Archives de catégorie : prière

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS NEUVIÈME JOUR

La Couronne d’épines du Cœur de Jésus

 

Vitrail – Cœur Sacré de Jésus couronné d’épines

Si vous considérez attentivement l’image du Cœur de Jésus, vous le verrez entouré d’une couronne d’épines. C’est ainsi qu’il se montre à la vierge Marguerite-Marie. Au jour de la Passion, ses bourreaux tressèrent une couronne d’épines et l’enfoncèrent avec violence sur sa tête. Ce fut là sans doute un des plus cruels supplices, un des plus sanglants outrages.

« Nous l’avons vu et nous ne l’avons pas reconnu, » s’écriait le Prophète. Mais, croyez-le bien, tous ces tourments partaient du Cœur de Jésus et y retombaient comme un poids écrasant. Car le siège de la souffrance comme de l’amour, c’est le cœur. La couronne d’épines déchirait donc son Cœur avant de pénétrer cruellement dans sa tête.

« Et les épines, dit un pieux auteur, c’étaient nos innombrables péchés dont il avait pris sur lui l’expiation ; les épines, c’était l’ingratitude des hommes qui méconnaîtraient sa tendresse ; les épines, c’était la multitude de ceux qui devaient se perdre malgré tous ses efforts pour les sauver ». Oui, tous les péchés, tous les crimes du monde entier sont autant d’épines acérées qui percent et déchirent cet adorable Cœur.

Quel abîme de souffrances ! quel douloureux martyre ! Néanmoins, Jésus accepte avec résignation cette sanglante couronne par amour pour nous. Qu’il est beau ce Cœur ainsi couronné d’un diadème royal, ainsi déposé sur l’autel de la Croix, ainsi consumé comme victime perpétuelle par le feu sacré de son amour !

Comme cette couronne d’épines parle plus éloquemment à mon âme qu’une couronne de roses, et m’apprend à connaître la brûlante charité de ce Cœur! Avec quels transports je m’écrie : Cœur de Jésus, déchiré par les épines, prends pitié de moi !

Jésus nous apprend par ce mystère que la dévotion à son divin Cœur n’est pas une dévotion de sentiment, mais une dévotion qui doit produire l’amour de la Croix et de la souffrance adjointe ; car, dit saint Bernard, c’est une honte d’être un membre délicat, douillet, sous un Chef couronné d’épines.

C’est un contraste révoltant que le Saint des saints soit dans la douleur et moi dans les délices ; que Jésus livre sa tête et son Cœur aux épines ; et que moi je ne cherche que les plaisirs de ce monde. — Ce mystère nous apprend aussi l’humilité.

Car la couronne d’ignominie que porte Jésus est la condamnation de cette couronne d’orgueil et d’ambition qui excite nos convoitises. Il a voulu nous montrer combien il aime les âmes humbles qui font le bien en secret et ne recherchent plus le regard des autres et la renommée humaine, parce que la vertu leur suffit.

O Jésus, couronné d’épines, grave profondément ces sublimes leçons dans mon cœur et dans mon âme.

PRIÈRE

O Jésus couronné d’épines ! je recevrai désormais avec patience les peines intérieures ou extérieures  à subir, la nature pourra murmurer et je dirai peut-être comme toi, au Jardin des Oliviers : « Père, que ce calice s’éloigne de moi ! » Mais l’amour me fera vite ajouter : « Non ma volonté, mon Dieu, mais la tienne.» Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS HUITIÈME JOUR

L’eau et le sang du Cœur de Jésus

 

Lorsque le soldat Longin retira le fer de sa lance, qui avait ouvert le Cœur de Jésus, on vit sortir de cette plaie profonde de l’eau et du sang. Maintenant, si vous contemplez avec soin l’image sainte de ce Cœur adorable, le touchant symbole de l’amour que Jésus nous a donné, vous verrez encore des gouttes d’eau et de sang couler de cette mystérieuse blessure.

Sang et eau du Coeur du Christ
Sang et eau du Coeur du Christ

L’eau coule afin que les hommes renaissent à la vie de la grâce par le Baptême dont elle est le symbole. « Je répandrai sur vous, nous dit ce doux Sauveur, une eau salutaire et vous serez purifies de toutes vos souillures, et je vous donnerai un cœur nouveau ». Saint Augustin assure que cette eau miraculeuse a encore la vertu d’apaiser la soif brûlante des passions.

« Ce n’est pas seulement, dit-il,  un bain salutaire pour laver les âmes, c’est un breuvage pour les désaltérer et les rafraîchir ». O bon Jésus ! donne-moi de cette eau, afin que je boive et que je n’aie plus soif. J’ai voulu boire à la source des vains plaisirs, et je brûle ; Seigneur, ouvre-moi la source de ton Cœur et je serai désaltéré.

— Le sang coule du Cœur de Jésus pour opérer notre justification. La voix monte au trône de Dieu, non pour demander vengeance, mais pour demander compassion et miséricorde, et, à cette voix, sa justice s’apaise, et il ne nous regarde plus qu’avec amour. « O douce plaie ! s’écrie saint Bonaventure, aimable blessure du Sauveur ! Quoi de plus merveilleux ! Sa mort donne la vie, ses plaies guérissent., et son sang rachète les âmes ».

— C’est le sang du Cœur de Jésus qui s’exprime encore chaque jour dans le calice des autels, et qui donne la vie et la grâce. Le vin sacré qui fait germer les vierges et réjouit les âmes, c’est le sang de Jésus. A la sainte table, il circule dans nos veines, en sorte, que suivant la belle expression d’un saint Père, nous acquérons avec Jésus-Christ une glorieuse consanguinité. Allons souvent boire au Calice du salut et nous enivrer de ce sang divin.

Comme chrétiens, répétons souvent, dans le courant de cette journée, en oraison jaculatoire, ces deux mots de la belle prière de saint Ignace : Eau sainte, qui coule du Cœur de Jésus, purifie-moi. Sang de Jésus-Christ, enivre-moi ; enivre-moi de son amour. Et lorsque vous embrasserez votre crucifix, vous aimerez surtout à mettre vos lèvres sur la plaie du Cœur ; allez-y avec confiance, enivrez-vous d’amour.

PRIÈRE

O Cœur de Jésus ! combien tu m’as aimé ! Que serais-je devenu si je n’avais pas été racheté par ton précieux sang? J’eusse été perdu sans ressource. Baume inestimable, sorti de la source d’un amour immense ! Doux Sauveur, continue de répandre sur moi la rosée de ce sang salutaire, afin qu’elle me purifie de plus en plus, et me procure la gloire du Ciel. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

MOIS DU SACRE-CŒUR DE JÉSUS SEPTIÈME JOUR

La plaie du Cœur de Jésus

 

Saint Longin perçant le flanc du Christ de sa lance, Musée Saint Marc, Florence.
Saint Longin perçant le flanc du Christ de sa lance, Musée Saint Marc, Florence.

 

Jésus venait de rendre le dernier soupir sur l’arbre de la Croix. Il ne restait plus au Calvaire que Marie, Mère du Sauveur, Marie-Madeleine et l’apôtre saint Jean. Un soldat arrive, s’approche et regarde. Il est mort, dit-il, mais je vais le frapper encore, et, dirigeant aussitôt sa lance vers le côté droit de Jésus, il la pousse avec violence, le fer aigu traverse la poitrine, pénètre jusqu’au Cœur et l’ouvre.

Et quand il retire sa lance, on vit sortir par la plaie de l’eau et du sang. C’étaient les dernières larmes, les dernières gouttes de sang de ce divin Cœur. Nouveau miracle de l’amour ! mystère qui renferme à lui seul plusieurs mystères ! Jésus a voulu que son Cœur fût blessé, disent les saints Docteurs, afin que, par la plaie visible nous connaissions la plaie invisible que l’amour lui a faite.

Il a voulu que son cœur fût ouvert, afin que nous puissions y pénétrer sans obstacle et y trouver un asile et un refuge. Cet adorable Cœur, ouvert à tous, ne se ferme plus ; tous, justes et pécheurs, peuvent s’y réfugier, sans crainte d’être repoussés.

Les blessures faites aux morts ne se cicatrisent pas ; la mort et l’amour ont fait celle de Jésus ; elle restera toujours ouverte pour crier à toutes les générations humaines : C’est ainsi que le Sauveur a aimé le monde. Enfin, cette plaie est une source féconde de grâces. L’eau qui en jaillit et le sang qui coule figurent toutes ces faveurs précieuses de la miséricorde et de l’amour.

Allons donc y chercher les secours dont nous avons besoin ; faibles, il sera notre force ; aveugles, notre lumière ; affligés, notre consolation. Écrions-nous avec sainte Gertrude : « O Jésus, ma douce espérance, que ton divin Cœur, déchiré pour moi, soit l’asile assuré de mon âme ! Je te supplie par ton Cœur transpercé de vouloir bien transpercer le mien du glaive de ton amour. »

Cette blessure sacrée du Cœur de Jésus, la dernière effusion qui en a jailli, ne serait-elle pas la ressource suprême réservée aux grands maux de notre époque ? N’est-ce point l’heure d’y recourir, de s’en emparer, de l’employer en faveur de l’Église, de la France, de la société, des pauvres pécheurs surtout ?

Entrons aujourd’hui dans ce cœur divin ; Jésus nous y invite, en nous disant comme à Marguerite-Marie : « Voici le lieu de ta demeure ». Restons-y toute notre vie, et puissions-nous, à la mort, nous écrier comme le Père de Ravignan : « L’ouverture du Cœur de Jésus, quelle belle porte pour entrer au Ciel ! »

PRIÈRE

O Cœur de mon bien-aimé Jésus ! asile dont la lance m’a ouvert l’entrée, et où je n’ai plus rien à craindre, ni des vengeances célestes, ni de la malice de l’enfer, laisse-moi me cacher en toi, y oublier la mondanité, m’y oublier moi-même ; laisse-moi m’y reposer des fatigues de la vie, m’y perdre enfin pour le temps et pour l’éternité. Ainsi soit-il.

+P. Martin BERLIOUX

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse