Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Fête de Saint François d’Assise

Fête de Saint François d’Assise

Saint François d'Assise
Saint François d’Assise

La figure du saint italien d’Assise, François, évoque un art de vivre et une manière d’être chrétien. Le pape Grégoire IX l’a canonisé en 1228. Amoureux de la nature, Jean Paul II l’a fait patron de l’écologie en 1979. Il inspire aussi les non-violents.

Saint François et la Vierge Marie

François aimait d’un amour indicible la Mère du Christ Jésus, car c’est elle qui nous a donné pour frère le Seigneur de toute majesté. Il inventait pour elle des louanges, faisait monter vers elle ses prières, lui consacrait les élans de son cœur : aucune langue humaine ne saurait dire combien de fois et avec quelle ferveur. En voici une :

« Salut, Marie, Dame sainte, Reine, sainte Mère de Dieu, vous êtes la Vierge devenue Église : choisie par le très saint Père du ciel, consacrée par lui comme un temple avec son Fils bien aimé et l’Esprit Paraclet  ; vous en qui fut et demeure toute plénitude de grâce et Celui qui est tout bien. Salut, Palais de Dieu ! Salut, Tabernacle de Dieu ! Salut, Maison de Dieu ! Salut, Vêtement de Dieu ! Salut, Servante de Dieu ! Salut, Mère de Dieu ! »

homélie du pape François Assise octobre-2013

« j’ai choisi François, le nom de mon cœur« 

« Nombreux sont ceux qui, ignorant pourquoi je me suis appelé François, ont pensé à François-Xavier, à François de Sales et à François d’Assise. Voici les faits: dans la Sixtine j’avais à côté de moi le Cardinal Caludio Hummes, l’ancien Archevêque de Sao Paulo et ancien Préfet de la Congrégation pour le clergé, un grand ami, vraiment un grand ami! Lorsque les choses sont devenues dangereuses pour moi, il m’a rassuré et encouragé.

Et lorsqu’on est arrivé aux deux tiers des votes, et que les cardinaux ont applaudi le Pape élu, cet ami m’a dit en m’embrassant: N’oublie jamais les pauvres! Ceci s’est imprimé dans mon esprit et j’ai immédiatement pensé au Poverello. J’ai pensé aux guerres, alors que le scrutin reprenait jusqu’à un vote unanime, j’ai pensé à François, l’homme de la paix, l’homme qui aimait et protégeait la nature.

Alors que l’humanité a un rapport tellement médiocre avec la création! Il est l’homme diffusant l’esprit de la paix, l’homme pauvre. Combien je désire une Église pauvre pour les pauvres!… Et j’ai choisi François, le nom de mon cœur ».

Pape François,  samedi 16 mars 2013

MOIS DU ROSAIRE Jour 3 Du Chapelet

MOIS DU ROSAIRE – jour 3 – Du chapelet

Mois du Rosaire - Je vous bénirai devant le Seigneur
Mois du Rosaire – Je vous bénirai devant le Seigneur

Si la sagesse du monde affecte quelquefois du mépris pour les pratiques consacrées par la religion ou ennoblies par l’exemple des Saints, c’est qu’elle dédaigne souvent de s’instruire de ce qu’elle ignore. Éclairons et dévoilons d’abord l’origine de cette dévotion du chapelet.

C’était la coutume des anciens peuples dans les pays orientaux d’offrir des couronnes de roses aux personnes distinguées par leur mérite ou par leur dignité : on ne croyait pas pouvoir les honorer mieux que par cette sorte de présent, et les chrétiens se plaisaient à honorer ainsi la sainte Vierge et les Saints.

Un grand pontife, un illustre docteur, celui des saints Pères que l’on a surnommé le théologien par excellence, à cause de la pureté de sa doctrine, Saint Grégoire de Nazianze, dans le transport de son amour si tendre pour la sainte Vierge, fut inspiré de substituer à la couronne matérielle de roses, une couronne spirituelle de prières, persuadé qu’elle serait plus agréable à la Mère de Dieu.

Il composa à cet effet une suite ou couronne de prières, issue des plus belles louanges, des plus glorieux titres et des plus excellentes prérogatives de Marie : c’était à peu près comme les prières appelées litanies.

Cette invention ingénieuse du quatrième siècle avait son prix et son mérite pour les personnes instruites qui pouvaient se rendre cette sorte de prières familière ; mais cette heureuse idée avait besoin, pour être à la portée de tous et pour devenir populaire, d’être composée des prières les plus ordinaires de l’Église, c’est-à-dire, de l’Oraison dominicale, de la Salutation angélique et de la profession de foi du chrétien.

C’est l’idée que réalisa, dans le cinquième siècle, Sainte Brigide patronne de l’Irlande, qu’il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec Sainte Brigitte, veuve, princesse de Suède, morte à Rome en 1373. Pour faciliter cette dévotion nouvelle, il fallait fixer un certain ordre dans ces prières, et trouver un moyen de les distribuer sans confusion, et de les distinguer sans méprise.

Pour éviter donc un certain travail de mémoire et ne pas distraire de l’attention de la prière même, Sainte Brigide adopta l’usage des anachorètes ou solitaires de l’Orient, qui, dans ces premiers siècles, se servaient de petits globules de pierre ou de bois, pour mieux compter le nombre de leurs prières ; et elle pensa qu’il fallait enfiler ces grains en forme de couronne, et en avoir de différentes grosseurs pour distinguer chaque prière différente.

Elle introduisit d’abord dans la Communauté qu’elle avait établie sous la règle de Saint Benoit, cet usage qui se répandit ensuite partout.

Sainte Gertrude, vierge, abbesse de Nivelle, dans le Brabant, et qui vivait dans le septième siècle, se servait de cette sorte de chapelet comme on le voit dans sa vie ; un concile, tenu en Angleterre en 810, fait aussi mention de la même dévotion, comme d’une pratique en usage alors depuis longtemps ; et le fameux Pierre l’ermite, le promoteur de la 1ère croisade, dans le onzième siècle, fit adopter aux croisés cette manière de prier à l’aide du chapelet pendu à leur ceinture.

Il est résulté de tous ces faits que l’on a attribué l’origine du chapelet, tantôt aux premiers anachorètes, tantôt à sainte Gertrude ou à Pierre l’ermite ; tandis que cette heureuse idée de saint Grégoire de Nazianze a été perfectionnée et promulguée par sainte Brigide, vierge d’Irlande, vers l’an 499 (et non par sainte Brigitte de Suède, qui ne naquit qu’en 1302).

Nous avons vu que le chapelet ou couronne tire son origine des couronnes de roses que l’on déposait sur les autels, en l’honneur de Marie ou des Saints ; mais cette sorte de couronne de roses, que l’on appelle en latin et en italien corona, se nommait dans la basse latinité, capellina ; en vieux français, chapel de roses ; d’où est dérivé le diminutif chapelet ou petit chapel, petite couronne.

L’usage du chapelet est une excellente pratique, pourvu qu’on ait soin en le récitant, de joindre l’esprit à la lettre et d’en écarter toute sorte de superstition, comme d’attribuer l’efficacité de la prière à ce nombre déterminé de Pater et d’Ave plutôt qu’à un autre nombre.

Mais, si en récitant un certain nombre de Pater et d’Ave, on n’a d’autre intention que de se conformer au nombre fixé par l’Église pour gagner l’indulgence qu’elle y a attachée, on ne fait assurément rien de ridicule ni de superstitieux, et c’est même une pratique louable et excellente.

En effet, l’excellence d’une dévotion se tire de la fin que l’on se propose, des moyens que l’on emploie et des avantages qui en résultent ; or, le chapelet a pour fin principale d’honorer Jésus et Marie ; les moyens qu’il fait employer sont : la prière, la méditation et l’imitation des Saints qui ont pratiqué cette dévotion; les avantages qu’il procure sont : toutes les faveurs, les grâces et les prérogatives qui sont attachées à sa récitation.

Ainsi l’on peut dire avec fondement que celui qui récite le chapelet assidûment, y apprend le secret de bien prier, y trouve les moyens de bien vivre, et obtient par la ferveur de ses dispositions, les grâces nécessaires pour bien mourir. Quoi de plus excellent, de plus utile pour procurer la gloire de Dieu, l’honneur de Marie et le salut de notre âme ?

Du reste, l’excellence de la dévotion du chapelet étant la même que l’excellence de la dévotion du rosaire, en traitant de cette dernière dévotion, des avantages qu’elle renferme et des prodiges que Dieu a opérés en sa faveur, on sera convaincu qu’elle doit être chère aux fidèles et faire leurs délices par les garanties, les ressources et les avantages qu’elle leur offre.

Est-il nécessaire de dire un mot de l’objection faite par les contempteurs de cette pratique, qui demandent pourquoi tant de Pater, tant d’Ave, tant d’ennuyeuses répétitions ? — Eh ! qu’est-ce que toutes les prières de l’Église aux yeux de Dieu, sinon des milliers de paroles qui se rapportent à un même sentiment d’amour ? Qu’on l’exprime en Pater, en Ave ou en d’autres prières, n’est-ce pas le même hommage rendu an Seigneur ?

Ennuyeuses répétitions ! Et pour qui ennuyeuses ? Est-ce pour Dieu et pour la sainte Vierge ? Mais non ! Est-ce que Dieu et la sainte Vierge peuvent s’ennuyer ? Est-ce d’ailleurs un ennui pour un bon père, pour une bonne mère, d’entendre un enfant répéter mille fois : Je vous aime ? de sentir mille fois l’étreinte de ses bras qui les serrent ?

Notre Dieu est-il un moins bon père, Marie une moins bonne mère que ceux que nous avons sur la terre ? Sont-ils plus susceptibles d’ennui ? Pour qui donc est cet ennui ? Pour ceux qui ne goûtent pas les choses de Dieu. (S. Paul.)

Mais l’âme fidèle à Marie, se lasserait-elle jamais de lui dire affectueusement : Je vous salue, Marie ; — Sainte Mère de Dieu, priez pour moi ? Non, le vrai disciple de Jésus-Christ, ne peut pas se lasser, s’ennuyer de répéter sans cesse : Notre Père, qui es dans les cieux.

Résolution

Prenons la résolution de réciter fréquemment le chapelet, tous les jours même à l’exemple de tant de fervents serviteurs et de ferventes servantes de Marie. Quelles que soient nos occupations, nous pouvons trouver le temps de le réciter, soit en commun, soit en notre particulier, en voyage, en travaillant, etc. ; et, si nous le disons avec attention et dévotion, nous ne tarderons pas d’en recueillir les fruits les plus abondants.

PRlÈRE

Mère de Dieu, vous êtes aussi la nôtre et nous vous saluons mille fois ; jetez sur nous des regards de complaisance et accordez-nous votre bénédiction lorsqu’en disant notre chapelet, nous répétons affectueusement le salut ineffable que vous adressa l’envoyé du ciel, l’ange Gabriel, le jour de l’Annonciation.

L’assurance où nous sommes que cette pratique de dévotion, cette prière vous est agréable, nous remplit de la confiance la plus entière. Ô Mère tendre et puissante ! daignez-nous obtenir du Dieu de bonté les grâces qui nous sont nécessaires pour nous montrer en tout et partout de vrais enfants de Marie.
Ainsi soit-il.

D’après de manuel de  Liége 1847

LA PRIÈRE DE MARIE OUVERTE VERS LA TERRE

Et c’est pour cela que cette prière de Marie, immer­gée dans la lumière de Dieu lui-même, reste en même temps « toujours ouverte vers la terre ». Vers tous les problèmes humains. Vers les problèmes de chaque homme et, en même temps, de toutes les communautés humaines, des familles, des nations; vers les problèmes internationaux de l’humanité.

Cette prière de Marie, ce Rosaire, est constamment ouvert « vers toute la mission de l’Église », vers ses difficultés et ses espérances, vers les persécutions et les incompréhensions, vers tout service qu’elle ac­complit en faveur des hommes et des peuples.
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 30-10-1979

Ouverture du Synode: le Pape invite à prier et jeûner pour la paix le 7 octobre

Ouverture du Synode:
le Pape invite à prier et jeûner pour la paix le 7 octobre

Au cours de la messe d’ouverture de la XVIe assemblée générale ordinaire du Synode des évêques au Vatican, le Pape dans son homélie, a précisé que «notre assemblée n’est pas une assemblée parlementaire mais un lieu d’écoute en communion». Il a également exhorté les fidèles chrétiens à vivre le 7 octobre prochain, une journée de prière et de jeûne pour la paix dans toutes les nations.

 

OUVERTURE DE L’ ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES

SAINTS ANGES GARDIENS – MESSE

CHAPELLE PAPALE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Dimanche 2 octobre 2024

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Nous célébrons cette Eucharistie à l’occasion de la mémoire liturgique des saints Anges Gardiens, alors que nous rouvrons la Session plénière du Synode des Évêques. À l’écoute de ce que nous suggère la Parole de Dieu, nous pouvons alors prendre trois images comme point de départ de notre réflexion : la voix, le refuge et l’enfant.

La voix.

Sur le chemin vers la Terre promise, Dieu recommande au peuple d’écouter la “voix de l’ange” qu’Il a envoyé (cf. Ex 23, 20-22).

C’est une image qui nous touche de près car le Synode est aussi un chemin où le Seigneur met entre nos mains l’histoire, les rêves et les espérances d’un grand peuple : des sœurs et des frères dispersés dans toutes les parties du monde, animés par notre même foi, animés par le même désir de sainteté, afin qu’avec eux et pour eux nous cherchions à comprendre quel chemin parcourir pour arriver là où Il veut nous conduire.

Mais comment pouvons-nous nous mettre à l’écoute de la “voix de l’ange” ? Une manière consiste certainement à nous approcher avec respect et attention, dans la prière et à la lumière de la Parole de Dieu, de toutes les contributions recueillies au cours de ces trois années d’intense travail, de partage, de confrontation et d’effort patient de purification de l’esprit et du cœur.

Il s’agit, avec l’aide de l’Esprit Saint, d’écouter et de comprendre les voix, c’est-à-dire les idées, les attentes, les propositions, pour discerner ensemble la voix de Dieu qui parle à l’Église (cf. Renato Corti, Quale prete?, Notes inédites).

Comme nous l’avons rappelé à plusieurs reprises, notre assemblée n’est pas une assemblée parlementaire mais un lieu d’écoute en communion, où, comme le dit saint Grégoire le Grand, ce que quelqu’un possède partiellement en lui-même, un autre le possède complètement, et bien que certains aient des dons particuliers, tout appartient aux frères dans la “charité de l’Esprit” (cf. Homélies sur les Évangiles, XXXIV).

Mais pour que cela se produise, il y a une condition : nous libérer de ce qui, en nous et parmi nous, peut empêcher la “charité de l’Esprit” de créer l’harmonie dans la diversité. Ceux qui, avec arrogance, présument et prétendent d’en avoir le droit exclusif, ne sont pas en mesure d’entendre la voix du Seigneur (cf. Mc 9, 38-39).

Au contraire, chaque parole doit être accueillie avec gratitude et simplicité, pour devenir un écho de ce que Dieu a donné au bénéfice des frères (cf. Mt 10, 7-8). Concrètement, veillons à ne pas transformer nos contributions en points à défendre ou en agendas à imposer, mais offrons-les comme des dons à partager, prêts même à sacrifier ce qui est particulier, si cela peut servir à faire naître ensemble quelque chose de nouveau selon le projet de Dieu

Sinon, nous finirons par nous enfermer dans des dialogues de sourds, où chacun essaiera d’“apporter de l’eau à son moulin” sans écouter les autres, et surtout sans écouter la voix du Seigneur.

Nous n’avons pas les solutions aux problèmes que nous rencontrons, mais Lui les a (cf. Jn 14,6), et rappelons-nous qu’on ne plaisante pas dans le désert : si l’on ne prête pas attention au guide, en prétendant se suffire à soi-même, on peut mourir de faim et de soif en entraînant aussi les autres avec soi.

Mettons-nous donc à l’écoute de la voix de Dieu et de son ange, si nous voulons vraiment poursuivre en toute sécurité notre chemin malgré les limites et les difficultés (cf. Ps 23, 4).

Cela nous amène à la deuxième image : le refuge.

Le symbole est celui des ailes qui protègent : « Tu trouves sous son aile un refuge » (Ps 91, 4). Les ailes sont des instruments puissants, capables de soulever un corps du sol par leurs mouvements vigoureux. Cependant, même si elles sont fortes, elles peuvent aussi se baisser et se rassembler, devenir un bouclier et un nid accueillant pour les petits qui ont besoin de chaleur et de protection.

C’est un symbole de ce que Dieu fait pour nous, mais c’est aussi un modèle à suivre, particulièrement en cette période d’assemblée. Parmi nous, chers frères et sœurs, il y a beaucoup de personnes fortes, préparées, capables de s’élever vers les hauteurs avec les mouvements vigoureux de la réflexion et des intuitions brillantes. T

out cela est une richesse qui nous stimule, nous pousse, nous oblige parfois à penser plus ouvertement et à aller de l’avant avec détermination, et qui nous aide également à rester fermes dans la foi, y compris devant les défis et les difficultés.

Mais c’est un don qui doit être associé, au moment opportun, à la capacité de détendre les muscles et de se pencher, pour s’offrir l’un à l’autre comme une étreinte accueillante et un lieu de refuge : être, comme le disait saint Paul VI, « une maison […] de frères, un atelier d’intense activité, un cénacle d’ardente spiritualité » (Discours au Conseil de Présidence de la C.E.I., 9 mai 1974).

Chacun ici se sentira libre de s’exprimer d’autant plus spontanément et librement qu’il percevra autour de lui la présence d’amis qui l’aiment et qui respectent, apprécient et désirent écouter ce qu’il a à dire.

Et pour nous, ce n’est pas seulement une technique de “facilitation” – il est vrai qu’il y a des “facilitateurs” dans le Synode, mais c’est pour nous aider à mieux avancer – ce n’est pas seulement une technique de facilitation du dialogue ni une dynamique de communication de groupe.

Étreindre, protéger et prendre soin fait partie de la nature même de l’Église. Étreindre, protéger et prendre soin. L’Église est par sa vocation même de lieu accueillant de rassemblement, où « la charité collégiale exige une parfaite harmonie, d’où résultent sa force morale, sa beauté spirituelle, son exemplarité » (ibid.).

Ce mot est très important : “harmonie”. Il n’y a pas de majorité, de minorité ; cela peut être un premier pas. Ce qui est important, ce qui est fondamental, c’est l’harmonie, l’harmonie que seul l’Esprit Saint peut créer. Il est le maître de l’harmonie, qui, avec beaucoup de différences, est capable de former une seule voix, avec beaucoup de voix différentes.

Repensons au matin de la Pentecôte, à la façon dont l’Esprit a créé cette harmonie dans les différences. L’Église a besoin de “lieux paisibles et ouverts”, à créer avant tout dans les cœurs, où chacun se sente accueilli comme un enfant dans les bras de sa mère (cf. Is 49, 15 ; 66, 13) et comme un enfant élevé sur la joue de son père (cf. Os 11, 4 ; Ps 103, 13).

Nous arrivons ainsi à la troisième image : l’enfant.

C’est Jésus Lui-même, dans l’Évangile, qui “le place au milieu”, qui le montre aux disciples, les invitant à se convertir et à se faire petits comme lui. Ils Lui avaient demandé qui était le plus grand dans le royaume des cieux : Il répond en les encourageant à se faire petits comme un enfant. Mais pas seulement : Il ajoute aussi qu’en accueillant un enfant en son nom, on l’accueille Lui-même (cf. Mt 18,1-5).

Et pour nous, ce paradoxe est fondamental. Le Synode, étant donné son importance, nous demande en un certain sens d’être “grands” – dans l’esprit, dans le cœur, dans la vision –, parce que les questions à traiter sont “grandes” et délicates, et que les scénarios dans lesquels elles s’inscrivent sont vastes, universels.

Mais c’est justement pour cela que nous ne pouvons pas nous permettre de quitter des yeux l’enfant que Jésus continue à placer au centre de nos réunions et de nos tables de travail, pour nous rappeler que la seule façon d’être “à la hauteur” de la tâche qui nous est confiée est de nous faire petits et de nous accueillir les uns les autres, avec humilité, tels que nous sommes.

Rappelons-nous que c’est précisément en se faisant petit que Dieu nous « démontre ce qu’est la véritable grandeur, et même ce que signifie être Dieu » (Benoît XVI, Homélie pour la Solennité du Baptême du Seigneur, 11 janvier 2009). Ce n’est pas par hasard que Jésus dit que les anges des enfants « voient sans cesse la face de [son] Père qui est aux cieux » (Mt 18, 10) : ils sont donc comme un “télescope” de l’amour du Père.

Demandons au Seigneur, dans cette Eucharistie, de vivre les jours qui nous attendent sous le signe de l’écoute, de la garde réciproque et de l’humilité, pour écouter la voix de l’Esprit, pour nous sentir accueillis et accueillir avec amour et pour ne jamais perdre de vue les yeux confiants, innocents et simples des petits dont nous voulons être la voix, et à travers lesquels le Seigneur continue de faire appel à notre liberté et à notre besoin de conversion.


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