Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Mienne est la Mère de Dieu

Fra Filippo Lippi - Marie avec l'enfant
Fra Filippo Lippi – Marie avec l’enfant

Marie,

Seriez-vous absente ? oubliée ?

Mais comment « la mère de mon Seigneur » (comme disait votre vieille cousine Élisabeth) pourrait-elle être absente de ma vie ?

Mais d’abord, laissez-moi régler un petit, tout petit point de protocole.

Je n’ai pas de difficulté à dire « tu » à Dieu :

il est tellement au-dessus de tout pronom personnel,

le silence seul l’exprime.

Mais à vous, Marie, je ne me décide pas à vous dire « tu ».

Pourquoi ? Je ne sais.

Mais un « vous » si plein de toutes les tendresses humaines,

si riche de toutes mes admirations.

J’aime vous regarder dans votre humanité quotidienne,

jeune fille et femme, inconnue de tous, mère attentive, épouse soigneuse,

vraie fille d’Israël qui

« assise dans sa maison aussi bien que marchant sur la route, couchée aussi bien que debout »

redit la prière la plus chère à la piété de votre race :

« Dieu notre Dieu est le seul : Tu aimeras ton Dieu de tout toute ton âme et de tout ton pouvoir. » (Dt 6, 5)

Femme semblable à toutes les femmes, Dieu vous donne d’être là toujours disponible quand le cœur demande « Où es-tu ? »

Mais j’aime aussi vous voir

telle que les peintres et les sculpteurs de tous les siècles vous représentent,

Marie couronnée au tympan des cathédrales, la femme aux douze étoiles,

la Vierge des icônes au manteau de pourpre royale

et du retable de l’Agneau Mystique, si jeune.

Avec votre poète Claudel, j’aime vous dire :

« Souveraine des Anges, Reine des Docteurs…

ne quittez pas ce vêtement de gloire

ces franges d’or qui ne sont autres

que les rayons de votre gloire qui vient de l’intérieur. »

Mais avec Thérèse de l’Enfant Jésus s’exprimant sans mots superflus je m’émerveille :

« Elle est plus mère que reine. »

Oui, tout le reste est fioritures

devant les trois mots : « Mère de Dieu ».

Ils sont le fil qui de siècle en siècle

relie en un seul tissu toute la Tradition de l’Église.

« Mère de mon Seigneur », disait Élisabeth.

« L’enfant avec Marie sa mère », écrit saint Matthieu.

«Né d’une femme », ajoute saint Paul.

« Marie Theotokos », c’est-à-dire « Mère de Dieu », crieront les habitants d’Éphèse, en l’an 431, quand le Concile eut affirmé le dogme.

«Né de la Vierge Marie », chante le Credo. Car Jésus n’est véritablement homme que si vous êtes véritablement sa mère.

Le réalisme du Verbe de Dieu fait chair va jusque là.

« Jésus ayant aimé les siens jusqu’à l’extrême », dit saint Jean pour signifier la Passion, mais ce « jusqu’à l’extrême» était vrai dès le jour où Dieu a pris corps en vous, dès votre oui à l’ange.

« Mère de Dieu », ces trois mots,

je n’aurai jamais trop d’heures de silence pour les contempler.

Comme ces plantes du désert qui attendent des jours, des années peut-être, une pluie pour germer,

il nous faut les redire jusqu’à ce que votre fils les féconde en nous.

Tous les âges s’étonnent !

« Celui que le cosmos chante et ne peut contenir,

en votre sein, il est présent »,

« Vierge mère, fille de votre fils,

humble et haute plus qu’aucune créature. »

Que dirai-je de plus ?

Ceci, qui pour moi est souverainement essentiel :

« Femme, voilà ton fils,

Fils, voilà ta mère »,

ces ultimes paroles que me dit Jésus en croix aujourd’hui à moi sont dites.

Déjà réalisées à l’instant de l’Annonciation, Marie, avez-vous pressenti, alors, que «le Fils du Très-Haut », « le Fils de Dieu »,

celui dont « le règne n’aura pas de fin» était à ce point lié à l’humanité,

Vous, nourrie des Écritures ?

Et c’est pourquoi avec de nouveau la Tradition entière,

ajoutant ma voix à la multitude qui accomplit votre prophétie :

« Oui, désormais tous les âges me diront bienheureuse »

(et nul ne vous connaissait alors),

je redis sans me lasser la prière des pécheurs et des saints :

« Sainte Marie, Mère de Dieu,

priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »

Marie, je vous ai priée avant même de croire à votre Fils « au cas où… »

et vous m’avez écouté.

Vous m’avez été secourable,

si souvent vous m’avez relevé.

Vous qui avez façonné le Christ,

refaites en moi son image,

sainte Marie, Mère de Dieu…

D’après Jean Madiran

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Le coeur de Marie transpercé

Coeur de Marie transpercé
Coeur de Marie transpercé

En conclusion de l’Exhortation Apostolique intitulée « L’Église au Moyen-Orient », le pape Benoît XVI s’est ainsi exprimé sur la Vierge Marie : 

Le coeur de Marie, Théotókos et Mère de l’Église, a été transpercé (cf. Lc 2, 34-35) à cause de la ‘contradiction’ que son Divin Fils a apportée, c’est à dire à cause des oppositions et de l’hostilité à la mission de lumière que le Christ a affrontées et que l’Église, son Corps mystique, continue de vivre.

Marie, que l’Église entière, aussi bien en Orient qu’en Occident, vénère avec tendresse, nous assistera maternellement. Marie, la toute Sainte, qui a cheminé parmi nous, saura une nouvelle fois présenter nos nécessités à son Divin Fils. Elle nous offre son Fils. Écoutons-la qui nous ouvre à l’espérance : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! » (Jn 2, 5).

Donné à Beyrouth, au Liban, le 14 septembre 2012, fête de la Croix Glorieuse, en la huitième année de mon Pontificat.

Benoît XVI

LE ROSAIRE

La fête de Notre-Dame du Rosaire est célébrée le 7 octobre. Cette fête a été instituée par le Pape Pie V en 1573, pour remercier Marie de la victoire de Lépante (1571). Durant le mois d’octobre, on prie particulièrement la Vierge, c’est le mois du Rosaire.

chapelet expliqué
chapelet expliqué

« Que la récitation du rosaire nous permette de fixer notre regard et notre cœur en Jésus, comme le faisait sa Mère, modèle inégalable de la contemplation du Fils. En méditant les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux, tandis que nous récitons les ‘Ave Maria’, nous contemplons le mystère de Jésus tout entier, de l’Incarnation jusqu’à la Croix et à la gloire de la Résurrection ; nous contemplons l’intime participation de Marie à ce mystère et notre vie en Christ aujourd’hui, qui apparaît tellement entremêlée de moments de joie et de souffrance, d’ombre et de lumière, d’anxiété et d’espérance. La grâce envahit notre cœur en suscitant le désir d’un changement de vie incisif et évangélique, afin de pouvoir dire avec saint Paul : « Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 21), dans une communion de vie et de destin avec le Christ. » (Benoît XVI Esplanade du sanctuaire de Fátima, 12 mai 2010 )

« Le Rosaire est ma prière préférée. C’est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière nous répétons de multiples fois les paroles de l’Archange et Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l’Église s’associe à ces paroles. Cette prière si simple et si riche, de tout cœur, je vous exhorte à la réciter. » (Jean-Paul II, Angélus du 29-10-1997)

A travers les cycles de méditation du Rosaire, le divin Consolateur veut nous introduire dans la connaissance du Christ qui jaillit de la source limpide du texte évangélique. Pour sa part, l’Église du troisième millénaire se propose d’offrir aux chrétiens la capacité de « pénétrer – selon les paroles de saint Paul – le mystère de Dieu, dans lequel se trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col 2, 2-3). Marie, la Très Sainte Vierge pure et sans tache, est pour nous une école de foi destinée à nous guider et à nous donner de la force sur le sentier qui conduit à la rencontre du Créateur du Ciel et de la Terre. (Benoit XVI, sanctuaire d’Aparecida 12 mai 2007)

« Chers frères et sœurs, pour vivre d’une façon vraiment chrétienne, il faut d’abord que vous soyez animés du dedans par l’Esprit de Dieu ; et je voudrais pour cela que vous vous tourniez davantage encore vers la Vierge Marie, votre Mère, la Mère de l’Église. Qui, mieux que Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur ? Elle doit maintenant accompagner votre vie. Nous allons lui confier cette vie. L’Église nous propose pour cela une prière toute simple, le Rosaire, le chapelet, qui peut calmement s’échelonner au rythme de nos journées. Le Rosaire, lentement récité et médité, en famille, en communauté, personnellement, vous fera entrer peu à peu dans les sentiments du Christ et de sa Mère, en évoquant tous les événements qui sont la clef de notre salut. Au gré des Ave Maria, vous contemplerez le mystère de l’Incarnation du Christ, la Rédemption du Christ, et aussi le but vers lequel nous tendons, dans la lumière et le repos de Dieu. Avec Marie, vous ouvrirez votre âme à l’Esprit Saint, pour qu’Il inspire toutes les grandes tâches qui vous attendent. Que Marie soit votre guide et votre soutien. » (Jean-Paul II, 6 mai 1980)

Le chapelet est un « petit chapeau », au sens de couronne. Au Moyen Age, on couronnait de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière. D’où l’idée de se servir d’un collier de grains pour prier la Vierge. L’usage était déjà en vigueur au 12e siècle.

Le chapelet comporte cinq séries de dix grains, chaque série étant suivie d’un grain séparé. La récitation du chapelet comporte en effet cinq dizaines d’Ave Maria (Je vous salue Marie), chaque dizaine étant introduite par un Pater (Notre Père) et suivie par un Gloria (Gloire au Père).

Un rosaire correspond à trois chapelets. Pendant la récitation des 150 « Je vous salue Marie », qui rappellent les 150 Psaumes, on médite sur la place de Marie dans le mystère du salut pour s’y associer. Le Pape Jean-Paul II, par sa Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae, sur le Rosaire, le 18 octobre 2002, a ajouté 5 mystères lumineux au Rosaire pour méditer sur la vie publique de Jésus.

Comment dire le chapelet

Voir aussi la page Prières Mariales du site sur le Rosaire