Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Désert et solitude

Désert et solitude

« Le désert n’est pas le grand vide, la négation de la présence, mais il est l’immense écoute des hymnes que  le vent apporte de la nuit des temps, de la profondeur des cœurs, qui unit les âmes, les corps, enfants du cheminement vers la Tente. » (Carlo Ossola – En pure perte – le renoncement et le gratuit, Rivages poche – Petite Bibliothèque, 2011, p. 59)

L’homme « doit apprendre à observer sa solitude intérieure, où qu’il se trouve et avec qui que ce soit, il doit apprendre à passer à travers les choses et à saisir Dieu en elles » (Dag Hammarskjöld, Jalons, Éditions du Félin, 2010, p. 73 – nouvelle édition)

Le dimanche 26 février 2012, premier dimanche de carême, Le défunt Pape Benoît XVI avait présidé pour la dernière fois la prière de l’angélus depuis la fenêtre de son bureau donnant sur la place Saint-Pierre, en présence de milliers de visiteurs, et expliqué le sens du Carême en commentant l’Évangile des tentations de Jésus au désert. En voici le condensé.

Le temps du Carême est le moment propice pour renouveler et rendre plus solide notre rapport avec Dieu, grâce à la prière quotidienne, à des gestes de pénitence, à  des actes de fraternité. Le temps du Carême est exigeant car il nous invite à revenir vers Dieu. Jésus après son baptême, au début de sa mission, est conduit au désert. Avec Lui, expérimentons ce temps de désert et de solitude.

Comme nous le lisons dans l’Imitation du Christ, «l’homme, tant qu’il vit, n’est jamais entièrement à l’abri des tentations (…) mais la patience et la véritable humilité nous rendent plus fort que tous nos ennemis» (Livre I, ch. XIII), la patience et l’humilité de suivre chaque jour le Seigneur en apprenant à construire notre vie non pas en dehors de lui, ou comme s’il n’existait pas, mais en lui et avec lui, parce qu’il est la source de la vie véritable.

La tentation de supprimer Dieu, de mettre tout seuls de l’ordre en nous-mêmes et dans le monde, en comptant sur nos seules capacités, est toujours présente dans l’histoire de l’homme.

Sachons rejeter tout ce qui peut nous conduire loin de Dieu et profitons de ce Carême pour revenir vers Lui. Prenons avec courage les chemins de la prière. Redécouvrons l’importance de notre relation à Dieu et « faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (He 10,24).

Supplions avec ferveur la Très sainte Vierge Marie afin qu’elle accompagne notre chemin de carême de sa protection et qu’elle nous aide à imprimer les paroles de Jésus Christ dans notre cœur et dans notre vie, pour nous convertir à lui. Que la Vierge Marie nous aide à faire totalement la volonté de notre Dieu ! Bon Carême à tous !

© Libreria Editrice Vaticana – 2012

Synthèse de la catéchèse de Benoît XVI le Mercredi des Cendres

Cultivez l’ouverture du regard et devenez des « chercheurs de la lumière » de Jésus

Cultivez l’ouverture du regard
et devenez des « chercheurs de la lumière » de Jésus

Lors de l’Angélus, devant les fidèles de la Place Saint Pierre, le Pape François nous a exhorté à toujours garder les yeux fixés sur le visage lumineux du Christ sur les chemins de la vie et à chercher sa lumière dans la prière et dans les personnes : « Voici une bonne résolution pour le Carême ».

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 25 février 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour !

L’Évangile de ce deuxième dimanche de Carême nous présente l’épisode de la Transfiguration de Jésus (voir Mc 9,2-10).

Après avoir annoncé sa Passion aux disciples, Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, gravit une haute montagne et s’y manifeste physiquement dans toute sa lumière. Il leur révèle ainsi le sens de ce qu’ils ont vécu ensemble jusqu’à ce moment-là.

La prédication du Royaume, le pardon des péchés, les guérisons et les signes accomplis étaient en effet les étincelles d’une plus grande lumière : la lumière de Jésus, la lumière qui est Jésus. Et les disciples ne doivent plus jamais quitter cette lumière des yeux, surtout dans les moments d’épreuve, comme ceux qui approchent maintenant de la Passion.

Voici le message : ne quittez jamais des yeux la lumière de Jésus. Un peu comme le faisaient autrefois les agriculteurs qui, en labourant les champs, fixaient leur regard sur un point précis devant eux et, gardant les yeux fixés sur le but. , droits de sillons tracés. C’est ce à quoi nous, chrétiens, sommes appelés à faire sur le chemin de la vie : toujours garder le visage lumineux de Jésus devant nos yeux, ne jamais quitter Jésus des yeux.

Frères et sœurs, ouvrons-nous à la lumière de Jésus ! Il est amour, Il est la vie sans fin. Sur les chemins de l’existence, parfois tortueux, nous cherchons son visage, plein de miséricorde, de fidélité, d’espérance. La prière, l’écoute de la Parole, les sacrements nous aident à le faire : la prière, l’écoute de la Parole et les sacrements nous aident à garder les yeux fixés sur Jésus.

Et c’est une bonne résolution pour le Carême : cultiver le regard ouvert, devenir des « chercheurs ». de lumière », chercheurs de la lumière de Jésus dans la prière et dans les personnes.

Alors demandons-nous : sur mon chemin, est-ce que je garde les yeux fixés sur le Christ qui m’accompagne ? Et pour ce faire, est-ce que je laisse de la place au silence, à la prière, à l’adoration ? Enfin, est-ce que je recherche chaque petit rayon de lumière de Jésus, qui se reflète en moi et en chaque frère et sœur que je rencontre ? Et est-ce que je me souviens de remercier le Seigneur pour cela ?

Que Marie, rayonnante de la lumière de Dieu, nous aide à garder notre regard fixé sur Jésus et à nous regarder les uns les autres avec confiance et amour.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Hier, le 24 février, nous avons douloureusement rappelé le deuxième anniversaire du début de la guerre à grande échelle en Ukraine. Que de victimes, de blessures, de destructions, d’angoisses, de larmes dans une période qui devient terriblement longue et dont la fin n’est pas encore en vue ! C’est une guerre qui non seulement dévaste cette région de l’Europe, mais qui déclenche une vague mondiale de peur et de haine.

Tout en renouvelant ma plus profonde affection au peuple ukrainien tourmenté et en priant pour tout le monde, en particulier pour les nombreuses victimes innocentes, je prie pour que l’on retrouve ce peu d’humanité qui nous permettra de créer les conditions d’une solution diplomatique en quête d’une solution juste. et une paix durable.

Et, frères et sœurs, n’oublions pas de prier pour la Palestine, pour Israël et pour les nombreux peuples déchirés par la guerre, et d’aider concrètement ceux qui souffrent ! Pensons à tant de souffrances, pensons aux enfants blessés et innocents.

Je suis avec inquiétude la montée de la violence dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Je me joins à l’invitation des évêques à prier pour la paix, en espérant la cessation des affrontements et la recherche d’un dialogue sincère et constructif.

Les enlèvements de plus en plus fréquents au Nigeria suscitent des inquiétudes. J’exprime ma proximité dans la prière avec le peuple nigérian, en espérant qu’il œuvrera pour que la propagation de ces épisodes soit contenue autant que possible.

Je suis également proche de la population de Mongolie, frappée par une intense vague de froid, qui entraîne de graves conséquences humanitaires. Ce phénomène extrême est aussi un signe du changement climatique et de ses effets.

La crise climatique est un problème social mondial, qui a un impact profond sur la vie de nombreux frères et sœurs, en particulier les plus vulnérables : nous prions pour pouvoir faire des choix sages et courageux pour contribuer à la sauvegarde de la création.

Je vous salue, fidèles de Rome et de diverses parties du monde. Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


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Reconnaître et combattre les « bêtes » qui déchirent le cœur

Reconnaître et combattre les « bêtes » qui déchirent le cœur

Vices, passions désordonnées, avidité de richesse et de renommée : à l’Angélus, place Saint-Pierre, avant de commencer les exercices spirituels du Carême, le Pape met en garde contre ce qui séduit et dévore la liberté de l’homme et exhorte les fidèles à entrer dans le désert spirituel pour faire place à la voix de Dieu et des anges. Un appel fort est lancé pour arrêter les armes au Soudan, au Mozambique, en Ukraine et au Moyen-Orient.

LE PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre
dimanche 18 février 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, premier dimanche du Carême, l’Évangile nous présente Jésus tenté dans le désert (voir Mc 1,12-15). Le texte dit : « Il resta quarante jours dans le désert, tenté par Satan ». Nous aussi, nous sommes invités pendant le Carême à « entrer dans le désert », c’est-à-dire dans le silence, dans le monde intérieur, à l’écoute du cœur, au contact de la vérité.

Dans le désert – ajoute l’Évangile d’aujourd’hui – le Christ « était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient » (v. 13). Les bêtes sauvages et les anges étaient sa compagnie. Mais, dans un sens symbolique, ils sont aussi notre compagnie : lorsque nous entrons dans le désert intérieur, en effet, nous pouvons rencontrer des bêtes sauvages et des anges.

Bêtes sauvages. Dans quel sens? Dans la vie spirituelle, nous pouvons les considérer comme des passions désordonnées qui divisent le cœur en essayant de le posséder. Ils nous influencent, ils semblent séduisants mais, si nous n’y prenons pas garde, ils risquent de nous mettre en pièces.

On peut donner des noms à ces « bêtes » de l’âme : les vices divers, la soif de richesse, qui emprisonne dans le calcul et l’insatisfaction, la vanité du plaisir, qui condamne à l’inquiétude et à la solitude, et même l’avidité de la gloire, qui engendre l’insécurité. et un besoin continu de confirmation et de protagoniste. – n’oublions pas ces choses que nous pouvons rencontrer à l’intérieur : l’avidité, la vanité et la cupidité.

Ils sont comme des bêtes « sauvages » et en tant que tels, ils doivent être apprivoisés et combattus : sinon ils dévoreront notre liberté. Et le Carême nous aide à entrer dans le désert intérieur pour corriger ces choses.

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Et puis, dans le désert, il y avait des anges. Ce sont les messagers de Dieu, qui nous aident, nous font du bien ; en effet, leur caractéristique selon l’Évangile est le service (voir v. 13) : exactement le contraire de la possession, typique des passions. Service contre possession.

Les esprits angéliques rappellent les bonnes pensées et sentiments suscités par le Saint-Esprit. Tandis que les tentations nous déchirent, les bonnes inspirations divines nous unifient et nous mettent en harmonie : elles calment le cœur, elles insufflent le goût du Christ, « la saveur du Ciel ». Et pour saisir l’inspiration de Dieu, nous devons entrer dans le silence et la prière. Et le Carême est le moment de le faire.

On peut se demander : d’abord, quelles sont les passions désordonnées, les « bêtes sauvages » qui s’agitent dans mon cœur ? Deuxièmement : pour permettre à la voix de Dieu de parler à mon cœur et de le garder pour de bon, j’envisage de me retirer un peu dans le « désert », est-ce que j’essaie de lui consacrer un peu d’espace dans la journée ?

Que la Sainte Vierge, qui a gardé la Parole et ne s’est pas laissée toucher par les tentations du malin, nous aide sur le chemin du Carême.

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Après l’Angélus

Chers frères et sœurs !

Dix mois se sont désormais écoulés depuis le déclenchement du conflit armé au Soudan, qui a provoqué une situation humanitaire très grave. Je demande une fois de plus aux parties belligérantes de mettre fin à cette guerre qui nuit tant à la population et à l’avenir du pays. Prions pour que des voies de paix soient bientôt trouvées pour construire l’avenir de notre cher Soudan.

La violence contre les populations sans défense, la destruction des infrastructures et l’insécurité se propagent à nouveau dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, où la mission catholique Notre-Dame d’Afrique de Mazeze a également été incendiée ces derniers jours.

Prions pour que la paix revienne dans cette région tourmentée. Et n’oublions pas les nombreux autres conflits qui ont ensanglanté le continent africain et de nombreuses régions du monde : également l’Europe, la Palestine, l’Ukraine…

Ne l’oublions pas : la guerre est toujours une défaite. Partout où il y a des combats, les populations sont épuisées, elles sont fatiguées de la guerre qui, comme toujours, est inutile et peu concluante, et n’apportera que la mort, que la destruction, et n’apportera jamais la solution aux problèmes.

Prions plutôt sans nous fatiguer, car la prière est efficace, et nous demandons au Seigneur le don d’esprits et de cœurs concrètement dédiés à la paix.

Je salue les fidèles de Rome et de diverses régions d’Italie et du monde, en particulier les pèlerins venant des États-Unis d’Amérique, les communautés néocatéchuménales de diverses paroisses de la République tchèque, de la Slovaquie et de l’Espagne, les étudiants de l’Institut « Caroline Coronado» d’Almendralejo et l’association bénévole «Sur les traces des Serviteurs – vers le monde». Et je salue les agriculteurs et éleveurs présents sur la place !

Cet après-midi, avec les collaborateurs de la Curie, nous commencerons les Exercices Spirituels. J’invite les communautés et les fidèles à consacrer, en cette période du Carême et tout au long de cette année de préparation au Jubilé, qui est « l’Année de prière », des moments spécifiques pour se rassembler en présence du Seigneur.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et à bientôt.


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