Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

FÊTE DU SAINT SACREMENT

« Nous sommes appelés à … offrir au monde un message d’espérance » a déclaré Benoît XVI dans son homélie de la messe solennelle célébrée ce dimanche matin 6 juin 2010 à Nicosie (Chypre), au palais des sports. En voici le texte.

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Aujourd’hui, nous célébrons la Solennité du Corps et du Sang de Notre Seigneur. Corpus Christi, le nom donné en Occident à la fête d’aujourd’hui, est utilisé dans la Tradition de l’Église pour désigner trois réalités distinctes: le corps physique de Jésus, né de la Vierge Marie (voir l’Angelus très intéressant de ce jour), son corps eucharistique, le pain du ciel qui nous nourrit dans ce grand sacrement, et son corps ecclésial, l’Église. En réfléchissant sur ces différents aspects du Corpus Christi, nous pouvons parvenir à une compréhension plus profonde du mystère de communion qui lie ensemble tous ceux qui appartiennent à l’Église. Tous ceux qui se nourrissent du corps et du sang du Christ dans l’Eucharistie sont « rassemblés dans l’unité par l’Esprit Saint » (Prière eucharistique n°2) pour former le saint et unique peuple de Dieu. Tout comme l’Esprit Saint est descendu sur les Apôtres dans la Chambre haute à Jérusalem, ainsi le même Esprit Saint a une double action dans chaque célébration de la Messe : sanctifier les dons que sont le pain et le vin, afin qu’ils deviennent le corps et le sang du Christ, et combler tous ceux qui sont nourris par ces saints dons, afin qu’ils deviennent un seul corps et un seul esprit dans le Christ.

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Trinité Sainte

Pour Benoît XVI, la solennité de la Sainte Trinité nous rappelle que Dieu est Amour et qu’il nous appelle à une vie de communion avec Lui et entre nous. Puisse la Vierge Marie vous aider à contempler le mystère de la grandeur et de la beauté de notre Dieu et à reconnaître sa présence dans le prochain :

Trinité église saint Jean-Baptiste Québec | DR
Trinité église saint Jean-Baptiste Québec | DR

Ce dimanche de la Très Sainte Trinité récapitule en quelque sorte la révélation de Dieu advenue dans les mystères pascals: la mort et la résurrection du Christ, son ascension à la droite du Père et l’effusion de l’Esprit Saint. L’esprit et le langage humain ne sont pas adaptés pour expliquer la relation qui existe entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, et pourtant, les Pères de l’Eglise ont cherché à illustrer le mystère de Dieu Un et Trine, en le vivant dans leur existence avec une foi profonde.

La divine Trinité, en effet, vient demeurer en nous le jour du baptême: « Je te baptise – dit le ministre – au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix, nous rappelons le nom de Dieu, dans lequel nous avons été baptisés. Le théologien Romano Guardini observe à propos du signe de la croix: « Nous le faisons avant la prière, afin qu’il … nous mette spirituellement en ordre; il nous concentre en Dieu, imagination, cœur et volonté; après la prière, afin que demeurent en nous ce que Dieu nous a donné… Il embrasse tout l’être, corps et âme,… et tout est consacré au nom du Dieu Un et Trine ».

On trouve donc dans le signe de la croix et dans le nom du Dieu vivant l’annonce qui engendre la foi et inspire la prière. Et, comme l’Evangile de Jésus promet aux Apôtres que « quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jn 16, 13), ainsi en est-il dans la liturgie dominicale, quand les prêtres dispensent, de semaine en semaine, le pain de la Parole et de l’Eucharistie. Le saint curé d’Ars le rappelait aussi à ses fidèles: « Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie? – disait-il. Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus Christ? Le prêtre, toujours le prêtre » (Lettre d’indiction de l’Année sacerdotale).

Chers amis, faisons nôtre la prière de saint Hilaire de Poitiers: « Conserve pure cette foi droite qui est la mienne et donne-moi également, jusqu’à mon dernier soupir, cette voix de ma conscience, afin que je reste toujours fidèle à ce que j’ai professé dans ma régénération lorsque j’ai été baptisé dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit Saint » (De Trinitate, XII, 57, CCL 62/A, 627). En invoquant la bienheureuse Vierge Marie, la première créature pleinement habitée par la Très Sainte Trinité, demandons sa protection pour bien poursuivre notre pèlerinage terrestre.

Lors de l’Angelus du dimanche 30 mai 2010, place saint Pierre à Rome.

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Ascension du Seigneur

Ascension du Christ - F. François chapelle St Vincent de Paul Paris
Ascension du Christ – F. François chapelle St Vincent de Paul Paris

Pour nos associés de la Médaille Miraculeuse, voici la méditation de Benoît XVI sur l’Ascension ce dimanche 16 mai 2010, place Saint-Pierre à Rome, avant le Regina Coeli.

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui en Italie et dans d’autres pays l’Ascension de Jésus au Ciel, qui a lieu le 40e jour après la Pâque.

En ce dimanche, nous célébrons aussi la Journée mondiale des Communications sociales sur le thème ‘Le prêtre et la pastorale dans le monde numérique : les nouveaux médias au service de la Parole’.

La liturgie raconte la dernière séparation entre le Seigneur Jésus et ses disciples (cf. Lc 24,50-51; Ac 1,2.9) ; mais il ne s’agit pas d’un abandon parce qu’Il reste pour toujours avec eux – avec nous – sous une forme nouvelle. Saint Bernard de Clairvaux explique que l’ascension au ciel de Jésus s’accomplit en trois degrés : « le premier est la gloire de sa résurrection ; le second, la puissance du jugement, et le troisième, la place qu’il occupe à la droite de son Père » (Sermon du dimanche de l’Ascension, 60, 2 : Sancti Bernardi Opera, t. VI, 1, 291, 20-21). Cet événement est précédé de la bénédiction des disciples, qui les prépare à recevoir le don de l’Esprit-Saint, pour que le salut soit proclamé partout. Jésus lui-même leur dit : « De cela vous êtes témoins. Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis » (cf. Lc 24,47-49).

Le Seigneur attire le regard des Apôtres – notre regard – vers le Ciel, pour indiquer comment parcourir le chemin du bien durant notre vie terrestre. Toutefois, il reste dans la trame de l’histoire humaine, il est proche de chacun de nous et guide notre chemin de chrétien : il est le compagnon des personnes persécutées à cause de leur foi, il est dans le cœur de ceux qui sont marginalisés, il est présent à ceux dont on nie le droit à la vie. Nous pouvons écouter, voir et toucher le Seigneur Jésus dans l’Eglise, particulièrement à travers la Parole et les sacrements. A ce sujet, j’exhorte les jeunes qui reçoivent en ce temps pascal le sacrement de la confirmation à rester fidèles à la Parole de Dieu et à la doctrine qu’ils ont apprise, ainsi qu’à s’approcher de manière assidue de la confession et de l’Eucharistie, conscients d’avoir été choisis et établis pour témoigner de la Vérité. J’invite encore une fois mes frères dans le sacerdoce à ce que « dans leur vie et dans leur action, ils se distinguent par la force de leur témoignage évangélique » (Lettre d’indiction de l’Année sacerdotale) et sachent aussi utiliser avec sagesse les moyens de communication pour faire connaître la vie de l’Eglise et aider les hommes d’aujourd’hui à découvrir le visage du Christ (cf. Message pour la 44e Journée Mondiale des Communications Sociales, 24 janvier 2010).

Chers frères et sœurs, le Seigneur, en nous ouvrant le chemin du Ciel, nous donne un avant-goût de la vie divine sur cette terre. Un auteur russe du 19e siècle écrivait dans son testament spirituel : « Regardez le plus souvent possible les étoiles. Lorsque votre âme souffrira, regardez les étoiles ou le bleu du ciel. Quand vous vous sentirez tristes, quand on vous offensera… entretenez-vous… avec le ciel. Alors votre âme s’apaisera » (N. Valentini – L. Žák [a cura], Pavel A. Florenskij. Non dimenticatemi. Le lettere dal gulag del grande matematico, filosofo e sacerdote russo, Milano 2000, p. 418). Je remercie la Vierge Marie, que j’ai pu vénérer ces derniers jours au Sanctuaire de Fatima, pour sa protection maternelle durant l’intense pèlerinage que j’ai accompli au Portugal. Adressons notre prière à Celle qui veille sur les témoins de son Fils bien aimé.

Après la prière du Regina Caeli, le pape a salué les fidèles en français :

J’accueille avec joie les pèlerins francophones ! Au retour de mon pèlerinage à Fatima, je vous invite tous, plus particulièrement les prêtres, à mettre votre confiance dans l’intercession de la Vierge Marie. Puissiez-vous vous conformer toujours à la volonté de Dieu qu’elle nous indique : « Faites tout ce qu’il vous dira » ! Merci pour votre prière et pour votre solidarité ! Bonne préparation à la Pentecôte !

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