Archives de catégorie : prière

SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS VINGT-ET-UNIÈME JOUR

Cinquième épine du Cœur de Jésus : L’ÂME INGRATE.

 

UN jour, saint François d’Assise, le front pâle, les yeux pleins de larmes, la voix étouffée par des sanglots, se mit à parcourir les villes et les campagnes de l’Ombrie, en s’écriant : l’amour n’est pas aimé ! L’amour n’est pas aimé !

Giotto, Saint François d'Assise recevant les stigmates - Louvre
Giotto, Saint François d’Assise recevant les stigmates – Louvre

Si c’était là le sujet d’une si vive douleur au treizième siècle, dans cet âge de foi où saint François, saint Dominique, saint Bonaventure, saint Louis, sainte Élisabeth répandaient tant de bien autour d’eux, quels accents faut-il trouver et quelles larmes faut-il verser pour déplorer les ingratitudes du monde moderne envers le Cœur si aimant de Jésus ? Écoutez ses plaintes : Voilà le Cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé ! Quelle désolante vérité !

Combien d’âmes, en effet, ne connaissent pas la tendre et généreuse charité du Cœur de Jésus-Christ pour elles I Comptez-les, si vous le pouvez. Combien d’autres en ont quelque connaissance, et ne sont pas plus fidèles à le payer d’un juste retour ! Comptez-les encore. Oui, rien de plus commun que l’ingratitude.

Combien cette nouvelle et terrible épine dut ensanglanter le Cœur de Jésus ! Nous pouvons en juger par les paroles qu’il adressa à sa servante : « Ce qui m’est beaucoup plus sensible que tout ce que j’ai souffert dans ma Passion, ce sont les ingratitudes des hommes. Ils n’ont que des froideurs et des rebuts pour tous les empressements que je montre à leur faire du bien. »

O sombre ingratitude ! Qui ne te déplorerait du fond de l’âme ! Qui ne répandrait des larmes de sang, à la pensée que toutes les marques de la tendresse de Jésus-Christ deviennent, par l’effet de notre insouciance et de notre méchanceté, le sujet des plus grandes douleurs de son Cœur adorable !

Comme la reconnaissance est un des caractères distinctifs de la dévotion au Sacré-Cœur, nous devons faire en sorte de ne passer aucun jour sans rappeler à notre mémoire les bienfaits que nous avons reçus de Dieu : création, conservation, appel à la vraie foi, sacrements, grâces particulières, etc.

Faisons plus : remercions Dieu de toutes les faveurs dont il nous aurait comblés si nous eussions été plus fidèles, de toutes celles qu’il nous prépare. Remercions-le pour tous ceux qui, nourris de ses bienfaits, ou ne songent point à lui en rendre grâces, ou ne s’en servent que pour l’offenser.

La reconnaissance est la vertu des âmes nobles et généreuses, le plus sûr moyen d’attirer de nouveaux bienfaits : l’ingratitude, au contraire, en tarit la source.

O Jésus, donne-nous ton Cœur si aimant ; nous l’offrirons à ton Père et il nous acquittera de notre gratitude.

PRIÈRE

Divin Cœur de Jésus, je te bénis et te remercie, de toutes les faveurs que tu m’as accordées malgré mes infidélités : merci aussi de toutes celles dont tu as comblé mes parents, mes amis, mes bienfaiteurs. Je t’offre en retour les actions de grâces des âmes ferventes, celles de la sainte Vierge et des Saints, et sans cesse je redirai avec ton prophète : Louez le Seigneur parce qu’il est bon et que sa miséricorde s’étend sur les siècles. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS VINGTIÈME JOUR

Quatrième épine du Cœur de Jésus : L’ÂME QUI COMMUNIE RAREMENT.

 

LA Communion ! c’est le but principal que s’est proposé le Cœur de Jésus en instituant la divine Eucharistie, Il l’a dit : « Prenez et mangez, car j’ai un immense désir de célébrer celle Pâque avec vous, Venez à mon festin, ô mes amis ! mangez ce pain que je vous ai préparé, c’est mon corps ; enivrez-vous de ce vin délicieux, c’est mon sang. En vérité, celui qui refusera de s’asseoir a ma Table n’aura pas la vie ».

 

pain et vin pour l'eucharistie
pain et vin pour l’eucharistie

Comment les hommes répondent-ils à cet appel ? Ils n’ont que froideur et indifférence pour Jésus-Hostie. Nouveaux  prodigues, ils fuient la maison du père de famille, désertent la Table sainte et s’excommunient eux-mêmes.

Je le sais bien, il reste encore de fidèles adorateurs du Cœur de Jésus, des amis dévoués qui cherchent, comme Véronique, à essuyer son visage adorable et le reçoivent fréquemment par la sainte Communion. Mais, mon Dieu ! que ce nombre est petit, si on le compare à la multitude des impies, des indifférents, des ingrats, dont la place reste toujours vide au banquet eucharistique !

En quel état sont ces âmes qui, depuis de longues années peut-être, n’ont pas goûté leur Dieu, n’ont pas étanché leur soif au calice du salut ? Elles meurent de faim et de soif. Combien cette désertion, cet abandon, cette mort spirituelle, doivent être sensibles à la tendresse de Jésus ! Quelle nouvelle et cruelle blessure pour son Cœur si aimant et si aimable !

Écoute comme il s’en plaint par son prophète : « J’ai élevé des enfants chéris, je les ai admis à ma table, je les ai nourris de ma propre chair,et après cette première Communion ils m’ont presque tous abandonné ».

Sois touché de la plainte du Cœur de ton Maître. Aie pitié de lui. Tandis que la foule s’éloigne de son Tabernacle, viens prier, pleurer à ses pieds. Que l’exemple de ceux qui l’abandonne ne fasse que redoubler ton  zèle, ton dévouement, ton amour.

Approche-toi du banquet eucharistique aussi fréquemment que tu le pourras, et examine si tu n’as pas souvent omis la sainte communion par ta faute. Aime Jésus pour ceux qui ne l’aiment pas, visite-le dans l’Eucharistie pour ceux qui l’y délaissent, ouvre-lui surtout ton cœur pour tous ceux qui refusent de le recevoir.

En retour, puisses-tu entendre la belle parole qu’il adressait à Marguerite Marie : « Ma fille, je viens dans ce cœur que je t’ai donné, afin que par ton ardeur tu répares les injures que j’ai reçues des cœurs tièdes et lâches qui me délaissent ou me déshonorent dans le Saint Sacrement. »

PRIÈRE

O Jésus ! c’est avec un cœur brisé de douleur que je te demande mille et mille fois pardon de l’indifférence de tous ceux qui refusent de te recevoir. Pour te consoler et te faire amende honorable, à l’avenir je communierai souvent. Fais que ce soit toujours avec un cœur exempt de péché et orné de vertus. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS DIX-NEUVIÈME JOUR

Troisième épine du Cœur de Jésus : L’ÂME SACRILÈGE.

eucharistie
eucharistie

CONSIDÉREZ que de tous les Sacrements sortis du Cœur de Jésus, il n’en est aucun où la charité
se montre davantage que dans la sainte Eucharistie, si bien nommée le sacrement de l’amour. Pourquoi faut-il que ce soit le mystère, où il reçoit le plus d’outrages de la part de ceux qu’il a aimés jusqu’à l’excès ?

Une douloureuse expérience ne nous apprend- elle pas que les sacrilèges deviennent de plus en plus nombreux, dans ces jours mauvais où la charité est si refroidie, la piété si faible et si rare ? Cette nouvelle passion du Sauveur, quoique plus secrète et moins connue, est cependant cruelle pour son divin Cœur comme  celle qu’il souffrit à Jérusalem, au Calvaire.

O Jésus ! te crucifier de nouveau, profaner ton corps adorable, unir ton Cœur sans tache à un cœur plein de corruption, fouler aux pieds ton sang précieux, renouveler la trahison de Judas et l’attentat de tes opposants, quelle  horreur ! O ignominie de mon Dieu ! ô triomphe de l’enfer !

Je me représente avec effroi le moment fatal où le Dieu eucharistique entre dans une âme souillée, dans un sépulcre plein d’ossements. Quelle humiliation pour le Cœur de Jésus ! Il me semble que la scène de la nuit où il fut flagellé, et du jour où il fut trahi par Judas, doit se renouveler alors !

Âme fidèle, âme dévouée au Sacré-Cœur, ne néglige rien pour dédommager ce Cœur adorable des outrages et des injures auxquels il a voulu s’exposer pour pouvoir se donner à toi de la manière la plus intime.

Sois sa douce consolatrice, multiplie tes visites, prie, pleure, expie pour les coupables. Mais surtout aime, car les plaies de l’amour ne se guérissent que par l’amour. Fais une communion fervente en esprit de réparation, et offre, pour suppléer à ton insuffisance, les dispositions de Marie, recevant la sainte Hostie de la main de saint Jean, d’après la Tradition.

Puissent la ferveur de tes prières, l’ardeur de ton amour, la pureté de ton cœur, l’abondance de tes larmes, consoler le Cœur de Jésus de tant de sacrilèges et de profanations ! Puisse le doux Sauveur changer de langage et tes dire : « J’ai cherché quelqu’un qui me consolât et je l’ai trouvé ! »

Aimé et consolé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus dans la sainte Eucharistie I

PRIÈRE

O Jésus ! Que jamais je n’approche indignement mes lèvres du Calice du salut. Toujours, avant d’aller m’asseoir au banquet des Anges, je m’éprouverai et me purifierai de toutes mes souillures. Alors tu descendras, Seigneur, dans mon âme pour y régner avec joie, et y faire tes délices. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse