui doit caractériser toute l’existence d’un disciple du Christ.

Nous devons souvent du fond du cœur, remercier Dieu de l’adoption divine donnée au baptême : c’est la grâce initiale d’où dérivent pour nous toutes les autres…

Cette reconnaissance doit se manifester par une généreuse et constante fidélité à nos promesses baptismales. Nous devons être si pénétrés du sentiment de notre dignité sur­naturelle de chrétiens que nous rejetions ce qui peut la ternir et ne recherchions que ce qui lui est conforme.

La gratitude est le premier sentiment que doit faire naître en nous la grâce baptismale ; la joie est le second. Nous ne devrions jamais penser à notre baptême sans un profond sentiment d’allégresse intérieure.

Au jour du bap­tême/ nous sommes nés/ en principe, à la béatitude éter­nelle ; nous en tenons même le gage dans cette grâce sanctifiante qui nous y a été donnée ; entrés dans la famille de Dieu, nous avons le droit de participer à l’héritage du Fils unique.

Quel motif de joie plus grand pour une âme, ici-bas, que de penser qu’en ce jour du baptême/ le regard du Père éternel s’est posé sur elle avec amour, et que le Père l’a appelée, en lui murmurant le nom d’enfant à participer aux bénédictions dont le Christ est comblé ?

Enfin et surtout, nous devons laisser aller notre âme à une grande confiance. Dans nos relations avec notre Père des cieux, nous devons nous souvenir que nous sommes ses enfants, par la participation à la filiation du Christ Jésus, notre frère aîné. Douter de notre adoption, des droits qu’elle nous donne, c’est douter du Christ lui-même.

Ne l’oublions jamais : nous avons revêtu le Christ au jour de notre baptême/ ou plutôt nous avons été incorporés à lui ; nous avons donc le droit de nous présenter devant le Père éternel et de lui dire : Je suis ton premier-né (Gn 27,32) ; de parler au nom de son Fils, de solliciter de lui avec une confiance absolue tout ce dont nous avons besoin.

Quand elle nous créait, la Trinité sainte le faisait « à son image et à sa ressemblance » ; quand elle nous confère l’adoption au baptême, elle grave en nos âmes les traits mêmes du Christ.

Et c’est pourquoi, lorsqu’il nous voit revêtus de la grâce sanctifiante, qui nous fait ressembler à son divin Fils, le Père ne peut que nous accorder ce que nous lui demandons, non de nous-mêmes, mais en nous appuyant sur celui en qui il a mis ses complaisances.

Telle est la grâce et la puissance que nous apporte le baptême : de nous rendre, par l’adoption surnaturelle, frè­res du Christ, capables, en toute vérité/ de partager sa vie divine et son héritage éternel : Vous avez revêtu le Christ (Ga 3,27).

Ô chrétien, quand reconnaîtras-tu ta grandeur et ta dignité ? Quand proclameras-tu, par tes œuvres, que tu es de race divine ? Quand vivras-tu en digne disciple du Christ ?

Columba Marmion Le Christ, vie de l’âme, Abbaye de Maredsous, 1933, p. 186 et 203-204.

Prière et fraternité pour construire un monde qui soit maison et non marché

Prière et fraternité pour construire un monde
qui soit maison et non marché

À l’Angélus de la place Saint-Pierre, dimanche, le Pape François nous a exhorté à entreprendre un chemin de communion, de miséricorde et de proximité pendant le Carême pour briser les barrières du silence et de l’indifférence.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
dimanche 3 mars 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, l’Évangile nous montre une scène dure : Jésus qui chasse les marchands du temple (voir Jean 2, 13-25), Jésus qui chasse les vendeurs, renverse les étals des changeurs et avertit tout le monde en disant : « Ne faites pas de la maison de mon Père un marché » (v. 16). Attardons-nous un peu sur le contraste entre la maison et le marché : ce sont en fait deux manières différentes de nous placer devant le Seigneur.

Dans le temple destiné à servir de marché, pour être en règle avec Dieu il suffisait d’acheter un agneau, de le payer et de le consommer sur les braises de l’autel. Achetez, payez, consommez, et puis tout le monde rentre chez soi. Dans le temple entendu comme maison, cependant, c’est le contraire qui se produit : on va à la rencontre du Seigneur, pour s’unir à Lui, s’unir à ses frères, pour partager ses joies et ses peines.

Encore une fois : sur le marché on joue sur le prix, chez soi on ne le calcule pas ; au marché, vous recherchez vos propres intérêts, à la maison, vous donnez librement.

Et Jésus aujourd’hui est dur parce qu’il n’accepte pas que le marché-temple remplace la maison-temple, il n’accepte pas que la relation avec Dieu soit distante et commerciale plutôt que proche et confiante, il n’accepte pas que les stands de vente prennent la place de de la cantine familiale, que les prix remplacent les câlins et que les pièces de monnaie remplacent les caresses.

Et pourquoi Jésus n’accepte-t-il pas cela ? Parce qu’ainsi se crée une barrière entre Dieu et l’homme et entre frère et frère, tandis que le Christ est venu apporter la communion, apporter la miséricorde, c’est-à-dire le pardon, apporter la proximité.

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L’invitation d’aujourd’hui, également pour notre voyage de Carême, est de faire en nous-mêmes et autour de nous davantage une maison et moins un marché. Vers Dieu d’abord : prier beaucoup, comme des enfants qui frappent inlassablement avec confiance à la porte du Père, et non comme des commerçants avares [rapaces] et méfiants.

Alors, d’abord, prier. Et puis en diffusant la fraternité : il faut beaucoup de fraternité ! Pensons au silence embarrassant, isolant, parfois même hostile, que nous rencontrons en de nombreux endroits.

Demandons-nous donc : tout d’abord, à quoi ressemble ma prière ? Est-ce un prix à payer ou est-ce le moment d’un abandon confiant, où je ne regarde pas l’heure ? Et comment sont mes relations avec les autres ? Est-ce que je sais donner sans attendre la réciprocité ? Est-ce que je sais comment faire le premier pas pour briser les murs du silence et les vides de la distance ? Nous devons nous poser ces questions.

Puisse Marie nous aider à « faire maison » avec Dieu, parmi nous et autour de nous.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Chaque jour, je porte dans mon cœur, avec douleur, la souffrance des populations de Palestine et d’Israël, du fait des hostilités en cours. Les milliers de morts, de blessés, de déplacés, les immenses destructions provoquent de la douleur, et cela avec de terribles conséquences sur les petits et les sans défense, qui voient leur avenir compromis.

Je me demande : pensons-nous vraiment que nous pouvons construire un monde meilleur de cette manière, pensons-nous vraiment que nous pouvons parvenir à la paix ? S’il te plaît, arrête! Nous disons tous : ça suffit, s’il vous plaît ! Arrêtez!

J’encourage la poursuite des négociations en vue d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza et dans toute la région, afin que les otages soient immédiatement libérés et rendus à leurs proches qui les attendent avec anxiété, et que la population civile puisse accéder en toute sécurité à l’aide humanitaire nécessaire et urgente.

Et s’il vous plaît, n’oublions pas l’Ukraine tourmentée, où de nombreuses personnes meurent chaque jour. Il y a tellement de douleur là-bas.

Le 5 mars marque la deuxième Journée internationale de sensibilisation au désarmement et à la non-prolifération. Combien de ressources sont gaspillées dans des dépenses militaires qui, en raison de la situation actuelle, continuent malheureusement d’augmenter !

J’espère sincèrement que la communauté internationale comprenne que le désarmement est avant tout un devoir, le désarmement est un devoir moral. Mettons cela dans nos têtes. Et cela nécessite du courage de la part de tous les membres de la grande famille des nations pour passer de l’équilibre de la peur à l’équilibre de la confiance.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins de différents pays. J’adresse un salut affectueux aux jeunes Ukrainiens que la Communauté de Sant’Egidio a réunis sur le thème « Vaincre le mal par le bien ».
« Prière, Pauvres, Paix ». Chers jeunes, merci pour votre engagement auprès de ceux qui souffrent le plus de la guerre. Merci!

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi… À bientôt !


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LE MOIS DE SAINT JOSEPH – IVe JOUR

LE MOIS DE SAINT JOSEPH – IVe JOUR

La noblesse de saint Joseph

élection de saint Joseph église saint Joseph Angers

I

SAINT BERNARDIN DE SIENNE

« Pour se faire une juste idée de la noblesse de saint Joseph, il faut savoir qu’il descendait en droite ligne des patriarches et des rois, dont saint Matthieu déroule la généalogie depuis Abraham jusqu’à cet heureux Époux de la Vierge ; car, chose remarquable, la dignité patriarcale, la dignité royale et la dignité des chefs d’Israël se réunissaient en lui.

« Que si l’on demande maintenant pourquoi saint Matthieu fait la généalogie de Joseph et non celle de Marie, bien que celle de Joseph paraisse étrangère au Christ, si ce n’est en quelque sorte par accident ; on peut répondre qu’il le fit pour trois raisons : à cause de la coutume des Juifs, de la parenté si proche de Joseph et de Marie, et de leur mariage.

« 1° A cause de la coutume des Juifs, l’Évangéliste suit la coutume des Hébreux et des Écritures , qui ne font pas la généalogie des femmes et des mères, mais celle des hommes et des pères.

« 2° A cause de la parenté de Joseph et de Marie; car la bienheureuse Vierge était de la même tribu et de la même famille que Joseph, ce qui est attesté tant par saint Joseph lui-même que par le Christ et par l’Ange, mais aussi par les apôtres et par les Pères, qui affirment, à plusieurs reprises, que Joseph appartenait à la race de David.

« D’ailleurs, selon la loi mosaïque, les femmes, et particulièrement celles qui étaient héritières d’un nom illustre comme la sainte Vierge, ne devaient épouser qu’un homme de leur tribu et même de leur famille. Or, comme Joseph était un homme juste, s’il n’eût point rempli ces conditions, il n’eût point épousé Marie.

« Joseph étant un homme juste, prit une épouse dans sa tribu et dans sa famille ; étant juste, il ne put faire autrement que de suivre en ceci les prescriptions de la loi. » (S. Anselme, Explic. de l’Évang. de S. Luc.) Aussi vont-ils ensemble à Bethléem se faire inscrire au cens, comme issus tous deux de la même race.

« 3° Enfin saint Matthieu fait la généalogie de Joseph et non celle de Marie, à cause de leur mariage, c’est-à-dire pour attester entre eux l’existence du contrat sacré à l’ombre duquel Jésus-Christ est né, et en vertu duquel Joseph fut appelé et fut vraiment, en un sens, le père du Rédempteur. »(Saint Bernardin de Sienne, sermon sur saint Joseph.)

« La généalogie du Sauveur a été conduite jusqu’à saint Joseph, d’abord parce que ce n’était pas la coutume des Juifs de faire la généalogie des femmes; ensuite parce que Joseph et Marie ont été de la même tribu. » (S. Jérôme.)

II

CORNELIUS A LAPIDE. — SAINT  BERNARDIN DE SIENNE

« Mais Joseph n’était pas seulement d’une noble origine, il était fils de roi et roi lui-même , en vertu du droit établi par Dieu, dans la maison de Juda, car ses aïeux étaient les rejetons de la branche aînée des fils de David.

« Ce ne fut donc pas sans un dessein particulier de la Providence qu’il fut choisi pour être le Père de Notre-Seigneur; et, comme Notre-Seigneur, sur lequel il avait les droits d’un père, avait sur lui les droits d’un fils, et en particulier celui de succéder à ses biens et à ses titres, il se trouvait, selon la prédiction des prophètes, le légitime héritier du royaume de Juda.

« Aussi saint Matthieu, qui s’est appliqué spécialement à démontrer la dignité royale de Jésus-Christ, dut-il s’en tenir à la généalogie de saint Joseph, et non à celle de la bienheureuse Vierge, qui ne pouvait être l’héritière du royaume de Juda tant qu’il resterait des rejetons masculins de la maison de David, comme l’était Joseph. » (Cornélius a Lapide, Exposition de l’Évangile de saint Matthieu.)

« Les témoignages des Écritures et des Évangiles s’accordent donc à attester l’origine royale de Joseph, et telle est la dignité de ce saint homme que d’une certaine manière, s’il est permis de le dire, il a donné la noblesse temporelle à Dieu, dans la personne de son Fils. »(Saint Bernardin, loc. cit.)

III

SAINT BERNARD

« Oui assurément! s’écrie ce grand saint qui, de l’examen de la race de Joseph, s’élève à la contemplation de cet homme prédestiné, oui assurément, il était de la maison de David ce Joseph, noble par sa race, et plus noble encore par son âme.

« Fils de David, non-seulement selon la chair, mais selon la foi et la piété, fils de ce David qui, tant que Dieu le trouva selon son cœur, eut la révélation des secrets éternels, et qui sonda la profondeur des mystères cachés aux autres hommes.

« Joseph, lui aussi, pénétra les mystères augustes et ignorés de tous, vit et entendit celui que tant de rois et de prophètes , malgré leur désir, ne virent pas, n’entendirent pas; que dis-je I il lui fut donné non-seulement de le voir et de l’entendre, mais de le porter entre ses bras, de l’embrasser, de le conduire, de le protéger et de subvenir à ses besoins.

« Époux de sa mère et père nourricier de son humanité, il fut enfin sur la terre le seul coadjuteur de la Trinité divine dans le mystère de l’Incarnation. » (Saint Bernard, hom. II super missus est.)