Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Les œuvres de miséricorde, œuvres aussi d’espérance

Les œuvres de miséricorde, œuvres aussi d’espérance

logo du Jubilé
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Des signes d’espérance devront être offerts aux malades, qu’ils soient à la maison ou à l’hôpital. Leurs souffrances doivent pouvoir trouver un soulagement dans la proximité de personnes qui les visitent et dans l’affection qu’ils reçoivent.

Les œuvres de miséricorde sont aussi des œuvres d’espérance qui réveillent dans les cœurs des sentiments de gratitude. Et que la gratitude atteigne tous les professionnels de la santé qui, dans des conditions souvent difficiles, exercent leur mission avec un soin attentif pour les personnes malades et les plus fragiles.

Qu’il y ait une attention inclusive envers ceux qui, se trouvant dans des conditions de vie particulièrement pénibles, font l’expérience de leur faiblesse, en particulier s’ils souffrent de pathologies ou de handicaps limitant grandement leur autonomie personnelle. Le soin envers eux est un hymne à la dignité humaine, un chant d’espérance qui appelle l’agir harmonieux de toute la société.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025, n°11 – Pape François

gratitude et espérance

La foi nous permet de vivre cette heure d’une manière différente de la mentalité du monde. La foi en Jésus-Christ, Dieu incarné, né de la Vierge Marie, donne une nouvelle façon de percevoir le temps et la vie. Je la résumerais en deux mots : gratitude et espérance.

Certains pourraient dire : « Mais n’est-ce pas ce que tout le monde fait en cette dernière nuit de l’année ? Tout le monde remercie, tout le monde espère, que l’on soit croyant ou non ».

C’est peut-être ce que l’on peut penser, et c’est peut-être le cas ! Mais, en réalité, la gratitude mondaine, l’espérance mondaine sont apparentes ; il leur manque la dimension essentielle qu’est la relation avec l’Autre et avec les autres, avec Dieu et avec nos frères. Elles sont aplaties sur le moi, sur ses intérêts, elles manquent de souffle et ne vont pas au-delà de la satisfaction et de l’optimisme.

En revanche, dans cette liturgie, qui culmine avec le grand hymne Te Deum laudamus, on respire une tout autre atmosphère : celle de la louange, de la surprise, de la gratitude. Et cela non pas à cause de la majesté de la basilique, non pas à cause des lumières et des chants – ces choses sont plutôt la conséquence – mais à cause du Mystère que l’antienne du premier psaume exprimait ainsi : « Merveilleux échange ! Le Créateur a pris une âme et un corps, il est né d’une vierge ; […] il nous donne sa divinité ».

La liturgie nous fait entrer dans les sentiments de l’Église ; et l’Église, pour ainsi dire, les apprend de la Vierge Mère.

Pensons à ce qu’a dû être la gratitude dans le cœur de Marie lorsqu’elle a regardé Jésus nouveau-né. C’est une expérience que seule une mère peut faire, et qui pourtant, chez elle, chez la Mère de Dieu, a une profondeur unique, incomparable. Marie sait, elle seule avec Joseph, d’où vient cet enfant.

Pourtant, il est là, il respire, il pleure, il a besoin de manger, d’être couvert, d’être protégé. Le Mystère laisse place à la gratitude, qui émerge dans la contemplation du don, dans la gratuité, alors qu’elle suffoque dans l’angoisse de l’avoir et du paraître.

L’Église apprend la gratitude de la Vierge Marie. Elle apprend aussi l’espérance. On pourrait penser que Dieu l’a choisie, Marie de Nazareth, parce qu’en son cœur il voyait se refléter sa propre espérance. Lui-même avait envoyé en elle son Esprit. Marie a toujours été remplie d’amour, remplie de grâce, et donc aussi remplie de confiance et d’espérance.

Pour ce qui est de Marie et de l’Église, ce n’est pas de l’optimisme, c’est autre chose : c’est la foi en Dieu qui est fidèle à ses promesses (cf. Luc 1,55) ; et cette foi prend la forme de l’espérance dans la dimension du temps, nous pourrions dire « en chemin ». Le chrétien, comme Marie, est un pèlerin de l’espérance. Et c’est précisément le thème du Jubilé de 2025 : « Pèlerins de l’espérance »

Premières vêpres de la solennité de Marie très Sainte Mère de Dieu – 31-12-2024 –  homélie du Pape François

connaissance de la puissance et de la miséricorde de Dieu, mérites de Jésus-Christ et misères de l’homme

I. La puissance et la miséricorde de Dieu, et les mérites de Jésus-Christ , unique médiateur entre Dieu et les hommes,sont les fondements essentiels de l’espérance chrétienne.

L’Église a grand soin d’instruire tous ses enfants d’une vérité si capitale Une grande partie des oraisons qu’elle adresse à Dieu pour eux, commencent par ces paroles : O Dieu tout-puissant et plein de miséricorde; ou renferment des termes qui ont le même sens; et elle les termine toutes par cette conclusion solennelle : Par Jésus-Christ notre Seigneur,etc.

Par ces paroles , elle leur fait sentir qu’elle ne fonde l’espérance qu’elle a d’être exaucée pour les besoins de ses enfants, que sur la toute-puissance de Dieu, son infinie miséricorde , et la vertu infinie des mérites de Jésus-Christ.

II. Mais on ne peut bien connaître comment toute notre espérance est établie sur ces trois fondements , si l’on n’est point auparavant instruit des misères de l’homme. « Faites, Seigneur, que je vous connaisse, disait saint Augustin, mais faites aussi que je me connaisse. »

L’une et l’autre de ces deux connaissances est nécessaire pour avoir une véritable et solide espérance. Sans la connaissance des misères de l’homme, notre espérance serait fausse , et ne serait qu’une véritable présomption ; sans la connaissance de Dieu, la connaissance de nos misères ne conduirait qu’au désespoir : or la présomption et le désespoir sont incompatibles avec la justice chrétienne : les présomptueux, comme les désespérés , sont très injustes aux yeux de Dieu.

N’ayant donc aucune part à la justice chrétienne, quelle part pourraient-ils prétendre à la béatitude éternelle,qui est le grand objet de l’espérance chrétienne? car cette béatitude n’est promise qu’aux véritables justes, et ne consiste elle-même que dans l’entière destruction de toute iniquité,le parfait anéantissement de toute volonté propre,de tout amour-propre, source de toute injustice, et dans le règne parfait de la justice, et la parfaite soumission à la volonté de Dieu, source de toute justice.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la Messe du jour

Pitié, Seigneur, car je suis en détresse; tu es mon Dieu, mes jours sont dans ta main, délivre-moi de l’ennemi qui s’acharne. (Ps 30, 10.15.16)

Pardonne, Seigneur, les torts de ton peuple; puisque notre faiblesse nous a rendus captifs du péché, que ta tendresse nous en délivre. Par Jésus Christ.

Dieu de bonté, accorde-nous de pouvoir toujours te servir en approchant de ton autel, et de trouver le salut en participant à son mystère. Par Jésus-Christ.

Dans son corps, le Christ a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre selon la justice : c’est par ses blessures que vous avez été guéris. (1 P 2, 24)

Que la force de cette communion, Seigneur, ne nous abandonne jamais; qu’elle écarte loin de nous tout ce qui pourrait nous perdre. Par Jésus-Christ.

Le logo du Jubilé

Le logo du Jubilé

logo du Jubilé
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Le logo représente quatre figures stylisées pour indiquer l’humanité venant des quatre angles de la terre. Elles sont rattachées l’une à l’autre, pour indiquer la solidarité et la fraternité que les peuples ont en commun.

La première en tête est agrippée à la croix. C’est le signe non seulement de la foi qu’elle embrasse, mais aussi de l’espérance qui ne peut jamais être abandonnée parce que nous en avons toujours besoin et surtout dans les moments de grande nécessité.

Il est important d’observer les ondes qui sont en dessous et qui sont en mouvement pour indiquer que le pèlerinage de la vie ne se réalise pas toujours dans des eaux tranquilles. Très souvent les vicissitudes personnelles et les évènements du monde imposent avec intensité le recours à l’espérance.

C’est pour cela qu’il faut observer la partie inférieure de la croix qui s’allonge en se transformant en une ancre, qui s’impose sur la devise en forme semi-circulaire. Comme on le sait, l’ancre a été généralement utilisée comme métaphore de l’espérance. L’ancre de salut (Maîtresse-ancre, ou ancre de miséricorde)’espérance en fait, dans l’argot des marins, est le nom donné à l’ancre de réserve, utilisée dans les embarcations pour accomplir une manœuvre d’urgence en vue de stabiliser le navire durant les tempêtes.

Il ne faut pas négliger le fait que l’image montre combien le chemin du pèlerin n’est pas un fait individuel, mais communautaire, marqué d’un dynamisme croissant qui tend toujours plus vers la croix. La croix n’est pas du tout statique, mais elle est aussi dynamique, elle se courbe vers l’humanité comme pour aller à sa rencontre et ne pas la laisser seule, mais en offrant plutôt la certitude de la présence et l’assurance de l’espérance. C’est bien visible, enfin, avec la couleur verte, la devise du jubilé 2025: Peregrinantes in Spem.

Des signes tangibles d’espérance

Des signes tangibles d’espérance

logo du Jubilé
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Au cours de l’Année Jubilaire, nous serons appelés à être des signes tangibles d’espérance pour de nombreux frères et sœurs qui vivent dans des conditions de détresse. Je pense aux détenus qui, privés de liberté, éprouvent chaque jour, en plus de la dureté de la réclusion, le vide affectif, les restrictions imposées et, dans de nombreux cas, le manque de respect.

Je propose aux gouvernements de prendre, en cette Année Jubilaire, des initiatives qui redonnent espoir ; des formes d’amnistie ou de remise de peine visant à aider les personnes à retrouver confiance en elles-mêmes et dans la société ; des parcours de réinsertion dans la communauté auxquels corresponde un engagement concret dans le respect des lois.

La demande d’actes de clémence et de libération permettant de recommencer est un appel ancien qui vient de la Parole de Dieu et qui perdure avec toute sa valeur sapientielle : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays » ( Lv 25, 10).

La Loi mosaïque est reprise par le prophète Isaïe : « Le Seigneur m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » ( Is 61, 1-2).

Ce sont les paroles que Jésus fait siennes au début de son ministère en déclarant accomplie en lui-même l’“année de grâce du Seigneur” (cf. Lc 4, 18-19).

Partout sur la terre, les croyants, en particulier les pasteurs, doivent se faire les interprètes de ces demandes, parlant d’une seule voix pour réclamer avec courage des conditions dignes pour ceux qui sont emprisonnés, le respect des droits humains et surtout l’abolition de la peine de mort, une mesure contraire à la foi chrétienne qui anéantit toute espérance de pardon et de renouveau.

Pour offrir aux détenus un signe concret de proximité, je désire ouvrir moi-même une Porte sainte dans une prison afin qu’elle soit pour eux un symbole qui invite à regarder l’avenir avec espérance et un nouvel engagement de vie.

Bulle d’indiction du Jubilé 2025 – Pape François

L’espérance chrétienne du « Paradis »

Il n’y a pas lieu de s’inquiéter des facétieux qui tentent de ridiculiser l’espérance chrétienne du « Paradis » en prétendant ne pas vouloir « passer l’éternité à jouer de la harpe ». La réponse à ces personnes est que s’ils ne comprennent pas les livres écrits pour adultes, ils ne devraient pas en parler.

Toute l’imagerie scripturale (harpes, couronnes, or, etc.) n’est, bien sûr, qu’une tentative symbolique d’exprimer l’inexprimable. Les instruments de musique sont mentionnés car, pour beaucoup (pas tous), la musique est ce qui, dans la vie présente, évoque le plus fortement l’extase et l’infini.

Les couronnes sont mentionnées pour suggérer que ceux qui sont unis à Dieu dans l’éternité partagent sa splendeur, sa puissance et sa joie. L’or est mentionné pour évoquer l’intemporalité du Ciel (l’or ne rouille pas) et sa préciosité.

Ceux qui prennent ces symboles au pied de la lettre pourraient tout aussi bien penser que lorsque le Christ nous a dit d’être comme des colombes, il voulait dire que nous devions pondre des œufs.

C.S. Lewis

Marie, femme d´une espérance active

Souvenons-nous comment Marie nous a donné preuve de son espérance. Cette jeune nazaréenne, comme femme de son époque, eu des expériences très semblables aux nôtres et, même au milieu d´elles, elle a su écouter la Parole de Dieu qui lui a parlé par des médiations. L´évangéliste Luc nous le fait voir :

« Au sixième mois fut envoyé par Dieu l´ange Gabriel à une ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme appelé Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était Marie. Et, entrant, il lui dit : « réjoui-toi Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Elle se troubla par ces paroles et elle se demanda que pouvait signifier une telle salutation. L´ange lui dit : Ne crains pas, Marie, parce que tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu vas concevoir en ton sein et tu vas enfanter un fils à qui tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du très haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Lc 1,26-32).

En regardant Marie nous constatons sa capacité pour accueillir avec sérénité la perplexité et continuer le dialogue avec l´ange. Nous regardant nous-mêmes nous pourrions vérifier ces mêmes qualités.

« Marie répondit à l´ange : « Comment cela se fera- t-il puisque je ne connais point d´homme ? L´ange lui répondit : « L´Esprit Saint viendra sur toi et le pouvoir du Très Haut te couvrira de son ombre ; c´est pourquoi le saint enfant qui naitra de toi sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,34-35).

Qui est, comme Marie, totalement ouvert à Dieu et arrive à accepter le vouloir divin même lorsqu´il est mystérieux et que, souvent, ne corresponde pas au vouloir propre ? (Pape Benoit XVI, décembre 2012). Marie donne une réponse et comme conséquence de cette écoute et disponibilité reçoit une mission qui la surprend et elle se met en mouvement.

« En ces jours-là Marie se leva et s´en alla en hâte vers les montagnes en une ville de Juda ; elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth ». (Lc 1,39-40).

 Marie est la femme d´une espérance active, qui ne reste pas bras croisés espérant voir ce qui arrive.

Marie nous montre qu´elle est femme d´espérance parce qu´elle a donné de l´espérance, se levant et risquant à cause de l´état où elle se trouvait, cheminant vers les montagnes de Juda, pour résoudre les besoins d´Élisabeth.  Et encore plus, lors de la persécution d´Hérode à cause de l´Enfant, elle ne s´est pas sentie vaincue, devant fuir en Égypte avec Joseph et Jésus. (Mt 2,13-15).

Sœurs Tertiaires Capucines de la Sainte Famille

Les tentations de l’espérance chrétienne

1 L’espérance a, comme toutes les autres vertus, ses tentations ; et ces tentations attaquent même plus ordinairement ceux qui vivent dans la crainte de Dieu.

Car ceux qui vivent dans l’oubli de Dieu et de leur salut, périssent plutôt par la présomption, que faute d’espérer, espérant contre la parole formelle de Dieu d’être sauvés sans se convertir, sans garder tous les commandements de Dieu et de l’Église. Leur espérance n’est pas une espérance chrétienne, mais un aveuglement.

Selon Saint. Bernard, la plus violente de leurs tentations, la plus continuelle et la plus séduisante, c’est celle qui attaque leur espérance, et que c’est contre cette vertu qu’est employé tout ce qu’il a de malignité.

2 Pourraient-ils, sachant la miséricorde infinie de Dieu, et des mérites infinis de Jésus-Christ, entrer dans des sentiments de défiance à la vue de la multitude, de l’énormité de leurs péchés passés ? Tous leurs péchés comparés à la miséricorde de Dieu et aux mérites de Jésus-Christ sont beaucoup moins qu’une goutte d’eau comparée à toutes les mers du monde.

L’horreur même et la détestation de leurs péchés que Dieu leur a inspirée, la pénitence qu’ils en ont faite, avec une forte volonté de ne les plus commettre pour quoi que ce soit, n’est-ce pas un gage assuré de leur pardon ? Dieu n’a-t-il pas promis en cent endroits de l’Écriture la rémission des péchés, quelque grands qu’ils fussent, à ceux qui seraient dans ces dispositions ?

3 Ont-ils commis plus de péchés et de plus énormes, que Saul l’ennemi déclaré du nom de Jésus-Christ, le grand persécuteur de l’Église naissante, qui n’était altéré que du sang des Chrétiens (Act. 26. 9. 10. 11), qu’il persécutait dans toute la Judée, et jusque dans les royaumes étrangers, traînant dans les prisons les hommes et les femmes pour leur faire renoncer à Jésus-Christ, ou pour les faire punir ; et qui a reçu non seulement la grâce du pardon, mais la grâce même de l’Apostolat ?

Ont-ils commis plus de péchés qu’Adam, le premier et le plus grand des pécheurs, qui après s’être révolté contre Dieu dans le paradis, après avoir voulu devenir semblable à Dieu même, après ce péché ineffablement grand (selon Saint Augustin ), qui est la première source de tous les péchés qui se commettront jusqu’à la fin du monde, et la cause de ce déluge de toutes sortes de maux, qu’il a attirés sur la terre ; après ce péché par lequel il a tué tous les hommes et dans le corps et dans l’âme, et qui est l’unique cause du fait d’un nombre infini d’enfants, qui meurent avec le seul péché originel ; et qui cependant, selon le témoignage de l’Écriture, ont obtenu miséricorde ( Sagesse 10, 2) ?

Combien l’Écriture ou l’histoire de l’Église nous fournissent- elles d’exemples de grands pécheurs, qui ont commis, ou fait commettre aux autres une infinité de péchés, à qui cependant Dieu a pardonné, et qu’il a même élevés à un degré éminent de sainteté, et en qui Jésus–Christ a accompli ce qu’il avait dit aux Juifs : que les publicains et les femmes prostituées les précéderaient dans le royaume de Dieu (Matt. 21, 31) ?

4 Les Apôtres après avoir représenté avec force aux Juifs le meurtre qu’ils avaient commis en faisant mourir l’auteur de la vie, les consolaient par la vue des biens infinis que Dieu avait tirés de ce plus énorme de tous les crimes. Joseph consolait de même ses frères du crime qu’ils avaient commis en le vendant pour être conduit en Égypte, par la vue du bien que Dieu en avait tiré (Genèse 45, 5.7.8).

Les pécheurs que Dieu a rappelés à lui, doivent aussi se consoler par la vue des biens que la miséricorde de Dieu tirera de leurs péchés. Car toutes choses tournent en bien pour les Élus (Rom. 3, 28) ; leurs péchés mêmes, qui les rendent plus humbles, plus fervents dans la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres, plus reconnaissants, plus ardents dans l’amour de Dieu ; car il est bien juste que celui à qui on a beaucoup remis, aime aussi beaucoup (Luc 7 47).

Leur consolation dans le ciel sera que leurs péchés serviront d’une manière toute particulière à la louange de la grâce et de la miséricorde de Dieu durant toute l’éternité. Et cette vue doit aussi être pour eux un sujet de consolation sur la terre.

5 Qui pourrait encore perdre courage et confiance à la vue de ses tentations, de sa faiblesse, de la force et des artifices de ses ennemis, puisque nous avons montré que cette vue est un motif d’espérer et une disposition essentielle pour trouver grâce devant Dieu ? La vérité et la justice nous obligent à reconnaître que nous ne sommes par nous-mêmes que faiblesse et que ténèbres.

Quiconque est dans une disposition contraire, est dans l’erreur et est injuste aux yeux de Dieu ; son espérance est fondée sur le mensonge et sur l’injustice, et ne peut que déplaire à Dieu qui est la vérité et la justice même, et qui déteste tout mensonge et toute injustice, comme il aime toute vérité et toute justice.

L’espérance chrétienne, comme toutes les vraies vertus, est donc fondée sur la vérité et la justice, sans quoi elle serait un vice, et non une vertu. L’unique moyen de plaire à Dieu, c’est de reconnaître que nous ne sommes par nous-mêmes que faiblesse, et que toute notre force vient de lui. Plus cet aveu est sincère ; plus nous lui serons agréables, et plus notre espérance sera véritable, solide et en état de tout obtenir.

Alors Dieu lui-même deviendra notre lumière et notre force, et saura bien nous faire triompher de tous les artifices et de toute la force de nos ennemis. Car il n’y a pas de force, ni de sagesse, ni de prudence, ni de conseil contre le Seigneur (Proverbes 21, 30). Il dissipe les artifices et tous les efforts de la nation des ténèbres ; le conseil du Seigneur demeure éternellement. Heureux donc le peuple, qui a le Seigneur pour lui (Ps. 32. 10. 11 et 12).

6 Si nous étions sages et forts par nous-mêmes, nous serions bientôt, séduits et affaiblis ; parce que notre lumière et notre force seraient nécessairement bornées. Mais Jésus-Christ nous a été donné de Dieu pour être notre sagesse, notre force, et nous être toutes choses.

Sa sagesse et sa force sont infinies et sans bornes ; il a une lumière qui ne peut être surprise, une force qui ne peut être vaincue, une bonté qui ne peut se démentir ; attachons-nous à lui par l’espérance, et il nous élèvera au-dessus de tous les artifices, de toute la force et de toute malice de l’enfer ; au-dessus de toutes les erreurs et de tous les attraits de ce monde corrompu, et au-dessus de nos propres ténèbres, de toutes nos faiblesses et de toute la corruption de notre cœur ; car si le Seigneur est pour nous, qui sera contre nous ( Romains 8, 31)?

Si le Tout-puissant combat pour nous, qui pourrait nous vaincre ? Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le défenseur de mon âme et de ma vie, qui pourra me faire trembler ? Quand des armées seraient campées contre moi, mon cœur ne sera pas effrayé (Ps. 26, 1. 2. 5). Jésus-Christ. qui combat en nous, avec nous et pour nous, est plus fort que le démon, que le monde et que nous-mêmes.

C’est notre consolation, c’est notre force, comme il a été celle des plus forts et des plus faibles. Mes petits enfants, vous avez vaincu, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde (1 Jean. 4, 4). Celui qui se confie pleinement en lui, vaincra ; et il est impossible qu’il périsse tant qu’il sera dans cette disposition, puisqu’il est impossible que Dieu manque d’accomplir les promesses qu’il a si souvent et si solennellement faites à tous ceux qui espéreront en lui jusqu’à la fin.

P. Gaud

Prière du Jubilé

Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
 
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
 
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
A toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen !

Prières de la messe du jour

Le Christ est le médiateur d’une alliance nouvelle : puisqu’il est mort pour le rachat des fautes commises sous l’ancienne alliance, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel déjà promis. (He 9, 15)

Sois attentif à nos supplications, Seigneur, veille sur nous et protège-nous, car nous mettons notre espoir en ta miséricorde: purifiés désormais de nos péchés, nous pourrons mener une vie sainte et entrer en possession de ton héritage.
Par Jésus Christ.

Sur l’offrande que nous te présentons, Seigneur, jette un regard de pardon et de paix : qu’elle serve à notre conversion et au salut du monde.
Par Jésus-Christ.

Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous ; en nous le donnant, il nous a tout donné. (Rm 8, 32)

Tu nous as nourris, Seigneur, de ton eucharistie, et nous en appelons à ta miséricorde: par le sacrement qui déjà nous donne ta force, rends-nous participants de la vie éternelle.
Par Jésus-Christ.

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !